Les coulisses de la renaissance de Riyad

Les 7,5 millions habitants de la capitale saoudienne vont au moins doubler d’ici 2030, faisant de Riyad la plaque tournante de l'une des 10 plus grandes économies urbaines au monde (Photo, Arab News).
Les 7,5 millions habitants de la capitale saoudienne vont au moins doubler d’ici 2030, faisant de Riyad la plaque tournante de l'une des 10 plus grandes économies urbaines au monde (Photo, Arab News).
Short Url
Publié le Lundi 15 février 2021

Les coulisses de la renaissance de Riyad

  • Des experts en stratégie de développement urbain au Moyen-Orient assurent à Arab News que, loin d'être une rêverie trop ambitieuse, la stratégie est pratique, réalisable et somme toute bénéfique
  • La feuille de route doit concrètement énumérer et naviguer à travers les défis économiques, sociaux, démographiques et financiers du plan

DUBAI: L’ampleur de la vision qui commande la trajectoire du développement de Riyad, dévoilée le mois dernier par le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane lors du sommet Future Investment Initiative (FII) est pour le moins dire ahurissante.

Les 7,5 millions habitants de la capitale saoudienne vont au moins doubler d’ici 2030, faisant de Riyad la plaque tournante de l'une des 10 plus grandes économies urbaines au monde. De plus, ce sera une ville où il fera bon vivre, humaine, avec des espaces verts, des centres de loisirs et un style de vie urbain susceptible d’attirer les talents du monde entier vers la plus grande ville du Moyen-Orient.

«La vraie croissance commence dans la ville, que ce soit en termes d'industrie, d'innovation, d'éducation, de services ou dans d’autres secteurs. Je n’ai aucun doute que les économies du monde s’articulent autour des villes, non pas des nations», a affirmé le prince héritier lors de l'événement, organisé sous le thème de «La néo-Renaissance».

Les plans de la renaissance de la capitale sont pilotés par Fahd Al-Rachid, président de la Commission royale pour la ville de Riyad (CRRC), et qui est bien conscient des défis que présente cette ambitieuse stratégie. «Une vision sans exécution n’est qu’une hallucination», dit-il.

Une feuille de route qui détaille les étapes de la transformation est en cours de préparation, et pourrait être dévoilée au deuxième trimestre de l'année. Le document doit concrètement énumérer et, nous l’espérons, naviguer à travers les défis économiques, sociaux, démographiques et financiers du plan.

Mais des experts en stratégie de développement urbain au Moyen-Orient assurent à Arab News que, loin d'être une rêverie trop ambitieuse, la stratégie est pratique, réalisable et somme toute bénéfique.

Karl Sharro, architecte basé à Londres et éditeur du prochain livre «The New Arab City», affirme que, «historiquement parlant, c'est absolument faisable. Riyad occupe une place primordiale dans l'histoire du pays».

Une rue de Riyad en 1937. La ville a une longue histoire de croissance rapide (Photo, AFP).

Todd Reisz, un architecte d’Amsterdam, dont le «Showpiece City: How Architecture Made Dubai» vient d'être publié, estime que Riyad détient déjà «une très importante capacité de planifier une ville et à organiser ses composantes».

Basé à San Francisco, Jeff Merritt est spécialiste des villes intelligentes et de la transformation urbaine pour le Forum économique mondial. Pour lui, une «expansion urbaine aussi rapide n'est pas invraisemblable, mais vous devez tirer des leçons de l'expérience des autres villes».

Les experts urbains conviennent que les plans de Riyad sont ambitieux, mais pas sans précédent. La capitale saoudienne elle-même a une longue histoire de croissance aussi rapide.

Dans la revue Scientific Research, l'expert en architecture Saleh Al-Hathloul explique que «Riyad est passée d'une petite ville qui compte moins d'un demi-million d'habitants à une grande métropole de 7 millions au cours des 50 dernières années. La vitesse et l'ampleur de sa transformation ont eu peu d’équivalents».

Entre les années 1930 et 1980, Riyad a pratiquement doublé de taille à chaque décennie. Centre administratif du nouveau Royaume d'Arabie saoudite, il attire les bâtiments ministériels et d’autres agences gouvernementales, un quartier diplomatique, un quartier d’ affaires central, en plus de tout l'appareil financier et commercial compris dans une capitale.

Des passagers s’apprêtent à monter à bord d'un train de Riyad, à Dhahran en 1955 (Photo, Three Lions/Getty Images).

