Shane Foley remporte le Jockeys Challenge avant la journée de la Saudi Cup

Le grand vainqueur de l’International Jockeys Challenge, Shane Foley. (Photo AN / Huda Bashatah)
Le grand vainqueur de l’International Jockeys Challenge, Shane Foley. (Photo AN / Huda Bashatah)
Le grand vainqueur de l’International Jockeys Challenge, Shane Foley (D), le jockey saoudien, Adel Alfouraidi (C), qui a fini deuxième, et le vétéran américain Mike Smith (G), en troisième position. (Photo AN / Huda Bashatah)
Le grand vainqueur de l’International Jockeys Challenge, Shane Foley (D), le jockey saoudien, Adel Alfouraidi (C), qui a fini deuxième, et le vétéran américain Mike Smith (G), en troisième position. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
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Images de la première journée d’action du week-end de la deuxième édition de la Saudi Cup, à l’hippodrome du roi Abdelaziz à Riyad, en Arabie Saoudite. (Photo AN / Huda Bashatah)
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Publié le Samedi 20 février 2021

Shane Foley remporte le Jockeys Challenge avant la journée de la Saudi Cup

  • Le jockey saoudien Adel Alfouraidi a fini deuxième à l’International Jockeys Challenge
  • Une ouverture digne et passionnante de la course de chevaux la plus richement dotée du monde

RIYAD : La pluie du matin et le ciel gris ont cédé la place au soleil, permettant ainsi à quelques chanceux d’assister à la première journée de la Saudi Cup 2021 à l’hippodrome du roi Abdelaziz situé à la périphérie de Riyad.

Pour la deuxième année consécutive, l’International Jockeys Challenge a présenté une ouverture digne et passionnante de la course de chevaux la plus richement dotée du monde.

Plus particulièrement, elle s’est avéré mémorable pour le grand gagnant Shane Foley, alors que le jockey saoudien Adel Alfouraidi a fini deuxième et le vétéran américain Mike Smith troisième.

« C’est fantastique de participer », lance Foley. « C'est sur la grande scène, il y a beaucoup de gens qui regardent et c’est évidemment bon pour votre carrière d’être vu par différents propriétaires ».

Pour chacune des courses de 400 000 dollars, 15 points sont offerts au vainqueur, les quatre suivants remportant respectivement dix, sept, quatre et deux points.

« J’ai été agréablement surpris car je n’étais même pas censé participer au Jockeys Challenge », affirme Smith. « John Velazquez a eu un empêchement, alors je l’ai remplacé. Nous avons commencé par gagner une course, mais je ne sais pas exactement ce qui s’est passé lors de la deuxième ».

« C’est un grand évènement et la récompense est incroyable », ajoute-t-il. « Quand les bourses sont de 400 000 dollars et quand les participants viennent de très loin, cela en vaut la peine ».

Smith, qui a remporté l’International Jockeys Challenge l’année dernière, a même plaisanté sur son âge comparé à certains des nouveaux venus.

« Je suis le plus vieux du groupe, mais  je me sens en pleine forme », dit-il. « C’est vraiment génial de voir ces jeunes cavaliers prometteurs et extrêmement talentueux venir du monde entier pour concourir, et nous avons l’occasion de vous faire de nouveaux amis ».

La journée a commencé avec la course Imported & Local Bred Handicap, d’une valeur de 95 000 riyals saoudiens (25 300 $), et c’est Emblem Game qui a remporté le premier prix de 47 500 riyals saoudiens.

Zander, deuxième, et Intellect,  troisième, ont remporté respectivement 19 000 et 14 250 riyals saoudiens.

Dans le cadre du Saudi International Handicap, sponsorisé par la banque Al-Rajhi, Walter Ramos a conduit Petrus — appartenant à Refaei Sanat Alghuraban et entraîné par Fawaz Alghareeban — à la victoire, remportant 300 000 dollars, tandis que Desert Lion est arrivé deuxième et Rayounpour, monté par Frankie Dettori, a fini troisième.

Le premier prix de 200 000 dollars pour l’International Jockeys Challenge (1er tour), sponsorisé par STC Dare, a été remporté par Mortajeh, propriété du prince Faisal ben Khaled, tandis que les 15 premiers points ont été attribués à Smith.

