Guelleh à l'Elysée pour un déjeuner de travail avec Macron

Le président français Emmanuel Macron accueille le président djiboutien Ismail Omar Guelleh avant leur réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 12 février 2021 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron accueille le président djiboutien Ismail Omar Guelleh avant leur réunion au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 12 février 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 février 2021

Guelleh à l'Elysée pour un déjeuner de travail avec Macron

  • Ilot de stabilité prisé dans une région troublée, Djibouti offre un point d'appui stratégique à la France
  • «Paris devrait prendre conscience que l'intérêt de Djibouti n'est pas seulement d'ordre géostratégique, il est aussi géo-économique»

PARIS: Le président Emmanuel Macron a reçu aujourd’hui à l'Elysée son homologue Ismaïl Omar Guelleh, pour un déjeuner de travail.

Cette visite, qui fait suite au voyage du président français en Djibouti en mars 2019, vise à "renouveler son accord de défense avec Djibouti" , qui lui reproche régulièrement son manque d'investissements économiques dans le pays, la France prend soin de vanter "les bénéfices mutuels de ce partenariat".

Ilot de stabilité prisé dans une région troublée, Djibouti offre un point d'appui stratégique à la France qui compte y maintenir sa plus grande base militaire à l'étranger, à l'issue de la renégociation de ses accords de défense avec le petit Etat d'Afrique de l'Est.

Liée à l'ancienne colonie française par des accord signés en 1977 puis 2011, Paris a de multiples raisons de vouloir conserver sa place sur ce confetti d'un million d'habitants, situé à quelques encablures du détroit stratégique de Bab-el-Mandeb, où transite un grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

Moyennant un loyer annuel de 40 millions de dollars et la défense de l'espace aérien djiboutien, "nous jouissons ici d'une liberté d'action et d'entraînement inégalée", fait valoir le commandant de la base aérienne des FFDJ, le colonel Olivier Saunier.

Surtout, dans cette enclave cernée par les pays en crise, entre Yémen, Erythrée et Somalie, "l'intérêt de notre présence est d'offrir à nos autorités une appréciation de situation", souligne le commandant des FFDJ, le général Stéphane Dupont. De cette base, les 1 500 militaires français peuvent accueillir et projeter rapidement des forces en cas de crise dans la sous-région, vers l'océan Indien ou le Moyen-Orient.

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Le président djiboutien Ismail Omar Guelleh arrive au palais présidentiel de l'Élysée pour une réunion avec le président français à Paris le 12 février 2021 (Photo, AFP).

 

Rude concurrence

Au cours des vingt dernières années, tandis que le contingent militaire français était divisé par deux, plusieurs grandes puissances ont pris pied à Djibouti, offrant une précieuse rente aux autorités.

Depuis 2002, les Etats-Unis y disposent de leur unique base permanente en Afrique (4 000 soldats), d'où ils mènent des opérations antiterroristes contre les shebabs somaliens et Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa). Japonais et Italiens se sont également installés pour contribuer à la lutte contre la piraterie dans la région.

Quant à la Chine, arrivée en 2017, elle possède aujourd'hui un port et une base militaire propres à sécuriser ses énormes intérêts économiques (transports, industrie, énergie...) dans la région.

La Russie, elle, n'est pas loin: en décembre, Moscou a conclu avec le Soudan un accord l'autorisant à créer une base navale pouvant accueillir jusqu'à 300 personnes.

"Intérêt géo-économique"

"Plus que jamais, avec le projet chinois des nouvelles Routes de la soie, tout le monde se bat pour le contrôle de la mer Rouge: or, le Somaliland n'est pas encore reconnu, l'Erythrée est un Etat totalitaire, le Soudan est seulement en train de s'ouvrir, c'est la catastrophe au Yémen. Il reste Djibouti", souligne Sonia Le Gouriellec, docteur en sciences politiques et auteur du livre "Djibouti: la diplomatie de géant d'un petit Etat".

A l'heure de renouveler son accord de défense avec Djibouti, qui lui reproche régulièrement son manque d'investissements économiques dans le pays, la France prend soin de vanter les bénéfices mutuels de ce partenariat. "Notre présence militaire a un côté dissuasif qui contribue grandement à la stabilité et au développement économique de Djibouti", estime le commandant des FFDJ.

En outre, "les militaires français sont les seuls à s'installer ici avec leurs familles et font vivre les écoles, les commerces", à l'inverse des Américains et des Chinois, renchérit le commandant de la base navale des FFDJ, le capitaine de corvette Jean-Yves Piasecki.

"Paris devrait prendre conscience que l'intérêt de Djibouti n'est pas seulement d'ordre géostratégique, il est aussi géo-économique", commentait pour autant en novembre le président djiboutien dans un entretien à Jeune Afrique. 

La présence française contribuerait à hauteur de 4% au PIB djiboutien, assure Paris. Et si les relations entre les deux pays ont connu des bas, les vents semblent aujourd'hui favorables. 

«Entre la France et Djibouti, c'est "je t'aime moi non plus"», résume Sonia Le Gouriellec. "Quand les Chinois sont arrivés c'était l'euphorie" avec le lancement de grands travaux d'infrastructures financés par Pékin. "Or, aujourd'hui les Djiboutiens ont du mal à rembourser les prêts" consentis par la  Chine, qui tient l'essentiel de leur dette. "Du coup la France reste encore le partenaire qui a toujours été là".  


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.