Dans les années 1970, les autorités de la ville en plein essor avait eu recours aux compétences d'un maître-urbaniste. Constantinos Doxiadis, un architecte et urbaniste avait travaillé sur de nombreux projets dans sa Grèce natale, ainsi qu'au Moyen-Orient et au Pakistan, où il venait de concevoir la nouvelle capitale, Islamabad.

Propulsée par le pétrole, la capitale saoudienne est en pleine croissance économique et démographique. Doxiadis expérimente avec l'idée d'un réseau à l'américaine, toujours présent dans le quartier Al-Olaya aujourd'hui.

Dans les années 1990, le développement est repris par l’Autorité de développement de Riyad, aujourd’hui un département du CRRC, et qui a lancé MEDSTAR, la Stratégie de développement métropolitain de Riyad, dans une tentative de structurer l’expansion rapide de la ville.

L’Autorité privilégie la création de sous-centres urbains, dont l’un forme le noyau du futur quartier financier du roi Abdallah, ainsi que le développement de nouvelles banlieues et d’un système de transport public, en cours de construction, relié au métro.

«L'Arabie saoudite et Riyad ont une longue histoire en matière d’urbanisme», indique Reisz. L’architecte donne les travaux de développement à Jubail et Yanbu et les nouveaux centres économiques et industriels comme exemples de cette tradition.

Construction dans la capitale en 1980 (Photo, François LOCHON/Gamma-Rapho via Getty Images).

L'Arabie saoudite apprend aussi des autres villes ont connu une extraordinaire expansion. Au Moyen-Orient, Dubaï est un bon exemple à suivre car, en cinquante ans d’histoire, la ville émiratie a réalisé plus d’une fois l'objectif de Riyad de doubler sa population en une décennie.

Reisz souligne le rôle central de l'architecture dans la croissance de Dubaï: «L'architecture moderne a concrètement conçu Dubaï, mais elle a aussi créé une image faite pour devenir virale», a-t-il écrit.

Un peu plus loin, l’exemple de la croissance démographique spectaculaire en Chine est aussi dans la ligne de mire des planificateurs à Riyad. Plusieurs métropoles chinoises ont vu leur statut passer de ville de province à mégapole au cours des dernières décennies, parallèlement à la trajectoire du pays comme superpuissance économique.

Chongqing est devenue un géant urbain central de plus de 30 millions d'habitants en l'espace de quelques décennies. Un exploit, même pour un pays où des villes de 10 millions apparaissent jour au lendemain.

«La Chine établit un parallèle intéressant par rapport à l'Arabie saoudite, car la croissance urbaine y est guidée par une politique gouvernementale centralisée», a déclaré Sharro.

Une image de Riyad de l'année dernière. D'ici 2030, la ville verra sa population actuelle doubler (Photo, Reuters).

Merritt appelle cependant à une certaine prudence quant à l'application du modèle chinois. «En Chine, la croissance est dictée par la migration d'une importante population rurale vers les villes. L'Arabie saoudite ne dispose pas d'un bassin rural aussi important », rappelle-t-il.

Comme l'a souligné le prince héritier Mohammed ben Salmane lors de la conférence FII, la force motrice de l'expansion de Riyad sera économique. Riyad détient près de 50% de l'économie non pétrolière en Arabie saoudite, et bénéficie d’un nombre d’avantages en termes de coûts par rapport aux autres centres urbains.

Le coût de la création d'emplois dans la ville est de 30% inférieur à celui des autres villes du pays, une logique que Reisz approuve. «Une ville est un outil vers des objectifs économiques. Les villes construisent des économies. Leur développement nécessite une intégration entre l'économie, la finance et l'urbanisme», a-t-il déclaré.

Le plan de Riyad repose en grande partie sur la capacité de la ville à attirer des entreprises, et tirer profit de la taille et de la croissance de l’économie du Royaume. Le CRRC et le ministère saoudien des investissements ont lancé un programme qui vise à persuader les grandes entreprises multinationales d'installer leur siège régional dans la ville. 25 noms ont déjà été dévoilés le mois dernier.

Attirer davantage de nouveaux sièges dans la ville dépend considérablement des incitatifs. Ces derniers sont actuellement paufinés dans le cadre d’une vaste réforme du droit commercial et du droit financier, afin d’améliorer davantage la position du Royaume dans le classement mondial de la compétitivité.

Fahd Al-Rachid, président de la Commission royale pour la ville de Riyad (Photo, SPA).

