Somalie: échanges de tirs en marge d'une marche de l'opposition à Mogadiscio

Vendredi matin, un petit groupe de manifestants commençait à marcher sur la route menant à l'aéroport lorsque les tirs ont éclaté (Photo, AFP).
Vendredi matin, un petit groupe de manifestants commençait à marcher sur la route menant à l'aéroport lorsque les tirs ont éclaté (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 20 février 2021

Somalie: échanges de tirs en marge d'une marche de l'opposition à Mogadiscio

  • L'opposition a catégoriquement démenti et accusé à son tour les forces gouvernementales d'avoir attaqué l'hôtel Maida, où plusieurs de ses membres se trouvaien
  • Dans un discours télévisé, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble s'est dit «profondément déçu de ce qu'il s'est passé à Mogadiscio ces dernières 24 heures»

MOGADISCIO: Des échanges de tirs ont éclaté vendredi en marge d'une manifestation de l'opposition dans la capitale somalienne Mogadiscio, placée sous haute surveillance par les forces de sécurité, une nouvelle étape franchie dans la profonde crise politique en cours.

La Somalie devait tenir des élections avant le 8 février, date de la fin du mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit «Farmajo», mais le pays n'est pas parvenu à organiser ce scrutin en raison de dissensions politiques.

L'ONU a appelé «au calme et à la retenue» dans ce fragile pays de la Corne de l'Afrique, dont le gouvernement avait promis de réformer le très complexe système électoral et de donner, pour la première fois depuis 1969, une voix à chaque électeur.

Une coalition de candidats de l'opposition juge depuis le 8 février le président illégitime et a appelé à partir de vendredi à des manifestations pour réclamer sa démission. 

Vendredi matin, un petit groupe de manifestants commençait à marcher sur la route menant à l'aéroport lorsque les tirs ont éclaté.

Leur origine est encore floue, mais Yusuf Mohamed, un témoin interrogé par l'AFP, a fait état de «tirs nourris» entre les forces de sécurité et les hommes en armes protégeant la marche.

Selon un autre témoin, les forces de sécurité sont à l'origine de la fusillade.

«Nous marchions pacifiquement le long de la route de l'aéroport avec l'ancien Premier ministre Hassan Ali Khaire, et les forces de sécurité ont ouvert le feu sur nous, déclenchant le chaos», a ainsi accusé Fadumo Moalim.

Dans un communiqué, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a enjoint le gouvernement fédéral et les dirigeants des Etats régionaux somaliens de «se réunir en urgence et de finaliser un accord politique», tout en appelant au respect de la liberté d'expression et du droit de réunion.

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Après ces affrontements nocturnes, les forces gouvernementales ont pris le contrôle de la place où la manifestation devait avoir lieu et fermé toutes les routes qui y mènent, stationnant des véhicules militaires et des troupes aux carrefours-clés de la capitale (Photo, AFP).

Explosion

Des témoins, la police et des membres de l'opposition ont par ailleurs confirmé qu'un projectile explosif - dont la nature n'est pas encore déterminée - avait frappé une allée située vers l'entrée de l'enceinte de l'aéroport et abritant des petits restaurants et des échoppes.

«Quelque chose a touché un restaurant (...) il a brûlé, je ne peux pas dire ce que c'était mais cela à causé une explosion et le feu a ravagé tout le restaurant», a déclaré Liban Ali, un témoin qui se trouvait dans l'aéroport.

En début d'après-midi, le calme était revenu dans la capitale somalienne, bouclée par les forces de sécurité.

Les dirigeants de l'opposition ont organisé une conférence de presse dans la foulée de la fusillade, qu'ils ont qualifiée de tentative d'assassinat. Ils n'ont pas fait état de victimes.

«Si quiconque avait des doutes sur l'idéologie dictatoriale de Farmajo, ils peuvent se référer à ce qu'il s'est passé la nuit dernière et ce matin», a accusé l'ex-Premier ministre Hassan Ali Khaire.

Dans un discours télévisé, le Premier ministre Mohamed Hussein Roble s'est dit «profondément déçu de ce qu'il s'est passé à Mogadiscio ces dernières 24 heures».

«J'appelle la population de Mogadiscio à refuser la violence. Nous n'accepterons pas des manifestations menées par des hommes armés contre les forces de sécurité», a-t-il affirmé.

Affrontements nocturnes

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(Photo, AFP)

Le gouvernement avait mis en garde jeudi la coalition de l'opposition - qui compte deux anciens présidents - contre la tenue de ces manifestations, invoquant les risques liés au coronavirus. 

Une réunion était prévue vendredi à Mogadiscio entre le président Farmajo et des responsables régionaux pour tenter de sortir de l'impasse. Elle ne s'est finalement pas tenue.

Les tensions avaient débuté dans la nuit de jeudi à vendredi. Les deux camps se sont mutuellement accusés d'avoir attaqué l'autre. 

Le gouvernement a affirmé dans un communiqué que des «miliciens armés» chargés de la protection des dirigeants de l'opposition avaient attaqué un checkpoint tenu par les forces de l'ordre et tenté de s'emparer de quartiers de Mogadiscio. 

L'opposition a catégoriquement démenti et accusé à son tour les forces gouvernementales d'avoir attaqué l'hôtel Maida, où plusieurs de ses membres se trouvaient. 

Après ces affrontements nocturnes, les forces gouvernementales ont pris le contrôle de la place où la manifestation devait avoir lieu et fermé toutes les routes qui y mènent, stationnant des véhicules militaires et des troupes aux carrefours-clés de la capitale.

La Somalie est plongée dans l'instabilité depuis 1991 et la chute du régime militaire de l'ex-président Siad Barre, qui a précipité le pays dans une guerre des clans. Depuis, la plupart des leaders politiques disposent toujours d'armes et de combattants.

Le pays fait également face à l'insurrection des militants islamistes shebab qui ont tenu Mogadiscio avant d'en être évincés en 2011. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent leurs opérations. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.