Une entreprise saoudienne exploite l'énergie solaire

Desert Technologies, dont le siège est en arabie saoudite, est une plate-forme d'énergie solaire photovoltaïque indépendante et entièrement intégrée qui fonctionne en tant que développeur photovoltaïque, entrepreneur et fabricant de panneaux solaires photovoltaïques et de produits. (DT)
Desert Technologies, dont le siège est en arabie saoudite, est une plate-forme d'énergie solaire photovoltaïque indépendante et entièrement intégrée qui fonctionne en tant que développeur photovoltaïque, entrepreneur et fabricant de panneaux solaires photovoltaïques et de produits. (DT)
L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, spécialisé dans l'énergie solaire (DT)
L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, spécialisé dans l'énergie solaire (DT)
L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, au Saudi Top Achievers Award 2019 (DT)
L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, au Saudi Top Achievers Award 2019 (DT)
Desert Technologies, dont le siège est en arabie saoudite, est une plate-forme d'énergie solaire photovoltaïque indépendante et entièrement intégrée qui fonctionne en tant que développeur photovoltaïque, entrepreneur et fabricant de panneaux solaires photovoltaïques et de produits. (DT)
Desert Technologies, dont le siège est en arabie saoudite, est une plate-forme d'énergie solaire photovoltaïque indépendante et entièrement intégrée qui fonctionne en tant que développeur photovoltaïque, entrepreneur et fabricant de panneaux solaires photovoltaïques et de produits. (DT)
L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, donne une conférence sur les véhicules électriques chez Porsche (DT)
L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, donne une conférence sur les véhicules électriques chez Porsche (DT)
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Publié le Dimanche 14 mars 2021

Une entreprise saoudienne exploite l'énergie solaire

  • Desert Technologies se positionne dans le secteur de l'énergie avec des projets dans 26 pays d'une valeur de plus de 200 million de dollars
  • «La première étape de cette transition consiste en des solutions hybrides. Les solutions hybrides sont la première porte d'entrée vers une énergie renouvelable complète ou un avenir énergétique 100% propre», déclare Sharbatly

Le besoin d'une transformation majeure des sources d'énergie conventionnelles vers les énergies renouvelables, en commençant par des efforts concrets pour empêcher la hausse de la température mondiale à 2,0 ° C (3,6 ° F) s’est fait pressant au cours de la dernière décennie. 

Un certain nombre d'économies productrices ont reconnu la nécessité de diversifier leur production d'énergie tout en cherchant simultanément à diversifier leurs économies en plaçant les transitions énergétiques au cœur de leurs stratégies de développement. L’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, a, à son tour, connu l’émergence d’un secteur solaire dans le cadre de ses plans de diversification économique pour la Vision 2030 du Royaume. 

L'homme d'affaires saoudien Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, spécialisé dans l'énergie solaire, donne un aperçu de la manière dont le lancement de l'industrie solaire dans le Royaume a incité le développement commercial et décrit à la fois les opportunités et les obstacles à l'expansion du pays vers « l’or jaune . » 

En plus de son poste au sein de Desert Technologies, M.Sharbatly, 26 ans, a suivi des cours à l'ONU, à la Harvard Business School, à Harvard Law, et a obtenu une bourse du Fonds monétaire international qui n'a été accordée qu'à 20 personnes dans le monde. Il occupe deux postes, un au Conseil des affaires sino-saoudien et un autre au conseil industriel de la Chambre de commerce de Jeddah. Il y dirige l'équipe chargée de la présentation générale du développement durable axé sur le soutien des industries qui ont été touchées par la pandémie du coronavirus (COVID-19) et de leur redressement . 

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Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies au forum B20 à Riyad, en Arabie Saoudite (DT) 

Ayant pris la parole à plus de 15 conférences internationales, dont le Business Twenty (B20), le forum officiel d'engagement de la communauté des affaires pour le Groupe des Vingt (G20), le World Future Energy Summit (WFES), Intersolar et d'autres en l'espace de deux ans, M.Sharbatly se décrit comme un influenceur actif en matière de développement durable et d'énergie renouvelable, qui promeut des initiatives de développement durable dans des secteurs privés et professionnels. 