Naj’jam et Riyadee ont obtenu 10 et 7 points pour leurs jockeys Nanako Fujita et Ramos.

Ensuite a débuté le deuxième International Jockeys Challenge, sponsorisé par STC Cloud. Emblem Star d’Albayraq Stable, monté par Foley, a remporté le premier prix. Mon Choix est arrivé en deuxième position, tandis que la Suissesse Sibylle Vogt, l’une des stars de l’événement de l’année dernière, est arrivée en troisième position sur Aroahom.

Lors de la cinquième course de la journée, Local Bred Fillies Open, Mosawtah a devancé Motaetterah pour remporter la victoire et le premier prix de 50 000 riyals saoudiens. Khazeenah est arrivé troisième.

Alors que le soleil se couche et que le ciel redevient lentement gris, les projecteurs s’allument pour la conclusion spectaculaire des courses de la journée.

Le troisième Jockeys Challenge, sponsorisé par STC Pay Instant, a apporté une deuxième victoire pour Foley, qui monte Motawariyah, propriété de Majed Mahal W. Albugami.

Alaeda'a, Montahezah, Aljamee et Mayhamah étaient les cinq autres gagnants.

Le vainqueur a été ravi de remporter la course sur sable. « C’est une belle course, très facile », dit Foley. « lls ont fait un travail fantastique, une course fantastique. C’est génial d’être ici ».

« Je suis ici depuis lundi et je m’entraîne dur. J’attends avec impatience le prochain tour demain. C’est génial de participer à ce genre d’évènements avec tout ce qui se passe en ce moment ».

La victoire du quatrième et dernier International Jockeys Challenge, sponsorisé par STC Tamayouz, est allée au jockey saoudien Alfouraidi, qui monte Zhabi Alhammad, bien que la compétition générale ait été celle de Foley.

« Je suis très honoré de représenter tous les jockeys saoudiens », a déclaré le gagnant. « C’était une jument privilégiée, une bonne jument et elle m’a vraiment aidé à gagner cette course ».

« C’est un sentiment difficile à décrire, mais je sentais que tout le monde me soutenait », ajoute-t-il. « C’était un rêve qui se réalisait pour moi ».

Foley est arrivé en tête du classement final avec 30 points, Alfouraidi avec 25 points et Smith avec 19 points.

La dernière course de la journée, la Local Bred Horses Open, a été remportée par Najmak Aali, propriété de Naser Abdurahman Naser Alrabia et monté par Luis Morales. Doctor Zohair et Mothaweqah ont fini deuxième et troisième.

Samedi, tous les regards se tourneront vers la journée de la Saudi Cup, dotée de 30,5 millions de dollars, dont le point culminant sera la course à 20 millions de dollars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie française au Liban pour désamorcer le conflit avec Israël

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Sejourne (à gauche), lors d'une réunion avec le Premier ministre libanais à Beyrouth, le 6 février 2024 (Photo Joseph Eid AFP)
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  • Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne
  • Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune

BEYROUTH, Liban : Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné doit s'entretenir à Beyrouth dimanche avec les principaux responsables libanais pour tenter de désamorcer le conflit transfrontalier entre le Hezbollah et Israël et éviter une guerre de grande ampleur.

Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien qui dit intervenir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas échange quotidiennement avec Israël des tirs à la frontière libano-israélienne.

Au fil des semaines, les violences se sont multipliées, Israël frappant le territoire libanais de plus en plus en profondeur et le Hezbollah répliquant en menant des attaques plus complexes contre des positions militaires israéliennes dans le nord du pays.

Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune.

Selon une source diplomatique française à l'AFP, M. Séjourné se rend au Liban pour «poursuivre les efforts» visant «à éviter une guerre», dans un contexte de «très forte augmentation des tensions depuis l'attaque iranienne contre Israël».

La source ajoute que le volume d'échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah a été «multiplié par deux» depuis les 13 et 14 avril.

M. Séjourné entamera sa tournée en visitant le quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Après avoir rencontré les responsables libanais, il tiendra une conférence de presse en début de soirée.

En mars, le Liban avait remis à Paris sa réponse à l'initiative française qui, selon une autre source diplomatique, portait sur l'application de la résolution 1701 de l'ONU, qui stipule le déploiement seul de l'armée libanaise et des Casques bleus de l'ONU dans le sud du Liban.

