USA : face à la pandémie et aux écoles fermées, l'explosion de l'instruction en famille

Joachim, 8 ans, dont l'école a été fermée suite à l'épidémie de coronavirus, étudie à la maison avec son père Pierre-Yves à Washington le 20 mars 2020 (Photo, AFP)
Joachim, 8 ans, dont l'école a été fermée suite à l'épidémie de coronavirus, étudie à la maison avec son père Pierre-Yves à Washington le 20 mars 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 14 février 2021

USA : face à la pandémie et aux écoles fermées, l'explosion de l'instruction en famille

  • Près de 51 millions d'élèves, de la maternelle à la terminale, devaient intégrer au retour des vacances d'été 2020 les écoles publiques
  • L'instruction en famille (IEF) a explosé aux Etats-Unis avec la pandémie, qui a forcé les écoles à fermer en mars 2020

WASHINGTON : « Je fais tout. Je prépare les cours de la semaine, je donne les cours, et je recommence la semaine suivante » : face aux incertitudes sur la rentrée 2020 à cause du coronavirus, Catherine Strokes a décidé de garder sa fille à la maison et devenir son enseignante. 

L'instruction en famille (IEF) a explosé aux Etats-Unis avec la pandémie, qui a forcé les écoles à fermer en mars 2020. 

Le nombre d'enfants scolarisés à domicile aux Etats-Unis est ainsi passé d'entre 4 à 5 millions en 2019, à près de 10 millions, selon les estimations de l'Association nationale de l'instruction à domicile (NHSA), basée dans le Colorado. 

Près de 51 millions d'élèves, de la maternelle à la terminale, devaient intégrer au retour des vacances d'été 2020 les écoles publiques, qui ont en majorité opté pour les cours en ligne. 

Catherine Strokes, 37 ans et qui travaille à mi-temps, a pris sa décision en juillet, quand les autorités scolaires de Fredericksburg, en Virginie, hésitaient encore sur les modalités de la rentrée le mois suivant. 

Plus que la peur de la Covid-19, c'est cette incertitude qui l'a poussée. « Il n'y avait pas de plan et moi, travaillant à mi-temps, je devais savoir quand mes enfants iraient à l'école », explique-t-elle. 

Isabelle, 7 ans et élève de « 2nd grade » (l'équivalent américain du CE1) a donc rejoint son grand frère Aidan, 10 ans et en « 5th grade » (CM2), qui suivait déjà depuis un an les cours dispensés à domicile par sa mère, membre de l'association Virginia Homeschoolers. 

Expliquant àpropos de l'explosion de ce format d'enseignement, la présidente de cette association, Andrea Cubelo-McKay, souligne que de nombreux parents refusent que leurs enfants passent la journée derrière un écran, estimant que cela nuit à leur santé, ou évoquent leurs difficultés à superviser les cours en ligne. 

Certaines communautés religieuses instruisent également leurs enfants à domicile. 

Ce type d'instruction « donne de la flexibilité », affirme pour sa part Catherine Strokes: « Je décide quand l'école commence, quand elle se termine, quand on fait une pause. » 

Elle aborde toutes les matières du programme scolaire - lecture, écriture, sciences - pour qu'Isabelle ne prenne pas de retard en cas de retour à l'école, mais se concentre sur celles qu'elle considère comme les plus importantes. 

Un « défi » 

Mais la transition peut être « un défi » pour les enfants habitués au cadre scolaire habituel, souligne le président de la NHSA, J. Allen Weston. 

Il y a une « grosse différence » entre l'instruction à domicile et les cours en virtuel, dit-il. 

C'est également un défi pour les parents, qui doivent jongler entre leur emploi et leur rôle d'enseignant, ou qui manquent de repères, souligne Andrea Cubelo-McKay. 

« Chaque jour est différent », admet Catherine Strokes. « L'un des enfants peut être dans un bon jour, l'autre dans un mauvais, il y a aussi des sujets plus difficiles à enseigner. » 

Une campagne massive de vaccination des enseignants est en cours dans le pays, qui doit permettre de rouvrir les écoles en toute sécurité. 

Les villes de New York, Los Ageles et Chicago, les trois plus gros districts scolaires du pays, ont établi un programme de réouverture progressive, mais certains parents sont réticents à l'idée de renvoyer leurs enfants à l'école l'an prochain. 

« Pour le moment, je ne sais pas », confie Amber Lancaster, mère d'un petit garçon de « 2nd grade » (CE1) scolarisé à domicile depuis septembre près de Richmond, en Virginie. 

« Cela va dépendre de la manière dont l'école gère la rentrée, des mesures sanitaires et du retard qu'ont pris les autres enfants avec les cours à distance. » 

Elle assure que son fils lui « donne un 9 sur 10 » pour cette année, même si les discussions en classe avec ses copains lui manquent. 

Actuellement au chômage, Amber Lancaster se dit prête à repartir pour un an : « Ce sera le CE2, ce n'est pas trop compliqué. » 

Selon le centre de réflexion Urban Institute, les autorités publiques locales craignent une chute du niveau des élèves, estimant que l'instruction à la maison ne remplace pas l'enseignement en classe. 

Cette fuite des jeunes cerveaux pourrait aussi jouer sur le montant des fonds alloués aux districts scolaires, qui sont calculés chaque année en partie en fonction du nombre d'inscriptions. 


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.