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Khaled Ahmad Sharbatly, directeur associé de Desert Technologies, donne une conférence à l'Académie d'été des Nations Unies (DT) 

Alors que la Vision 2030 du Royaume prévoit la transformation de Saudi Aramco en une puissance industrielle multisectorielle, les entreprises d’énergie solaire privées, telles que Desert Technologies, ont déjà émergé avec des attentes croissantes concernant le marché, se taillant leur place au sein de l'industrie avec des projets de plus de 200 million de dollars, dans 26 pays. 

M.Sharbatly déclare que sa décision de se lancer dans l'industrie des énergies renouvelables est motivée par les objectifs de la Vision 2030 de révolutionner la durabilité environnementale, ce qui conduit finalement à la capitalisation de la demande croissante d'investissements durables. 

«En 2016, lorsque le projet initial de Saudi Vision 2030 a été publié, j' y ai jeté un coup d'œil j'ai vu la direction  que prenait notre pays pour les 15 prochaines années», déclare M. Sharbatly. 

«J'ai constaté que la durabilité en était un élément important. En finir avec les énergies fossiles et se tourner vers les énergies renouvelables est un domaine de force énorme pour le Royaume parce que nous sommes les fournisseurs d'énergie du monde. 

«Donc, si nous passons des énergies fossiles au gaz, du gaz à l'hydrogène, de l'hydrogène au solaire ou du solaire à l'éolien, ce serait pareil car nous pouvons baliser l'industrie, étant donné que nous avons la chaîne d'approvisionnement, la logistique et l’ infrastructure nécessaires. C'est beaucoup plus réalisable que dans de nombreuses autres industries, et en termes de logistique, nous avons deux des plus grands ports de la mer Rouge, près de 70% du commerce mondial transite chez nous.» 

Le développement socio-économique de l’Arabie saoudite au cours des dernières décennies a été alimenté par les revenus du pétrole et du gaz. La vaste richesse qu’elle a brassée a largement contribué aux recettes budgétaires du gouvernement, en finançant non seulement les gratte-ciel scintillants, mais aussi un secteur gouvernemental qui emploie un pourcentage élevé de Saoudiens. 

Avec ses vastes déserts, le Royaume associe désormais son avenir à une autre ressource naturelle dont il dispose encore plus abondamment : la lumière du soleil. 

Le gouvernement saoudien s'est fixé comme objectif de produire 9,5 gigawatts (GW) d'énergie renouvelable d'ici 2023, ce qui générera suffisamment d'électricité pour alimenter environ 40000 foyers. 

« Même si nous avons un potentiel naturel impressionnant pour l'énergie solaire et éolienne, et que notre consommation d'énergie locale va tripler d'ici 2030, nous manquons toujours d'un secteur d’énergies renouvelables compétitif à l'heure actuelle. Pour développer le secteur, nous nous sommes fixé comme objectif initial de générer 9,5 gigawatts d'énergie renouvelable », indique un communiqué du cabinet saoudien à propos de Saudi Vision 2030. 

L’Arabie saoudite qui fait partie du CCG est située dans ce qu’on qualifie de «ceinture solaire mondiale» et possède certaines des plus hautes irradiances solaires au monde avec plus de 3 000 heures d'ensoleillement par an. Selon l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), environ 60% de la superficie de la région sont particulièrement propices à fournir de l'énergie solaire photovoltaïque. 

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La carte visualise le potentiel du CCG en matière de technologie solaire en montrant les zones propices à l’énergie solaire photovoltaïque. Les scores d'aptitude sur la carte vont de 70% représentés en jaune clair à 100% en rouge foncé (IRENA) 

« Actuellement, nous travaillons dans l'usine de la société à Djeddah pour collecter et commercialiser des panneaux solaires produits en Arabie saoudite pour une utilisation dans de multiples installations telles que des écoles, des expositions, des mosquées, des usines, des entrepôts et bientôt des maisons dans tout le Royaume afin de réduire le prix du kilowatt pour les entreprises et les privés », déclare M. Sharbatly. 

