Le conflit syrien, un cercle vicieux aux contours toujours flous

Les pigeons d'Abdulhamid Hana, un pigeonnier syrien de 50 ans, survolent des maisons endommagées dans la ville de Raqqa, dans le centre-est de la Syrie, le 13 mars 2021. Delil SOULEIMAN / AFP
Les pigeons d'Abdulhamid Hana, un pigeonnier syrien de 50 ans, survolent des maisons endommagées dans la ville de Raqqa, dans le centre-est de la Syrie, le 13 mars 2021. Delil SOULEIMAN / AFP
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Le conflit syrien, un cercle vicieux aux contours toujours flous

  • Dix ans après le début du conflit syrien, le rôle des États étrangers qui s’affrontent dans le pays reste crucial pour l’établissement d’un nouvel équilibre régional
  • De nombreux observateurs considèrent que l’influence iranienne empêche le retour de la Syrie dans la sphère arabe dans un avenir proche, une réalité qui ne conviendra pas aux intérêts russes à moyen terme

PARIS: C’est un triste constat. En mars 2021, les « guerres syriennes » arrivent au point culminant de leur deuxième décennie, laissant derrière elles une terrible tragédie humaine, une économie en lambeaux et une dévastation généralisée.

Les perspectives paraissent toujours brouillées, elles dépendent du dernier round de cette guerre aux multiples facettes internes et extérieures, et de l’établissement d’un nouvel équilibre régional. Il ne fait aucun doute que le facteur interne n’est plus essentiel et que le rôle des États-Unis et de la Russie, ainsi que le conflit israélo-iranien et l’implication de la Turquie, seront des facteurs déterminants pour la Syrie de demain.

En effet, toutes les tentatives déployées depuis 2012 pour parvenir à un règlement politique de ce premier conflit multipolaire du XXIᵉ siècle, n'ont pas réussi à arrêter la terrible souffrance des civils, l'effondrement économique et la consolidation du changement démographique effectué par le pouvoir.

Un processus politique stérile

Alors que le président syrien se prépare cette année à renouveler son mandat, et que l'ONU continue en vain un processus politique stérile, la Syrie est de facto divisée en trois zones d'influence, avec d'autres zones grises, où plusieurs puissances régionales et extérieures s’entremêlent. Malgré les progrès tangibles de l’intervention russe (avec l’aide iranienne), on constate une obstruction politique constante et l’échec des processus de Genève et d’Astana pour un règlement définitif afin de respecter la résolution onusienne 2254.

Cette impossibilité à résoudre le problème syrien a de quoi laisser sceptique et rend peu probable tout développement conclu et positif avec l'arrivée de l’administration Biden et du dialogue américano-russe. Tout demeure lié à des calculs complexes au sein du grand jeu régional-international qui a commencé en Syrie depuis 2011 et continue à déstabiliser le Moyen- Orient.

Sur le terrain, en mars 2021, la Syrie – qui couvre une superficie de 185 000 km2 – est divisée en trois zones d'influence: la première s'étend sur 63% du territoire du pays et est contrôlée par les forces gouvernementales, avec le soutien russe et iranien; la deuxième comprend 26% la superficie du pays dans le nord-est, et est dominée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), majoritairement kurdes, avec le soutien de la coalition internationale conduite par les États-Unis. Une troisième zone, située dans le nord et le nord-ouest de la Syrie (11% du territoire), est sous l'influence de groupes divers de la rébellion : des factions de l’opposition et des djihadistes soutenus par l'armée turque. Soulignons également un retour de  Daech dans certaines parties du désert syrien (à l’est de Palmyre).

Intervention israélienne en Syrie

Selon le Jusoor Center for Studies, qui a publié un rapport le 5 janvier 2021, le nombre total de bases et d'emplacements des forces étrangères présents en Syrie totalise 477 sites, répartis entre la coalition internationale dirigée par les États-Unis (33), la Russie (83), la Turquie (114), l’Iran (131) et le Hezbollah (116).

