Washington reste ferme, garde «trois dirigeants Houthis sous sanctions US»

Trois dirigeants Houthis resteront soumis aux sanctions américaines, a déclaré vendredi le secrétaire d’État Antony Blinken (Fichier/AP)
Trois dirigeants Houthis resteront soumis aux sanctions américaines, a déclaré vendredi le secrétaire d’État Antony Blinken (Fichier/AP)
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Publié le Samedi 13 février 2021

Washington reste ferme, garde «trois dirigeants Houthis sous sanctions US»

  • Antony Blinken: «Les États-Unis considèrent de nouvelles sanctions ciblées, visant en particulier les responsables des frappes de missiles sur le Royaume»
  • Les États-Unis observent avec grande lucidité les agissements nuisibles et les agressions des Houthis

LONDRES, CHICAGO: Trois dirigeants houthis resteront soumis aux sanctions américaines, a déclaré vendredi le secrétaire d’État Antony Blinken,  alors que l’administration Biden s’employait à condamner les «actions répréhensibles» de cette milice terroriste au Yémen, et menaçait de «maintenir la pression» sur ses dirigeants.

«Les dirigeants d’Ansarallah Abdel Malik al-Houthi, Abd al-Khaliq Badr al-Din al-Houthi et Abdallah Yahya al-Hakim restent soumis aux sanctions en application du décret présidentiel 13611 lié à des actions qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Yémen», a déclaré Blinken, faisant référence à la milice houthie sous son nom officiel.  

Dans un communiqué, Blinken a ajouté que les États-Unis «surveilleraient de près» les activités des Houthis et «recherchaient activement» de nouvelles sanctions ciblées, visant en particulier les responsables des attaques contre la navigation commerciale en mer Rouge et des frappes de missiles contre l’Arabie saoudite.  

Les États-Unis «observent avec lucidité les agissements nuisibles et les agressions d’Ansarallah, notamment la prise de contrôle de vastes zones du Yémen par la force, l’attaque contre des partenaires des États-Unis dans le Golfe, l’enlèvement et la torture de ressortissants américains et d’un grand nombre de nos alliés, le détournement de l’aide humanitaire, la répression brutale des Yéménites dans les zones qu’ils contrôlent» ainsi que l’attaque contre le gouvernement yéménite à Aden à la fin de l’année dernière, a expliqué le secrétaire d’État.  

«La désignation américaine des Houthis comme groupe terroriste prendra fin mardi dans l’espoir de soutenir les efforts humanitaires», a conclu Antony Blinken.  

Aucun changement

Par ailleurs, les efforts des États-Unis pour mettre fin à la guerre au Yémen n'ont pas entraîné un changement d'attitude des Houthis, avait déclaré préalablement le porte-parole du département d'État, Ned Price.

Le 5 février, Blinken avait informé le Congrès de son intention de retirer les Houthis de la liste des groupes considérés comme terroristes par les États-Unis, annulant une décision prise par Donald Trump au cours des derniers jours de son mandat. Ned Price a toutefois réaffirmé que les sanctions contre les principaux dirigeants des Houthis seraient maintenues.

«Nous continuerons à maintenir la pression sur les Houthis. Si les dirigeants houthis croient que l'annulation de la classification terroriste suppose que nous allons relâcher la pression sur eux, ils se trompent lourdement», a-t-il affirmé. «Nous maintiendrons la classification concernant les dirigeants houthis Abdel Malik al-Houthi, Abd al-Khaliq Badr al-Din al-Houthi et Abdallah Yahya al-Hakim. Ils resteront tous sanctionnés par l'ONU et par les États-Unis, pour la perpétration d’actes menaçant la paix, la sécurité ou la stabilité du Yémen.»

Ned Price a déclaré que l'administration Biden continuait de soutenir l'Arabie saoudite. Il a condamné la récente attaque des Houthis contre l'aéroport d'Abha et mis en garde contre toute attaque visant des sites américains.

«Lorsque le secrétaire d’État a communiqué au Congrès son intention de supprimer la désignation d'Ansar Allah comme mouvement terroriste, nous avons clairement indiqué que cela n'avait rien à voir avec notre vision des Houthis et leur conduite répréhensible», a déclaré Price. «Nous avons dénoncé fermement et sans équivoque leurs attaques contre notre partenaire saoudien, leur enlèvement de citoyens américains ainsi que leur mauvaise influence dans toute la région.»

Ned Price a affirmé que l'intention de l'administration américaine d’annuler la «désignation générale» d’organisation terroriste était fondée sur «des considérations humanitaires ». «Nous ne voulons pas prendre de mesures qui aggraveraient le sort de millions de Yéménites vivant sous le contrôle des Houthis. Notre objectif est de soutenir le processus diplomatique et de le faire avancer sous les auspices de l'envoyé spécial de l'ONU, Martin Griffiths», a-t-il souligné.

 «Notre objectif est d'aider nos partenaires saoudiens à se défendre. Nous avons l'intention de prendre des mesures avisées pour soulager, ou du moins ne pas aggraver, les souffrances des civils yéménites qui vivent sous le contrôle des Houthis», a-t-il conclu. 


Il faut «vaincre totalement» le Hamas à Gaza pour «libérer tous les otages israéliens», dit Netanyahu

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'"

JERUSALEM: Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'", a affirmé M. Netanyahu, selon un communiqué de ses services.

 

 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.