Représentant une entreprise qui tire parti de la source d'énergie propre la plus abondante de son pays, M.Sharbatly poursuit que Desert Technologies construit l'infrastructure intelligente du futur, alimentée par le soleil. 

« Les infrastructures intelligentes sont un large éventail de produits et de services à développer, construire ou fabriquer et c'est ce que nous faisons - nous fabriquons, nous développons et nous construisons », souligne M. Sharbatly. « Nous fabriquons des panneaux solaires, nous fabriquons des centrales électriques, nous investissons dans des centrales électriques en vendant de l'électricité et nous construisons des centrales. » 

« Nous investirons dans des infrastructures intelligentes telles que des projets à l'échelle des services publics ou des projets de panneaux solaires classiques qui peuvent être installés sur les toits ou les sols. Solaire plus batterie, solaire plus diesel, systèmes hybrides, et aussi l’alimentation des véhicules en énergies renouvelables, car nous pensons qu'il existe un vaste domaine dans lequel nous pouvons recourir aux énergies durables inclus les véhicules électriques. Mais nous les alimentons en utilisant l'électricité conventionnelle, ou nous achetons des réfrigérateurs écoénergétiques qui économisent de l'argent, ce qui va à l'encontre de l'objectif », précise M. Sharbatly. 

Les infrastructures intelligentes exploitent essentiellement les données et la connectivité numérique pour améliorer certaines fonctions, notamment la gestion durable de l'énergie. Cela aide à réduire l'empreinte carbone grâce à la production d'infrastructures et à une planification plus efficace. 

« Nous essayons d'alimenter tous ces produits qui ont déjà fait un pas vers la durabilité avec de véritables sources d'énergie renouvelable. C'est solaire aujourd'hui, mais à l'avenir, cela pourrait être autre chose car nous sommes flexibles et ouverts à toute technologie », déclare M. Sharbatly. 

« La durabilité est la Vision 2030 - comment pouvons-nous construire un pays qui ne dépend pas d'une seule source majeure de revenus mais qui a un développement durable dans tous les secteurs tels que social, gouvernemental, environnemental, commercial, pour l'avenir », souligne M. Sharbatly. 

« La situation géographique et le climat du pays lui confèrent de nombreux sites prometteurs pour les parcs solaires et même éoliens. » 

L'abondance du potentiel de ressources solaires principalement due à son emplacement stratégique, doublée  de la récente baisse des prix mondiaux du pétrole et de la baisse du coût des technologies associées, telles que les modules photovoltaïques (PV), sont des facteurs majeurs qui jouent en faveur de l'énergie solaire dans le pays. Les coûts d'installation et d'exploitation de ces technologies ont considérablement chuté dans le monde ces dernières années, ce qui signifie que même dans un pays où le pétrole est abondant, les énergies renouvelables représentent toujours une alternative intéressante et propre aux énergies fossiles traditionnelles. 

« Aujourd'hui, l'énergie solaire est environ 90% moins chère que le pétrole et le gaz », déclare Sharbatly. 

« La première étape de cette transition consiste en des solutions hybrides. Les solutions hybrides sont la première porte d'entrée vers une énergie renouvelable complète ou un avenir énergétique 100% propre. Aujourd'hui, nous avons du pétrole, nous avons des centrales électriques, nous avons des groupes électrogènes diesel et nous n'allons pas les remplacer, la demande d'énergie augmentant, même si c'est à un petit rythme. Elle continue d'augmenter et nous ne pouvons pas convaincre les gens de faire de nouveaux investissements alors qu'ils n'ont pas suffisamment exploité ce qu’ils ont. Ainsi va le monde. Nous devons faire la transition vers la durabilité et vers un réseau durable alimenté par des sources d'énergie durables. » 

Ce qui pousse le gouvernement saoudien à utiliser l'énergie solaire est son intention de diversifier ses sources d’énergie dont des sources alternatives, y compris les énergies renouvelables, afin de préserver la production nationale d'énergie pour l'exportation dans un contexte de consommation intérieure croissante de pétrole pour la production d'électricité. 

