Birmanie: les événements depuis le coup d'Etat

Un policier course les manifestants dans les rues de Rangoun, le 1er mars 2021 (AFP).
Un policier course les manifestants dans les rues de Rangoun, le 1er mars 2021 (AFP).
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Publié le Lundi 01 mars 2021

Birmanie: les événements depuis le coup d'Etat

  • Rappel des principaux développements depuis le coup d'Etat en Birmanie, qui a renversé il y a un mois le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique
  • Tout a commencé le 1er février quand l'armée se déploie autour du Parlement à Naypyidaw, capitale administrative, et s'empare de l'hôtel de ville à Rangoun, capitale économique

RANGOUN: Rappel des principaux développements depuis le coup d'Etat en Birmanie, qui a renversé il y a un mois le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique.

Coup de force 

Le 1er février, l'armée se déploie autour du Parlement à Naypyidaw, capitale administrative, et s'empare de l'hôtel de ville à Rangoun, capitale économique. L'aéroport international est fermé. 

birmanie


La cheffe de facto du gouvernement civil Aung San Suu Kyi est arrêtée ainsi que le président de la République Win Myint et d'autres responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) au pouvoir depuis 2015. 


L'armée proclame l'état d'urgence pour un an, alléguant de fraudes aux législatives de novembre, massivement remportées par la LND. Le général Min Aung Hlaing concentre désormais les pouvoirs.

 

Blocage des réseaux sociaux

Le 2, Washington dénonce un "coup d'Etat".


Des habitants de Rangoun protestent en tapant sur des casseroles.


Le lendemain, la LND indique qu'Aung San Suu Kyi, inculpée pour l'importation illégale de talkie-walkies, est "assignée à résidence" à Naypyidaw.


Une campagne de "désobéissance civile" est lancée sur Facebook, bloqué le lendemain. Les accès à Twitter et Instagram sont également restreints.

- Fronde inédite -Le 6, des milliers de personnes défilent à Rangoun et Mandalay (centre), deuxième ville du pays.


Le lendemain, des manifestations d'une ampleur inédite depuis 2007 rassemblent quelque 100.000 contestataires à Rangoun. 


Le 8, la loi martiale est décrétée dans plusieurs quartiers de Rangoun et Mandalay. 


S'exprimant pour la première fois, Min Aung Hlaing invoque "des fraudes électorales".


Le 9, à Naypyidaw, les protestataires sont ciblés par des canons à eau et des tirs de balles en caoutchouc. Le siège de la LND à Rangoun est visé par un raid de l'armée. Deux manifestants sont grièvement blessés par des tirs à balles réelles.

Sanctions américaines

Le 10, Washington annonce des sanctions contre plusieurs responsables militaires, dont Min Aung Hlain.


Le 12, l'ONU adopte une résolution exigeant la libération immédiate d'Aung San Suu Kyi.

 

Escalade de la répression 

Le 13, les forces de l'ordre sont dotées de pouvoirs d'exception.


Trois jours plus tard, Aung San Suu Kyi est de nouveau inculpée, pour violation d'une loi sur la gestion des catastrophes naturelles.


Le 17, des dizaines de milliers de manifestants assurent qu'ils se battront "jusqu'au bout".


Le Royaume-Uni et le Canada annoncent des sanctions.

 

birmanie

 

Première victime de la répression 

Le 19, la répression fait un premier mort, une jeune fille blessée par balle dix jours auparavant. La junte avait déjà fait état du décès d'un policier.


Le 20, la police tire dans la foule de manifestants à Mandalay faisant deux morts. Un homme est abattu à Rangoun.


Le lendemain à Naypyidaw, des milliers de personnes assistent aux funérailles de la jeune manifestante.


La junte menace de recourir à des armes létales pour en finir avec "l'anarchie". 

 Pressions internationales 

Le 22, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres demande l'arrêt de la répression.


Bruxelles et Washington décident des sanctions.


Les pays du G7 jugent "inacceptable" "l'utilisation de balles réelles contre des personnes non armées".

 Affrontements 

Le 24, première rencontre à Bangkok entre le ministre des Affaires étrangères birman nommé par la junte et ses homologues thaïlandais et indonésien.


Un homme de 20 ans décède à Mandalay.


Le 25, des violences éclatent à Rangoun entre des partisans pro-junte et des habitants. Londres sanctionne le chef de la junte.


Facebook ferme tous les comptes liés à l'armée birmane.


La Banque mondiale suspend ses aides à la Birmanie.

 Répression meurtrière

Le 28, au moins 18 personnes sont tuées lors de la journée la plus meurtrière depuis le putsch, selon l'ONU. 


L'AFP a pu confirmer à ce stade de source indépendante dix morts. Au moins 571 personnes sont arrêtées en une journée, selon un média officiel.


Le 1er mars, Aung San Suu Kyi est de nouveau inculpée, pour violation d'une loi sur les télécommunications et "incitation aux troubles publics". 


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.