Outre la présence de ces acteurs sur le terrain, on note la poursuite de l'intervention israélienne en Syrie, qui depuis 2015 vise la présence iranienne et les combattants du Hezbollah. Ces chiffres reflètent la plus grande présence de puissances étrangères en Syrie, et témoignent de l'ampleur des ingérences extérieures dans le dossier syrien, au détriment de l'influence des acteurs syriens. La place importante jouée par des acteurs internationaux en Syrie confirme la position centrale du pays comme puissance moyenne au Levant. Tout changement de l’identité et du rôle de la Syrie seraient déterminants pour toute la région.

À première vue, la Russie semble être sortie victorieuse de la tourmente syrienne après plus de cinq ans d’intervention, grâce à l'utilisation proportionnée des moyens militaires, à la gestion maîtrisée des relations avec son partenaire iranien, ainsi qu’avec la Turquie et Israël sous l’œil bienveillant (ou l’acceptation tacite) des États-Unis. Cependant, les efforts de la Russie pour convertir son exploit militaire en processus politique restent liés à un consensus ou à un deal avec Washington. Pour les États-Unis, la question de leur présence à l’est de l’Euphrate et celle du lancement du processus de reconstruction sont considérés comme des leviers (des éléments de pression) pour mettre en œuvre la résolution 2254 des Nations unies, qui vise à garantir une résolution politique du conflit.

Jumeau du régime iranien

C’est la raison pour laquelle l'attention se concentre sur le comportement de l’actuelle administration américaine après l'échec politique et moral de l'administration Obama, et le bilan mitigé de l'administration Trump – marqué par le vote de la loi César imposant des sanctions aux auteurs d’atrocité et dégradant de manière significative la situation économique dans les zones contrôlées par le régime.

Malgré les efforts russes, notamment auprès de pays arabes du Golfe, comme l’atteste la récente tournée de Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, le retour de Damas au sein de la Ligue arabe demeure lié à l’acceptation de Washington, qui brandit les contraintes économiques de la loi César. Pour cette raison et beaucoup d’autres, la légitimité du régime baasiste lors des élections de 2021 restera compromise. Ce régime n’est plus ce qu’il était avant mars 2011. Il est soumis à l'influence russe, et il n’est que le jumeau siamois du régime iranien.

Toutefois, Washington et Moscou s'accordent indirectement sur la continuité de la présence militaire turque et des FDS en attendant l’aboutissement d’une solution politique à Damas. Dans ce contexte, beaucoup d’acteurs se focalisent sur la présence iranienne et la nécessité de supprimer ou limiter l’influence de Téhéran à Damas. Cela ne semble pas aisé car l’ancien commandant de la Force Al-Qods, Qassem Soleimani, avait déployé plusieurs milices étrangères et créé 22 brigades pour soutenir les forces auxiliaires du régime. C'est la preuve que la présence iranienne en Syrie ne se limite pas aux conseillers militaires et techniques selon la version officielle de Téhéran. Elle inclut la création de milices qui visent à changer l'identité syrienne en profondeur, de même que la fonction géopolitique du pays, comme l’Iran l’a fait au Liban avec le Hezbollah.

Le théâtre des « guerres des autres »

Cela signifie pour de nombreux observateurs que l’influence iranienne empêche le retour de la Syrie dans la sphère arabe dans un avenir proche, et cette réalité ne conviendra pas aux intérêts russes à moyen terme. C’est pourquoi il pourrait y avoir une plus grande intersection entre Washington et Moscou par l’intermédiaire du canal israélien.

Tout cela met à l'épreuve l'administration Biden, alors que les négociations sur le nucléaire iranien pourraient bientôt reprendre, dans le cadre de la relation future globale au sein du quatuor américain-russe-iranien-israélien. Cette querelle politique et la pression économique persistante n'éliminent pas l’hypothèse d'un affrontement israélo-iranien au sud de la Syrie. Jusqu’à nouvel ordre, la Syrie restera le théâtre des «guerres des autres».


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com