« Le pétrole, le charbon, le gaz ou toute autre source d'énergie feront toujours, au moins pendant les 100 prochaines années, partie des sources d’ énergie », déclare Sharbatly. « Nous utiliserons ces énergies fossiles pour créer toutes sortes de produits. C’est là leur vraie valeur – créer des produits, au lieu de les brûler pour créer de l’électricité. Nous pouvons produire de l'électricité de manière moins coûteuse et plus propre. » 

La population mondiale devrait atteindre 9,7 milliards d'ici 2050, soit une augmentation de 1,9 milliard par rapport à 2020, selon l'ONU. En même temps, comme l'urbanisation se poursuit, la proportion de la population vivant dans les zones urbaines sera d’ environ 66 % d'ici 2050, contre 30 % en 1950. 

Riyad, la capitale de l'Arabie saoudite, verra sa population actuelle doubler pour atteindre environ 7,5 millions d'habitants d'ici 2030. La population du pays atteindra 45 millions d'ici 2050, ce qui implique une augmentation de la population d'environ 13,5 millions à partir de 2015. Pendant ce temps, la proportion de la population urbaine de la population augmentera à un rythme considérablement plus élevé que dans d'autres pays, à presque 90 % d'ici 2050, selon le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. 

Ce taux élevé de croissance démographique et d'urbanisation a entraîné une augmentation de la demande intérieure d'énergie et d'électricité. La charge électrique de pointe en Arabie saoudite, par exemple, augmente de 7% chaque année. La consommation d'électricité est passée de 186,5 Térawattheure (TWh) en 2008 à 345,05 TWh en 2018, selon les données de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Une nouvelle augmentation de ces tendances pose inévitablement des questions importantes pour la durabilité et devrait exercer des pressions sans précédent sur la demande et l'offre d'énergie. 

Conformément à ces tendances, Desert Technologies a commencé à travailler sur l'expansion de son usine de 100 MW à 200 MW de production annuelle, ce qui témoigne de la demande accrue d'énergies renouvelables dans la région. En 2021, la société prévoit d'accroître sa présence au Moyen-Orient. Elle avait en février déjà 4 projets signés. Deux de ces projets sont en Arabie saoudite, un à Bahreïn et celui en Égypte devrait être achevé d'ici 2022. 

Les objectifs de la firme pour les cinq prochaines années font écho à ces expansions, avec l’intention d’accumuler des projets au Moyen-Orient et en Afrique. En Asie, Desert Technologies fera un chiffre d’affaires allant jusqu'à 3,5 milliards de dollars, et mettra en exergue les solutions à petite et moyenne échelle sur réseau et hors réseau, selon M. Sharbatly. Desert Technologies prévoit également de créer deux autres sociétés, dont une coentreprise de développement. 

En outre, la société cherche à se développer en Asie du Sud-Est et en Amérique latine pour renforcer encore son bilan. M.Sharbatly mentionne le Japon comme un pays d'intérêt particulier. 

« Ils sont très avancés en technologie et il existe une relation incroyable entre l'Arabie saoudite et le Japon», dit Sharbatly. «Il y a une forte présence d'entreprises, de groupes et d'investisseurs japonais en Arabie et vice versa. Nous sommes épatés par leur savoir-faire pointu. De plus, nous aimons leur éthique de travail, nous aimons leur honnêteté et leur culture, qui, à notre avis, correspondent à la nôtre. » 

 M.Sharbatly a ensuite discuté des raisons pour lesquelles les énergies renouvelables ne sont pas pleinement utilisées en Arabie saoudite, malgré la disponibilité des ressources nécessaires et les défis associés à une telle transition énergétique. 