L'investissement privé est un facteur clé dans le projet de Riyad. Al-Rachid affirme que la plupart des capitaux de première étape proviendraient de l'investissement du gouvernement. Mais il est entendu que les étapes ultérieures qui requièrent des milliards de dollars vont nécessiter une contribution plus importante de sources privées désireuses de s’installer au premier rang en matière de développement.

Les grandes villes du monde sont autant des milieux humains que des centres économiques, et la stratégie «néo-renaissance» met fortement l’accent sur le facteur «habitabilité». Le prince héritier peint le tableau d'une ville verte avec de grands espaces publics ouverts, où des millions d'arbres seraient plantés pour protéger l'environnement et rendre la vie urbaine dans un environnement désertique plus agréable.

Verdir Riyad doit s’accompagner d’un essor des activités de divertissement, de culture et de loisirs dans le cadre de la libéralisation de l’environnement social du Royaume prévue par la feuille de route Vision 2030.

«À titre d’exemple, à mesure que plus de femmes se sentent à l’aise pour sortir seules ou avec leurs amis, le tissu social de la ville va changer», explique Sharro, parlant d’un facteur susceptible de se refléter dans le nouveau design urbain et l'architecture de la ville en pleine croissance.

Une feuille de route qui détaille les étapes la transformation est en cours de préparation (Photo, Shutterstock).

«Riyad est aujourd'hui une ville dominée par les voitures, mais en profiteront-ils pour passer à un style plus européen, pour se densifier? Il est possible d’augmenter la population sans avoir recours à l’étalement urbain, en ayant plus d'immeubles et plus d’ancres sociaux au niveau micro-local», ajoute-t-il.

Merritt rappelle l'ambition de Paris de devenir une «ville 15 minutes», où la plupart des équipements sociaux, culturels et commerciaux seraient accessibles à pied, un concept auquel The Line, la bande urbaine centrale du développement NEOM, fait écho. «Vous ne voulez pas créer une ville impersonnelle, écrasée par des bâtiments construits à l'emporte-pièce», a-t-il déclaré.

Alors qu'ils sont à la veille de dévoiler les plans détaillés de la renaissance de Riyad, les planificateurs du CRRC ont aussi d'autres préoccupations. À savoir, la durabilité des services publics et de l’énergie, l'élargissement de la capacité numérique, et éventuellement, l’inauguration puis l’extension du métro.

La capacité à créer des emplois dans la ville qui répondent aux aspirations d'une population croissante et de plus en plus jeune est aussi cruciale.

Mais les experts urbains semblent réellement s’enthousiasmer à la perspective d’une renaissance de Riyad, se réjouit Reisz. « J’aurais besoin d’une boule de cristal pour imaginer le processus, mais si j'étais un jeune saoudien ou saoudienne, je serais ravi d'en faire partie», a-t-il déclaré.
 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie Saoudite célèbre deux ans d'engagement vert : un bilan prometteur

Le Royaume a marqué la célébration annuelle de la Saudi Green Initiative le 27 mars. (SGI)
Le Royaume a marqué la célébration annuelle de la Saudi Green Initiative le 27 mars. (SGI)
Short Url
  • Programme lancé en 2023 pour sensibiliser à l'environnement et améliorer le bien-être
  • Le projet vise à lier les programmes durables aux objectifs écologiques plus larges

RIYAD:  Le Royaume a célébré jeudi le deuxième anniversaire de la Saudi Green Initiative, un ambitieux programme national visant à renforcer la conscience environnementale et à encourager l'engagement citoyen pour garantir un avenir plus sain aux générations futures.

Cette stratégie fédératrice, qui vise à mobiliser les communautés et à stimuler leur participation active, constitue un levier fondamental pour l'amélioration des conditions de vie de l'ensemble des citoyens et résidents du Royaume, tout en s'inscrivant parfaitement dans la trajectoire des objectifs de développement durable établis par la Vision saoudienne 2030.

"Nos actions présentes détermineront le patrimoine environnemental dont hériteront les générations futures," a confié à Arab News le Dr. Khaled Al-Abdulkader, PDG du Centre National pour le Développement du Couvert Végétal et la Lutte contre la Désertification.

Dans son intervention, il a rendu hommage à "la vision courageuse, aux approches innovantes et à la détermination sans faille de l'Arabie Saoudite en matière de développement durable."

