Le Liban risque de «plonger dans l'obscurité totale d'ici la fin du mois»

Des manifestants en colère dans les quartiers de Beyrouth. (Photo, AP)
Des manifestants en colère dans les quartiers de Beyrouth. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 02 mars 2021

Le Liban risque de «plonger dans l'obscurité totale d'ici la fin du mois»

  • Alors que les fonds nécessaires à l'achat de carburant se raréfient, une source au ministère libanais des Finances tire la sonnette d'alarme
  • Le dossier a intégré le manège des pressions politiques pour un gouvernement qui aurait dû être formé en octobre dernier

BEYROUTH: Le Liban «va plonger dans l'obscurité totale d'ici la fin du mois» si un gouvernement n'est pas formé, assure une source au ministère des Finances à Arab News, alors que la crise de l’électricité gagne en ampleur.

Beyrouth est aux prises avec une panne de courant depuis une semaine. La ville, épargnée des régimes de rationnement les plus sévères ces dernières années en sa qualité de centre administratif, commercial et hospitalier du pays, ne vivait pas plus de trois heures par jour de coupures.

Mais la semaine dernière, les pannes ont commencé à excéder les douze heures par jour, sans raison précise.

Plusieurs facteurs sont invoqués, dont notamment les cargaisons de carburant, importées par voie maritime, et qui attendent toujours d’être déchargées. On parle aussi de bisbilles administratives autours des virements que le ministère de l'Énergie doit aux compagnies pétrolières.

D’aucuns affirment que les pannes de courant sont d’origine politique, et qu’elles ont pour but de faire pression sur Beyrouth et d’acculer le premier ministre désigné Saad Hariri afin de le forcer à démissionner. Cette tactique découlerait du refus de ce dernier d’octroyer le tiers de blocage ministériel au président Michel Aoun et son Courant patriotique libre (CPL), et qui contrôlent le ministère de l'Énergie.

Des manifestants en colère ont envahi les quartiers de Beyrouth, bloqué les rues, et incendié des pneus en guise de protestation.

Le Liban est constamment soumis à la pression du problème de l'électricité pour des raisons liées à son infrastructure, auxquelles s’ajoute aujourd’hui la pénurie de carburant, facturé en dollars américains.

Lundi, le taux de change du dollar sur le marché noir oscillait entre 9 675 et 9 725 livres libanaises.

La plupart des quartiers résidentiels, tout comme les secteurs commerciaux et industriels dépendent de génératrices louées par des entreprises privées. Alimentées au diesel, elles représentent une menace pour la santé publique.

Surnommés «mafia des génératrices», leurs propriétaires facturent des frais exorbitants à leurs abonnées dans les quartiers résidentiels.

Souvent accusés de ne pas respecter la tarification fixée par le ministère de l'Énergie, ils estiment qu'ils fournissent un service aux citoyens quand le gouvernement en est incapable. Ils exercent donc des moyens de pressions afin de maintenir leurs marges de profit.

Les cabinets successifs du Liban, la Banque mondiale, et le Fonds monétaire international ont tour à tour déclaré que «la réforme de l'électricité est vitale afin de réduire la dette, qui équivaut à environ 150% du PIB».

Les virements à la société publique Électricité du Liban (EDL) par an se situent entre 1 et 1,5 milliard de dollars. La plus grande portion est consacrée à l'achat de carburant, responsable du quart du déficit budgétaire en 2020.

Le gouvernement sortant se trouve dans l’impossibilité d’injecter des fonds dans l’infrastructure électrique, car les recettes de l'État sont consacrées au service de la dette publique.

La Banque mondiale et les investisseurs s'étaient engagés, lors de la conférence CEDRE, à investir 11 milliards de dollars dans les infrastructures du Liban, dont celle de l'électricité. Mais ces investissements sont reliés à la mise en œuvre de réformes, comme l'augmentation des tarifs de consommation.

L'EDL a annoncé il y a trois jours que, malgré la présence de deux centrales flottantes chargées de fuel au large des côtes, il n'est pas possible de décharger le carburant. L’établissement, dans un contexte de procédures bancaires complexes, attend toujours l’ouverture des lignes de crédit nécessaires à la transaction.

Les niveaux de fuel sont donc à leur plus bas, et frisent l’épuisement des stocks. Ceci a entraîné une baisse de l'approvisionnement d'environ 400 mégawatts de l'énergie totale produite, de 1400 mégawatts environ.

Le ministre intérimaire des Finances, Ghazi Wazni, a signé les lettres de crédits de l'EDL, pour répondre aux exigences du transporteur.

Ces crédits, cependant, sont en livres libanaises.

Une source au ministère des Finances explique à Arab News que «la Banque du Liban refuse de convertir ces crédits en dollars au taux officiel de 1 505 livres libanaises» à cause de la pénurie de dollars.

La source confie que «le ministre sortant de l'Énergie, Raymond Ghajar, a été informé par une autorité politique que la solution est de former un cabinet rapidement». «Le dossier a intégré le manège des pressions politiques pour un gouvernement qui aurait dû être formé en octobre dernier».

Le député Faisal Al-Sayegh s'attend à ce que «la rue explose incessamment». «À la fin de ce mois, il faudra promulguer une loi et donner à EDL une avance de trésorerie d'urgence de centaines de millions de dollars pour pouvoir acheter du carburant». «De plus, l’exploitation et l’entretien des deux centrales thermiques de Zouk et Zahrani sont en compétition avec PrimeSouth, qui réclame ses créances, chiffrées à des dizaines de millions de dollars. Les deux navires à vapeur turcs loués par le ministère de l'Énergie pour produire de l'électricité doivent se retirer du Liban parce qu'ils n'ont pas reçu leurs dus, qui avoisinent les 160 millions de dollars», ajoute-t-il.

Al-Sayegh déclare: «Avec l'argent dépensé sur la location des deux navires, on aurait pu construire deux usines de production, ou du moins d'acheter deux navires plus récents, et de meilleure qualité».

L'EDL s'attend à une «amélioration progressive de l’approvisionnement en électricité dès que la cargaison des deux transporteurs est déchargée, si les procédures bancaires sont terminées et que le fournisseur rédige l'autorisation de nous livrer»

Mais la source au ministère des Finances insiste qu'à moins qu'un gouvernement ne soit formé de toute urgence, le Liban «va plonger dans l'obscurité totale d'ici la fin du mois».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.