Vague d'inquiétude face à la décision de l'ONU de réduire l'aide aux réfugiés de Gaza

De jeunes Palestiniens protestent contre ce qu'ils qualifient de réduction de l'aide alimentaire par l'Office de secours et de travaux des Nations unies dans la bande de Gaza. (Dossier/AFP)
De jeunes Palestiniens protestent contre ce qu'ils qualifient de réduction de l'aide alimentaire par l'Office de secours et de travaux des Nations unies dans la bande de Gaza. (Dossier/AFP)
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Publié le Samedi 27 février 2021

Vague d'inquiétude face à la décision de l'ONU de réduire l'aide aux réfugiés de Gaza

  • Le 20 février, l'UNRWA a annoncé l'annulation de son "coupon jaune" dont bénéficiaient 770 000 réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, la bande abritant 2 millions de Palestiniens
  • L'UNRWA indique ainsi vouloir instaurer un système plus équitable et plus transparent pour les nouveaux groupes qui feront partie des bénéficiaires de l'aide alimentaire ».

VILLE DE GAZA : Mohammed Rashwan s'inquiète pour sa famille de 10 personnes en raison d'une décision de l'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) de réduire l'aide aux réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza.

Sept ans plus tôt, il a été diagnostiqué d'un cancer et dépend de l'aide fournie par l'agence.

« Un seul panier d'aide ne nous suffit pas pour un mois. Il nous permettait de couvrir une partie de nos besoins, outre l'aide d'urgence fournie par les institutions locales », a-t-il déclaré à Arab News.

Classé parmi les bénéficiaires les plus pauvres, il a ainsi reçu une double aide, connue sous le nom de « Yellow Coupon » (coupon jaune).

Mais le 20 février, l'UNRWA a annoncé qu'il annulait ce coupon, qui venait en aide à 770 000 réfugiés palestiniens dans la bande de Gaza, la bande abritant 2 millions de Palestiniens.

Pour M. Rashwan, cette décision est « injuste » dans la mesure où elle ne prend pas en compte les différentes conditions de vie.

En vertu du nouveau système, il sera privé de près de la moitié de l'aide qu'il recevait auparavant tous les trois mois, et elle sera remplacée par un système de panier alimentaire unifié pour tous les bénéficiaires.

Dimanche dernier, il a protesté, comme d'autres réfugiés furieux, contre l'annulation du coupon en fermant les centres d'approvisionnement de l'UNRWA.

Le Comité conjoint pour les réfugiés a tenu lundi dernier une réunion avec le directeur des opérations de l'UNRWA à Gaza, Matthias Schmale, sans parvenir à dissuader l'agence de sa décision.

La rencontre avec Schmale a été « violente et infructueuse », a-t-il déclaré.

« Nous attendrons une position officielle jusqu'à lundi, date après laquelle nous envisagerons une réponse ».

L'UNRWA a été créé en 1949 en vertu d'une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies. Il fournit des services dans divers secteurs à environ 5,6 millions de réfugiés palestiniens enregistrés auprès de cette organisation dans ses cinq régions d'opération : la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et la bande de Gaza.

Le conseiller de l'UNRWA auprès des médias, Adnan Abou Hasna, a assuré que l'agence respecterait sa décision et ne ferait pas marche arrière.

« Dans sa nouvelle optique de distribution des denrées alimentaires, l'UNRWA souhaite instaurer un système plus équitable et plus transparent pour les nouveaux groupes bénéficiaires de l'aide alimentaire ».

Selon Abou Hasna, le nouveau système bénéficierait à des dizaines de milliers de réfugiés supplémentaires, à raison de 10 kilos de farine supplémentaires par personne.

Cependant, Abou Safiya a qualifié le nouveau système de « crime à l'encontre des réfugiés » et a accusé l'agence de manipuler le nombre de bénéficiaires.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

FASTFACT

Mohammed Rashwan, atteint d'un cancer, qualifie la décision de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) d' « injuste » dans la mesure où elle ne tient pas compte de leurs différentes conditions de vie.