Inaugurée en 2023, cette initiative ambitieuse vise à harmoniser les différents programmes durables avec les grands défis environnementaux du Royaume, notamment la diminution des émissions nocives, l'intensification des efforts de reboisement, la régénération des sols dégradés et la sauvegarde des écosystèmes terrestres et maritimes.

Cette démarche illustre parfaitement la vision environnementale progressiste des dirigeants saoudiens et leur détermination à placer le pays parmi les pionniers du développement durable, aussi bien sur la scène nationale qu'internationale.

Le rôle de premier plan de l'Arabie Saoudite dans la protection de l'environnement a été mis en lumière en décembre lorsqu'elle a accueilli la 16e session de la Conférence des Parties de la Convention des Nations Unies pour la Lutte contre la Désertification, ou COP16.
Ce rassemblement mondial a offert une plateforme aux décideurs politiques, aux chefs d'entreprise et à d'autres experts pour partager des idées et des perspectives sur la façon de relever les défis environnementaux et développer une voie collective pour la transformation écologique.

À l'échelle nationale, les autorités saoudiennes ont déployé diverses campagnes de sensibilisation pour promouvoir l'adoption de pratiques durables au quotidien.

Particulièrement remarquable, l'initiative "Ramadan de la Bonté" invite les citoyens à réduire le gaspillage alimentaire et à adopter une consommation plus responsable des ressources essentielles telles que l'eau et l'électricité durant la période sacrée du jeûne.

Ce vaste projet environnemental chapeaute plus de 85 programmes distincts dédiés à la protection de la nature et au développement écologique. Parmi les réalisations les plus significatives figurent la restauration de 18,000 hectares de terres dégradées et la réintroduction dans leur habitat naturel de plus de 7,500 spécimens d'espèces menacées, grâce à des programmes de reproduction spécialisés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La capacité mondiale des énergies renouvelables a grimpé de 585 GW en 2024, selon l'IRENA

L'énergie solaire et l'énergie éolienne ont connu l'expansion la plus importante en 2024, représentant 96,6 % de tous les ajouts nets d'énergies renouvelables. (Shutterstock)
L'énergie solaire et l'énergie éolienne ont connu l'expansion la plus importante en 2024, représentant 96,6 % de tous les ajouts nets d'énergies renouvelables. (Shutterstock)
Short Url
  • La capacité mondiale en matière d'énergies renouvelables a connu un taux de croissance annuel record de 15,1% en 2024
  • Malgré cette augmentation record, l'IRENA a souligné que la croissance reste inférieure aux 11,2 térawatts nécessaires pour atteindre l'objectif mondial de tripler la capacité installée d'énergie renouvelable d'ici à 2030

RIYAD : La capacité mondiale en matière d'énergies renouvelables a connu un taux de croissance annuel record de 15,1% en 2024, augmentant de 585 gigawatts, selon une nouvelle analyse.

Dans son dernier rapport, l'Agence internationale pour les énergies renouvelables a indiqué que cette augmentation porte la capacité totale installée dans le secteur à 4 448 GW.

Malgré cette augmentation record, l'IRENA a souligné que la croissance reste inférieure aux 11,2 térawatts nécessaires pour atteindre l'objectif mondial de tripler la capacité installée d'énergie renouvelable d'ici à 2030.

L'étude indique en outre que la capacité renouvelable mondiale devrait augmenter de 16,6% par an pour atteindre l'objectif fixé pour 2030.

Au début du mois, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a déclaré que les sources d'énergie renouvelables représentaient la majeure partie de la croissance de l'offre internationale en 2024 (38%), suivies par le gaz naturel (28%), le charbon (15%), le pétrole (11%) et l'énergie nucléaire (8%).

L'estimation de l'AIE concernant les installations d'énergies renouvelables est également plus élevée que les projections de l'IRENA. L'AIE a déclaré que les nouvelles installations d'énergies renouvelables ont atteint des niveaux record pour la 22e année consécutive, avec environ 700 GW ajoutés à la capacité totale en 2024, dont environ 80% proviennent de l'énergie solaire photovoltaïque.

À propos de cette nouvelle analyse, Francesco La Camera, directeur général de l'IRENA, a expliqué : « Alors qu'il ne reste que six ans pour atteindre l'objectif adopté lors de la COP28, qui consiste à tripler la capacité installée d'énergie renouvelable d'ici à 2030, le monde doit maintenant ajouter plus de 1 120 GW chaque année pour le reste de cette décennie afin de maintenir la trajectoire de 1,5 degré Celsius ».

