A Dubaï, des Libanais désabusés refont leur vie dans leur "nouvelle Beyrouth"

Destination Dubaï, leur "nouvelle Beyrouth", la mort dans l’âme. (Photo AFP).
Destination Dubaï, leur "nouvelle Beyrouth", la mort dans l’âme. (Photo AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 12 août 2020

A Dubaï, des Libanais désabusés refont leur vie dans leur "nouvelle Beyrouth"

  • "Ce n'est pas facile du tout. J'ai l'impression d'avoir trahi la ville que j'aime à mourir, mais il n'y a plus rien pour moi là-bas, à part la dépression"
  • "Au début des années 1960, ses rues étaient propres, ses quartiers beaux, ses marchés modernes. Je rêvais que Dubaï devienne un jour comme Beyrouth", écrit le dirigeant de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum

DUBAÏ: Trois jours après l'explosion apocalyptique qui a dévasté la capitale libanaise, Ali Hammoud a regardé les décombres depuis le hublot d'un avion, laissant derrière lui sa famille et une vie marquée par les déceptions. Destination Dubaï, sa "nouvelle Beyrouth".

L'ingénieur en informatique de 30 ans s'est résigné à se rendre dans le riche émirat du Golfe, qui attire des milliers de jeunes diplômés du Moyen-Orient et d'ailleurs. La catastrophe du 4 août a entraîné la mort de plus de 170 personnes et détruit ses derniers espoirs de vivre en paix dans sa ville natale.

"Ce n'est pas facile du tout. J'ai l'impression d'avoir trahi la ville que j'aime à mourir, mais il n'y a plus rien pour moi là-bas, à part la dépression", confie Ali Hammoud à l'AFP, après son arrivée dans la ville connue pour ses grattes-ciels, ses restaurants luxueux et ses ambitions culturelles.

Un air de la Beyrouth d'antan pour Ali Hammoud. "Dubaï sera ma nouvelle Beyrouth."

"Maintenant je peux commencer une carrière professionnelle, vivre en paix et envoyer de l'argent à ma famille", raconte le jeune homme qui a cherché en vain du travail pendant un an au Liban, pays frappé par la pire crise économique de son histoire.

Les jeunes expatriés libanais font déjà partie du décor dubaïote. Comme d'autres diplômés du Proche-Orient en quête de stabilité et de sécurité, ils occupent des postes dans les secteurs de la communication, de la finance ou encore de la culture.

"Frustré"

Inflation galopante, pénurie de devises et dépréciation éclair, hausse de la pauvreté, manque de services de base comme l'eau et l'électricité, manifestations contre le gouvernement: Ali Hammoud a quitté un Liban à terre.

La classe politique, composée d'anciens chefs de guerre représentant les diverses communautés confessionnelles, est accusée par la rue de clientélisme, de corruption et de négligence, des facteurs à l'origine de l'explosion mais aussi la crise économique actuelle selon les manifestants.

"Je ne peux pas expliquer à quel point je suis frustré. J'ai dû quitter mon pays il y a des années à cause de ces chefs de guerre", confie à l'AFP Firas Rachid, chef comptable dans la grande distribution.

"Ils nous ont volés et maintenant ils nous tuent?", fustige ce Beyrouthin d'origine de 31 ans qui vit à Dubaï depuis 2016.

La capitale libanaise occupait jadis une place particulière au Moyen-Orient, avec ses universités prestigieuses, ses médecins réputés, sa vie nocturne animée ainsi que sa scène culturelle et intellectuelle bouillonnante dans une région notoirement hostile à la liberté d'expression.

Des millions de Libanais, médecins, ingénieurs, enseignants et autres, ont quitté leur pays au fil des années, à la recherche d'une vie meilleure en Europe, aux Etats-Unis puis, de plus en plus, dans les pays du Golfe, riches en pétrole mais pauvres en ressources humaines.

Selon les chiffres officiels du Liban, quelque 350.000 ressortissants du pays vivent dans les six pays du Golfe, près du tiers aux Emirats arabes unis, principalement à Dubaï.

 "Hub régional"

"Pourquoi Dubaï? Ici, nous roulons sur des routes, nous ne craignons pas les miliciens armés, nous avons des services de base et nous sommes bien payés", explique Firas Rachid.

"Mes parents décrivent toujours Beyrouth comme un hub régional dans les années 1960-1970. Et c'est exactement ce qu'est Dubaï aujourd'hui", assure-t-il.

Le dirigeant de Dubaï, cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum, raconte dans ses mémoires sa première visite à Beyrouth, avant que la guerre civile ne commence à mettre à genoux la capitale libanaise.

"Au début des années 1960, ses rues étaient propres, ses quartiers beaux, ses marchés modernes. C'était une source d'inspiration pour moi. Je rêvais que Dubaï devienne un jour comme Beyrouth", écrit-il.

Des décennies plus tard, Dubaï est devenu un hub mondial de la finance, du divertissement, du transport aérien et du tourisme. Une ascension fulgurante qui a été favorisée par la main d'oeuvre venue d'Asie mais aussi par de jeunes diplômés libanais, palestiniens, jordaniens, égyptiens ou marocains.

Ali Hammoud se souvient d'un match de basket organisé à Dubaï l'année dernière entre deux équipes libanaises affiliées à des communautés différentes.

Les divisions confessionnelles alimentées par le système politique au pays avaient été remplacées par un seul slogan, raconte-t-il: "nous ne faisons qu'un". Un cri repris aujourd'hui par la diaspora et les manifestants à Beyrouth.


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
Short Url
  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Short Url
  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com