Quelle Fashion week ? Les mannequins déboussolées après un an de Covid

Les mannequins défilent à la Fashion Week de Milan en février 2020 (Photo, AFP).
Les mannequins défilent à la Fashion Week de Milan en février 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 01 mars 2021

Quelle Fashion week ? Les mannequins déboussolées après un an de Covid

  • La pandémie a privé les mannequins du podium et de la liberté du mouvement
  • Si certaines bénéficient d'une concurrence moindre, elles regrettent toutes l'énergie des défilés que rien ne remplace pour propulser leur carrière

PARIS: « Il y a une Fashion week ? » La pandémie a privé les mannequins du podium et de la liberté du mouvement. Et si certaines bénéficient d'une concurrence moindre, elles regrettent toutes l'énergie des défilés que rien ne remplace pour propulser leur carrière.

Christelle Yambayisa n'a pas chômé dès le premier confinement en mars dernier : des marques, dont Monoprix, lui envoyaient des vêtements, son copain prenait des photos qu'elle renvoyait aux clients. « C'était sommaire, mais cela a fonctionné ».

Viennent ensuite les voyages à Milan, en Suède ou en Pologne pour des campagnes publicitaires, un look book d'Issey Miyake à Paris... « Il n'y a pas moins de travail », confie-t-elle.

Mais le métier n'est plus le même.

« Perdues » dans les films

« Il y a une Fashion week début mars ? Je ne savais pas du tout », plaisantait Christelle à quelques jours de la semaine du prêt-à-porter femme à Paris qui débute lundi, de nouveau virtuelle.

Elle se souvient combien les Fashion weeks rythmaient auparavant la vie des mannequins.

Avant celle de septembre, la plus importante, « on commençait à aller au sport, à dormir tôt pour être en forme quand les castings débutaient ». « C'est important d'ouvrir ou fermer un défilé, cela fait remonter la cote direct. Parfois on voyait un nouveau visage sur une vingtaine de shows, cela devenait dingue ».

Dans les films présentant désormais les collections, « on n'arrive pas à les reconnaître », ajoute-t-elle. « Même si je fais une vidéo avec une maison comme Hermès, je sais que je vais être perdue ».

« J'ai rien gagné en six mois »

Financièrement, c'est aussi moins intéressant. « On faisait minimum 4 000 euros pendant la Fashion week, jusqu'à 50 000 euros pour certaines. C'était un moment sacré », se souvient Christelle Yambayisa en évoquant la saison dans les quatre capitales de la mode. 

Pour la mannequin turque Oyku Bastas basée à Istanbul et qui depuis cinq ans a fait les Fashion weeks à Paris, Milan, Londres et New York, la crise sanitaire est « hyper dure » à vivre. 

« Je n'ai rien gagné pendant six mois », raconte-t-elle. Elle gagnait auparavant 6 à 7 000 euros par Fashion week, ce qui lui permettait de vivre et poursuivre ses études « trois mois après ». « J'étais en Turquie, toutes les frontières ont fermé, les consulats ont arrêté de travailler ».

Profitant de son visa américain, elle travaille depuis un mois à New York où elle participe à des séances photo. « Il n'y a qu'une session par jour, pas tous les jours et les tarifs ne sont pas les mêmes », raconte Oyku. 

En France, il est difficile d'obtenir des aides pour les mannequins qui ont le statut de salarié très peu adapté à leur métier, regrette Ekaterina Ozhiganova, mannequin et fondatrice de l'association Model Law qui défend les droits des mannequins.

Une cinquantaine de CDD parfois d'une durée d'un seul jour sont impossibles à rentrer sur le site de Pôle Emploi et le nombre d'heures travaillées sur le territoire français requis pour être éligible à l'aide est insuffisant, même pour les plus actives. 

Rétréci

Très international, le milieu de la mode s'est rétréci face à la Covid. 

« Etant Française, j'ai eu la chance d'être à Paris et j'ai pu travailler avec des marques françaises » avant de voyager dans des pays voisins, en Italie ou en Espagne, raconte Cyrielle Lalande.

« J'ai autant de clients, j'en ai même des nouveaux. Comme toutes les filles ne peuvent pas voyager, les marques cherchent plus localement ». 

Le couturier Julien Fournié a ainsi dû trouver in extrémis une mannequin en France pour le tournage en janvier de son film, en remplacement d'une Bélarusse qui n'a pas été autorisée à se rendre à Paris, jugée « non essentielle ». Sauf que les robes haute couture ont été faites pour ses mensurations.

L'Espagnole Nieves Alvarez, muse du couturier français Stéphane Rolland a confié, en janvier, « se sentir privilégiée » de participer à son film tourné à Paris. 

Christelle Yambayisa dit « travailler beaucoup plus, comme tous les mannequins noirs à Paris », en raison de l'absence de mannequins noires des Etats-Unis ou d'Angleterre. Sans s'en réjouir. 

« Les équipes sont françaises, à Paris tous les maquilleurs sont français alors qu'avant c'était mélangé, tout le monde pouvait venir, repartir ».

39 tests PCR

Ne portant pas de masque, les mannequins sont particulièrement exposés. Quatre ont confié avoir attrapé la Covid lors de la Fashion week en septembre à Paris. 

Ils sont touchés par les maquilleurs qui appliquent souvent des produits avec leurs mains « qu'ils ne stérilisent certainement pas comme les chirurgiens », souligne Ekaterina Ozhiganova.

Les protocoles se sont depuis durcis et des maisons exigent désormais un test PCR de 48 heures pour tous avant d'accéder au site de travail. 

Oyku fait deux tests par semaine, Christelle en est à 39 tests PCR. 


Le drapeau du BIE remis à l’Expo 2030 Riyad: une nouvelle ère commence pour l'Arabie saoudite

Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale. (Photo fournie)
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  • Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte
  • Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir »

OSAKA: Le drapeau du Bureau international des Expositions (BIE) a été officiellement remis à l’Expo 2030 Riyad lors de la cérémonie de clôture de l’Expo 2025 Osaka, marquant la fin de six mois d’échanges mondiaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Royaume d’Arabie saoudite sur la scène internationale.

Recevant le drapeau des mains des organisateurs japonais, S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan, Ministre d’État et Directeur général de la Commission royale pour la ville de Riyad, a symboliquement accepté le transfert des responsabilités de ville hôte. Ce moment solennel consacre l’entrée du Royaume dans la phase préparatoire vers l’Exposition universelle 2030, qui se tiendra à Riyad sous le thème « Imaginer l’avenir ».

L’événement, auquel ont assisté S.E. Faisal Alibrahim, Ministre de l’Économie et de la Planification, et S.E. le Dr Ghazi Binzagr, Ambassadeur du Royaume au Japon, illustre l’unité nationale et la détermination du Royaume à faire de cette Exposition une réussite mondiale.

« La passation du drapeau du Japon à Riyad marque une étape décisive dans notre parcours vers l’accueil du monde à l’Expo 2030 », a déclaré S.E. l’ingénieur Ibrahim Alsultan. « C’est le lancement officiel du compte à rebours vers une édition sans précédent de la plus prestigieuse exposition mondiale. »

Le ministre a souligné que cette étape reflète la vision stratégique du Royaume, portée par le Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud, et par Son Altesse Royale le Prince héritier Mohammed ben Salman ben Abdelaziz Al Saoud, Premier Ministre, dont le leadership inspire l’ensemble du programme de transformation nationale, Vision 2030.

« Grâce au soutien indéfectible de nos dirigeants et à la mobilisation de toutes les institutions publiques et privées, nous offrirons une expérience exceptionnelle, incarnant l’excellence et le leadership du Royaume dans l’accueil d’événements mondiaux », a-t-il ajouté.

De son côté, l’ingénieur Talal AlMarri, Directeur général de l’Expo 2030 Riyadh Company, a déclaré :

« Nous entrons désormais dans la phase opérationnelle. L’Expo 2030 Riyad établira de nouveaux standards mondiaux en matière de durabilité, d’innovation et d’inclusivité. Ce ne sera pas seulement un rassemblement de nations, mais un héritage vivant et une plateforme d’action pour le Royaume et pour le monde. »

Quelques jours avant la cérémonie, le 10 octobre, l’équipe de l’Expo 2030 Riyad avait organisé à l’Expo Area Matsuri l’événement culturel « From Osaka to Riyadh », qui a attiré plus de 15 000 visiteurs. Cette initiative a illustré la capacité organisationnelle et la créativité du Royaume à l’approche de 2030.
Le pavillon saoudien à l’Expo 2025 a d’ailleurs connu un succès retentissant, accueillant plus de 3 millions de visiteurs et figurant parmi les plus fréquentés de l’exposition.

L’Expo 2030 Riyad, prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, rassemblera 197 pays et 29 organisations internationales. Elle devrait accueillir plus de 42 millions de visites sur un site de 6 millions de mètres carrés, réparti en cinq zones thématiques.
L’exposition mettra l’accent sur des solutions concrètes pour un avenir durable, inclusif et interconnecté.

À l’issue de l’événement, le site se transformera en un Village mondial permanent, symbole de l’héritage durable laissé par l’Expo 2030 — pour Riyad, le Royaume et la communauté internationale.


La Riyadh Season 2025 débute par une parade d’ouverture éblouissante

L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
L'événement a donné lieu à un large éventail de représentations par des groupes internationaux et locaux, y compris des ballons géants. (Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
(Photo AN d'Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • La Riyadh Season 2025 a débuté avec une parade spectaculaire mêlant ballons géants, musiques festives et performances internationales, attirant une foule enthousiaste à Riyad

RIYAD : D’immenses foules se sont rassemblées vendredi pour assister à la parade d’ouverture de la Riyadh Season 2025, qui s’est déroulée entre la Kingdom Arena et Boulevard World, au cœur de la capitale saoudienne.

Cette parade figure parmi les événements les plus attendus de l’année, marquant le lancement officiel d’une nouvelle saison.

Le spectacle a mis en scène une grande diversité de performances issues de groupes internationaux et locaux, avec des ballons géants et des personnages adorés du grand public, tels que Captain Tsubasa et Baby Yoda.

Avec une musique entraînante, des couleurs éclatantes et des spectacles vivants, Riyad s’est transformée en une fête rayonnante, pleine d’enthousiasme et de joie.

Turki Alalshikh, président de la General Entertainment Authority, a déclaré sur son compte X :
« La parade a commencé. Tous les regards sont tournés vers les ballons géants alors que chacun vit ce moment tant attendu. #RiyadhSeason 2025 commence sur un départ inoubliable. »

Les organisateurs ont précisé : « La parade est organisée en partenariat avec Macy’s, l’un des organisateurs de parades festives les plus emblématiques de New York, qui présente — pour la première fois hors des États-Unis — une sélection de ses célèbres ballons géants, véritables symboles de ses célébrations annuelles. Ces ballons énormes et finement conçus nécessitent des centaines de participants pour être manœuvrés en parfaite synchronisation, apportant une touche internationale à cette ouverture spectaculaire de la saison. »

Yassin Nour, venu des Philippines, a été émerveillé par la parade et a confié à Arab News : « Ma partie préférée, c’était les feux d’artifice en plein jour. J’ai hâte de découvrir d’autres événements comme celui-ci. »

Mahmoud Samir, d’Égypte, a déclaré : « La parade était magnifique. Elle a dépassé nos attentes. On s’attendait à quelque chose de bien, mais c’était encore mieux que prévu. »

Samir a ajouté que les cérémonies d’ouverture de la Riyadh Season s’améliorent chaque année :
« Si Dieu le veut, nous serons les premiers visiteurs et profiterons de cette belle ambiance. »

Ali Al-Yami, originaire de Najran, a lui aussi été impressionné : « La Riyadh Season me surprend toujours avec ses spectacles d’ouverture. Les ballons étaient vraiment fantastiques et magnifiques. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Des racines et des recettes : l’art de se retrouver autour d’un plat

Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
Sous les lumières vibrantes de la Green Room, « LéLa Cuisine », offre une fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines. (Photo: fournie)
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  • « LéLa Cuisine » incarne une exploration des identités culturelles, en tissant des liens entre les traditions libanaises et latino-américaines à travers des saveurs partagées et réinventées
  • La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration, de mémoire et de rencontre, au-delà des frontières géographiques

DUBAÏ: Sous les lumières vibrantes de la Green Room, aux parfums entêtants d'épices mêlées et au rythme d'une musique aux accents du Levant et des Andes, Soul Kitchen invite au voyage. À l’occasion de son deuxième anniversaire, le restaurant a célébré bien plus qu’un simple jalon : il a révélé une philosophie culinaire audacieuse baptisée « LéLa Cuisine », fusion harmonieuse des traditions libanaises et latino-américaines.

Au cœur de cette initiative, une idée forte: la cuisine comme langage universel, capable de traverser les frontières, de raconter l’histoire des diasporas et de créer des ponts entre les cultures.

« Concevoir ces plats consiste à trouver des liens simples entre les cuisines libanaise et latino-américaine, et à créer quelque chose qui semble à la fois familier et nouveau », explique la cheffe exécutive Margarita Vaamonde, qui incarne à elle seule ce mélange d'identités culinaires.

De Caracas à Beyrouth, de Buenos Aires à Baalbek, chaque bouchée offrait une rencontre: le hummus chimichurri, le ceviche tabbouleh, ou encore les arepas à la kafta devenaient des symboles vivants de ces histoires partagées par des générations de migrants en quête d’un nouveau foyer.

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Chaque bouchée offrait une rencontre. Le ceviche tabbouleh. (Photo: fournie)

Ce projet n’est pas né du hasard. Il est l’aboutissement d’une vision portée par Factory People, groupe à l’origine de Soul Kitchen, et en particulier par les associés Tala Mortada, Wassim Bou Malham et la cheffe Vaamonde. À travers « LéLa Cuisine », ils racontent une histoire de voyage, d’exil, mais aussi d’ancrage et de réinvention.

« Il s'agit de créer des liens entre les cultures à travers la nourriture », affirme Tala Mortada. Et ces liens ne sont pas théoriques : chaque plat était une escale, chaque saveur un échange.

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La cuisine devient ici un outil de dialogue interculturel, capable de raconter des histoires de migration. "Migration birds" (Photo: fournie)

Au-delà de la gastronomie, Soul Kitchen se positionne comme un espace d’échange culturel, où la musique, les arômes et les récits personnels se croisent. Une véritable ode à la diaspora arabe en Amérique latine, qui, depuis le XIX siècle, a semé les graines d’une culture métissée et vibrante.

Deux ans après son ouverture, Soul Kitchen ne se contente plus de nourrir : il connecte, raconte, unit. Un pari réussi, dans une ville aussi cosmopolite que Dubaï, où la cuisine devient un passeport vers l’autre, et un rappel que, malgré les distances, nos racines peuvent se rejoindre dans une assiette.