Israël cherche désespérément la dépouille d'Eli Cohen

A l'été 2018, les services secrets israéliens avaient confirmé que l'Etat hébreu avait récupéré dans un «pays ennemi» la montre que portait Eli Cohen et qui faisait partie de sa «fausse identité arabe» (Photo, AFP).
A l'été 2018, les services secrets israéliens avaient confirmé que l'Etat hébreu avait récupéré dans un «pays ennemi» la montre que portait Eli Cohen et qui faisait partie de sa «fausse identité arabe» (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Israël cherche désespérément la dépouille d'Eli Cohen

  • Des informations ont émergé concernant des négociations entre l'Etat hébreu et la Russie à propos du retour en Israël d'objets personnels, voire de la dépouille de l'espion
  • «Je crois que ma relation personnelle avec Vladimir Poutine est un atout stratégique important pour Israël», a fait valoir Netanyahu

JERUSALEM: Israël oeuvre à retrouver et rapatrier la dépouille de son légendaire espion Eli Cohen, dont l'histoire est à l'origine d'une mini-série à succès sur Netflix, a confirmé mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à quelques jours de nouvelles élections nationales.

Personnifié par l'acteur Sacha Baron Cohen dans la série «The Spy», Eli Cohen est perçu comme un héros en Israël depuis qu'il a été pendu sur une place publique en Syrie en 1965, après avoir infiltré les cercles du pouvoir à Damas.

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Personnifié par l'acteur Sacha Baron Cohen dans la série «The Spy», Eli Cohen est perçu comme un héros en Israël depuis qu'il a été pendu sur une place publique en Syrie en 1965, après avoir infiltré les cercles du pouvoir à Damas (Photo, AFP).

A l'été 2018, les services secrets israéliens avaient confirmé que l'Etat hébreu avait récupéré dans un «pays ennemi» la montre que portait Eli Cohen et qui faisait partie de sa «fausse identité arabe».

Ces dernières semaines, des informations ont émergé concernant des négociations entre l'Etat hébreu et la Russie, pays proche du régime syrien, à propos du retour en Israël d'autres objets personnels, voire de la dépouille de l'espion.

Interrogé par la chaîne internationale I24 News, basée à Tel-Aviv, pour savoir si des «efforts» avaient actuellement lieu pour retrouver la dépouille, M. Netanyahu a répondu: «C'est vrai».

«Je suis déterminé à rapatrier tous nos soldats morts au combat (...) Nous avons rapatrié les restes de Zachary Baumel grâce à mes contacts privilégiés avec le président de la Russie Vladimir Poutine», a-t-il ajouté. «Nous poursuivons le travail en ce qui concerne Eli Cohen.»

En avril 2019, à moins d'une semaine d'élections législatives ayant permis à M. Netanyahu de s'accrocher au pouvoir, Israël avait annoncé la restitution des restes du soldat Baumel, disparu depuis 1982. La dépouille avait été retrouvée par les armées russe et syrienne, avait affirmé M. Poutine.

«Je crois que ma relation personnelle avec Vladimir Poutine est un atout stratégique important pour Israël», a fait valoir M. Netanyahu, à présent en campagne pour les élections législatives du 23 mars cruciales à sa survie politique.

«Nous ne cessons de chercher Eli Cohen (...) et je ne dis pas que nous le faisons par l'intermédiaire de la Russie», a-t-il affirmé plus tard dans une déclaration à la radio militaire.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), «les forces russes ont travaillé pendant le mois de février à exhumer des tombes dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, au sud de Damas, à la recherche des restes de deux soldats israéliens et du célèbre espion Eli Cohen».

Les forces russes ont «pris des échantillons de dépouilles exhumées afin de mener des tests ADN et vérifier l'identité des corps», a précisé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Un journaliste et activiste palestinien à Damas requérant l'anonymat a indiqué que «des résidents avaient pu observer des soldats russes» entrer dans le cimetière du camp.

Il est «certain que le corps d'Eli Cohen n'est pas dans le camp (...) et qu'il a été transporté dans un lieu sûr», a déclaré un haut responsable d'une faction palestinienne, également basé à Damas et requérant l'anonymat.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk