Le Yémen soutient l'extension de l'embargo sur les armes imposé à l’Iran

Un partisan des rebelles houthis danse dans les rues de Sanaa. (Photo AFP).
Un partisan des rebelles houthis danse dans les rues de Sanaa. (Photo AFP).
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Publié le Mardi 11 août 2020

Le Yémen soutient l'extension de l'embargo sur les armes imposé à l’Iran

  • L'expiration de l'interdiction des armes donnera « carte blanche à Téhéran pour provoquer le chaos dans la région », selon le ministre
  • « La fourniture d’armes par l’Iran aux Houthis du Yémen et à d’autres milices de la région a alimenté la guerre »

AL-MUKALLA : Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen a demandé à l'Organisation des nations unies (ONU) de prolonger l'embargo sur les armes imposé à l’Iran, affirmant que les armes iraniennes ont alimenté le conflit dans le pays.

Le ministre de l’Information du Yémen, Muammar Al-Aryani, a déclaré que le Yémen déchiré par la guerre et d’autres pays arabes ont subi les contrecoups de l’expansionnisme iranien à travers des conflits par adversaires interposés.

« Le Yémen et des pays arabes comme l'Irak, le Liban et la Syrie ont payé le prix fort des politiques hostiles adoptées par le régime iranien et le Corps des Gardiens de la révolution islamique », a-t-il déclaré.

« La fourniture d’armes par l’Iran aux Houthis du Yémen et à d’autres milices de la région a alimenté la guerre », a-t-il ajouté.

« La vente et la fourniture d’armes à l’Iran enflamment les conflits dans la région, à travers la contrebande d’armes à des milices sectaires et à des organisations terroristes comme les Houthis, le Hezbollah, Al-Qaïda et Daech. »

Sa demande intervient alors que le Conseil de coopération du Golfe (CCG) appelle à une prolongation de l'embargo, deux mois seulement avant son expiration.

Le CCG a envoyé une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU demandant une extension de l'accord empêchant l'Iran d'acheter des armes de fabrication étrangère, y compris des jets, des chars et des navires de guerre.

Le CCG a déclaré que l'Iran n’a « pas réussi à mettre fin ou à renoncer aux interventions armées dans les pays voisins, directement et par le biais d'organisations et de mouvements armés et entraînés par le pays. »

Même avant la prise de contrôle de Sanaa par les Houthis à la fin de 2014, les gouvernements yéménites successifs ont accusé l'Iran d'alimenter le conflit en fournissant aux rebelles armes avancées, formation militaire et soutien financier.

Le gouvernement et la coalition arabe ont intensifié leurs attaques contre l'Iran ces dernières années après avoir intercepté des livraisons d'armes au Yémen.

Al-Aryani a averti que la levée de l'embargo pourrait donner carte blanche à Téhéran pour provoquer le chaos dans la région.

« Nous mettons en garde contre la levée de l'embargo, qui serait un cadeau permettant de semer le chaos et le terrorisme dans la région, et fournirait à l'Iran des ressources financières pour étendre ses activités et menacer la sécurité et la stabilité de la région et du monde », déclare le ministre.

Dans un récent discours, lors de l’Aïd Al-Adha, le président yéménite, Abdrabbo

Mansour Hadi, a renouvelé son engagement à contester les projets iraniens au Yémen, en combattant les Houthis et en libérant la capitale et d’autres régions sous leur contrôle.

Il a accusé le groupe rebelle de « transformer le Yémen en un repaire d'extrémisme et de terrorisme iraniens ».

Lorsque les États-Unis ont tué Qassem Soleimani en janvier dernier, le gouvernement yéménite a salué la frappe, accusant le commandant de la force Al-Qods d'être le fer de lance des activités militaires iraniennes au Yémen.

Des analystes militaires et politiques yéménites ont déclaré que l'armement avancé fourni par l'Iran avait soutenu les Houthis sur le champ de bataille, les encourageant à rejeter les appels à la paix.

« Les Houthis soutenus par l'Iran sont le principal moteur de la guerre. Ils se sont étendus à travers le Yémen. Le fait d’endiguer le flux d'armes iraniennes vers eux constitue l'étape la plus importante pour mettre fin à la guerre au Yémen », a déclaré à Arab News Yasser Al-Yafae, un analyste politique basé à Aden.

Il a ajouté que les Houthis accepteraient probablement des accords de paix si leur arsenal d'armes était épuisé.

Les combats ont fait rage ces derniers jours sur la ligne de front dans plusieurs provinces contestées du Yémen.

Le ministère de la Défense du Yémen a déclaré que les troupes de l’armée et les membres des tribus alliées avaient repoussé les tentatives des Houthis de gagner du terrain dans les provinces de Marib et d’Al-Bayda.

Les combats se sont intensifiés malgré les appels répétés des Nations unies et des agents de santé locaux en faveur d’une trêve humanitaire pour faire face à la pandémie de coronavirus.

