Les tensions montent entre Athènes et Ankara

Le navire de recherche de la marine turque TCG Cesme naviguant dans le Bosphore à Istanbul, en Turquie (Photo, Reuters).
Le navire de recherche de la marine turque TCG Cesme naviguant dans le Bosphore à Istanbul, en Turquie (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 25 février 2021

Les tensions montent entre Athènes et Ankara

  • L’exploration des ressources énergétiques dans l'est de la mer Méditerranée provoque toujours des conflits
  • «Le mieux que nous puissions espérer est d’éviter un accident militaire», affirme le Premier ministre grec

ANKARA: Alors que la Turquie et la Grèce se sont réunies pour reprendre les pourparlers sur leurs différends maritimes, la tension de plusieurs décennies entre les deux pays a refait surface.

Ankara a affirmé que quatre chasseurs F-16 grecs avaient harcelé mardi un navire de recherche turc dans la mer Égée en larguant une fusée éclairante à deux miles du navire, près de l'île grecque de Lemnos - accusation qui a été rapidement démentie par Athènes.

L’armée de l’air grecque effectuait à ce moment un exercice dans la mer Égée, mais aurait été loin du navire turc.

Lors d'une conférence de presse, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a déclaré que son pays avait répondu par «la riposte adéquate, conformément aux règles. Pendant que nous effectuons des travaux scientifiques, le harcèlement n'est pas admis. Cela ne cadre pas avec nos liens de bon voisinage.»

Le ministère grec de la Défense a insisté sur le fait que ses jets n'avaient jamais harcelé le navire turc.

Le nouveau navire de recherche turc, le TCG Cesme, a mené la semaine dernière des travaux de relevés hydrographiques annuels dans les eaux internationales entre les deux pays, suscitant la colère d’Athènes.

Le ministère grec des Affaires étrangères a critiqué la présence du navire turc dans la région, la décrivant comme «un geste inutile qui ne contribue pas à un sentiment positif.»

Comme mesure de rétorsion, Ankara a accusé la Grèce de mener des exercices militaires similaires dans la mer Égée, à côté d'îles censées être non militarisées, conformément à des accords internationaux et bilatéraux.

L'incident a déclenché, une fois de plus, le différend bilatéral non résolu sur les zones maritimes alors que les deux pays continuent de rechercher des ressources énergétiques dans l'est de la mer Méditerranée.

La deuxième série de pourparlers exploratoires devait se tenir à Athènes au début du mois de mars. Elle était prévue avant le sommet de l'UE, les 25 et 26 mars, au cours duquel Bruxelles décidera d'éventuelles sanctions contre Ankara pour ses missions d'exploration énergétique en Méditerranée orientale.

«Il est important de noter que la reprise des pourparlers exploratoires entre la Grèce et la Turquie ne suscite pas l'espoir d'un déblocage», a déclaré à Arab News George Tzogopoulos, chercheur principal à l’International Center of European Formation.

«Les deux pays interprètent le dialogue en des termes différents et utilisent les stratégies de communication politique correspondantes. Les nouvelles tensions concernant le navire de recherche Cesme n'ont rien de nouveau dans l'histoire contemporaine de leurs relations bilatérales, mais elles aggravent encore une conjoncture déjà malsaine.»

Les relations turco-grecques ont déjà été éprouvées avec le conflit chypriote, Ankara ayant exclu de discuter d'un système fédéral pour réunifier l'île divisée.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré le 10 février que le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis «apprendrait également à connaître les Turcs fous.»

Ce discours hostile illustre la colère de la Turquie à l’égard de la proposition de fédération bizonale et bicommunautaire avancée par la Grèce, et il ne s’est pas arrêté là.

«Des pourparlers exploratoires devaient avoir lieu à Athènes, mais Mitsotakis m'a défié», a déclaré Erdogan au Parlement. «Comment pouvons-nous nous asseoir avec vous maintenant? Sachez d’abord connaître votre place.»

Selon Tzogopoulos, sans programme positif, les solutions à long terme seront peu probables.

«Pour l'instant, le mieux que nous puissions espérer est d'éviter un accident militaire, tandis que des diplomates grecs et turcs expérimentés poursuivent leur travail», a-t-il déclaré.

Tzogopoulos a déclaré que d'un point de vue européen, un modèle d'engagement sélectif avec la Turquie est à l'étude à Bruxelles.

«Cela continuera malgré de nouvelles tensions», a-t-il dit. «Du point de vue de l'OTAN, la désescalade du conflit reste une priorité, et cet objectif a été atteint jusqu'à présent.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.