Birmanie: des milliers de manifestants dans les rues, des blessés

Les manifestants sont assaillis de gaz lacrymogène lancé par la police, à Rangoun le 6 mars (Photo, AFP).
Les manifestants sont assaillis de gaz lacrymogène lancé par la police, à Rangoun le 6 mars (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 mars 2021

Birmanie: des milliers de manifestants dans les rues, des blessés

  • A Bagan (centre), non loin du vaste site archéologique célèbre pour ses pagodes centenaires, des détonations ont été entendues
  • «Un adolescent de 18 ans a reçu une balle dans la mâchoire », a relevé le secouriste Ko Ko, tandis qu'un média local faisait état d' « au moins cinq personnes blessées»

RANGOUN: La répression se poursuit dimanche en Birmanie contre les manifestants pro-démocratie descendus par milliers dans les rues, avec plusieurs contestataires blessés.

A Bagan (centre), non loin du vaste site archéologique célèbre pour ses pagodes centenaires, des détonations ont été entendues.

« Un adolescent de 18 ans a reçu une balle dans la mâchoire », a relevé le secouriste Ko Ko, tandis qu'un média local faisait état d' « au moins cinq personnes blessées ».

A Rangoun, la capitale économique, la police a de nouveau tiré pour disperser des rassemblements, les manifestants scandant : « Chassons le dictateur ! », le chef de la junte Min Aung Hlaing.

D'autres rassemblements se tiennent à Mandalay (centre), la deuxième ville du pays, et à Dawei (sud) où plusieurs protestataires ont été tués ces derniers jours.

Le mouvement pro-démocratie a appelé à une mobilisation massive dimanche et lundi. 

« Si nous appelons à la désobéissance civile et à la grève sans descendre dans les rues, ce n'est pas suffisant. Nous devons maintenir notre combat au plus haut niveau (...) Nous sommes prêts à mourir », a déclaré Maung Saungkha, une des têtes d'affiche de la contestation.

Les médias d'Etat ont averti que les fonctionnaires grévistes « seront licenciés à partir du 8 mars ».

Balles réelles

Ces appels à la grève ont un impact important sur de nombreux secteurs de l'économie birmane déjà très fragile, avec des banques incapables de fonctionner, des hôpitaux fermés et des bureaux ministériels vides.

La peur est dans tous les esprits : plus de 50 personnes ont été tuées depuis le début de l'insurrection pacifique contre le coup d'Etat du 1er février.

Des images largement diffusées ont montré les forces de sécurité en train de tirer à balles réelles sur des rassemblements et d'emporter les corps inanimés de manifestants.

Le Parti de l'union, de la solidarité et du développement (PUSD), soutenu par l'armée, participe aux attaques. 

Des membres du PUSD ont tué vendredi un représentant local de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, et un adolescent de 17 ans, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Samedi, les forces de sécurité ont continué à tirer à balles réelles sur des manifestants, d'après cette ONG birmane.

Les médias d'Etat nient pour leur part toute implication de la police et de l'armée dans les décès de manifestants. 

Raids violents

Des raids ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, visant notamment des responsables de la LND. « On ne sait pas combien de personnes ont été interpellées », a fait savoir Soe Win, un des responsables du parti. 

Un avocat de la LND était aussi visé, mais les forces de sécurité ne l'ont pas trouvé. « Son frère a été battu (...) et torturé parce qu'il n'y avait personne à arrêter », selon un ex-député.

Les médias d'Etat ont averti dimanche les députés qui ne reconnaissent pas la légitimité du coup d'Etat et ont créé un comité pour représenter le gouvernement civil qu'ils commettent « une haute trahison », passible de la peine de mort ou de 22 ans de détention.

Responsables locaux, hommes politiques, journalistes, militants, artistes : des centaines de personnes ont été interpellées depuis le 1er février.

Les personnes arrêtées à Rangoun sont souvent conduites dans la tristement célèbre prison d'Insein où de nombreux prisonniers politiques ont effectué de lourdes peines sous les dictatures précédentes.

Face à la détérioration de la situation, certains Birmans fuient le pays. 

Une cinquantaine, dont huit policiers qui refusent de prendre part à la répression, ont gagné l'Inde voisine.

La Birmanie a exigé de l'Inde le rapatriement des huit policiers « afin de préserver les bonnes relations entre les deux pays » dans une lettre.

Une centaine de Birmans sont toujours entassés à la frontière dans l'espoir d'être autorisés à gagner le pays.

Nouvelles sanctions ?

Les généraux font la sourde oreille au concert de protestations de la communauté internationale, divisée sur la réponse à apporter.

Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi vendredi à se mettre d'accord sur une déclaration commune. Des négociations doivent se poursuivre la semaine prochaine, d'après des sources diplomatiques.

Des mesures coercitives ont été annoncées par les Etats-Unis et l'Union européenne, mais des observateurs exhortent à aller plus loin avec un embargo international sur les livraisons d'armes, une décision qui nécessite l'accord de tous les membres du Conseil.

Or, Pékin et Moscou, alliés traditionnels de l'armée birmane et exportateurs d'armes dans le pays, refusent de parler de « coup d'Etat », l'agence de presse chinoise évoquant, début février, un simple « remaniement ministériel ».

Sollicitée, la junte, qui conteste le résultat des élections de novembre remportées massivement par la LND, n'a pas répondu aux multiples requêtes.


Israël attaque l’Iran: fortes explosions tôt vendredi dans le centre du pays

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars (Photo, AFP/Archives)
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  • Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes
  • Les vols commerciaux ont été suspendus avant une reprise graduelle depuis les deux aéroports majeurs de la capitale, comme l’a annonce l’agence Irna

TEHERAN, WASHINGTON : Israël a lancé une attaque contre l'Iran, en représailles aux frappes iraniennes contre son territoire du week-end dernier, ont indiqué plusieurs médias aux Etats-Unis, citant des responsables américains.

ABC, CBS et CNN, entre autres médias, ont rapporté les frappes tôt vendredi, heure du Moyen-Orient, en citant des responsables américains.

CNN a précisé que l'attaque israélienne n'avait pas pris pour cible d'installations nucléaires, rapportant là encore un responsable américain.

De fortes explosions ont été rapportées tôt vendredi dans le centre de l'Iran, trois d’entre elles près d'une base militaire dans le centre du pays, a rapporté l'agence officielle Fars.

Des drones ont été abattus mais il n'y a pas eu d'attaque par missiles "jusqu'à présent", ont indiqué les autorités iraniennes. Et les installations nucléaires basées dans la région d'Ispahan (centre), sont "totalement en sécurité", a précisé l'agence Tasnim.

 


Des députés britanniques exhortent le gouvernement à désigner le CGRI comme un groupe terroriste

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  • Les signataires de la lettre ouverte affirment que l’organisation iranienne «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni»
  • La désignation du CGRI comme groupe terroriste le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda

LONDRES: Un groupe multipartite formé de plus de 50 députés et de pairs à la Chambre des lords au Royaume-Uni a exigé que le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien soit désigné comme une organisation terroriste.

Ce groupe, qui comprend les anciennes secrétaires d’État à l’intérieur Suella Braverman et Priti Patel, a formulé cette demande dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien The Times.

Le CGRI constitue un élément clé des capacités militaires et de projection de puissance de l’Iran. Plus de 125 000 personnes servent dans ses rangs, réparties dans des unités telles que la force Al-Qods, l’unité d’outre-mer chargée d’assurer la liaison avec les milices au Yémen, au Liban, en Irak et en Syrie, et de les soutenir. Ces dernières années, le CGRI a également établi des relations avec le Hamas dans la bande de Gaza.

La lettre ouverte, signée par 134 personnes, intervient après l’attaque iranienne du week-end dernier contre Israël, que les signataires ont décrite comme le «dernier chapitre de la terreur destructrice du CGRI».

«Le gouvernement lutte contre le terrorisme et l’extrémisme en considérant le Hamas et le Hezbollah comme terroristes, mais ce n’est pas suffisant», indique le document.

«Le CGRI est la principale source de radicalisation idéologique, de financement, d’équipement et de formation de ces groupes.»

