Coco, nouvelle dessinatrice attitrée de Libé, une première en France

La dessinatrice de Charlie Hebdo Corinne Rey alias Coco pose pour des photos à Paris, le 26 novembre 2015 (Photo, AFP/Fichier)
La dessinatrice de Charlie Hebdo Corinne Rey alias Coco pose pour des photos à Paris, le 26 novembre 2015 (Photo, AFP/Fichier)
Short Url
Publié le Lundi 08 mars 2021

Coco, nouvelle dessinatrice attitrée de Libé, une première en France

  • La dessinatrice Coco va devenir la caricaturiste attitrée du journal Libération, l'un des principaux quotidiens nationaux
  • «Prendre la suite de Willem et en plus à Libération, c'est un honneur qui ne se refuse pas», commente Coco

PARIS: Une première en France pour une femme: la dessinatrice Coco va devenir la caricaturiste attitrée du journal Libération début avril, remplaçant le Néerlandais Willem qui prendra sa retraite du quotidien, à la veille de son 80e anniversaire. 

Jacques Faizant « au Figaro, #Plantu au Monde, #Wolinski à l'Huma... Pour la première fois LE dessinateur de presse d'un grand quotidien national est UNE dessinatrice », s'est félicité sur Twitter le directeur général de Libération, Denis Olivennes. 

Coco, 38 ans, continuera parallèlement de travailler pour Charlie Hebdo qu'elle a rejoint en 2008, ont annoncé les deux titres. 

Comme un décalque du parcours de Willem, entré à Libé en 1981 et collaborateur historique de l'hebdomadaire satirique, où il continuera d'exercer, selon un porte-parole de Charlie Hebdo. 

« Prendre la suite de Willem et en plus à Libération, c'est un honneur qui ne se refuse pas », commente Coco, citée dans le communiqué.  

« Je ne dis pas "remplacer" car on ne remplace pas un génie du dessin. Alors je vais faire de mon mieux, cher Willem (...) Et surtout: être libre et dessiner. Dans deux titres fameux et d'ailleurs liés », souligne-t-elle. Libération avait accueilli la rédaction de Charlie à deux reprises, en 2011 après l'incendie de ses locaux, et en 2015 après les attentats de janvier qui ont décimé la rédaction de l'hebdomadaire. 

« Dessiner encore » 

Coco, de son vrai nom Corinne Rey, fait partie des survivants de la tuerie des frères Kouachi, auxquels elle avait ouvert la porte du journal, sous la menace d'une kalachnikov, comme elle l'avait raconté dans un témoignage bouleversant lors du procès de ces attaques l'an dernier. 

Dans « Dessiner encore » (Les Arènes), un récit graphique à paraître jeudi, elle dépeint le traumatisme et le sentiment de culpabilité qui ont suivi, son travail avec un psy... « Aujourd'hui, je peux dire qu'il n'y pas d'autres responsables que les terroristes, c'est évident, mais toujours en soi on regrette quelque chose, on y repense toujours avec quelque chose qui vous bouleverse le coeur », a déclaré lundi l'autrice sur France Inter.  

Le dessin et Coco, c'est une vieille histoire. « Le dessin a toujours été un moyen d'être dans ma bulle », explique-t-elle en 2016 dans un entretien pour Mediapart. Dès le lycée, son coup de crayon, des caricatures de profs, fait « marrer ». 

En 2008, à peine diplômée des Beaux-Arts de Poitiers, elle se tourne vers le dessin de presse. Elle réalise un stage à Charlie Hebdo, son école, où elle se perfectionne, au contact des grands noms du milieu: Cabu, Tignous, Honoré, Wolinski.  

En parallèle, elle crée son site internet pour diffuser ses dessins et multiplie les collaborations, parmi lesquelles L'Humanité, Les Inrockuptibles, Psikopat.  

Cette dessinatrice engagée, également passée chez Arte, va relever un nouveau défi en succédant à Willem, dont Libération salue le « génie graphique » et l'« humour provocateur », mis « au service du projet libertaire du quotidien ». 

Numéro spécial le 31 

Né Bernhard Willem Holtrop, le 2 avril 1941 à Ermelo aux Pays-Bas, Willem s'est installée en France en 1968.  

Dans son oeuvre corrosive, couronnée du Grand Prix d'Angoulême en 2013, il fustige notamment les dérives identitaires et l'injustice sociale. 

« Pour beaucoup d'entre nous, Willem est un maître à penser, un éditorialiste qui a par hasard également un génie pour la caricature », a salué le directeur de la rédaction de Libé, Dov Alfon, annonçant « un numéro spécial le jour de son départ le 31 mars ».   

« C'est avec une grande joie et un frisson de fierté que j'accueille Coco dans ce rôle », a-t-il ajouté, se disant « persuadé qu'elle saura(it) le réinventer et le redessiner. Son premier numéro à Libé est celui du 1er avril, même si avec l'avenir politique et social qui se dessine, ce ne sera pas tous les jours de la farce ».  

C'est aussi ce printemps que Plantu, dessinateur historique du Monde, posera son crayon après quelque 50 ans de collaboration avec le quotidien. Il laissera sa place aux plumes internationales de « Cartooning for Peace », l'association qu'il a créée avec l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, il y a 15 ans. 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.