Assaut du Capitole: place aux avocats de Trump qui visent un acquittement rapide

Installé en Floride, Trump a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours (Photo, AFP).
Installé en Floride, Trump a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 12 février 2021

Assaut du Capitole: place aux avocats de Trump qui visent un acquittement rapide

  • Après l'échec de ses plaintes en justice et de ses multiples pressions sur les agents électoraux des Etats-clés, «le président Trump s'est retrouvé à court d'options non violentes pour se maintenir au pouvoir»
  • Trump reste toutefois très populaire dans son parti et il est très peu probable que 17 sénateurs républicains acceptent de voter avec les 50 sénateurs démocrates pour former la majorité nécessaire à sa condamnation

WASHINGTON : 

Un procès « injuste », un acte de « vengeance politique »: les avocats de Donald Trump ont demandé vendredi l'acquittement de l'ancien président en qualifiant d' »absurde » son renvoi devant le Sénat des Etats-Unis pour « incitation à l'insurrection ». 

« Comme toutes les chasses aux sorcières initiées par la gauche au cours des quatre dernières années, l'acte d'accusation n'a rien à voir avec les faits, les preuves et les intérêts des Américains », a lancé Michael van der Veen en entamant l'exposé de la défense. 

Usant des mêmes armes que les procureurs démocrates, il a immédiatement diffusé des vidéos, notamment pour montrer que Donald Trump s'est régulièrement présenté comme le protecteur de « la loi et de l'ordre », mais aussi que ses opposants ont eux-même parfois tenu des discours enflammés. 

Le 45e président des Etats-Unis se voit notamment reprocher d'avoir lancé « Battez-vous comme des diables » à ses partisans, juste avant qu'ils ne se lancent à l'attaque du siège du Congrès, où les élus étaient en train de certifier la victoire de son rival démocrate Joe Biden à la présidentielle. 

« C'est de la rhétorique politique ordinaire, pas différente du language utilisé par tous les partis depuis des centaines d'années », a plaidé M. van der Veen, en mettant en garde contre un procès qui, selon lui « divise la Nation ». 

Donald Trump n'assiste pas à ce procès, dont l'issue semble jouée d'avance. Il est en effet très peu probable que 17 sénateurs républicains acceptent de voter avec les 50 sénateurs démocrates pour former la majorité qualifiée nécessaire à sa condamnation. 

« Impatient » 

« Le président (Donald Trump, ndlr) est très optimiste », avait affirmé jeudi sur Fox News l'un de ses avocats, David Schoen, en promettant un court exposé, de moins de quatre heures, devant les cent sénateurs, juges, jurés et témoins de ce procès historique. 

Une poignée d'élus du Grand Old Party ont tout de même semblé perturbés par la présentation implacable des procureurs démocrates au cours des deux derniers jours. 

« C'est ce qui arrive quand on fait appel à un studio de cinéma », a rétorqué Me Schoen. Les démocrates « n'ont absolument pas relié Donald Trump à tout ça ». 

Joe Biden, qui a passé plus de 35 ans sur les bancs de la Chambre haute du Congrès, s'est dit « impatient » de voir ce que ses « amis » républicains feraient lors du vote qui pourrait intervenir ce week-end, espérant qu'ils prendraient « leurs responsabilités ».  

Le président, resté en retrait depuis le début du procès, a précisé qu'il n'évoquerait pas le dossier avec des sénateurs. La veille, il avait espéré que l'exposé des procureurs ait fait bouger les lignes et convaincu certains élus républicains. 

« Récidive »  

Lors de leur exposé, les procureurs démocrates ont plaidé que Donald Trump « savait à quel point la situation était explosive » lorsqu'il alimentait la colère de ses partisans, en criant, sans apporter de preuves, aux »fraudes massives » pendant des mois, avant et après l'élection présidentielle qui l'opposait à Joe Biden. 

« Il a allumé la mèche et l'a lancée directement vers cette enceinte, vers nous », a dénoncé l'un des procureurs démocrates, Joe Neguse. 

L'attaque sanglante fut « l'apogée des actions du président, pas une anomalie », a renchéri Jamie Raskin, qui dirige l'équipe d'élus de la Chambre des représentants chargée de porter l'accusation. 

Installé en Floride, Donald Trump a refusé de témoigner. Mais sa voix n'a cessé de retentir dans l'hémicycle de la chambre haute du Congrès, où ses accusateurs ont projeté de nombreux extraits de ses discours, et reproduit ses tweets incendiaires.  

« Qui, dans cette chambre, peut croire qu'il arrêtera d'inciter à la violence pour parvenir à ses fins, s'il est autorisé à revenir dans le Bureau ovale? », a insisté Jamie Raskin. 

C'est en brandissant cette crainte d'une récidive que les procureurs ont appelé les sénateurs à condamner Donald Trump, car ce verdict serait immédiatement suivi d'un vote pour le rendre inéligible. 

A la barre vendredi, Me Schoen a rétorqué que les démocrates avaient « sélectionné » les propos du président et donné une image déformée de ses propos. Il a rejoué dans l'hémicycle d'autres extraits de son discours du 6 janvier, dans lequel l'ex-président appelle ses partisans à marcher « de manière pacifique et patriote » sur le Capitole.   

Après les arguments de la défense, ce sera au tour des sénateurs de poser par écrit leurs questions aux deux parties.  

Le rythme du procès s'est accéléré, au point que David Schoen avançait jeudi qu'un verdict pourrait être rendu avant lundi. 


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.