Washington est également à la manoeuvre pour tenter de mettre fin aux violences et dans ce cadre, l'émissaire américain Amos Hochstein est en visite à Jérusalem.

Le Hezbollah a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza.

Il s'agit de la deuxième visite de M. Séjourné au Liban depuis sa nomination en janvier, dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'emmènera également à Ryad pour un sommet sur le conflit à Gaza.

En près de sept mois de violences transfrontalières, au moins 385 personnes, dont 254 combattants du Hezbollah et 73 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 20 personnes ont été tuées, selon l'armée.


JO-2024: «si aucun Palestinien ne se qualifie», le CIO les invitera, déclare son président

Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
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  • Le système d'invitations olympiques n'est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d'athlètes, au nom de «l'universalité olympique» permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive
  • Le CIO se retranche derrière sa «solution à deux Etats», puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo

LAUSANNE, Suisse : Les athlètes palestiniens devraient être «six à huit» aux JO de Paris, où le Comité international olympique les invitera s'ils ne parviennent pas à se qualifier, a indiqué vendredi son président Thomas Bach dans un entretien exclusif à l'AFP.

«Nous avons pris l'engagement clair que, si aucun athlète ne se qualifie sur le terrain, le comité national olympique (CNO) palestinien bénéficiera d'invitations», a annoncé le dirigeant. Interrogé sur l'ampleur de ces invitations, il a ensuite évalué le nombre de représentants palestiniens à «six ou huit» à Paris selon le résultat des qualifications, «qui sont encore en cours dans un certain nombre de disciplines».

Le système d'invitations olympiques n'est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d'athlètes, au nom de «l'universalité olympique» permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive.

Mais la venue d'athlètes palestiniens à Paris restait une interrogation majeure puisque l'offensive militaire israélienne à Gaza, consécutive à l'attaque lancée par le Hamas le 7 octobre, a notamment détruit la plupart des infrastructures sportives.

Thomas Bach avait reçu la semaine dernière à Lausanne le président du CNO palestinien, Jibril Rajoub, promettant de poursuivre le soutien du CIO aux athlètes, mais aussi d'assurer la coordination des efforts internationaux pour reconstruire les installations détruites.

Si le patron de l'olympisme a appelé dès le début du conflit entre Israël et le Hamas à «une solution pacifique», il a aussi adopté un traitement très différent de celui de la guerre russe en Ukraine, qui a abouti à une série de sanctions contre le sport russe.

Le CIO se retranche derrière sa «solution à deux Etats», puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo. Par ailleurs, «il n'y a eu aucune violation de la Charte olympique, ni par le comité israélien ni par le comité palestinien», a insisté Thomas Bach vendredi, alors que le CNO russe avait placé sous son contrôle les organisations sportives de régions ukrainiennes occupées.


En Tunisie, des migrants survivent dans des champs d'oliviers en lorgnant l'Europe

Un migrant originaire d'Afrique subsaharienne prépare à manger devant une tente dans un camp à Jebeniana, dans le gouvernorat tunisien de Sfax, le 24 avril 2024. (AFP)
Un migrant originaire d'Afrique subsaharienne prépare à manger devant une tente dans un camp à Jebeniana, dans le gouvernorat tunisien de Sfax, le 24 avril 2024. (AFP)
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  • Selon Romdhane Ben Amor de l'ONG FTDES, la Tunisie «se transforme de facto en centre de rétention justement à cause d'accords de contrôle des frontières avec l'UE»
  • Ces dernières semaines, la police a détruit des abris dans plusieurs campements, officiellement suite à des signalements de riverains excédés

EL AMRA: Des bâches en guise d'abri, des poulets décharnés comme nourriture, des milliers de migrants d'Afrique subsaharienne vivotent dans des champs d'oliviers en Tunisie, s'accrochant à l'espoir de traverser la Méditerranée vers l'Europe.

Ils sont environ 20.000 dans des campements de fortune près des localités rurales d'El Amra et Jebeniana, à entre 30 et 40 km au nord de la métropole de Sfax (centre), selon des sources humanitaires.

Ils ont construit de premiers abris à la mi-septembre après avoir été évacués du centre de Sfax. Des milliers d'autres les ont depuis rejoints dans des plantations d'oliviers, où ils guettent l'occasion d'embarquer clandestinement vers l'Italie, à partir de plages situées à une quinzaine de kms.