«Le gouvernement doit agir contre la racine même du problème et considérer le CGRI comme une organisation terroriste.»

L’Iran a riposté à l’attaque israélienne contre son consulat à Damas, qui a fait onze morts, dont des commandants de haut rang.

L’ancien président américain Donald Trump a désigné le CGRI comme une organisation terroriste en 2019, un an avant l’assassinat de Qassem Soleimani, commandant de la force Al-Qods.

Le Royaume-Uni s’est toutefois montré réticent à faire de même par crainte de rompre les canaux de communication diplomatiques avec Téhéran.

Cependant, dans le cadre des sanctions imposées à l’Iran en raison de son programme nucléaire, le Royaume-Uni a sanctionné le CGRI; il a gelé les avoirs de ses membres et a mis en œuvre des mesures d’interdiction de voyager.

La désignation du CGRI comme groupe terroriste au Royaume-Uni le mettrait sur un pied d’égalité avec Daech et Al-Qaïda et rendrait illégal tout soutien au groupe, avec une peine maximale de quatorze ans d’emprisonnement.

Les 134 signataires affirment que le CGRI «n’a jamais représenté une aussi grande menace pour le Royaume-Uni». Ils accusent des «voyous» qui appartiennent au groupe d’avoir poignardé un dissident iranien à Londres le mois dernier.

La lettre a été coordonnée par le Groupe parlementaire multipartite Royaume-Uni-Israël, dont fait partie l’ex-ministre de l’Immigration Robert Jenrick.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington et Londres imposent des sanctions contre l'Iran, visant des fabricants de drones

Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
Un camion militaire iranien transporte des pièces d'un missile Sayad 4-B devant un portrait du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un défilé militaire dans la capitale Téhéran, le 17 avril 2024. (AFP)
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  • Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense
  • L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol

WASHINGTON: Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont imposé jeudi des sanctions contre l'Iran, ciblant "le programme iranien de drones, l'industrie sidérurgique et les constructeurs automobiles", après l'attaque du week-end dernier contre Israël.

Les sanctions de Washington visent "16 personnes et deux entités permettant la production de drones iraniens" dont les Shahed qui "ont été utilisés lors de l'attaque du 13 avril", a annoncé le département du Trésor dans un communiqué.

Elles concernent également trois filiales du constructeur automobile iranien Bahman Group et le ministère iranien de la Défense.

Le président américain Joe Biden a déclaré que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des compte" à l'Iran avec ces nouvelles sanctions visant la République islamique.

Il a assuré que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l'Iran", selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les sanctions imposées par Londres ciblent, elles, "plusieurs organisations militaires iraniennes, individus et entités impliqués dans les industries iraniennes de drones et missiles balistiques", a précisé le Trésor.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 350 drones et missiles contre Israël, dont la quasi-totalité ont été interceptés en vol.

Téhéran a présenté son attaque comme une riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël visant le consulat iranien à Damas début avril.

Eviter l'escalade 

En réponse, les pays occidentaux ont promis de renforcer leurs sanctions contre l'Iran, mais veulent aussi éviter une escalade de la violence dans la région.

L'Union européenne a ainsi décidé, mercredi lors d'un sommet à Bruxelles, d'imposer de nouvelles sanctions visant les producteurs iraniens de drones et de missiles.

Et jeudi, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock a indiqué que les dirigeants des pays du G7, en réunion sur l'île italienne de Capri, discutent "de mesures supplémentaires", tout en insistant sur la nécessité d'éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie) devraient appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d'approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au sein du ministère italien des Affaires étrangères.

Et les ministres des Finances et banquiers centraux du G7, réunis à Washington, avaient promis, dans un communiqué mercredi soir, d'assurer "une coordination étroite de toute mesure future visant à affaiblir la capacité de l'Iran à acquérir, produire ou transférer des armes pour soutenir ses activités régionales déstabilisatrices".

Ils avaient par ailleurs appelé "à la stabilité dans l'ensemble de la région, au vu des risques économiques posés par une escalade régionale, notamment les perturbations du transport maritime international".