La ministre libanaise de la Justice démissionne

Lundi matin, c’est au tour de la ministre libanaise de la Justice Marie-Claude Najm de jeter l’éponge. Enseignante a l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ses étudiants avaient signé une pétition lui demandant de quitter son poste. (Photo ANI).
Lundi matin, c’est au tour de la ministre libanaise de la Justice Marie-Claude Najm de jeter l’éponge. Enseignante a l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ses étudiants avaient signé une pétition lui demandant de quitter son poste. (Photo ANI).
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Publié le Lundi 10 août 2020

La ministre libanaise de la Justice démissionne

  • Trois membres du gouvernement ont démissionné
  • Lundi matin, c’est au tour de la ministre libanaise de la Justice Marie-Claude Najm de jeter l’éponge. Enseignante à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ses étudiants avaient signé une pétition lui demandant de quitter son poste

BEYROUTH : Trois membres du gouvernement ont démissionné au Liban, où des heurts ont opposé pour le deuxième jour consécutif les forces de l'ordre à des manifestants accablés et furieux contre les autorités, cinq jours après l'explosion meurtrière du port de Beyrouth. 

Lors d'une visioconférence coorganisée par l'ONU et la France pour aider le Liban, 252,7 millions d'euros d'aide -immédiate ou mobilisable à brève échéance- ont été collectés pour porter secours aux victimes de l'énorme déflagration, selon la présidence française.

La communauté internationale y a affirmé qu'elle n'allait "pas laisser tomber" le pays du Cèdre, mais exigé que son aide soit "directement" distribuée à la population et qu'une enquête "transparente" soit menée sur les causes de la catastrophe.

Face à l'ampleur du drame et à l'ire de la population, qui réclame depuis des mois le départ de l'ensemble d'une classe dirigeante accusée de corruption, d'incompétence et de négligence, la ministre de l'Information a présenté sa démission.

"Je m'excuse auprès des Libanais, nous n'avons pu répondre à leurs attentes", a déclaré Mme Manal Abdel Samad devant la presse.

Quelques heures plus tard, le ministre de l'Environnement et du Développement administratif, Damianos Kattar, annonçait lui aussi son départ du gouvernement "face à l'énorme catastrophe (...) et (...) un régime stérile qui a raté de nombreuses opportunités".

Lundi matin, c’est au tour de la ministre libanaise de la Justice Marie-Claude Najm de jeter l’éponge. Enseignante à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ses étudiants avaient signé une pétition lui demandant de quitter son poste.

Le chef du gouvernement, Hassan Diab, avait rencontré dans la journée plusieurs ministres, les médias locaux évoquant de possibles démissions.

La déflagration a fait mardi 158 morts et 6.000 blessés selon un bilan officiel. Une vingtaine de personnes sont toujours portées disparues mais l'espoir s'amenuise de retrouver des survivants, a souligné l'armée.

Elle a été causée par 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium stockées depuis six ans au port de Beyrouth "sans mesures de précaution", de l'aveu même de M. Diab. 

Dans un pays déjà mis à genoux par une crise économique inédite aggravée par l'épidémie de Covid-19, des quartiers entiers de Beyrouth ont été dévastés par l'explosion, qui a provoqué un cratère de 43 mètres selon une source de sécurité. Et des centaines de milliers de Libanais se retrouvent sans abri.

Le président du Parlement, Nabih Berri, a convoqué une réunion du Parlement jeudi "pour interroger le gouvernement sur le crime qui a frappé la capitale", d'après l'agence de presse étatique ANI.

"Mon gouvernement m'a tuée"

Cette tragédie a revigoré la contestation inédite déclenchée fin 2019, qui s'était essoufflée avec la pandémie.

Chômage, services publics en déliquescence, difficiles conditions de vie: un soulèvement avait éclaté le 17 octobre pour réclamer le départ d'une classe politique quasi-inchangée depuis des décennies. La crise économique s'était encore aggravée les mois suivants, malgré l'avènement d'un nouveau gouvernement.

Dimanche, sur l'emblématique place des Martyrs, des centaines de manifestants se sont à nouveaux rassemblés, brandissant des drapeaux libanais, sur fond de chants patriotiques. Des tentes ont été installées pour distribuer du pain, de l'eau et des repas chauds.

Trois jeunes femmes ont brandi des portraits de leur amie Rawan, 20 ans, qui se trouvait lors de l'explosion dans le quartier de Gemmayzé, aujourd'hui dévasté. Ses proches l'ont retrouvée mercredi dans un hôpital, décédée.

"Mon gouvernement m'a tuée", pouvait-on lire sur son portrait. 

"Ceux qui sont morts payent le prix d'un Etat qui s'en fout, qui ne s'intéresse qu'au pouvoir et à l'argent", lâche Tamar, 23 ans.

Plus tard, sur une avenue menant au Parlement, des manifestants ont jeté des pierres et tiré des feux d'artifice en direction de la police qui a répliqué avec des tirs de lacrymogène, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants scandaient "Révolution révolution!", certains tentant d'escalader les imposantes barricades de fer érigées par la police dans le secteur du Parlement.

Samedi, des milliers de manifestants avaient brièvement pris d'assaut les ministères des Affaires étrangères, de l'Economie, de l'Energie, ainsi que l'Association des banques.

Quelque 250 personnes ont été blessées dans les heurts de samedi, dont 65 hospitalisées, d'après la Croix-Rouge libanaise. 

Vingt personnes ont été interpellées, selon un comité d'avocats pour la défense des manifestants, qui a dénoncé la "violence excessive" des forces de l'ordre.

Et un policier est mort d'une chute après avoir été agressé par des "émeutiers", selon la police.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.