Bitcoin : âge de raison ou délire spéculatif?

Les géants du numérique comme Google et Apple, dont la trésorerie est pleine à craquer, investissent sans compter en Bourse, mais Tesla se démarque en mettant un pied dans le monde volatil des cryptomonnaies.(AFP)
Les géants du numérique comme Google et Apple, dont la trésorerie est pleine à craquer, investissent sans compter en Bourse, mais Tesla se démarque en mettant un pied dans le monde volatil des cryptomonnaies.(AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 18 février 2021

Bitcoin : âge de raison ou délire spéculatif?

  • La performance du bitcoin a de quoi allécher les loups new-yorkais: à plus de 51 000 dollars jeudi, la première cryptomonnaie vaut cinq fois plus qu'il y a un an
  • Pour les professionnels du secteur, comme le patron de la plateforme européenne de ventes de cryptomonnaies Bitpanda Eric Demuth, l'affaire est réglée: le bitcoin est en train de devenir un «nouvel or numérique»

LONDRES : Des géants de la finance américaine à Tesla, le bitcoin, qui a dépassé les 50 000 dollars lundi, intéresse de plus en plus d'acheteurs appâtés par sa croissance étourdissante, malgré les inquiétudes de nombreux régulateurs.

A Wall Street, où les amateurs de cryptomonnaies étaient encore marginaux en 2017, lors du dernier pic des prix, les convertis se multiplient: BlackRock, le premier gestionnaire d'actifs au monde ou la banque BNY Mellon, ont affirmé qu'ils allaient investir dans le secteur.

La performance du bitcoin a de quoi allécher les loups new-yorkais: à plus de 51 000 dollars jeudi, la première cryptomonnaie vaut cinq fois plus qu'il y a un an, et l'ensemble des bitcoins créés depuis son lancement en 2008 représente près de 1 000 milliards de dollars.

Pour les professionnels du secteur, comme le patron de la plateforme européenne de ventes de cryptomonnaies Bitpanda Eric Demuth, l'affaire est réglée: le bitcoin est en train de devenir un «nouvel or numérique», prisé des investisseurs qui souhaitent diversifier leurs actifs et se prémunir contre l'inflation.

«Bientôt, on trouvera des bitcoins dans les réserves des banques centrales», assène-t-il.

«C'est un actif qui est très volatil, qui est très risqué, mais en même temps, ça fait dix ans qu'on dit que le bitcoin va s'effondrer et il est toujours là», souligne le chercheur Matthieu Bouvard, de la Toulouse School of Economics.

Selon lui, «l'histoire du bitcoin, c'est quand même d'aller vers des marchés de plus en plus organisés» et de voir sa volatilité diminuer, même si elle reste 10 fois plus élevée que sur les marchés boursiers.

Prudence européenne

Pour le moment, les responsables des institutions monétaires, se méfient de cette monnaie virtuelle, créée par des anonymes qui est gérée par un réseau décentralisé. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a asséné début février que le bitcoin n'était «pas une monnaie» et qu'il s'agissait d'un «actif hautement spéculatif».

Pour Alexandre Baradez, analyste marché chez IG France, il y a un «aspect marketing» évident: certaines entreprises «intègrent de faibles montants de bitcoins dans leur trésorerie pour montrer qu’elles suivent l'actualité technologique», résume-t-il, tout en rappelant que la fièvre spéculative ne s'est pas encore tellement emparée de l'Europe.

«C'est toujours la même chose, l'Europe a deux ans de retard sur les Etats-Unis pour adopter les technologies», se désespère le patron de Bitpanda, qui pense que le vieux continent peut rattraper son retard dans les prochaines années.

Selon les analystes du spécialiste des cryptomonnaies ByteTree, l'Europe représente seulement 10% des bitcoins achetés par des fonds.

«C'est principalement à cause de régulations trop contraignantes», estime son fondateur Charlie Morris, qui ne s'attend pas à voir des entreprises européennes suivre le modèle de Tesla: le constructeur de véhicules électriques, dirigé par Elon Musk, homme le plus riche du monde et fervent partisan des cryptomonnaies, vient d'investir 1,5 milliard de dollars en bitcoins.

Les géants du numérique comme Google et Apple, dont la trésorerie est pleine à craquer, investissent sans compter en Bourse, mais Tesla se démarque en mettant un pied dans le monde volatil des cryptomonnaies.

Le marché s'embrase

Tous les investisseurs n'apprécient pas les expérimentations d'Elon Musk: depuis que Tesla a acheté des bitcoins, l'action du groupe a nettement baissé. Cela «leur a coûté plus de 60 milliards de capitalisation boursière», résume un investisseur du marché des cryptomonnaies.

Quand les prix avaient commencé à grimper fin 2020, les partisans des cryptomonnaies se félicitaient de voir la hausse soutenue par des investisseurs professionnels, et non par des particuliers comme en 2017, où les prix s'étaient envolés avant de s'écraser début 2018.

De nombreux acteurs attendent donc une correction plus ou moins brutale des prix, sans pour autant renoncer aux cryptomonnaies.

«Comme lors de la bulle internet, énormément de nouveaux produits liés au bitcoin s'arrêteront, mais d'autres, ceux qui seront le mieux capitalisés, qui auront le plus de solidité, vont rester», estime Alexandre Baradez.

 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com