Le comité national dédié à la maladie du coronavirus basé à Aden a signalé, dimanche, 7 nouveaux cas, 3 décès et 3 guérisons dans les provinces de Hadramout et de Taiz, portant le nombre total de cas à 1 808, dont 515 décès et 913 guérisons.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.


Frappes israéliennes sur le sud du Liban: deux morts 

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah. (AFP)
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  • Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé
  • Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani

BEYROUTH: Des frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué lundi deux personnes et blessé sept autres, a indiqué le ministère libanais de la Santé, au lendemain de la menace d'Israël d'intensifier ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du Hezbollah. Et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé dimanche le Hezbollah de tenter de se "réarmer".

Selon un bilan provisoire, "une frappe ennemie d'Israël" dans la région de Nabatiyé a fait lundi "un mort et sept blessés, a indiqué le ministère de la Santé.

Un drone a visé une voiture à Doueir, a rapporté l'agence nationale d'information Ani.

Sur place, un photographe de l'AFP a vu des pompiers tenter d'éteindre l'incendie de la voiture visée qui s'est propagé à d'autres véhicules à proximité. Des ouvriers ramassaient les bris de verre des devantures de commerces endommagées, a-t-il également constaté.

Une autre frappe sur un village de la région de Bint Jbeil a fait un mort, selon le ministère de la Santé.

Samedi, l'armée israélienne a tué quatre personnes, visées de plein fouet dans leur voiture dans le sud, qu'elle a présentées comme des membres de la force d'élite du Hezbollah.

Des centaines de personnes ont participé à leurs funérailles dimanche dans la ville de Nabatiyé, scandant "Mort à Israël".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth, mais il demeure financièrement résilient et armé.

Les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, ce que le Hezbollah refuse.

"Nous attendons du gouvernement libanais qu'il fasse ce qu'il s'est engagé à faire, c'est-à-dire désarmer le Hezbollah, mais il est clair que nous exercerons notre droit à l'autodéfense comme convenu dans les termes du cessez-le-feu", avait averti le Premier ministre israélien dimanche.


La Turquie mobilise ses partenaires musulmans autour de Gaza

La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien. (AFP)
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  • Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël
  • "Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens

ISTANBUL: La Turquie réunit lundi à Istanbul les ministres des Affaires étrangères de sept pays musulmans pour tenter de peser sur l'avenir de Gaza en les mobilisant sur la reconstruction du territoire palestinien.

Les ministres de ces sept pays (Turquie, Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Jordanie, Pakistan et Indonésie), tous membres de l'organisation de la coopération islamique (OCI), avaient été reçus par Donald Trump fin septembre à New York en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, avant la présentation du plan de paix américain six jours plus tard.

Devant le Comité permanent pour la coopération économique de l'OCI, réuni lundi à Istanbul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a critiqué l'attitude "très médiocre" d'Israël depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre, alors que "le Hamas semble déterminé" à respecter l'accord, estime-t-il.

"Nous devons apporter davantage d'aide humanitaire aux habitants de Gaza, puis commencer les efforts de reconstruction" a poursuivi le chef de l'Etat en appelant la Ligue arabe et l'OCI à jouer "un rôle moteur" en ce sens.

En amont de cette réunion, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a reçu samedi une délégation du bureau politique du Hamas emmenée par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du mouvement islamiste palestinien.

Selon des responsables du ministère des Affaires étrangères, M. Fidan doit appeler à la mise en place de mécanismes permettant aux Palestiniens d'assurer la sécurité et la gouvernance de Gaza.

"Agir avec prudence" 

"Nous devons mettre fin au massacre à Gaza. Un cessez-le-feu à lui seul ne suffit pas", a insisté M. Fidan lors d'un forum à Istanbul.

"Nous devons reconnaître que Gaza doit être gouvernée par les Palestiniens et agir avec prudence", a encore souligné le ministre turc, plaidant de nouveau pour une solution à deux Etats.

Le chef de la diplomatie turque accuse Israël de chercher des prétextes pour rompre le cessez-le-feu.

Mais les efforts d'Ankara, qui multiplie les contacts diplomatiques avec les pays de la région et cherche à infléchir la position pro-israélienne des Etats-Unis, sont vus d'un mauvais œil par Israël qui juge Ankara trop proche du Hamas.

Les dirigeants israéliens ont exprimé à plusieurs reprises leur refus de voir la Turquie participer à la force internationale de stabilisation à Gaza.

En vertu du plan de Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, cette force de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.

Seuls des pays jugés "impartiaux" pourront rejoindre cette force, a cependant prévenu le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

Autre signe de la méfiance du gouvernement israélien : une équipe de secouristes turcs dépêchée pour participer à la recherche de corps, y compris israéliens, dans les ruines de Gaza, attendait toujours en fin de semaine dernière le feu vert israélien pour entrer dans le territoire palestinien, selon Ankara.