John O’Rourke : L'Algérie a un modèle économique basé sur les hydrocarbures

John O’Rourke, ambassadeur et chef de délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie (Photo, fournie).
John O’Rourke, ambassadeur et chef de délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie (Photo, fournie).
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Publié le Vendredi 05 mars 2021

John O’Rourke : L'Algérie a un modèle économique basé sur les hydrocarbures

  • En 2015-2016, les deux parties ont procédé à une évaluation conjointe de l’accord sur le plan économique et commercial
  • L’UE est tout à fait prête à mobiliser son expérience pour accompagner les réformes que l’Algérie décidera d’engager

PARIS : John O’Rourke, ambassadeur et chef de délégation de l’Union européenne (UE) en Algérie, répond aux questions d’Arab News en français sur les relations bilatérales entre l’Europe et l’Algérie.

Quelles sont les avancées des négociations entre l’Algérie et l’Union européenne concernant le volet commercial et qu’en est-il de la résolution du différend entre les deux parties?

Contrairement à ce qui a été révélé par la presse algérienne, je tiens à préciser d’emblée que l’Algérie n’a pas fait de demande pour la renégociation de l’accord d’association. S’il y a bien un différend sur le volet commercial de l’accord, les deux parties recherchent une solution.

La période de démantèlement tarifaire progressif pour les produits industriels est arrivée à son terme en septembre 2020, et les tarifs douaniers pour les produits couverts par l’accord devraient disparaître à compter de cette date. L’Algérie indique qu’elle est obligée de freiner ses importations afin de préserver les équilibres macroéconomiques, notamment en ce qui concerne son bilan commercial, et de sauvegarder ses réserves de devises étrangères.

Pour sa part, l’UE est prête à examiner avec l’Algérie comment ses préoccupations peuvent être adressées, mais elle regrette le manque de dialogue et de prévisibilité dans la prise de décision qui la touche. Par ailleurs, elle fait valoir que, si le déficit commercial de l’Algérie se creuse, ce n’est pas avec son partenaire européen qui, étant le principal client pour les hydrocarbures algériens, a des échanges commerciaux essentiellement équilibrés avec l’Algérie. Ce qui n’est pas le cas pour certains de ses autres partenaires commerciaux.

L’UE est prête à examiner avec l’Algérie comment ses préoccupations peuvent être adressées, mais elle regrette le manque de dialogue et de prévisibilité dans la prise de décision qui la touche.

En 2015-2016, les deux parties ont procédé à une évaluation conjointe de l’accord sur le plan économique et commercial. Côté algérien, il a été convenu d’initier d’importantes réformes macroéconomiques et financières, en vue d’une diversification et d’une compétitivité de l’économie algérienne, et, côté européen, d’étudier des pistes de soutien à ces mesures dont certaines n’ont pas été concrétisées. Dès septembre 2017, l’Algérie a choisi d’autres moyens de faire face à une crise bien plus structurelle que conjoncturelle.

Le fond du problème est que nos deux économies ne se sont pas développées de la même façon. Les difficultés que nous rencontrons à nous entendre sur les questions commerciales ne sont que la résultante de cette différence. L’Europe s’est dotée d’une économie sociale de marché, ouverte à l’initiative privée et à la mondialisation. Avec des balises et des garde-fous, certes, pour éviter les dérapages du capitalisme, mais, fondamentalement, une économie libérale. Par contraste, l’Algérie a un modèle économique basé sur l’exploitation des hydrocarbures, qui donne un rôle beaucoup plus important à l’État, moins ouvert sur le monde: une économie relativement peu intégrée dans les chaînes de valeurs internationales, une monnaie qui n’est pas pleinement convertible, un tourisme étranger bien en deçà de son potentiel. Paradoxalement, la faible intégration de l’Algérie dans l’économie mondiale ne l’a pas préservée d’une certaine dépendance aux importations et d’une vulnérabilité aux chocs externes.

Le fond du problème est que nos deux économies ne se sont pas développées de la même façon. Les difficultés que nous rencontrons à nous entendre sur les questions commerciales ne sont que la résultante de cette différence.

Pour résoudre de manière durable le déséquilibre commercial de l’Algérie, nous devrions travailler ensemble à rapprocher ces deux modèles et le faire de manière plus ambitieuse: améliorer le climat des investissements, assurer plus de stabilité et de prévisibilité dans le cadre législatif et réglementaire et plus de transparence dans son application, alléger les procédures administratives. Si ces propos peuvent paraître critiques, ils ne font que reprendre les orientations du gouvernement algérien, telles qu’elles transparaissent dans le bilan d’activités du gouvernement pour l’année 2020 récemment publié. Pour moi, c’est de bon augure pour le développement de notre coopération.

