Référendum sur le climat: une «ambition forte» soumise au préalable aux députés

Cette inscription «présente une valeur symbolique forte voulue par les membres de la Convention citoyenne» sur le climat, a rappelé le garde des Sceaux qui défend ce texte (Photo, AFP).
Cette inscription «présente une valeur symbolique forte voulue par les membres de la Convention citoyenne» sur le climat, a rappelé le garde des Sceaux qui défend ce texte (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Référendum sur le climat: une «ambition forte» soumise au préalable aux députés

  • Toutes ces mesures ont en commun d'être issues des propositions de la Convention citoyenne, que le chef de l'Etat s'était engagé à reprendre «sans filtre»
  • Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a mis en garde contre toute tentation de «faire un coup». Il faut selon lui privilégier le verbe «agir» à «garantir»

PARIS: C'est un passage obligé avant le référendum annoncé par Emmanuel Macron: l'Assemblée nationale a entamé mardi l'examen du projet de loi devant permettre d'intégrer la protection de l'environnement dans la Constitution, une «ambition forte» vantée par Eric Dupond-Moretti.

Cette inscription «présente une valeur symbolique forte voulue par les membres de la Convention citoyenne» sur le climat, a rappelé le garde des Sceaux qui défend ce texte.

Près de 400 amendements sont soumis jusqu'à jeudi aux parlementaires, qui ont abordé une longue séquence environnement. Car ils ont aussi attaqué lundi en commission l'examen du projet de loi climat, porté par Barbara Pompili et qui contient une kyrielle de dispositions, du logement à la publicité.

Toutes ces mesures ont en commun d'être issues des propositions de la Convention citoyenne, que le chef de l'Etat s'était engagé à reprendre «sans filtre» mais dont certaines ont été écartées.

Pour l'article 1er de la Constitution, qui pose les principes fondateurs de la République (égalité, laïcité...), il a retenu l'inscription suivante: la France «garantit la préservation de l'environnement et de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique».

Climat: Kerry reçu par Macron mercredi

Emmanuel Macron reçoit mercredi l'envoyé spécial des États-Unis pour le climat John Kerry, a indiqué l'Elysée, dans le cadre de la visite de l'ancien secrétaire d'Etat en Europe pour renforcer la coopération dans la lutte contre le changement climatique. 

«La discussion portera sur les prochaines étapes de coordination internationale en matière climatique, et sera l’occasion pour le président français de partager avec son interlocuteur sa vision d’un multilatéralisme climatique efficace», ajoute la présidence française.

Mardi, John Kerry a déjà rencontré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, un premier entretien face-à-face avec des représentants de l'UE depuis le changement de gouvernement à Washington.

Il doit également se rendre à Londres pour rencontrer des représentants du gouvernement britannique qui organise la conférence de l'ONU sur le climat (COP26) prévu à Glasgow en novembre.

La présidente du RN Marine Le Pen, qui entend aussi investir ce champ en vue de la présidentielle de 2022, a présenté mardi son contre-projet de consultation des Français, avec 15 questions, du nucléaire aux éoliennes.

Nul besoin de modifier l'article 1er de la Constitution pour les députés RN, alors que la Charte de l'environnement est mentionnée dès le Préambule de la Loi fondamentale. Eux défendent un principe général de «sécurité environnementale, sanitaire et culturelle».

Les oppositions de droite comme de gauche dénoncent d'une même voix une «opération électoraliste» dans l'initiative de M. Macron. Le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il voterait «non» au référendum, assimilé à une «manipulation».

Mais sur le fond, socialistes et communistes soutiennent l'ajout de l'environnement dans la norme suprême, sujet «que nous portons depuis longtemps» selon André Chassaigne (PCF). «Son inscription dans la Constitution ne fait pas tout», relativise Boris Vallaud (PS).

«Quasi-obligation»

A droite, à l'inverse, le patron des députés LR Damien Abad s'oppose à l'idée de «mettre l'environnement au-dessus de la liberté d'entreprendre» et pointe «le risque accru de judiciarisation absolue de la vie économique et environnementale». 

Le projet de révision constitutionnelle devrait être validé sans encombre à l'Assemblée nationale lors d'un vote solennel le 16 mars.

Mais pour l'organisation d'un référendum, il faut que le texte soit adopté en des termes identiques par députés et sénateurs. La chambre haute doit prendre le texte en mai, et septembre semble «l'horizon naturel» pour laisser les Français trancher d'après un ministre.

S'il se concrétisait, le référendum serait le premier à se tenir en France depuis 2005, qui avait porté sur la Constitution européenne et vu la victoire du «non».

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a mis en garde contre toute tentation de «faire un coup». Il faut selon lui privilégier le verbe «agir» à «garantir».

D'après M. Dupond-Moretti,il y aura en effet «une quasi-obligation de résultat» pour les pouvoirs publics en matière de préservation de l'environnement.

Des députés comme l'ancienne ministre de l'Ecologie Delphine Batho vont même chercher à inscrire un principe de non-régression. Il est soutenu par les ONG environnementales qui considèrent le texte actuel comme «largement symbolique», tel un «chiffon vert brandi» pour «faire oublier le bilan catastrophique du gouvernement» selon Greenpeace. 

Ce projet de loi est aussi l'occasion pour les parlementaires de porter d'autres sujets, de la proportionnelle pour les législatives à la suppression du mot «race» dans la Constitution. «Certains d’entre vous souhaitent profiter de nos débats pour évoquer d’autres sujets d’intérêt» mais il s'agit de se consacrer à l'environnement, a balayé le ministre de la Justice.

Aux yeux du député écolo Matthieu Orphelin, le principal écueil est que la navette avec le Sénat traîne et que le référendum soit rendu impossible avant le scrutin présidentiel. «Le gouvernement veut-il vraiment aller au bout?», demande cet ex-LREM.

L'Assemblée nationale avait déjà voté en juillet 2018 l'inscription de la «préservation de l'environnement» à l'article 1er, comme souhaité alors par le ministre Nicolas Hulot, lors du projet avorté de réforme des institutions.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.