Traduire Dante 700 ans après, la consécration des italianistes

Reconstitution du masque funèbre de Dante, exposé au Palazzo Vecchio de Florence à l’occasion de l’anniversaire de sa mort (Photo, Vincenzo PINTO/AFP).
Reconstitution du masque funèbre de Dante, exposé au Palazzo Vecchio de Florence à l’occasion de l’anniversaire de sa mort (Photo, Vincenzo PINTO/AFP).
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Publié le Mercredi 10 mars 2021

Traduire Dante 700 ans après, la consécration des italianistes

  • Les italianistes sont confrontés à des choix difficiles face à l'exubérance poétique et verbale du père de l'italien moderne
  • Les traductions françaises se sont multipliées ces dernières décennies, à partir du texte composé au début du XIVe siècle par un auteur qu'adulaient Balzac et Baudelaire

PARIS: Traduire « La Divine Comédie » de Dante, 700 ans après sa mort en 1321, est la consécration des grands italianistes, confrontés à des choix difficiles face à l'exubérance poétique et verbale du père de l'italien moderne.

Les traductions françaises se sont multipliées ces dernières décennies, à partir du texte composé au début du XIVe siècle par un auteur qu'adulaient Balzac et Baudelaire.

La première et grande question qui se pose reste débattue : doit-on versifier en français, pour tenter de respecter la musique de ce poème médiéval, ou est-ce un choix absurde qui amène à tordre le sens ?

Danièle Robert, dont la traduction sort en un volume en poche mercredi (éditions Babel), versifie en partie. Elle respecte la structure des rimes, dans des vers de longueur inégale, proches du décasyllabe.

« Je me suis attachée à respecter au maximum les choix faits par Dante. Il a inventé une structure qui n'existait nulle part ailleurs », explique-t-elle. Il s'agit de la « terza rima » (tierce rime), « sorte de tresse qui évite la monotonie » et « référence à la Trinité ». A savoir que chaque rime est reprise dans le tiercet suivant : une disposition en ABA-BCB-CDC, etc.

« Si j'avais éliminé cette structure, qui fonde le sens de l'œuvre, j'aurais eu l'impression que ce sens manquait, que je ne m'inscrivais pas dans la voix et le mouvement du poète. Mais il y a eu tout un courant de pensée pour dire que c'était impossible, que ça réclamait une gymnastique trop complexe, ou que l'on s'éloignait trop du texte », ajoute la traductrice.

Simplifier au besoin

C'est l'avis d'une autre traductrice, la poétesse Jacqueline Risset, qui dénonçait dans ces rimes françaises « une impression de mécanicité redondante, ce qui trahit et méconnaît un autre aspect du texte de Dante, peut-être encore plus essentiel, celui de l'invention souveraine ».

Elle avait choisi les vers libres (Flammarion, 1re édition en 1985). Mais pas la prose, choix de l'auteur de ce qui fut longtemps la traduction de référence, le prêtre Félicité de Lamennais (1re édition 1855), ou avant lui le pamphlétaire Rivarol (1785).

Très audacieux, René de Ceccaty (Points, 2017) avait quant à lui opté pour la vivacité de l'octosyllabe, sans rimes. Il simplifiait, au besoin, des éléments qui ne nous parlent plus, allusions aux controverses et aux personnages de son époque.

Dans son langage très imagé, qui emprunte au latin savant comme au toscan populaire, Dante Alighieri « fait référence à ce que tout le monde savait au XIVe siècle », expliquait-il à la radio France Culture en 2018.

« Mais le message profond de Dante est un message universel, et donc il s'agit de trouver la langue qui permet au lecteur actuel d'y accéder (...) Puis surtout il faut préserver l'insolence de Dante », qui était « un fugitif, un rebelle, un exilé », soulignait ce traducteur.

Dante « surréaliste »

En 1998, une autre version (auto-éditée, reprise par les éditions Esopie en 2017) avait été publiée par Kolja Micevic, traducteur français-italien d'origine serbe : « La Comédie ». Lui aussi reprend la « terza rima », qu'il trouve « logique, mathématique, surréaliste ».

« Les traducteurs qui ont traduit Dante avant moi ont toujours dit que la rime empêche le sens. Et moi je dis au contraire que la rime attire le sens », clamait ce poète lors du Festival Voix vives de Méditerranée à Sète en juillet 2020.

La Bibliothèque de la Pléiade (1965) avait confié Dante à l'universitaire André Pézard. Au bout de 12 ans de travail acharné, où il avait revu une première traduction publiée dans les années 30, il en avait sorti en 1965 une langue unique mêlant français médiéval et contemporain, parsemée de moult archaïsmes qu'il jugeait fidèles à la version originale. « Un texte hors tradition et d'accès difficile », selon l'universitaire Francesca Mazari.

« Traduttore, traditore » comme le dit l'adage italien (« traducteur, traître ») : ses successeurs ont tous privilégié la lisibilité.

« Dans une traduction on ne fait jamais du clonage du texte premier. Il y a toujours une modification et un peu de pertes. Notre art consiste à trouver le moyen de perdre le moins possible, et de regagner sur un autre plan, pour respecter l'esprit », estime Danièle Robert.


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com