Le Conseil de sécurité de l'ONU réunit ses dirigeants pour parler climat

Outre Boris Johnson, des interventions sont attendues du chef de l'ONU Antonio Guterres, de John Kerry, des présidents français et tunisien, du ministre chinois des Affaires étrangères et des Premiers ministres d'Irlande, du Vietnam, du Kenya, d'Estonie et de Norvège (Photo, AFP).
Outre Boris Johnson, des interventions sont attendues du chef de l'ONU Antonio Guterres, de John Kerry, des présidents français et tunisien, du ministre chinois des Affaires étrangères et des Premiers ministres d'Irlande, du Vietnam, du Kenya, d'Estonie et de Norvège (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 février 2021

Le Conseil de sécurité de l'ONU réunit ses dirigeants pour parler climat

  • La réunion «sera focalisée sur les aspects sécuritaires liés au changement climatique»
  • «Les Russes et les Chinois vont dire que (le climat) n'a rien à voir avec les sujets du Conseil de sécurité»

NATIONS UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi un sommet de dirigeants, à l'initiative du Britannique Boris Johnson, pour débattre des implications du changement climatique sur la paix dans le monde, un sujet sur lequel ses 15 membres ont des approches divergentes.

Cette session se tient quelques jours après le retour formel des Etats-Unis, sous l'impulsion du démocrate Joe Biden, dans l'accord de Paris de 2015 pour limiter le réchauffement de la planète.

Outre Boris Johnson, dont le pays préside en février le Conseil de sécurité, des interventions sont attendues du chef de l'ONU Antonio Guterres, de l'envoyé américain pour le changement climatique, John Kerry, des présidents français Emmanuel Macron et tunisien Kais Saied, du ministre chinois des Affaires étrangères et des Premiers ministres d'Irlande, du Vietnam, du Kenya, d'Estonie et de Norvège, selon des diplomates.

La session va servir de test pour les relations sino-américaines, estime un ambassadeur sous couvert d'anonymat, en allusion à l'un des rares domaines sur lesquels les deux rivaux mondiaux pourraient s'entendre. La partie est toutefois loin d'être gagnée.

"Il va falloir regarder comment les Chinois se positionnent par rapport aux Américains", note le même ambassadeur. Par tradition, "les Russes et les Chinois vont dire que (le climat) n'a rien à voir avec les sujets du Conseil de sécurité". "Mais aujourd'hui, les Chinois sont susceptibles d'être légèrement ouverts à la discussion, ce qui isolerait les Russes", ajoute-t-il.

Ce que la Russie ne veut pas, c'est faire du climat une thématique à part entière parmi les sujets traités par le Conseil de sécurité. En revanche, en parler "au cas par cas" leur convient, expliquent à l'AFP des diplomates.

La réunion "sera focalisée sur les aspects sécuritaires liés au changement climatique", précise un autre ambassadeur, lui aussi sous anonymat.

Certains des membres non permanents du Conseil, comme le Kenya ou le Niger, "ressentent très vivement" l'impact du changement climatique sur la situation sécuritaire. D'autres sont réticents, ne veulent pas "que le Conseil de sécurité se transforme en un nouvel organe qui va se préoccuper de financement, d'adaptation, de négociations", poursuit-il.

Désertification, ressources convoitées

"A la fois la Chine et la Russie, mais pas seulement eux, renâclent à voir le Conseil parler de changement climatique et de ses implications", confirme un troisième ambassadeur aussi sous couvert d'anonymat, excluant l'adoption à ce stade d'un texte commun.

Ces deux pays "pensent que cela peut devenir intrusif et qu'il ne s'agit pas de paix et de sécurité". "Ils ne veulent pas que le Conseil de sécurité prenne des décisions sur des choix économiques, même s'ils comprennent que le changement climatique peut nourrir des conflits", précise-t-il.

"La désertification, les mouvements de population, la compétition dans l'accès aux ressources" sont liés au réchauffement climatique, plaide un autre diplomate, en estimant que le sujet est aussi important pour la Tunisie, la Norvège ou l'Irlande, deux pays qui siègent depuis le 1er janvier au Conseil de sécurité.

Dans la région du Lac Tchad dans le centre de l'Afrique, la problématique n'est pas une question "pour demain, elle existe déjà depuis hier", ironise un ambassadeur, en évoquant "l'accès aux ressources en eau" et "la production de fourrage" qui peuvent susciter des "violences intercommunautaires" et un "siphonnage" dans les populations de jeunes désœuvrés par des groupes jihadistes.

L'Inde et le Mexique, entrés au Conseil de sécurité en janvier et progressistes sur le sujet, ont aussi des choses à dire, estime un autre diplomate.

"L'Inde est mobilisée sur le thème de l'environnement" et a besoin que l'impact du réchauffement climatique sur les conflits soit clairement établi. "Parler du climat dans l’absolu, non, en revanche l’impact du changement climatique sur les rapports de force, ça leur convient", précise cette source.

L'arrivée de l'administration Biden, aux vues radicalement opposées à celles défendues par Donald Trump, devrait changer la dynamique du Conseil autour de ce sujet, selon des diplomates.

L'an dernier, l'Allemagne, qui siégeait au Conseil de sécurité, avait élaboré un projet de résolution prévoyant de créer un poste d'émissaire de l'ONU et de mieux structurer les efforts onusiens en matière de prévention et d'analyse des risques. Sous la menace d'un veto des Etats-Unis, de la Russie, voire de la Chine, Berlin n'avait pas mis ce texte au vote.

Aujourd'hui, avec la nouvelle approche américaine, il y a "une porte d'opportunité" pour ce texte "resté au congélateur", estime un ambassadeur siégeant au Conseil de sécurité.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.