Des députés jordaniens demandent la démission du gouvernement suite aux décès liés à la pénurie d'oxygène

Des soldats montent la garde devant l'hôpital Al-Hussein Al Salt à Salt, en Jordanie, le samedi 13 mars 2021 (AP)
Des soldats montent la garde devant l'hôpital Al-Hussein Al Salt à Salt, en Jordanie, le samedi 13 mars 2021 (AP)
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Des députés jordaniens demandent la démission du gouvernement suite aux décès liés à la pénurie d'oxygène

  • Les législateurs ont blâmé la mauvaise gestion de la pandémie par le gouvernement pour les décès
  • Le ministre jordanien de la Santé a démissionné

AMMAN: Des députés et des manifestants jordaniens ont réclamé la démission du gouvernement après la mort d'au moins sept patients atteints de coronavirus (COVID-19) dans un hôpital en pénurie d'oxygène.

La chambre basse du parlement du royaume a convoqué dimanche une session de surveillance d’urgence en réponse à la tragédie médicale au Al-Hussein New Salt Hospital, dans le gouvernorat de Balqa, au nord-ouest d’Amman. Les législateurs incriminent le gouvernement pour sa mauvaise gestion de la pandémie responsable des décès.

D'autres députés sont allés plus loin et ont signé une pétition exigeant un vote de défiance envers le gouvernement du Premier ministre Bishr Al-Khasawneh, invoquant son incapacité à résoudre les problèmes des citoyens.

Dans leur pétition, dont une copie a été remise à Arab News, les signataires ont tenu le gouvernement responsable de la « catastrophe de l'hôpital de Salt et de la perte tragique de vies innocentes ».

Seuls quelques législateurs ont signé la pétition, mais des sources parlementaires déclarent à Arab News que des consultations sont en cours pour inclure davantage de députés et « accélérer la démarche ».

La chambre des députés a également formé un comité d'enquête pour examiner la pénurie fatale d'oxygène à l'hôpital.

D'autres députés se sont montrés plus frileux, affirmant qu'ils attendaient la conclusion de l'enquête sur l'incident pour faire part de leur décision.

Cependant, un groupe de députés s’est engagé à appuyer les mesures du gouvernement, certains plébiscitant la position du Premier ministre qui assumé la responsabilité de la tragédie.

Le directeur de l’hôpital et quatre autres fonctionnaires ont par ailleurs été arrêtés dimanche.

Des citoyens de tout le royaume sont descendus dans la rue samedi soir au mépris du couvre-feu pour protester contre ce qu'ils ont qualifié de « négligence médicale et administrative». Les manifestants à Salt, Madaba et Zarqa ont scandé des slogans exigeant le départ du gouvernement.

«Ce qui s'est passé est une erreur énorme et flagrante, injustifiée et intolérable. Nous n’acceptons la mort d’aucun Jordanien », a déclaré Al-Khasawneh lors d'une conférence de presse samedi. « Le gouvernement assume seul l'entière responsabilité de ce qui s'est passé.»

Assumant « l’entière responsabilité morale » de la tragédie médicale, le ministre de la Santé Nazir Obeidat précise avoir remis sa démission au Premier ministre immédiatement après sa visite à l'hôpital samedi.

Le porte-parole du gouvernement déclare néanmoins que la démission du ministre fait suite aux directives royales adressées à Al-Khasawneh qui a indiqué lors de la conférence de presse qu'il avait accepté la démission d'Obeidat et avait affecté le ministre de l'Intérieur Mazen Faraya à ce poste.

M. Obeidat, qui a déclaré samedi que la quantité d’oxygène disponible de l'hôpital s’était épuisée entre 6 et 7 heures du matin, a été convoqué par le procureur de Salt conformément à l'enquête judiciaire sur l'incident.

Le procureur général d'Amman, Hassan Abdallat, a déclaré samedi que cinq fonctionnaires du New Salt Hospital avaient été détenus pendant une semaine dans un centre correctionnel et de réadaptation pour sept chefs d'accusation de mort par association. Il a précisé dimanche que le chef des services de santé de la province de Balqaa et le fournisseur d'oxygène avaient également été convoqués pour enquête.

Participant à la session de la chambre basse de dimanche, M.  Faraya a souligné que le département de la sécurité publique avait reçu une notification de pénurie d'oxygène «exactement à 7h12» dans l'hôpital public de Salt, ajoutant que l'oxygène avait été commandé à 7h30 au fournisseur et que les réserves étaient arrivées vers 9h30, entraînant plusieurs décès peu de temps après.

«Six patients au total sont décédés directement d'un manque d'oxygène et deux autres victimes décédées du coronavirus», ajoute M. Faraya, un général de l'armée à la retraite et ancien président du Centre national pour la sécurité et la gestion des crises en charge de la pandémie de coronavirus.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
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  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.