« Localiser une industrie n'est pas une tâche facile et l'Arabie saoudite essaie de commencer là où tout le monde a fini », poursuit-il. 

« Cela nécessite un investissement énorme dans les infrastructures, la formation, la construction d'installations car il est inutile d'investir dans la construction de centrales électriques ou de permettre aux entreprises de soumissionner pour la construction de centrales électriques alors que les emplois de développeur ou entrepreneur sont des emplois à court terme. La valeur stratégique de la localisation d'une industrie est la création d'industries de production où il y a des emplois à long terme qui nécessitent des personnes hautement qualifiées , des universités et des programmes de niveau supérieur pour vraiment soutenir la formation de ces personnes. Tout comme nous avons excellé dans le pétrole et le gaz, nous pouvons briller dans ce domaine. » 

M. Sharbatly souligne que le COVID-19 a retardé le processus. 

« Il faut du temps - du temps pour construire des installations à la pointe de la technologie, pour signer avec des fournisseurs du monde entier et pour localiser l'industrie », dit-il. « À l'heure actuelle, le gouvernement se concentre vraiment sur la santé de sa population, mais j'espère que dans l'année à venir et en 2022, il y aura beaucoup de nouvelles usines de production, y compris la nôtre. » 

Si une telle transition nécessite du temps c’est à cause des voies de transition énergétique qui impliquent un pic imminent, puis une forte baisse de la demande de pétrole qui se traduirait par une forte baisse des revenus pour de nombreux pays. 

La baisse de la demande sur le pétrole induite par le coronavirus cette année et son impact sur les prix ont mis ce défi en relief. Cela démontre non seulement l'effet qu'une transition rapide aurait sur l'économie mondiale, mais constitue également un avertissement, si le succès n'est pas au rendez-vous des efforts de diversification des principaux pays producteurs. 

M.Sharbatly souligne qu'une fois que l'électricité est produite, elle ne peut pas être stockée, sauf en quantités limitées à l'aide de batteries, mais peut être envoyée sur de longues distances à travers le réseau : « Le stockage est aujourd'hui assez compétitif, en particulier à partir d'énergie non subventionnée. Dans des pays comme l'Arabie ou le CCG, le stockage est très difficile car il coûte plus cher que l'énergie fournie par le gouvernement, alors qu'en Afrique, c'est beaucoup moins cher. »  

Le stockage de l'énergie excédentaire produite présente encore un problème dû aux capacités de stockage limitées et à la surproduction pouvant entraîner des pertes. Par conséquent, l'un des principaux objectifs de la construction d'infrastructures intelligentes durables est de permettre l'adaptation de la production d'énergie à la demande réelle. Cela suppose une production orientée vers la demande qui peut, avec une infrastructure et une planification appropriée, permettre une consommation immédiate de l'énergie produite. 

Le développement de différents secteurs d'infrastructures intelligentes, tels que l'énergie intelligente et le transport intelligent, permettrait l'accumulation de données qui peuvent être interconnectées pour être utilisées entre différents services. 

Desert Technologies aide l'Arabie saoudite à devenir un exportateur et un fournisseur d'énergie renouvelable grâce à ses opérations majeures sur les marchés en développement et émergents qui utilisent les panneaux solaires photovoltaïques dans le pays. 

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Le projet solaire photovoltaïque ARC à Benban, Egypte (DT) 

Par exemple, Desert Technologies a été co-développeur de plusieurs projets solaires photovoltaïques à Benban, en Égypte, qui est l’un des plus grands sites solaires au monde. Cela comprend le projet ARC, qui a la capacité de produire 65,7 mégawatts (MW) d'énergie, le projet Winnergy, avec une capacité de production de 24,9 MW et le projet Arinna, avec une capacité de production de 24,9 MW. L'électricité produite par ces centrales est vendue à l'Egyptian Electricity Transmission Company (EETC) dans le cadre d'un contrat d'achat d'électricité de 25 ans. Les champs de Benban se composent de 6 millions de panneaux qui produisent 1,5 gigawatts (gw) d’énergie, ce qui est suffisant pour alimenter plus d’un million de foyers. 

