Trump acquitté, les républicains divisés

Le Congrès américain où s’est achevé le second procès en destitution de l’ex-président Donald Trump (Photo, AFP).
Le Congrès américain où s’est achevé le second procès en destitution de l’ex-président Donald Trump (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 février 2021

Trump acquitté, les républicains divisés

  • Les sénateurs ont été une majorité --57 sur 100-- à se prononcer pour une condamnation du milliardaire
  • Mais il aurait fallu les deux tiers de la chambre haute pour parvenir à un verdict de culpabilité qui aurait pu être suivi d'une peine d'inéligibilité

WASHINGTON: Pour la deuxième fois acquitté. L'ex-président américain Donald Trump a échappé samedi à un verdict de culpabilité à l'issue d'un procès historique devant le Sénat américain, qui le jugeait pour son rôle dans les violences du 6 janvier au Capitole.

Les sénateurs ont été une majorité --57 sur 100-- à se prononcer pour une condamnation du milliardaire. Mais il aurait fallu les deux tiers de la chambre haute pour parvenir à un verdict de culpabilité qui aurait pu être suivi d'une peine d'inéligibilité. 

Le socle des élus républicains a tenu, ce qui montre l'emprise que Donald Trump conserve sur la politique américaine. Mais le parti républicain sort fragilisé d'une séquence commencée en novembre avec la contestation de la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle et qui a culminé avec les événements du Capitole.

Pour Donald Trump, il s'agit d'un deuxième acquittement en autant de procédures de destitution. Un cas unique dans l'histoire des Etats-Unis.

Trump, « énorme problème » 

Chef influent des républicains du Sénat, Mitch McConnell incarne à la perfection le malaise de certains républicains. A peine le verdict annoncé, le vieux routier de la politique a laissé éclater son amertume. 

« Il n'y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d'avoir provoqué les événements de cette journée » du 6 janvier, a-t-il asséné.

Soutien de Donald Trump pendant les quatre années de sa présidence, Mitch McConnell, 78 ans, ne s'est pourtant pas joint à ses sept collègues qui ont voté pour la culpabilité. Pour lui, le Sénat n'était pas compétent dans une procédure de destitution, puisque le magnat de l'immobilier a quitté le pouvoir.

Mais le message politique est clair.

« Mitch McConnell sent bien que Donald Trump reste un énorme problème pour le parti républicain », a martelé Jamie Raskin, chef des procureurs démocrates.

Accusation « absurde » pour un camp, président qui a « trahi » les Américains en soutenant les émeutiers pour l'autre : les avocats du milliardaire républicain et les élus démocrates chargés de porter l'accusation ont bataillé pendant les cinq jours du procès rythmé par des vidéos chocs retraçant les événements.

La dernière journée aura elle aussi été menée tambour battant. Puis Patrick Leahy, élu démocrate qui présidait les débats, a déclaré solennellement : « Donald Trump est par la présente acquitté ».

« Il est temps de boucler cette mascarade politique », a tonné l'un des avocats du 45e président des Etats-Unis, Michael van der Veen, lors de son court plaidoyer samedi. 

« Estimer, en se basant sur les indices que vous avez vus, que Trump voulait réellement, et de fait a délibérément suscité une insurrection armée pour renverser le gouvernement américain, serait absurde », a-t-il asséné. 

Derrière cette accusation, il y a surtout la « peur » de voir Donald Trump réélu en 2024, a-t-il accusé. 

Acquitté, Trump promet de continuer à défendre «la grandeur de l'Amérique»

« Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer », a réagi Trump dans un communiqué, se posant une nouvelle fois en victime d'une « chasse aux sorcières ».

« Dans les mois à venir, j'aurai beaucoup de choses à partager avec vous et suis impatient de continuer notre incroyable aventure pour la grandeur de l'Amérique », a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur la façon dont il envisageait son avenir politique.

Remerciant tous les sénateurs « qui ont fièrement défendu la Constitution », il a dénoncé un procès en destitution qui n'était à ses yeux qu' « une nouvelle phase de la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire ».

« Foule hargneuse »

A l'inverse, Donald Trump est pour les démocrates le principal responsable des événements du 6 janvier, leur « incitateur ». C'est lui qui par ses diatribes aurait suscité l'envahissement du Capitole par ses partisans en colère, au moment où le Congrès américain s'apprêtait à confirmer sa défaite à l'élection du 3 novembre.

« Il est désormais évident, sans l'ombre d'un doute, que Trump a soutenu les actes de la foule hargneuse et il doit donc être condamné. C'est aussi simple que cela », a lancé Jamie Raskin, pendant le réquisitoire long de près de deux heures.

« Au moment où nous avions le plus besoin qu'un président nous protège et nous défende, le président Trump nous a à la place délibérément trahis. Il a violé son serment » de protéger le pays, a renchéri l'un des neuf démocrates de la Chambre des représentants qui portaient l'accusation, David Cicilline. 

Selon eux, il a « attisé la hargne » de ses partisans pendant des mois avec un « grand mensonge » : en se présentant comme la victime d'une élection « volée » suite à des « fraudes » dont il n'a jamais apporté la preuve.

Une fois l'assaut en cours, il a attendu de longues heures avant d'appeler ses sympathisants à « rentrer chez eux ». En tout, cinq personnes sont mortes, et des centaines ont été blessées ou traumatisées, ont-ils estimé.

La présidente de la Chambre des représentants, après un communiqué pointant « l'un des jours les plus sombres et l'un des actes les plus déshonorants » de l'histoire du pays, s'est montrée furieuse devant la presse, en traitant de « lâches » les sénateurs républicains ayant acquitté l'ex-président. 

« Nous censurons ceux qui utilisent la paperasse dans un mauvais but. Nous ne censurons pas ceux qui incitent à une insurrection qui tue des gens dans le Capitole », a aussi lancé la démocrate.

Resté silencieux samedi, Joe Biden espère aborder une nouvelle phase de son début de présidence, débarrassé de l'ombre gênante de ce procès qui monopolisait les médias et le Congrès.

Sa priorité immédiate est de voir les parlementaires voter son plan de soutien de 1 900 milliards de dollars à l'économie américaine, frappée par la pandémie de Covid-19, et d'accélérer la vaccination des Américains.

 

 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.