Bagdad convoque l'ambassadeur turc et annule la visite d’un ministre

Manifestation des Kurdes de Syrie contre l'intervention militaire Turque, le 29 janvier 2018. (Safin Hamed/ AFP)
Manifestation des Kurdes de Syrie contre l'intervention militaire Turque, le 29 janvier 2018. (Safin Hamed/ AFP)
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Publié le Mercredi 12 août 2020

Bagdad convoque l'ambassadeur turc et annule la visite d’un ministre

  • Une mesure qui intervient après qu'un drone turc a tué deux haut-gradés irakiens au Kurdistan
  • Bagdad va remettre à l'ambassadeur une lettre de protestation comprenant des termes forts

BAGDAD: Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé mardi sa décision d’annuler la visite prévue du ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, en Irak et a convoqué l'ambassadeur turc après qu'un drone turc a tué mardi deux hauts gradés irakiens dans le nord du pays où Ankara estime être dans son droit en bombardant des positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Depuis que la Turquie a lancé en juin son opération "Griffes du Tigre" au Kurdistan irakien, les deux voisins n'ont cessé de s'opposer sur le plan diplomatique au sujet des frappes aériennes et de l'incursion terrestre de commandos turcs.
Mardi, la mort pour la première fois de commandants des forces régulières irakiennes a suscité des mesures plus drastiques: le ministère des Affaires étrangères a annoncé que Bagdad ne voulait plus recevoir jeudi le ministre turc de la Défense.
En outre, le ministère a ajouté que l'ambassadeur turc à Bagdad serait de nouveau convoqué, pour la troisième fois depuis juin, et se verrait remettre "une lettre de protestation comprenant des termes forts pour dire que l'Irak refuse catégoriquement les agressions et les violations" d'Ankara.
La présidence irakienne a, elle, dénoncé "une violation dangereuse de la souveraineté de l'Irak", appelant Ankara à "cesser toutes ses opérations militaires".
Invariablement Ankara assure lutter contre le PKK qu'elle considère comme une organisation "terroriste" à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne. 
Si l'Irak dénonce l'opération turque, en réalité, le PKK est aussi un ennemi pour Bagdad et un rival pour Erbil, qui, tous deux, ne veulent pas se mettre à dos l'allié turc, principal partenaire économique de l'Irak et poids lourd régional. 
Le Kurdistan d'Irak, lui, ne peut pas se prononcer frontalement contre un groupe qui entend porter la cause kurde, la même qu'Erbil a défendu pour obtenir son autonomie en 1991. Mais dans le même temps, le PKK, qui ne le reconnaît pas comme un gouvernement kurde, lui fait concurrence sur son propre terrain.
Postes militaires turcs
La Turquie possède depuis 25 ans une dizaine de postes militaires au Kurdistan irakien. Autant de positions qu'elle n'entend pas perdre et auxquelles elle aurait même ajouté de nouvelles implantations, selon des sources kurdes.
Mardi, c'est un drone turc qui a frappé dans la région de Pradost, aux confins de l'Irak, de la Turquie et de l'Iran, dans le nord de la province d'Erbil. 
Deux hauts gradés irakiens, à la tête de bataillons de gardes-frontières, ont été tués avec un chauffeur alors qu'ils se trouvaient à bord d'un véhicule, a indiqué l'armée irakienne qui dénonce "une agression turque flagrante". 
Ils sortaient, selon Ihssane Chalabi, maire de la localité proche de Sidakan, d'une "réunion entre des commandants des gardes-frontières irakiens et des combattants du PKK".
Des témoins ont rapporté que des accrochages avaient eu lieu dans la matinée entre combattants du PKK et forces irakiennes. La réunion visée par le drone avait été convoquée en urgence pour tenter de calmer les tensions, selon des sources locales.
Depuis le début mi-juin de "Griffes du tigre", au moins cinq civils ont été tués, tandis qu'Ankara a annoncé la mort de deux de ses soldats et le PKK et ses alliés de dix combattants et partisans.
Le PKK livre une guérilla séparatiste sur le sol turc depuis 1984. Le conflit entre l'Etat turc et les combattants kurdes a fait plus de 40.000 morts, parmi lesquels de nombreux civils, depuis son déclenchement.

 


Liban: un mort dans une frappe israélienne sur un véhicule à Saïda dans le sud

Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
Des pompiers éteignent les flammes d'une voiture incendiée par un drone israélien dans le village de Kfar Roumman, au sud du Liban, le 6 mai 2025. (AFP)
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  •  Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah

SAIDA: Un média d'Etat libanais a indiqué qu'une frappe de drone israélien mercredi sur une voiture avait fait un mort à Saïda, principale ville du sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

Selon l'Agence nationale d'information Ani, "un drone ennemi a visé à l'aube une voiture (...) près de la mosquée de l'imam Ali dans la ville de Saïda, faisant un mort".

Selon un photographe de l'AFP sur place, la frappe a perforé le toit de la voiture.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah très affaibli par la guerre. Ce dernier affirme, lui, respecter le cessez-le-feu.

Le 18 avril, l'armée israélienne avait annoncé avoir "éliminé" un membre du Hezbollah dans la région de Saïda, qui était, selon elle, "responsable, entre autres, du déploiement des systèmes de communication du Hezbollah dans tout le Liban".

