Memory Box, l’unique film arabe en compétition officielle à la 71e Berlinale

"Quatre filles", extrait du film Memory Box du tandem Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (fournie)
"Quatre filles", extrait du film Memory Box du tandem Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (fournie)
"Maia", extrait du film Memory Box du tandem Joana Hadjitomas et Khalil Joreige
"Maia", extrait du film Memory Box du tandem Joana Hadjitomas et Khalil Joreige
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Publié le Dimanche 28 février 2021

Memory Box, l’unique film arabe en compétition officielle à la 71e Berlinale

  • «Nous sommes fiers et heureux de pouvoir présenter du Liban autre chose que ce qu’on lit et ce qu’on voit depuis plus d’un an», explique Joana Hadjithomas
  • Memory Box est «une réminiscence des années 1980 revue et imaginée de façon fantaisiste par une jeune adolescente»

BEYROUTH : Plus d’une trentaine d’années après Beyroutou el lika, du réalisateur libanais Borhane Alaouié, Memory Box (Abbout Productions), le cinquième film du couple de réalisateurs Joana Hadjithomas et Khalil Joreige est en compétition officielle de la 71e Berlinale, qui aura lieu au mois de mars prochain. Un événement qui, en raison du contexte sanitaire lié à la Covid-19, se déroulera exceptionnellement en deux étapes cette année. D’abord, du 1er au 5 mars, la presse accréditée aura l’occasion de découvrir les films en ligne, comme si ces professionnels étaient présents dans une salle de cinéma. Le deuxième temps du festival se tiendra au mois de juin et comprendra des projections publiques qui auront lieu à Berlin en présence des équipes des films sélectionnés.

À la fois cinéastes et artistes, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige ont pour habitude d’interroger la fabrication des images et des représentations ainsi que la construction de l’imaginaire. Ensemble, ils ont réalisé de nombreux films qui ont été projetés et primés dans les plus grands festivals internationaux de cinéma.

Rencontre avec Joana Hadjithomas, à la veille du lancement de la Berlinale 2021

Memory Box est le seul film arabe en compétition officielle à Berlin et premier long métrage arabe sélectionné depuis trente-neuf ans. Qu’avez-vous ressenti au moment de l’annonce des résultats?

Bien sûr, j’ai été très heureuse. Étant donné la situation actuelle dans le monde en général et au Liban en particulier, on se demandait si ce film allait trouver une maison pour l’accueillir. Et c’est formidable que ce soit Berlin qui finisse par le sélectionner en compétition officielle parmi les quinze productions que le festival a retenues. C’est encourageant et réconfortant de se trouver aux côtés de cinéastes pour qui on éprouve du respect et dont on admire les films. L’équipe de sélectionneurs du festival nous ont écrit de très beaux courriels qui nous ont convaincus… Et puis, évidemment, nous sommes fiers et heureux de pouvoir présenter du Liban autre chose que ce qu’on lit et ce qu’on voit depuis plus d’un an, quelque chose de différent et, peut-être, qui montre davantage l’art et la culture du pays, son potentiel dans le secteur cinématographique, plutôt que les scandales et la corruption.

Quelle a été la source d’inspiration du film? Dans quelle mesure est-il proche de votre propre passé?

Khalil et moi-même nous inspirons toujours de notre vie dans une certaine mesure, sans qu’il s’agisse pour autant d’autobiographie. On part très souvent de nos rencontres, d’événements qui nous sont arrivés, d’un vécu qui nous a bouleversés à certains moments. Pour Memory Box, il s’agissait d’une évocation de mon passé: de 1982 à 1988, j’ai écrit tous les jours à ma meilleure amie de l’époque. Sa mère étant française, elle a dû aller vivre à Paris. Je lui ai écrit dans des cahiers à un rythme quotidien. Nous avons aussi enregistré des cassettes, on s’échangeait notre correspondance tous les mois. Et, vers 18 ans, nous nous sommes perdues de vue. Nous nous sommes retrouvées vingt-cinq ans plus tard! À cette occasion, elle m’a avoué avoir tout gardé; il en était de même pour moi! Nous avons alors échangé notre correspondance mutuelle. Notre fille Alya, qui avait le même âge que moi lorsque j’ai commencé à écrire ces cahiers, avait envie de les lire. On n’était pas sûrs que ce soit une bonne idée mais, en même temps, nous avons pris conscience du fait que cela pourrait constituer un sujet de film très intéressant.

Nous avons utilisé une partie de ces documents dans le film, notamment les photos de Khalil, et, à partir de là, nous avons créé autour une fiction totale. L’histoire est complètement imaginaire, même si elle s’appuie sur certains documents d’époque.

Pourtant, la mémoire traitée dans le film n’est pas seulement intime et familiale, elle est aussi collective, historique.

Oui, certainement. Je crois que de nombreuses personnes pourront s’identifier aux personnages de cette fiction, qui parle de gens qui sont partis, mais aussi de gens qui sont restés. Moi, je suis celle qui est restée au Liban; mon amie, c’est celle qui est partie. Le film raconte aussi l’adolescence au Liban dans les années 1980 – pas tout à fait la guerre, mais les aventures d’une jeunesse qui veut vivre et aimer. C’est comme une réminiscence des années 1980 revue et imaginée de façon fantaisiste par une jeune adolescente d’aujourd’hui.

Pouvez-vous nous raconter l’intrigue du film?

Maia, une mère célibataire, vit à Montréal avec sa fille adolescente, Alex. Le jour de Noël, elles reçoivent un mystérieux colis en provenance de Beyrouth. Ce sont des cahiers, des cassettes et des photographies – toute une correspondance, que Maia, entre 13 et 18 ans, a envoyée de Beyrouth à sa meilleure amie, partie à Paris pour fuir la guerre civile. Maia refuse d’affronter ce passé, mais Alex s’y plonge secrètement et elle s’immerge dans le monde de l’adolescence tumultueuse et passionnée de sa mère pendant la guerre civile libanaise, dans les années 1980. Ce Liban qu’elle ne connaît pas dévoile les mystères d’un passé caché et de secrets bien gardés…

Les actrices principales sont Rim Turki (lauréate du prix d’interprétation féminine du festival du Caire pour Keswa, le fil perdu), Manal Issa (César 2017 du meilleur espoir féminin pour Peur de rien) et une nouvelle venue, Paloma Vauthier. Pouvez-vous nous parler de ces comédiennes?

Comme il y a trois générations de femmes, il fallait reconstituer une famille; c’était assez compliqué. Toutes sont des actrices avec lesquelles nous avions envie de travailler depuis longtemps. Manal Issa, qui joue Maia dans les années 1980, est une formidable actrice, profonde et généreuse. Ces qualités correspondent bien à la liberté qu’incarne Maia adolescente. Quant à Rim Turki, nous avons beaucoup pensé à elle parce que nous savions qu’elle pouvait faire vivre ce personnage de manière intense en raison de son vécu; mais nous ne savions pas si elle allait accepter le rôle, puisqu’elle n’avait plus joué au cinéma depuis de nombreuses années. On a pensé à elle en écrivant le film. En ce qui concerne Paloma Vauthier (la jeune Alex), nous l’avons rencontrée à Paris et avons été séduit par son talent et son professionnalisme. Nous ne savions pas que son père était d’origine libanaise lorsque nous l’avons choisie. Tout d’un coup, nous avons senti que cela ancrait son personnage: l’histoire de cette jeune fille née loin du pays et qui questionne ses origines.


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.