Jordanie: préserver le patrimoine en créant des emplois

La chef de projet Dania Dirani sur le site où des travailleurs employés par un projet pilote géré par l'agence culturelle des Nations Unies UNESCO, restaurent un ancien complexe d'églises, dans la petite ville de Rihab, à environ 70 kilomètres au nord de la capitale jordanienne Amman, sur 9 février 2021. (Khalil Mazraawi/AFP
La chef de projet Dania Dirani sur le site où des travailleurs employés par un projet pilote géré par l'agence culturelle des Nations Unies UNESCO, restaurent un ancien complexe d'églises, dans la petite ville de Rihab, à environ 70 kilomètres au nord de la capitale jordanienne Amman, sur 9 février 2021. (Khalil Mazraawi/AFP
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Publié le Vendredi 19 février 2021

Jordanie: préserver le patrimoine en créant des emplois

  • Dans les ruines de l'ancienne église byzantine en Jordanie, des citadins locaux et des réfugiés syriens travaillent côte à côte sur un projet qui unit la préservation du patrimoine culturel et la lutte contre la pauvreté
  • "Nous avions deux objectifs durant cette période difficile: la préservation du patrimoine et la création d'emplois pour les habitants de la région", explique Dania Dirani, chargée de projet à l'Unesco

RIHAB, Jordanie : Agenouillés au pied de l'ancien autel, le restaurateur jordanien et son collègue syrien redonnent du lustre au pavement d'une cathédrale byzantine en ruine à Rihab, dans une région du nord de la Jordanie qui abrite des églises parmi les plus anciennes au monde.

Les deux hommes font partie des 300 personnes embauchées depuis 2019 par l'Unesco dans le cadre d'un programme inédit destiné à créer des emplois dans la préservation du patrimoine pour lutter contre la pauvreté et le chômage parmi la population jordanienne locale et les réfugiés Syriens.

A Rihab, non loin de la frontière syrienne et à 70 km au nord d'Amman, 32 églises anciennes ont été recensées mais seules les ruines de cinq d'entre elles sont visibles, comme celles de la cathédrale Saint-Georges érigée en 230. Le sable a recouvert les autres.

Walid al-Awad, qui a fui la guerre en Syrie en 2012, et Taha al-Khazaleh, originaire de Rihab, reconstituent une mosaïque.

Chacun place minutieusement avec sa marteline d'anciennes tesselles brunes, blanches ou noires sur la plateforme de l'église Saint Jean-Baptiste construite en 619.

Les dessins représentent le Tigre et l'Euphrate, des arbres, des figures géométriques ou des fleurs. Sur le sol, une vieille inscription en grec précise que la mosaïque a été financée par les habitants de la cité en l'honneur de Saint Jean-Baptiste.

Dans l'église mitoyenne érigée en 590 qui porte le nom de deux évêques byzantins du IVe siècle, Procopius et Sergius, des tailleurs de pierre restaurent des pilastres ou des socles.

Sous la supervision de Franco Sciorilli, un expert italien de 54 ans, les travaux commencés en octobre doivent se terminer fin mai. La restauration du parterre en mosaïque de l'église Sainte-Marie, construite en 543, a été achevée en janvier.

La Jordanie est "le premier pays au monde à posséder autant de sols en mosaïque, en particulier byzantins", souligne M. Sciorilli, qui a formé 500 personnes à la restauration et à la protection des mosaïques depuis son arrivée en 1994.

A Rihab, assure-t-il, "les mosaïques sont très simples mais sont exécutées avec une technique particulière et leur style est propre à la région".

"Former pour préserver"

"Nous avions deux objectifs durant cette période difficile: la préservation du patrimoine et la création d'emplois pour les habitants de la région", explique Dania Dirani, chargée de projet à l'Unesco.

Sur les 600 candidats, la moitié a été choisie en favorisant les plus nécessiteux. Les deux-tiers des postulants doivent être Jordaniens, et les autres être Syriens. Ils doivent habiter le village de Rihab et 20% du total sont des femmes.

Les sélectionnés, explique Mme Dirani, suivent une formation sur l'histoire du site et des églises, s'initient au travail de la mosaïque et à sa restauration, et sur la manière de se comporter sur un site historique.

Le travailleur non qualifié perçoit 12,5 dinars (14,6 euros) par jour et le travailleur qualifié touche 15 dinars, outre les repas et le transport, dans un pays où le taux de chômage est de 23%.

Pour Walid al-Awad, 45 ans, qui a perdu sa maison et son magasin dans la ville syrienne voisine de Deraa, le projet onusien "Offres d'emploi pour la préservation du patrimoine culturel jordanien", est une aubaine.

"Je suis fier de participer à la restauration et à l'entretien de monuments historiques. Financièrement, ça m'a sauvé et j'ai acquis une réelle expérience", assure ce père de six enfants.

Titulaire d'un diplôme de restauration de la mosaïque, Taha al-Khazaleh, 32 ans, se dit "content de rejoindre ce projet car c'est ma spécialité et cela me permet de toucher un salaire mensuel de 300 dinars". 

Après la restauration à Rihab se profile un "projet très important, qui représentera un changement d'approche de la préservation du patrimoine, assure Giorgia Cesaro, responsable du projet à l'Unesco.

"Il prendra en compte la situation des gens et des communautés vivant près des sites archéologiques. L'idée est de les former pour que ce soit eux qui préservent leur patrimoine", dit-elle.

L'objectif du nouveau projet pilote, financé par l'Union Européenne et dont le montant n'a pas été dévoilé, est d'employer 1.000 personnes pour la protection de six sites dans le nord du pays.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.