M. La Camera a également exhorté les gouvernements à profiter du prochain cycle de contributions déterminées au niveau national pour présenter un plan clair de leurs ambitions en matière d'énergies renouvelables.

Il a également appelé la communauté internationale à renforcer les collaborations pour soutenir les ambitions des pays du Sud en matière d'énergies renouvelables.

"La croissance continue des énergies renouvelables dont nous sommes témoins chaque année est la preuve que les énergies renouvelables sont économiquement viables et facilement déployables. Chaque année, elles continuent de battre leurs propres records d'expansion, mais nous sommes également confrontés aux mêmes défis que sont les grandes disparités régionales et le tic-tac de l'horloge alors que l'échéance de 2030 est imminente", a affirmé le directeur général.

"La compétitivité économique et la sécurité énergétique étant de plus en plus des préoccupations mondiales majeures aujourd'hui, l'expansion rapide de la capacité de production d'énergie renouvelable équivaut à exploiter les opportunités commerciales et à répondre à la sécurité énergétique de manière rapide et durable," a-t-il ajouté.

Selon l'IRENA, les énergies solaire et éolienne ont connu l'expansion la plus importante en 2024, représentant 96,6% de tous les ajouts nets d'énergies renouvelables.

Plus des trois quarts de l'expansion de la capacité ont été réalisés par l'énergie solaire, qui a augmenté de 32,2%, atteignant 1 865 GW, suivie par l'énergie éolienne, qui a augmenté de 11,1%.

En 2024, la Chine a ajouté 278 GW de capacité d'énergie solaire, suivie par l'Inde avec 24,5 GW.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a commenté le rapport de l'IRENA en ces termes : "Les énergies renouvelables mettent fin à l'ère des combustibles fossiles. Une croissance record permet de créer des emplois, de réduire les factures d'énergie et d'assainir l'air".

« Les énergies renouvelables renouvellent les économies. Mais le passage à l'énergie propre doit être plus rapide et plus équitable, et tous les pays doivent avoir la possibilité de bénéficier pleinement d'une énergie renouvelable, propre et bon marché », a indiqué M. Guterres. 

Selon l'IRENA, la capacité hydroélectrique atteindra 1 283 GW en 2024, ce qui représente un rebond notable par rapport à 2023, sous l'effet de la croissance en Chine.

La capacité mondiale d'énergie éolienne a atteint 1 133 GW à la fin de l'année dernière, grâce à l'expansion aux États-Unis et en Chine.

L'expansion de la bioénergie a rebondi en 2024, avec une croissance de 4,6 GW de capacité, contre une augmentation de 3 GW en 2023. Cette hausse a été propulsée par la Chine et la France, qui ont ajouté 1,3 GW chacune l'année dernière.

L'énergie géothermique a augmenté de 0,4 GW dans l'ensemble, avec en tête la Nouvelle-Zélande, suivie de l'Indonésie, de la Turquie et des États-Unis.

L'expansion de la capacité de production d'électricité hors réseau, à l'exclusion de l'Eurasie, de l'Europe et de l'Amérique du Nord, a presque triplé, augmentant de 1,7 GW pour atteindre 14,3 GW.

M. La Camera a ajouté que les énergies renouvelables représentent 46% de la capacité électrique installée dans le monde.

"Même si les énergies renouvelables représentent presque la moitié de la capacité totale, de nombreuses questions de planification énergétique doivent encore être abordées pour faire des énergies renouvelables la source la plus importante de production d'électricité, notamment dans le contexte de la flexibilité du réseau et de l'adaptation à l'énergie renouvelable variable", a-t-il noté.

Lors de la cérémonie d'ouverture du sommet annuel de l'ONU sur le climat en novembre, Mukhtar Babayev, président de la COP29, a souligné la vitalité d'un financement accru pour permettre les efforts climatiques et a exhorté les gouvernements, le secteur privé et les institutions financières multilatérales à travailler ensemble pour atteindre les objectifs énoncés dans l'Accord de Paris.

