Virus: l'UE achète à Moderna 300 millions de doses, l'ONU réclame un «plan mondial de vaccination»

Sur le front européen, le nouvel accord, annoncé par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, porte sur l'achat de 150 millions de doses du vaccin du laboratoire américain Moderna, destinées à être livrées aux 3e et 4e trimestres 2021, avec une option de 150 millions de doses supplémentaires en 2022.(AFP)
Sur le front européen, le nouvel accord, annoncé par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, porte sur l'achat de 150 millions de doses du vaccin du laboratoire américain Moderna, destinées à être livrées aux 3e et 4e trimestres 2021, avec une option de 150 millions de doses supplémentaires en 2022.(AFP)
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Publié le Mercredi 17 février 2021

Virus: l'UE achète à Moderna 300 millions de doses, l'ONU réclame un «plan mondial de vaccination»

  • L'Organisation mondiale de la Santé, faisant état d'une chute de 16% des nouveaux cas dans le monde, a prévenu cependant que «le feu n'est pas éteint», plus d'un an après le début de la pandémie qui a fait plus de 2,4 millions de morts
  • «Le monde a urgemment besoin d'un plan mondial de vaccination pour rassembler tous ceux qui ont la puissance, l'expertise scientifique et les capacités de production et financières requises»

BRUXELLES: L'UE a annoncé mercredi un accord pour acheter 300 millions de doses supplémentaires du vaccin Moderna contre la Covid-19, accélérant la course à l'immunisation au moment où le secrétaire général de l'ONU appelait à bâtir un «plan mondial de vaccination».

L'Organisation mondiale de la Santé, faisant état d'une chute de 16% des nouveaux cas dans le monde, a prévenu cependant que «le feu n'est pas éteint», plus d'un an après le début de la pandémie qui a fait plus de 2,4 millions de morts.

«Le monde a urgemment besoin d'un plan mondial de vaccination pour rassembler tous ceux qui ont la puissance, l'expertise scientifique et les capacités de production et financières requises», a lancé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, mercredi devant les pays du G20.

Sur le front européen, le nouvel accord, annoncé par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, porte sur l'achat de 150 millions de doses du vaccin du laboratoire américain Moderna, destinées à être livrées aux 3e et 4e trimestres 2021, avec une option de 150 millions de doses supplémentaires en 2022.

Critiquée pour les ratés de la vaccination, la Commission a dévoilé le même jour un plan pour mieux surveiller les mutations du coronavirus. 

Baptisé Hera Incubator, ce projet sera doté de 75 millions d'euros. Quelque 150 millions d'euros supplémentaires seront engagés pour renforcer la recherche.

 «Par tous les moyens»

Le variant britannique, qui représente en Allemagne plus de 20% des cas, est en voie d'y devenir «dominant», a prévenu mercredi le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Devant le danger toujours présent, le nouveau Premier ministre italien Mario Draghi s'est fixé mercredi comme «principal devoir» de «combattre la pandémie par tous les moyens» dans son pays, où la Covid-19 a fait près de 100 000 morts.

Le président américain Joe Biden a lui appelé à «frapper fort» pour soutenir économiquement la population, avec un gigantesque plan de sauvetage de 1 900 milliards de dollars. «Il faut dépenser maintenant», a-t-il martelé.

Au Japon, des professionnels de santé volontaires ont été les premiers mercredi à recevoir le vaccin suite au feu vert obtenu dimanche par le groupe Pfizer dans l'archipel. La vaccination n'y sera pas étendue aux personnes âgées avant avril.

Toujours en Asie, la Nouvelle-Zélande a levé mercredi soir le confinement ordonné pour trois jours à Auckland, le foyer d'infection découvert dans la plus grande ville du pays étant considéré sous contrôle. 

«Nous n'avons pas une épidémie de grande ampleur, mais plutôt une chaîne de transmission circonscrite», a déclaré la Première ministre Jacinda Ardern.

L'Australie a également levé mercredi le confinement pour les six millions d'habitants de l’État de Victoria, deuxième plus peuplé du pays, et le public pourra revenir assister aux matches de l'Open d'Australie à partir de jeudi avec une jauge maximum de 7.477 personnes par session.

 «Notre carnaval est à nous !»

Dans les Antilles françaises, des habitants de Fort-de-France et Pointe-à-Pitre ont bravé l'interdit de défiler dans la rue lors du traditionnel carnaval pour cause de Covid-19, chantant et dansant sous leurs déguisements. «C'est notre tradition, notre carnaval c'est à nous !», déclare une participante, un peu à l'écart de la foule, tenant sa fille en bas âge par la main.

La campagne de vaccination a commencé mercredi en Afrique du Sud. La première dose du lot de 80 000 vaccins du laboratoire américain Johnson & Johnson a été administrée devant les caméras à une infirmière en maternité de l'hôpital de Khayelitsha, important township du Cap.

Le président Cyril Ramaphosa y a été vacciné dans la foulée. «C'est un jour important pour notre pays», a-t-il dit.

En Indonésie c'est la deuxième deuxième phase de vaccination qui a été lancée, visant les travailleurs à risque et les plus âgés.

Dans la bande de Gaza sous blocus israélien, un premier lot de 1.000 vaccins était en train d'être acheminé, selon les autorités israéliennes qui en avaient auparavant bloqué le transfert.

La question centrale de la vaccination était au menu du Conseil de sécurité de l'ONU mercredi. Le Mexique a annoncé qu'il allait soulever le problème de l'inégalité d'accès. Le Royaume-Uni allait faire pression pour des cessez-le-feu dans les zones de conflit pour y vacciner contre le coronavirus.

L'OMS a dévoilé mardi des chiffres révélant une nette baisse des contaminations et des décès liés au Covid-19 dans le monde la semaine dernière. Mais elle se garde bien de crier victoire.

Le nombre de nouveaux cas a reculé de 16% à 2,7 millions de cas, selon elle. Le nombre de nouveaux décès signalés a également diminué de 10% par rapport à la semaine précédente, à 81 000.

La pandémie a fait au moins 2 419 730 morts dans le monde, selon un bilan établi par l'AFP mercredi.

Le décès du vice-président de la région semi-autonome de Zanzibar, Seif Sharif Hamad, annoncé mercredi, allonge la liste de dirigeants emportés par la pandémie.

La Tanzanie se disait jusqu'à récemment «libérée de la Covid», mais la contestation grandit sur place face à une augmentation du nombre de morts, officiellement en raison de «pneumonies». 

 


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.