Turquie: Campagne virulente des Frères musulmans contre un accord maritime entre l’Egypte et la Grèce

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré  que cet accord « autorise l'Egypte et la Grèce à aller de l'avant en tirant chacun le maximum d'avantages des ressources disponibles dans la zone économique exclusive (ZEE), notamment les réserves de pétrole et de gaz. » (Mohamad TOROKMAN/POOL/AFP)
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré que cet accord « autorise l'Egypte et la Grèce à aller de l'avant en tirant chacun le maximum d'avantages des ressources disponibles dans la zone économique exclusive (ZEE), notamment les réserves de pétrole et de gaz. » (Mohamad TOROKMAN/POOL/AFP)
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Publié le Lundi 10 août 2020

Turquie: Campagne virulente des Frères musulmans contre un accord maritime entre l’Egypte et la Grèce

  • Des dizaines de sites Web appartenant aux Frères musulmans en Turquie et au Qatar ont partagé des rapports et des photos truqués pour attaquer l'accord maritime conclu entre l’Egypte et la Grèce
  • « La délimitation des frontières maritimes entre l'Égypte et la Grèce annule l'accord passé entre la Turquie avec le gouvernement d’Al-Sarraj, car il compte certaines des zones couvertes par cet accord »

LE CAIRE: La Turquie a sollicité l'aide des Frères musulmans du Qatar et d'Ankara pour mener une campagne sur les réseaux sociaux contre l’accord conclu il y a quelques jours entre la Grèce et l’Egypte pour délimiter des zones de juridiction maritimes entre les deux pays.

La campagne a commencé par les déclarations du ministère turc des Affaires étrangères, qui a annoncé qu'il considérait l'accord entre le Caire et Athènes comme étant « nul et non avenu » et que la zone maritime objet de l’accord violait les « frontières maritimes libyennes ».

En 2019, la Turquie et le Gouvernement d'union nationale libyen (GNA), basé à Tripoli, avaient conclu un accord controversé autorisant Ankara à accéder à une large zone en Méditerranée orientale où d'importants gisements d'hydrocarbures ont été découverts ces dernières années.

« Il est surprenant que de telles déclarations et allégations aient été faites par une partie qui ne connaît pas les détails de l'accord », a tweeté Ahmed Hafez, le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, à propos de la position de la Turquie.

La déclaration turque a été suivie d'une série d'attaques des Frères musulmans sur les réseaux sociaux, critiquant l'accord et accusant l'Égypte de complot contre la Turquie. Des dizaines de sites Web appartenant aux Frères musulmans en Turquie ont partagé des rapports et des photos truqués attaquant l'accord.

Divers experts et responsables ont réfuté les allégations formulées par les sites Web et différents comptes sur les médias sociaux, qui affirmaient que l'accord entre l'Égypte et la Grèce pour délimiter les frontières maritimes donnait le feu vert au gazoduc israélien, EastMed, pour exporter du gaz vers l'Europe à travers Chypre et l'île grecque de Crète sur le continent.

Pour l'ancien ministre adjoint égyptien des Affaires étrangères Mohamed Hegazy, la colère de la Turquie s'explique par le fait qu'après cet accord - et la signature d’un autre accord de délimitation des frontières entre la Grèce et l'Italie il y a deux mois - la Turquie ne possède plus de point d'entrée maritime sur le territoire libyen conformément aux règles du droit international.

Une remise en cause des intérêts turcs

En juin, la Grèce et l’Italie avaient en effet signé un accord de délimitation de la Zone économique exclusive (ZEE) en mer ionienne, les deux pays partageant un plateau continental, une première remise en cause de l’accord entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le gouvernement de Faye Al-Sarraj, en Libye. Accord que l’Union européenne avait dénoncé, de même que le secrétaire de l’ONU qui avait refusé de prendre acte de cet accord, car il n’avait pas été adopté par le Parlement libyen.

L'expert en sécurité régionale Muhammad Jumaa a affirmé dans une déclaration sur le site Web Masrawy que « les allégations turques sont fondées sur sa non-reconnaissance de Chypre et par conséquent sur l’absence de reconnaissance de ses frontières maritimes. La Turquie veut donc contourner Chypre comme si elle n’existait pas, car elle voit que la Libye se trouve à 2 000 milles marins »

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré  lors d’une conférence au Caire avec son homologue grec Nikos Dendias que cet accord « autorise l'Egypte et la Grèce à aller de l'avant en tirant chacun le maximum d'avantages des ressources disponibles dans la zone économique exclusive (ZEE), notamment les réserves de pétrole et de gaz ». Il permettrait en plus d’ouvrir de nouveaux horizons pour une coopération régionale plus grande dans le domaine de l'énergie, les deux pays appartenant au Forum du gaz de la Méditerranée orientale.

« La délimitation des frontières maritimes entre l'Égypte et la Grèce annule l'accord passé entre la Turquie avec le gouvernement d’Al-Sarraj, car il compte certaines des zones couvertes par cet accord. La Grèce respecte le droit international, contrairement à la Turquie, qui adopte un comportement hostile envers l’Egypte », assure Clianeth Kyriakides, professeur de sécurité et d'études stratégiques.

L’accord permettra à l'Égypte de pouvoir effectuer des explorations de pétrole et de gaz dans les zones économiques occidentales situées aux frontières maritimes avec celles de la Grèce. Cet accord donnera également le droit à l'Égypte et à la Grèce de procéder à des explorations énergétiques à l'est de la Méditerranée, et de renforcer les relations bilatérales entre le Caire et Athènes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.