De son côté, Bakr Abou Safiya, membre du comité, a précisé que les différents organes représentatifs des réfugiés s'étaient entendus pour contester la décision de l'UNRWA. Ainsi, ils ont donné à l'agence une date limite, lundi,  pour annuler sa décision par une lettre écrite.

Abou Safiya a ajouté qu'il était encore trop tôt pour parler des alternatives si l'UNRWA reste sur ses positions. Il a toutefois souligné qu’ « un programme d'action sera mis en place et nous ne violerons pas les droits des réfugiés ; l'affaire pourrait aller jusqu'à exiger le renvoi de Schmale ».

M. Schmale,  nommé à ce poste en octobre 2017, n'a pas entretenu de bonnes relations avec les représentants des réfugiés à Gaza.

Selon Abou Safiya, Schmale est « difficile à atteindre » depuis sa nomination et a pris des décisions « préjudiciables pour les réfugiés, en réduisant les services, en supprimant des emplois et en provoquant une crise relative aux salaires des employés ».


Liban: un mort dans une frappe sur une voiture imputée à Israël

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors d'un bombardement israélien le 22 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (Photo de Jalaa MAREY / AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors d'un bombardement israélien le 22 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (Photo de Jalaa MAREY / AFP)
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  • La frappe a visé une voiture dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe
  • L'armée a formé un cordon sécuritaire tandis que des membres du Hezbollah inspectaient le véhicule

BEYROUTH: Une personne a été tuée dans une frappe imputée à Israël qui a visé mardi un véhicule dans le sud du Liban, loin de la frontière, ont indiqué un média d'Etat et un journaliste de l'AFP.

Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, il y a plus de six mois.

La frappe a visé une voiture dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe de l'AFP qui a vu le véhicule entièrement carbonisé.

L'armée a formé un cordon sécuritaire tandis que des membres du Hezbollah inspectaient le véhicule, selon cette source.

L'agence nationale d'information (Ani, officielle), a de son côté fait état d"un martyr" lorsqu'un "drone a visé une voiture dans la région d'Abou el Assouad, au nord du fleuve Litani".

Depuis environ une semaine, le Hezbollah, allié du Hamas, a intensifié ses frappes contre des sites militaires israéliens sur fond de tensions entre Israël et l'Iran.

Lundi, le Hezbollah a dit avoir visé un quartier général militaire dans le nord d'Israël avec des "dizaines" de roquettes Katioucha, "en réponse" à des raids sur des villages du sud du Liban.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre ont fait 377 morts du côté libanais, essentiellement des combattants du mouvement libanais ainsi que quelque 70 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir la zone de part et d'autre de la frontière.


Les Saoudiens obtiennent des visas de cinq ans dans le cadre de la mise à jour des règles de l'UE-Schengen

La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. (AFP)
La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. (AFP)
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  • La Commission européenne a adopté trois décisions d'application actualisant les règles de délivrance des visas à entrées multiples pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn
  • Les experts considèrent également qu'il s'agit d'un premier pas vers une dérogation à l'accord de Schengen

LONDRES : L'Union européenne (UE) a annoncé lundi l'assouplissement des règles en matière de visas pour les citoyens d'Arabie saoudite, d'Oman et de Bahreïn

La Commission européenne a adopté trois décisions d'application actualisant les règles de délivrance des visas à entrées multiples pour les trois pays du Golfe. 

L'annonce a été faite lors du forum de haut niveau UE-CCG sur la sécurité et la coopération régionales à Luxembourg, où le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, dirige la délégation saoudienne, qui comprend également l'ambassadeur auprès de l'UE, Haifa al-Jedea, et la conseillère du ministère des Affaires étrangères, Manal Radwan. 

La réunion a porté sur le renforcement de la sécurité et de la coopération stratégique entre les États du Golfe et l'UE, ainsi que sur l'évolution de la situation dans la bande de Gaza et ses environs et sur l'importance d'un cessez-le-feu immédiat. 

En vertu des nouvelles règles en matière de visas, les ressortissants vivant à Bahreïn, à Oman et en Arabie saoudite pourront bénéficier de visas à entrées multiples, ce qui leur permettra de se rendre dans l'UE plusieurs fois sur une période de cinq ans avec le même visa. 