Ce traité, signé en 2015, oblige les signataires à œuvrer pour limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Middle East Energy 2025: opportunités majeures pour les entreprises françaises

La France sera à l'honneur au salon Middle East Energy 2025, l'un des événements professionnels les plus influents de la région dédié à l'industrie mondiale de l'énergie. (Photo: fournie)
La France sera à l'honneur au salon Middle East Energy 2025, l'un des événements professionnels les plus influents de la région dédié à l'industrie mondiale de l'énergie. (Photo: fournie)
Short Url
  • La France et les EAU entrent dans une nouvelle phase de leur alliance stratégique, à la suite de visites de haut niveau au début de l'année 2025
  • Ces étapes diplomatiques ont renforcé le Partenariat stratégique global pour l'énergie et ont donné un nouvel élan à la coopération bilatérale dans plusieurs domaines

DUBAI: Du 7 au 9 avril 2025, la France sera à l'honneur au salon Middle East Energy 2025, l'un des événements professionnels les plus influents de la région dédié à l'industrie mondiale de l'énergie. Avec un pavillon French Fab accueillant 19 entreprises, la France présentera des solutions concrètes adaptées aux besoins de modernisation, de sécurité et de durabilité des infrastructures énergétiques d'aujourd'hui. Cette participation, organisée par Business France, reflète l'expertise industrielle de longue date de la France et son engagement à soutenir la transition énergétique de la région du Golfe, en accord avec les ambitions des EAU en matière de développement durable et de modernisation des infrastructures.

Opportunités majeures et investissements stratégiques pour soutenir la transition énergétique

Pour répondre à la demande croissante d'énergie, les pays du Golfe prévoient d'augmenter leur capacité installée en investissant massivement dans de nouvelles infrastructures électriques. Parmi les projets les plus importants, l'interconnexion électrique entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et Oman représente une avancée majeure. Avec un budget de plus de 700 millions de dollars, ce projet vise à relier directement le réseau interconnecté du CCG à Oman, ce qui permettra d'accroître la capacité de transmission et de réduire les coûts d'exploitation.

D'autre part, le marché des réseaux intelligents se développe rapidement et devrait atteindre 1,68 milliard de dollars (1 dollar = 0,93 euro) d'ici à 2026 dans la région du Golfe. Parallèlement, le développement des énergies renouvelables, l'optimisation de la consommation d'énergie et la construction de villes durables sont devenus des priorités absolues dans la région.

Ces développements offrent de nouvelles opportunités majeures pour les entreprises françaises, dont l'expertise dans ces secteurs clés est largement reconnue.

France-EAU: un partenariat énergétique stratégique et durable

Les deux pays entrent dans une nouvelle phase de leur alliance stratégique, suite à des visites de haut niveau au début de l'année 2025:

- La visite de S.A. cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, président des EAU, à Paris en février dernier, 2025
- La visite officielle de Laurent Saint-Martin, ministre délégué chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger, aux Émirats arabes unis les 20 et 21 février 2025.

Ces étapes diplomatiques ont renforcé le Partenariat stratégique global pour l'énergie lancé en 2022 et ont donné un nouvel élan à la coopération bilatérale dans les domaines de l'énergie, du commerce et de l'innovation. L'une des pierres angulaires de ce partenariat est l'accord entre Masdar (EAU) et TotalEnergies (France) visant à accélérer l'accès à l'énergie propre en Asie du Sud-Est et en Afrique, une initiative qui souligne la vision commune des deux pays en matière de développement durable mondial.
Avec un commerce bilatéral qui atteindra 8,5 milliards d'euros en 2024, les Émirats arabes unis restent le premier partenaire commercial de la France dans la région Mena. L'énergie reste un pilier essentiel de cette relation dynamique, soutenue par une collaboration croissante dans de nouveaux secteurs, notamment l'IA, la mobilité intelligente et l'hydrogène vert.

Délégation française: des solutions sur mesure pour les défis énergétiques

Alors que les systèmes énergétiques de la région Mena évoluent, le Pavillon français mettra en lumière des solutions innovantes et résilientes conçues pour soutenir la transition vers des infrastructures sécurisées, numériques et à faible émission de carbone. Les principaux domaines d'expertise sont les suivants:
- Protection contre les surtensions et la foudre: France Paratonnerres, Indelec, CITEL-2CP
- Continuité et qualité de l'alimentation: Infosec UPS System, EnerSys, RS Isolsec
- Mesure de l'énergie et supervision numérique: Chauvin Arnoux Energy, CODRA
- Électrification industrielle et connectivité intelligente: Maréchal Electric, Michaud Export, Niled
- Marquage et éclairage des infrastructures critiques: CITEL-2CP, OBSTA
Avec des solutions alignées sur les priorités les plus urgentes de la région telles que la résilience des réseaux, l'efficacité énergétique, l'intégration des énergies renouvelables et le développement des villes intelligentes, la délégation française est prête à contribuer aux objectifs énergétiques à long terme du CCG.