Projet de loi climat: un «chemin de crête» devant les députés

«Moi, je ne crois pas à l'écologie du tout ou rien. Je crois au concret, à la construction d'un changement durable», a souligné la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili au début des échanges (Photo, AFP).
«Moi, je ne crois pas à l'écologie du tout ou rien. Je crois au concret, à la construction d'un changement durable», a souligné la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili au début des échanges (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 09 mars 2021

Projet de loi climat: un «chemin de crête» devant les députés

  • Des membres de la CCC ont ainsi appelé lundi à une «marche pour une vraie loi climat» le 28 mars, veille de l'examen dans l'hémicycle
  • Grâce à la loi climat, un des derniers grands textes du quinquennat, le gouvernement veut rendre «crédible» l'objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990

PARIS: «Ecologie concrète» ou manque d'ambition ? Les députés ont entamé lundi en commission l'examen du projet de loi climat, un «chemin de crête» vanté par le gouvernement, mais accueilli très fraîchement par la gauche, les ONG et des membres de la Convention citoyenne pour le climat (CCC).

«Moi, je ne crois pas à l'écologie du tout ou rien. Je crois au concret, à la construction d'un changement durable», a souligné la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili au début des échanges.

La commission spéciale va plancher deux semaines sur les 5 000 amendements de ce texte sensible, avant son arrivée dans l'hémicycle fin mars.

Inspirés par les propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), les 69 articles touchent de nombreux domaines: consommation, logement, transports -avec l'interdiction de certaines lignes aériennes intérieures en cas d'alternatives de moins de 2h30 en train-, alimentation, ou encore justice environnementale par la création d'un délit «d'écocide».

S'ajoute un autre projet de loi, au menu dans l'hémicycle mardi, pour inscrire la protection de l'environnement dans la Constitution, via référendum.

Grâce à la loi climat, un des derniers grands textes du quinquennat, le gouvernement veut rendre «crédible» l'objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990.

Mais l'exécutif se retrouve en porte-à-faux avec la Convention citoyenne, qui l'accuse de «détricoter» son travail et a sévèrement jugé le gouvernement, avec des notes bien en dessous de la moyenne.

Des membres de la CCC ont ainsi appelé lundi à une «marche pour une vraie loi climat» le 28 mars, veille de l'examen dans l'hémicycle.

Côté gouvernement, Barbara Pompili, ancienne d'EELV, doit ménager les équilibres de la majorité, tiraillée entre une aile libérale et une frange plus «écolo-compatible».

Elle a défendu un «chemin de crête» pour «répondre à l'urgence écologique» dans des «conditions socialement acceptables», alors que le mouvement des «gilets jaunes» était né d'une taxe carbone sur les carburants. 

«Les "gilets jaunes", c'est quelque chose qui doit interpeller tout le monde», a-t-elle souligné en début de soirée. «Je ne baisserai pas l'ambition, mais je mettrai toutes mes forces pour réussir à faire en sorte qu'on y aille tous ensemble».

«Sentiment d'inachevé»

Barbara Pompili espère que le travail à l'Assemblée permettra «d'améliorer le texte» sur la «rénovation des logements» ou la «publicité», interdite pour les seules énergies fossiles.

Le gouvernement voudrait aussi éviter sa récente cacophonie sur les menus sans viande dans les cantines scolaires. Le débat va ressurgir, le projet de loi prévoyant l'expérimentation d'un menu végétarien quotidien dans les cantines des collectivités volontaires. La corapporteure Célia de Lavergne (LREM) plaide pour «remettre un peu d'apaisement» et aller au-delà de l'expérimentation.

Rapporteure du volet consommation, Aurore Bergé (LREM) proposera quant à elle «une rédaction plus volontariste» de l'article 11 sur la vente en vrac dans les grandes surfaces.

Pour «l'écocide» et la justice environnementale, un «travail de réécriture» sera nécessaire afin de «répondre aux alertes du Conseil d'Etat», estime encore le MoDem Erwan Balanant (MoDem). 

Les ONG sont globalement très critiques, comme Greenpeace, qui fustige du «greenwashing» et a repeint en vert un avion Air France vendredi à Roissy.

La gauche a relayé ce «sentiment d'inachevé» face à «un texte de faible ambition», selon le socialiste Guillaume Garot, qui réclame des mesures «fortes» dont l'interdiction de la publicité pour les voitures les plus polluantes «dès 2022».

Des parlementaires écologistes, dont Delphine Batho et Matthieu Orphelin, ont aussi appelé lundi à des mesures «structurantes» comme la «rénovation globale obligatoire des logements», dès 2024, moyennant des aides.

Mathilde Panot (LFI) dénonce les «lacunes» du texte sur les forêts ou l'eau, et présente Emmanuel Macron comme un «cancre du climat», en raison des «bavardages» de la majorité avec les «lobbies».

A droite, Jean-Marie Sermier (LR) juge que le texte apporte «toujours la même réponse sempiternelle, taxation, répression» et n'est «pas forcément à la hauteur des événements». 

La majorité vante pour sa part son bilan écologique, qui repose sur «l'articulation» de plusieurs lois - dont celle contre le gaspillage début 2020 - et l'impact de la diplomatie climatique française.

«On n'atteindra pas nos objectifs sans l'échelle européenne sur la taxation du carbone» ou les normes automobiles, souligne la présidente de la commission spéciale Laurence Maillart-Méhaignerie (LREM).

Pour sa première soirée de travail, la commission a longuement débattu sur le futur «score-carbone», un affichage des caractéristiques environnementales des produits censé devenir obligatoire après une période d'expérimentation.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.