Après son acquittement, Trump pèse sur l'avenir des républicains déchirés

Dans ce fichier photo pris le 6 janvier 2021, des partisans du président américain Donald Trump manifestent devant le Capitole à Washington, DC (Photo, AFP)
Dans ce fichier photo pris le 6 janvier 2021, des partisans du président américain Donald Trump manifestent devant le Capitole à Washington, DC (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 14 février 2021

Après son acquittement, Trump pèse sur l'avenir des républicains déchirés

  • «Mon objectif c'est de gagner en 2022 pour mettre fin au programme le plus radical que je vois venir de la présidence démocrate de Joe Biden» a martelé le sénateur Lindsey Graham
  • Son ex-ambassadrice aux Nations unies, et candidate pressentie pour la présidentielle de 2024, Nikki Haley, a affirmé que le milliardaire ne pourrait jamais se représenter

WASHINGTON : Donald Trump, atout électoral incontournable ou au contraire instigateur de l'assaut du Capitole qu'il faut écarter à jamais ? Les couteaux étaient tirés dimanche chez des républicains, profondément divisés après le procès de l'ex-président américain.   

Le sénateur Lindsey Graham (Photo, AFP)
Le sénateur Lindsey Graham (Photo, AFP)

Malgré le verdict d'acquittement, les démocrates estiment de leur côté avoir engrangé une victoire morale et politique qui permet enfin au nouveau président Joe Biden de s'attaquer à ses grands dossiers, prioritairement son ambitieux plan de relance économique. 

Le « Grand Old Party », lui, se déchire autour du milliardaire. Avec le regard déjà tourné vers les élections parlementaires des »midterms » en 2022, lorsque les républicains espèrent regagner la majorité au Sénat, et à la Chambre des représentants. 

« Mon objectif c'est de gagner en 2022 pour mettre fin au programme le plus radical que je vois venir de la présidence démocrate de Joe Biden, et nous ne pouvons pas le faire sans Donald Trump », a martelé dimanche sur la chaîne Fox News le sénateur Lindsey Graham, l'un de ses plus fidèles alliés.  

« Il est prêt à entrer en campagne », « à reconstruire le parti républicain » et « je suis prêt à travailler avec lui », a-t-il ajouté en confiant qu'il lui avait parlé samedi soir et qu'il prévoyait de le retrouver chez lui en Floride la semaine prochaine.  

« Donald Trump est le membre le plus énergique du parti républicain », sa « force la plus puissante », le « mouvement Trump est en pleine forme », a lancé le sénateur. 

Installé dans sa luxueuse résidence de Mar-a-Lago en Floride, le magnat de l'immobilier s'est fait discret pendant son procès historique au Sénat, où il était accusé d'avoir incité la violence du 6 janvier. 

Mais il a suivi les audiences. Et a rapidement réagi, par communiqué, à son acquittement samedi soir.  

« Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer », a écrit le 45e président américain.  

Les sénateurs ont été une majorité --57 sur 100-- à se prononcer pour sa condamnation du milliardaire. Dont, fait notable, sept républicains. Mais il aurait fallu les deux tiers de la chambre haute (67 voix) pour parvenir à un verdict de culpabilité qui aurait pu être suivi d'une peine d'inéligibilité.  

« Tombé trop bas »  

Parmi ceux qui l'ont acquitté, l'influent chef des sénateurs républicain Mitch McConnell a expliqué que pour lui, le Sénat n'était tout simplement pas compétent pour le faire. Avant de lancer une critique cinglante, sans appel, de l'ex-président.  

« Il n'y a aucun doute, aucun, que le président Trump est, dans les faits et moralement, responsable d'avoir provoqué les événements de cette journée », a-t-il tonné dans un long discours.  

Ses actes « ont constitué un manquement honteux, honteux, à ses devoirs », a poursuivi M. McConnell en laissant entrevoir la possibilité de poursuites judiciaires : « Il est encore responsable de tout ce qu'il a fait pendant qu'il était en fonctions. Il n'a encore échappé à rien du tout. »  

Ce discours « ne représente pas le sentiment des républicains », veut croire Lindsey Graham, en confiant que Donald Trump était « en colère contre certaines personnes ». Comprendre: le sénateur McConnell et les sept républicains qui ont voulu le condamner.   

Mais le puissant chef républicain n'est pas le seul ex-fidèle de Trump à rompre les liens.  

Son ex-ambassadrice aux Nations unies, et candidate pressentie pour la présidentielle de 2024, Nikki Haley, a affirmé que le milliardaire ne pourrait jamais se représenter.  

« Il est tombé trop bas », a-t-elle lâché à Politico, dans un entretien publié vendredi, avant le verdict.  

Privé des projecteurs tournés vers la Maison Blanche et de son compte Twitter, longtemps puissant porte-voix, « sa force va diminuer », a prédit dimanche un de sept républicains à avoir voté pour sa condamnation, Bill Cassidy. « Le parti républicain est bien plus qu'une seule personne », a-t-il affirmé.  

Sauf que ce sénateur fait déjà face à une féroce réaction dans son parti en Louisiane. 

« Nous allons voir une véritable bataille pour l'âme du parti républicain ces deux prochaines années », a prédit le gouverneur républicain modéré du Maryland, Larry Hogan, dimanche sur CNN.  

« Je pense que beaucoup plus de gens estiment que nous devons tourner la page Donald Trump », a-t-il assuré.  

« De nombreux républicains sont indignés mais n'ont pas le courage de le dire, parce qu'ils ont peur » de perdre leurs élections. 

Face à ces divisions républicaines, les démocrates ont cherché à enfoncer le clou. Premier parmi eux, Joe Biden qui a affirmé qu'en dépit de l'acquittement, les charges contre Donald Trump n'étaient pas « contestées ». 


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".