Alors que de nombreux pays explorent actuellement des moyens de stimuler la croissance sociale et économique en développant le secteur des énergies renouvelables selon leurs propres paramètres, Desert Technologies a choisi de cibler les pays les moins développés économiquement pour promouvoir un développement économique durable. 

En 2019, 771 millions de personnes n'avaient pas accès à l'électricité, un niveau record. L'utilisation de l'électrification du réseau comme principale source d'accès à l'énergie acquise depuis 2000 a permis de réduire ce nombre, selon les données de World Energy Outlook 2018. Malgré ces progrès, le monde est encore loin d'atteindre les objectifs des ODD pour garantir l'accès universel à des services abordables, fiables et services énergétiques modernes d'ici 2030. La population sans accès à l'électricité en Afrique subsaharienne plafonne à 579 millions, soit 56 % de la population. 

Le département de production de Desert Technologies appelé « DT Labs » investit dans la recherche et le développement pour créer de nouvelles et meilleures solutions. Les domaines actuels d'innovation en matière d'infrastructure comprennent le développement de bornes de recharge pour véhicules électriques à énergie solaire et de réverbères solaires capables de fournir des services de recharge Wi-Fi et de téléphone. La société développe également des systèmes de mini-réseaux qui réutilisent des batteries lithium-ion, provenant de voitures ou d'ordinateurs, pour construire des mini-réseaux et des systèmes solaires hors réseau économiques et efficaces en Afrique. 

Les défis associés à la distribution électrique dans les pays en développement dépassent le cadre de l'investissement privé et impliquent des difficultés liées aux infrastructures. Les approches innovantes de Desert Technologies pour résoudre le problème démontrent comment les investissements internationaux dans les énergies renouvelables, peuvent fournir des ressources clés et contribuer à la création d'environnements favorables grâce à une distribution d’ électricité durable, efficace et équitable dans les régions primordiales pour l'avenir climatique mondial. 

Les producteurs de pétrole et de gaz de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord sont conscients des éventuels effets négatifs du changement climatique et de l'impact qu'il aura sur leurs économies, compte tenu de leur dépendance actuelle aux revenus pétroliers et gaziers. Cela est d’autant plus significatif que la demande croissante d'énergie dans la région doit être satisfaite adéquatement. Il en va de même pour l'argument en faveur des énergies renouvelables, en particulier le solaire PV, qui doit compter parmi les sources d’énergie. 

Desert Technologies, avec ses projets ambitieux qui portent déjà leurs fruits dans toute la région, est un exemple de la manière dont le Royaume peut tirer parti de ses ressources abondantes, de son expertise nationale et de son avantage dans la course à la production d'énergie. En alliant les transformations énergétiques et industrielles, l'Arabie saoudite optimise les nouvelles  opportunités et se positionne également sur le nouveau marché de l'énergie. 


IA: pour la présidente de Microsoft France, il n'y a pas de «bulle»

 "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
"Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs. (AFP)
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  • Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde
  • En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute

PARIS: "Je ne crois pas du tout à la bulle" de l'intelligence artificielle (IA), assure lors d'un entretien à l'AFP Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l'IA chez les entreprises et les consommateurs.

Pour certains experts, les investissements colossaux dans l'IA semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant la peur d'une survalorisation du secteur.

Mais selon Corine de Bilbao, à la tête de la filiale française du géant américain des logiciels depuis 2021, "il y a des signes forts" de solidité comme le fait que cette technologie se diffuse "dans toutes les sphères de la société".

Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27% du capital de la start-up OpenAI, le créateur de ChatGPT, chatbot le plus utilisé au monde, dans laquelle Microsoft a investi plus de 13 milliards de dollars.

En France, 40,9% des citoyens en âge de travailler ont adopté l'IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3% aux États-Unis, ce qui place la France à la cinquième place mondiale en termes d'adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute.