C'est le cas d'Ibrahim (nom d'emprunt), parti de Guinée Conakry il y a plus d'un an pour émigrer en Europe et "subvenir aux besoins de sa mère malade et son petit frère". Il est arrivé sous les oliviers il y a trois mois en plein hiver, après avoir marché 20 jours depuis la frontière algérienne.

"C'est vraiment difficile ici, même pour des courses, on y va en cachette. On peut sortir chercher du travail mais quand ils doivent te payer, ils appellent la police", explique à l'AFP, l'air épuisé, cet étudiant qui dit avoir 17 ans.

Depuis environ un an et un discours aux accents xénophobes du président tunisien Kais Saied contre l'immigration clandestine d'Afrique subsaharienne, des milliers de migrants employés informellement ont perdu leurs travail et logement.

En 2023, des dizaines de milliers ont pris la mer au péril de leur vie depuis la région de Sfax, épicentre des départs en Tunisie. "Nous sommes à quelques kilomètres de l'Europe", explique Ibrahim, en référence aux 150 kms qui le sépare des côtes italiennes.

«Solidarité»

Près d'El Amra, sous des bâches arrimées à des poteaux avec des tubes d'irrigation, ils dorment souvent à 5 ou 10. En majorité des hommes mais aussi des femmes et enfants, venant de Guinée, Cameroun, Sénégal, Soudan, Sierra Leone ou Nigeria, regroupés par langue.

Des femmes cuisinent une sorte de ragoût, un homme montre de maigres poules blanches, impropres à la consommation mais principale nourriture des migrants.

Cet hiver, "il a fait très froid mais on arrive à survivre grâce à la solidarité entre frères africains", note Ibrahim. "Si quelqu'un a de la nourriture et toi non, il t'en donne, les bâches on les a achetées avec notre argent (envoyé par certaines familles, ndlr) ou la mendicité".

Les migrants se souviennent d'une distribution alimentaire début avril par des ONG. Beaucoup réclament plus d'aide de l'Europe.

Mais selon Romdhane Ben Amor de l'ONG FTDES, la Tunisie "se transforme de facto en centre de rétention justement à cause d'accords de contrôle des frontières avec l'Union européenne".

Sur le plan sanitaire, Ibrahim est inquiet: "il y a beaucoup de naissances, des gens malades". "On a une naissance (de bébé migrant) par jour à l'hôpital de Jebeniana, beaucoup de femmes enceintes, pas de suivi", confirme une source humanitaire à Sfax.

"Je suis ici pour traverser (la mer, ndlr) avec ma fille de 4 mois, y a pas d'eau, pas de couches, on met du plastique sous ses fesses", explique Salima, 17 ans, décidée malgré tout à "patienter le temps qu'ils (les passeurs, ndlr) ouvrent" les départs, retardés par une mauvaise météo.

«A la nage»

Ces dernières semaines, la police a détruit des abris dans plusieurs campements, officiellement suite à des signalements de riverains excédés.

Près de Jebeniana, des journalistes de l'AFP ont vu des cartouches de gaz lacrymogènes et des bâches arrachées mais aussi des cabanes en phase de reconstruction.

"La police nous fatigue beaucoup, hier j'ai été chassé au niveau des boutiques (à El Amra)", raconte Sokoto (un surnom), 22 ans, parti de Guinée il y a trois ans, entré en janvier en Tunisie par la frontière algérienne.

Mohamed Bekri fait partie des habitants d'El Amra qui apportent un peu d'eau et de nourriture aux migrants. "C'est une démarche humanitaire, il y a des bébés de trois ou six mois", dit ce commerçant quinquagénaire.

"Enlever les tentes n'est pas la solution, il faut que l'Etat trouve une vraie solution. Ce n'était déjà pas une solution de les amener à El Amra où habitent 32 000 personnes", ajoute-t-il.

Malgré les tensions et la grande précarité, aucun des migrants rencontrés ne veut retourner au pays.

Pour Sokoto, "la marche arrière s'est cassée". "Je suis sorti pour aider ma famille, j'ai beaucoup souffert pour arriver ici, je ne rentre pas en Guinée même si je dois traverser à la nage".