Parlez-nous des projets de partenariats entre l’UE et l’Algérie, notamment dans le contexte complexe de la pandémie mondiale de Covid-19?

Dans le cadre de sa réponse mondiale à la pandémie, l’UE a lancé en avril 2020 «Équipe Europe», une initiative pour soutenir les pays partenaires dans la lutte contre la pandémie. Le montant global de cette initiative s’élève à près de 38,5 milliards d’euros, et, en tant que partenaires stratégiques, les pays voisins de l’UE, dont l’Algérie, en sont les principaux bénéficiaires.

Pour l’Algérie, le montant de cette aide s’élève à 75 millions d’euros, dont 43 millions destinés à appuyer les efforts déployés par le ministère algérien de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) afin de limiter la propagation du virus. Il s’agit de livraison de matériel sanitaire, d’équipements de protection pour le personnel soignant, ainsi que de l’acquisition de kits de dépistage précoce. La seconde partie de ce soutien (32 millions d’euros) est destinée à soutenir la relance de l’économie algérienne à travers deux programmes visant le soutien des communautés côtières et l’emploi des jeunes dans le secteur touristique.

Des réformes structurelles devraient être engagées pour rationaliser les dépenses publiques et maîtriser le déficit commercial. Où en est la coopération entre l’Algérie et l’UE dans ce domaine?

L’Algérie a décidé d’entamer le processus d’amélioration de la gestion de ses finances publiques, notamment via les dispositifs des lois de Finances et entend aussi créer les conditions de la diversification économique à travers le développement des PMI/PME. Si l’UE ne prétend pas disposer de recette magique pour la conduite de telles réformes, elle a néanmoins une expérience avérée dans ce domaine. C’est cas des pays qui ont rejoint l’Union européenne en 2004 et qui disposent d’un modèle économique semblable dans une certaine mesure à celui de l’Algérie.

Ils l’ont fait avec un succès indéniable. Afin de soutenir ces processus de transformation, l’UE a mis en place des instruments et des programmes pour accompagner ces réformes, aider à l’adaptation de la main-d’œuvre, accélérer la réforme de l’administration publique, informatiser les cadastres, faciliter l’accès des PME au capital…

L’UE est tout à fait prête à mobiliser son expérience pour accompagner les réformes que l’Algérie décidera d’engager.

L’UE est tout à fait prête à mobiliser son expérience pour accompagner les réformes que l’Algérie décidera d’engager. Il est important de rappeler que la Commission a récemment proposé un plan économique et d’investissement dont l’objectif est de stimuler la reprise socioéconomique à long terme dans le voisinage méridional. Dans le cadre de sa coopération avec ses voisins de la rive sud de la Méditerranée, près de 7 milliards d’euros y seraient alloués entre 2021-2027, et jusqu’à 30 milliards d’euros en investissements privé et public au cours de la prochaine décennie.

Nous avons aussi une coopération bien développée avec le ministère des Finances, notamment dans la mise en place d’un système informatique intégré pour la gestion budgétaire. L’autre volet de notre coopération, conduit en coopération avec la Banque mondiale, concerne l’identification de mesures à prendre afin d’améliorer le climat des affaires.

Lors de ma rencontre avec le ministre des Finances algérien, Aïmane Benabderrahmane, il a également été question de la réforme des services de douanes pour laquelle j’ai exprimé la disponibilité de l’UE d’engager une coopération.

Serait-il envisageable de développer davantage les programmes d’appui aux organismes publics et associatifs pour optimiser l’apport des ressources humaines et techniques dans les programmes institutionnels?

Bien sûr. L’UE s’est dotée d’un instrument spécifique pour appuyer le renforcement institutionnel (ce qu’on appelle en anglais «institution building»). Il s’agit du jumelage. Cette formule de coopération est particulièrement utile, car les experts, étant eux-mêmes des fonctionnaires, partagent avec leurs homologues algériens, au-delà de leur connaissance pointue du sujet concerné par chaque jumelage, un vécu du travail spécifique à la fonction publique. D’ailleurs l’Algérie a souvent recours à cet instrument dans le cadre de notre coopération.


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.