Un milliard d'agents IA

L'énergéticien français TotalEnergies utilise par exemple Copilot et des agents IA, capables de réaliser des tâches de façon autonome, à travers des cas d'usage "dans la maintenance, les achats, la sécurité", énumère la patronne.

Tandis que l'assureur italien Generali a "adopté massivement l'IA et automatisé plus d'un million d'opérations", ajoute-t-elle.

"Plus d'un milliard d'agents à l'échelle mondiale vont être diffusés dans les entreprises" d'ici 2028, s'enthousiasme Corine de Bilbao, citant une étude IDC pour Microsoft.

L'irruption de l'intelligence artificielle dans les entreprises peut toutefois se traduire par des vagues de licenciements comme chez Amazon, le groupe informatique HP ou encore l'assureur allemand Allianz Partners.

Microsoft France, qui compte près de 2.000 employés, a de son côté supprimé 10% de ses effectifs via un accord collectif de rupture conventionnelle sur la base du volontariat.  -

"C'est lié à la transformation de certains métiers, mais pas à l'IA", assure la dirigeante, ajoutant qu'en parallèle Microsoft est en train de recruter "des profils plus techniques", comme des "ingénieurs solutions", pour s'adapter aux demandes de ses clients.

"L'IA suscite beaucoup de peur", reconnaît Mme de Bilbao."On préfère parler de salariés augmentés" plutôt que d'emplois supprimés, poursuit-elle, beaucoup de tâches considérées comme rébarbatives pouvant être réalisées avec l'assistance de l'intelligence artificielle.

Selon elle, l'enjeu central est surtout celui de la formation des salariés à ces nouveaux outils.

"Nouvelle économie" 

"Il n'y aura pas de déploiement de l'IA s'il n'y a pas de valeur partagée, si l'ensemble des citoyens, des étudiants, des entreprises ne sont pas formés", souligne la patronne.

En France, le géant de Redmond (Etat de Washington) a déjà formé 250.000 personnes à l'IA sur un objectif d'un million d'ici 2027 et veut accompagner 2.500 start-up françaises.

"Un écosystème complet se développe entre les fournisseurs de modèles de langage, les infrastructures, on est en train de créer une nouvelle économie autour de cette IA", déclare Corine de Bilbao.

Microsoft a ainsi annoncé en 2024 un investissement de 4 milliards d'euros en France lors du sommet Choose France pour agrandir ses centres de données dans les régions de Paris et Marseille (sud), et construire un datacenter dans l'est de la France, près de Mulhouse.

"Ca avance très bien", explique-t-elle, sans donner de date à laquelle le centre sera opérationnel. "Cela ne pousse pas comme des champignons, ce sont des projets qui prennent quelques années en général", entre le dépôt de permis, de construction et l'accompagnement.

Pour 2026, le défi sera de passer d'une intelligence artificielle "expérimentale à une IA opérationnelle, qui délivre de la valeur pour les entreprises, à la fois sur leurs revenus, la productivité, et qui les aide à se transformer", conclut-elle.


Mercosur: Paris et Rome contrarient les plans de l'UE, ultimatum de Lula

Cette photographie montre des drapeaux européens flottant devant le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 2 décembre 2025. (AFP)
Cette photographie montre des drapeaux européens flottant devant le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, le 2 décembre 2025. (AFP)
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  • L’Italie rejoint la France pour demander un report de l’accord UE–Mercosur, menaçant la signature espérée par Ursula von der Leyen et ouvrant la voie à une minorité de blocage au sein des Vingt-Sept
  • Le Brésil met la pression, tandis que les divisions européennes persistent entre défense des agriculteurs et impératif économique face à la concurrence chinoise et américaine

BRUXELLES: L'Italie a rejoint la France mercredi pour réclamer un report de l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur, ce qui risque d'empêcher Ursula von der Leyen de parapher ce traité en fin de semaine, au grand dam du Brésil.