Certaines frappes israéliennes visent parfois également des membres du Hamas au Liban, mouvement islamiste palestinien contre lequel Israël est en guerre dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, et d'autres organisations alliées.

Le 4 avril, Israël avait annoncé avoir tué "Hassan Farhat, commandant de la section ouest du Hamas au Liban" à Saïda. Le Hamas avait ajouté que sa fille et son fils, membre lui aussi de la formation palestinienne, avaient été tués.

Au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu. L'Etat libanais assure respecter ses engagements et accuse Israël de ne pas en faire de même.


Abbas attendu le 21 mai au Liban pour discuter des camps des réfugiés palestiniens

Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
Des Palestiniens célèbrent la déclaration de cessez-le-feu à Gaza dans le camp de réfugiés d'Ain el-Helweh, à la périphérie du port de Sidon, dans le sud du Liban, le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle
  • Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés

BEYROUTH: Le président palestinien Mahmoud Abbas est attendu le 21 mai à Beyrouth pour discuter de "l'extension de l'autorité" du pouvoir libanais aux camps des réfugiés palestiniens échappant à son contrôle, a indiqué mardi à l'AFP un responsable gouvernemental.

Quelque 250.000 réfugiés palestiniens vivent au Liban dans ces camps surpeuplés où sont présents le Fatah de Mahmoud Abbas mais également le Hamas et d'autres groupes armés palestiniens.

Dans une interview le 30 avril, le président libanais Joseph Aoun avait indiqué que les autorités œuvraient "pour retirer les armes lourdes et moyennes de l'ensemble du territoire libanais" et qu'il devrait évoquer le désarmement des camps palestiniens avec Mahmoud Abbas.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, avait de son côté souligné "la nécessité de remettre les armes illégales (à l'Etat) et de ne pas permettre au Hamas ou à d'autres factions de compromettre la stabilité" du pays.

Le bureau du président palestinien a confirmé la visite de Mahmoud Abbas au Liban le 21 mai, après que les autorités libanaises avaient arrêté des membres du Hamas accusés de tirs de roquettes vers Israël malgré le cessez-le-feu en vigueur.

Selon le responsable gouvernemental libanais qui a requis l'anonymat, Mahmoud Abbas va évoquer avec les dirigeants libanais "les modalités de l'extension de l'autorité de l'Etat à l'ensemble du territoire libanais, dont les camps palestiniens".

En vertu d'un accord de longue date, la sécurité dans les camps de réfugiés palestiniens est assurée par des factions palestiniennes, et l'armée libanaise n'y pénètre pas.

Le Hamas est l'allié du Hezbollah pro-iranien au Liban, qu'un conflit meurtrier a opposé à l'armée israélienne dans le sillage de la guerre entre le mouvement palestinien et Israël à Gaza.

Pendant la guerre au Liban, à laquelle un cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre, le Hamas avait revendiqué des tirs de roquettes sur Israël depuis ce pays.

A la suite de nouveaux tirs non revendiqués à deux reprises fin mars, plusieurs membres du Hamas soupçonnés d'être impliqués dans ces attaques ont été arrêtés par l'armée libanaise ou ont été remis par le mouvement palestinien aux autorités libanaises.

Israël avait riposté à ces tirs en bombardant la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah.

Début mai, le Haut conseil de défense, plus haute instance de sécurité au Liban, avait mis en garde le Hamas contre l'utilisation du territoire libanais pour bombarder Israël.

La dernière visite du président de l'Autorité palestinienne au Liban remonte à février 2017.


Une délégation de l'UNESCO visite le géoparc de Riyad Nord après son inscription au réseau mondial

La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
La Sous-Directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, Lidia Brito, lors de sa visite au Géoparc de Riyad Nord. (SPA)
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  • Selon un responsable de l'UNESCO, la destination met en valeur la diversité naturelle et culturelle du Royaume.
  • En avril, l'UNESCO a inscrit le géoparc de Riyad Nord et Salma à son réseau mondial de géoparcs.

RIYAD : Lidia Brito, la sous-directrice générale de l'UNESCO pour les sciences exactes et naturelles, a visité dimanche le Géoparc de Riyad Nord, faisant l'éloge de cette destination qui préserve à la fois la nature et l'histoire.

En avril, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné le Géoparc de Riyad Nord dans le cadre de son Réseau mondial des géoparcs, qui vise à protéger les sites du patrimoine géologique et à promouvoir le développement durable.

Hussam Zuhair Al-Turki, directeur de l'Initiative saoudienne pour les géoparcs, et Hamoud Alnughaymishi, directeur du secteur des sciences à la Commission nationale saoudienne pour l'éducation, la culture et les sciences, ont accompagné Mme Brito lors de sa visite. 

Ils ont exploré les principales caractéristiques géologiques du géoparc de Riyad Nord, telles que la grotte d'Abu Shaddad et la falaise du bord du monde. Ils se sont également arrêtés pour explorer le village de Ghamra, connu pour ses parcours d'aventure dans la banlieue de Riyad.

M. Brito a déclaré que le géoparc de Riyad Nord mettait en valeur la diversité naturelle et culturelle de l'Arabie saoudite et qu'il renforcerait l'écotourisme dans le royaume, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

En avril, l'UNESCO a désigné le géoparc de Riyad Nord et le géoparc de Salma comme faisant partie de son réseau mondial de géoparcs. Le royaume espère inscrire 13 autres sites au réseau de l'UNESCO, a ajouté la SPA. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com