Le code des visas actualisé fait partie d'un concept connu sous le nom de «cascade», une «approche harmonisée» de la délivrance de visas à entrées multiples ayant une longue durée de validité pour tous les demandeurs admissibles, y compris ceux qui voyagent pour la première fois. 

Pendant la durée de validité de ces visas, les titulaires bénéficient de droits de voyage équivalents à ceux des ressortissants exemptés de visa. 

Cette mise à jour vise à uniformiser les règles en matière de visas pour tous les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont les citoyens ont besoin d'un visa pour accéder à l'espace Schengen. 

La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. 

Elle s'inscrit également dans le contexte de la communication conjointe de l'UE sur un «partenariat stratégique avec le Golfe», qui couvre également les relations de l'UE avec le Royaume, Oman et Bahreïn. 

Les experts considèrent également qu'il s'agit d'un premier pas vers une dérogation à l'accord de Schengen. 

L'espace Schengen – qui comprend 29 pays européens et constitue la plus grande zone de libre circulation au monde – s'est étendu en février dernier à la Bulgarie et à la Roumanie, éliminant ainsi tous les contrôles aux frontières aériennes et maritimes. Une décision sur la suppression des contrôles terrestres sera prise ultérieurement. 

En novembre, les pays du Golfe ont annoncé leur intention de mettre en place un visa touristique unifié similaire à celui de Schengen, afin de rationaliser les efforts logistiques des résidents et des touristes. 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Tunis, Alger et Tripoli pour un travail commun contre «le danger» de l'immigration clandestine

Une photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre le président Kais Saied (au centre) organisant un mini-sommet du Maghreb aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) et du président du Conseil présidentiel libyen basé à Tripoli, Mohamed al-Menfi, à Tunis le 22 avril, 2024. (AFP)
Une photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre le président Kais Saied (au centre) organisant un mini-sommet du Maghreb aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) et du président du Conseil présidentiel libyen basé à Tripoli, Mohamed al-Menfi, à Tunis le 22 avril, 2024. (AFP)
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  • Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement «ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux»
  • Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement

TUNIS: Les dirigeants de la Tunisie, de l'Algérie et de la Libye sont convenus à l'issue d'une réunion consultative à Tunis de lutter ensemble contre les impacts de l'immigration clandestine et d'unir leurs positions et leurs discours sur cette question.

A l'invitation du chef de l’Etat tunisien Kais Saied, le président algérien Abdelmajid Tebboune et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi ont participé lundi à une première réunion consultative au Palais présidentiel de Carthage dans la banlieue nord de Tunis.

A l'issue de cette réunion, "les trois dirigeants sont convenus à la formation des équipes communes (...) qui seront chargées de sécuriser les frontières communes (des trois pays) du danger et des impacts de l'immigration non organisée", selon une déclaration lue par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar.

Ils ont aussi tenus dans cette déclaration commune à "unir les positions et le discours" dans leur traitement de ce sujet avec les autres pays "frères et amis concernés par ce phénomène", a ajouté le ministre.

Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux".

Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement.

Le principe d'une rencontre maghrébine tripartite, organisée tous les trois mois, avait été décidé par les trois dirigeants lorsqu'ils s'étaient vus en marge d'un sommet sur le gaz à Alger début mars.

Dans un communiqué, les trois pays avaient souligné "la nécessité d'unifier et intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, au service des intérêts" de leurs peuples.

Des médias marocains comme Hespress et Le 360 ont accusé l'Algérie de vouloir "former une alliance maghrébine contre le Maroc", son grand rival régional, et dénoncé une "manoeuvre destinée à faire croire que l'Algérie n'est pas isolée dans son voisinage".

Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a défendu ces initiatives comme destinées à combler un vide, alors que l'Union du Maghreb arabe (UMA), créée il y a 35 ans, est "dans le coma".

L'UMA a été fondée à Marrakech en 1989 avec l'ambition de renforcer les liens politiques et économiques entre Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie et Libye mais des tensions récurrentes entre Rabat et Alger ont provoqué une impasse et le dernier sommet des dirigeants remonte à 1994.