Une signature dans les prochains jours est "prématurée", a lâché Giorgia Meloni à la veille d'un sommet européen à Bruxelles.

La cheffe du gouvernement italien veut d'abord des garanties "suffisantes" pour le secteur agricole, et se dit "convaincue qu'au début de l'année prochaine, toutes ces conditions seront réunies".

Cette sortie est une douche froide pour la Commission européenne. Bruxelles n'a cessé de marteler ces derniers jours qu'une signature était indispensable avant la fin de l'année, pour la "crédibilité" de l'Union européenne et afin de ne pas contrarier les partenaires latino-américains.

Prudent, l'exécutif européen fait mine d'y croire encore. "Les chefs d'Etat et de gouvernement vont en discuter au sommet européen" ce jeudi, a dit à l'AFP Olof Gill, porte-parole de la Commission.

Au Brésil, le président Lula, qui avait appelé à la responsabilité Emmanuel Macron et Georgia Meloni, a posé une forme d'ultimatum.

"Si on ne le fait pas maintenant, le Brésil ne signera plus l'accord tant que je serai président", a-t-il menacé. "Si jamais ils disent non, nous serons désormais fermes avec eux, parce que nous avons cédé sur tout ce qu'il était possible de céder diplomatiquement".

- "Billet remboursable" -

La prise de position de Rome sur ce dossier est potentiellement décisive.

Avec la France, la Pologne et la Hongrie, l'Italie est en capacité de former une minorité de blocage au sein des Vingt-Sept, ce qui empêcherait un examen de l'accord durant la semaine.

"Ca risque d'être très chaud", convient un diplomate européen anonymement, alors que l'Allemagne comme l'Espagne insistent pour approuver ce traité de libre-échange le plus vite possible.

Le chancelier allemand, Friedrich Merz, a promis d'exercer une pression "intensive" sur ses partenaires européens mercredi soir et jeudi matin, en appelant à ne pas "chipoter" avec les grands traités commerciaux.

Emmanuel Macron a prévenu que "la France s'opposerait de manière très ferme" à un éventuel "passage en force" de l'Union européenne, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

Paris ne considère pas encore comme "acquis" le report de la signature du traité, mais les déclarations de Giorgia Meloni sont la "preuve" que "la France n'est pas seule", a-t-elle ajouté.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, espérait parapher ce traité lors du sommet du Mercosur samedi dans la ville brésilienne de Foz do Iguaçu. Mais elle a besoin au préalable de l'aval d'une majorité qualifiée d'Etats membres à Bruxelles.

"J'espère qu'elle a un billet (d'avion) remboursable", glisse une source diplomatique européenne.

- Manifestation à Bruxelles -

Cet accord commercial avec l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay permettrait à l'UE d'exporter davantage de véhicules, de machines, de vins et de spiritueux, tout en facilitant l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées.

Les agriculteurs européens ne décolèrent pas et annoncent une dizaine de milliers de manifestants jeudi à Bruxelles contre ce traité.

Pour rassurer la profession, l'UE a ajouté des mesures de sauvegarde: un suivi des produits agricoles sensibles et une promesse d'intervention en cas de déstabilisation du marché.

Un compromis a été trouvé mercredi soir sur ce volet entre des eurodéputés et des représentants des États membres: les garanties pour les agriculteurs y sont supérieures à ce qu'avaient voté les Vingt-Sept en novembre, mais en deçà de la position adoptée par le Parlement européen mardi.

Elles ne devraient toutefois pas suffire à la France. Le bras de fer avec Bruxelles s'inscrit dans un contexte de vaste mobilisation agricole dans l'Hexagone contre la gestion par les autorités de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Et au sein de l'Union européenne, une série d'États redoutent que Paris ne se contente pas d'un report du Mercosur mais essaye de faire échouer le traité, malgré plus de 25 ans de négociations.

Allemands, Espagnols et Scandinaves comptent quant à eux sur cet accord pour relancer une économie européenne à la peine face à la concurrence chinoise et aux taxes douanières des États-Unis.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.