Libye: le chef du gouvernement de transition prête serment

Abdul Hamid Dbeibah arrive pour prononcer un discours lors d'une conférence nationale sur la pandémie de COVID-19, dans une salle de conférence de la capitale Tripoli, le 13 mars 2021. Mahmud TURKIE / AFP
Abdul Hamid Dbeibah arrive pour prononcer un discours lors d'une conférence nationale sur la pandémie de COVID-19, dans une salle de conférence de la capitale Tripoli, le 13 mars 2021. Mahmud TURKIE / AFP
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Publié le Lundi 15 mars 2021

Libye: le chef du gouvernement de transition prête serment

  • Abdelhamid Dbeibah prête serment lundi plus d'un mois après sa désignation dans le cadre d'un processus politique parrainé par l'ONU pour sortir la Libye d'une décennie de chaos
  • Il doit gérer la transition jusqu'aux élections prévues en décembre

TOBROUK: Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah, qui doit gérer la transition jusqu'aux élections prévues en décembre, a prêté serment lundi plus d'un mois après sa désignation dans le cadre d'un processus politique parrainé par l'ONU pour sortir la Libye d'une décennie de chaos.  

La cérémonie s'est déroulée au siège provisoire du Parlement, installé en 2014 dans la ville portuaire de Tobrouk, à quelque 1 300 kilomètres à l'est de la capitale Tripoli.   

M. Dbeibah et ses ministres ont juré « de préserver l'unité, la sécurité et l'intégrité » de la Libye.  

Plusieurs ambassadeurs ainsi que le président du Parlement Aguila Saleh ont assisté à la cérémonie, alors qu'un important dispositif de sécurité était déployé dans la ville.  

« Le moment de nous serrer la main est venu », a dit M. Saleh, en appelant à une « réconciliation nationale » et à « tourner la page du passé ».  

Ce qui représente la concrétisation d'une percée politique sans précédent depuis 2014 devait initialement se tenir à Benghazi, berceau de la révolte ayant entraîné la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avant d'être délocalisée à Tobrouk pour des considérations « logistiques ».  

Après des années d'impasse dans un pays divisé en deux camps --l'un à l'est, l'autre à l'ouest--, M. Dbeibah, 61 ans, a été désigné Premier ministre par intérim le 5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous l'égide de l'ONU, en même temps qu'un Conseil présidentiel de trois membres.  

« Nous devons être le noyau de la réconciliation d'ici les élections à la fin de l’année », a dit pour sa part le président de ce conseil Mohamed al-Manfi.  

L'ambassadeur de l'UE en Libye Jose Sabadell a salué une « belle cérémonie avec des messages forts sur la réconciliation et l'unité ».   

Le nouveau gouvernement d'unité nationale avait obtenu mercredi un vote de confiance »historique » des députés.   

Il remplace aussi bien le Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 dans l'Ouest et reconnu par l'ONU, que le cabinet parallèle d'Abdallah al-Theni --non reconnu par la communauté internationale--, basé dans la Cyrénaïque, région contrôlée de facto par les forces du maréchal Khalifa Haftar.  

MM. Al-Sarraj et Al-Theni n'étaient pas présents à la cérémonie.  

Le nouvel exécutif est chargé d'unifier les institutions du pays et d'assurer la transition d'ici les élections du 24 décembre, date à laquelle sa mission devrait théoriquement prendre fin.  

Se voulant « représentatif de tous les Libyens », le gouvernement Dbeibah est composé de deux vice-Premiers ministres, 26 ministres et six ministres d'Etat.    

Cinq ministères dont deux régaliens, les Affaires étrangères et la Justice, ont été attribués à des femmes, une première pour ce pays de quelque 7 millions d'habitants. 

Du cessez-le-feu à la prestation de serment du gouvernement

De l'accord de cessez-le-feu signé en octobre entre les deux parties en conflit en Libye à la prestation de serment lundi du nouveau gouvernement, rappel des principales étapes du processus politique parrainé par les Nations unies.

Cessez-le-feu

Le 23 octobre 2020, les parties rivales signent un accord de cessez-le-feu permanent avec "effet immédiat", après cinq jours de discussions organisées à Genève par l'ONU, qui salue un "tournant" pour la paix dans le pays.

Plongée dans le chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est déchirée entre deux pouvoirs: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli (ouest), et les autorités alliées de Khalifa Haftar, dans l'Est.

Le maréchal Haftar est soutenu militairement par l'Egypte, la Russie et les Emirats arabes unis, tandis que le GNA de Fayez al-Sarraj reçoit l'appui de la Turquie.

Reprise de la production pétrolière

Le 26 octobre, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) annonce la levée de l'état de force majeure sur le dernier champ pétrolier bloqué, déclarant ainsi toutes les installations pétrolières opérationnelles.

Les pro-Haftar avaient en effet bloqué en janvier 2020 la production et les exportations de pétrole sur les champs et terminaux les plus importants du pays, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique, pour réclamer une répartition plus équitable des revenus du pétrole gérés par le GNA.

Accord sur des élections

Le 13 novembre, l'ONU annonce que des délégués libyens réunis en Tunisie sont parvenus à un accord prévoyant "des élections nationales" le 24 décembre 2021.

Le 20 janvier, les participants au dialogue politique, réunis en Egypte, conviennent de l'organisation d'un référendum sur la Constitution avant les élections.

Observateurs

Début février, le Conseil de sécurité de l'ONU ordonne au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres de déployer en Libye une avant-garde d'observateurs du cessez-le-feu.

M. Guterres avait préconisé fin 2020 la constitution d'un groupe d'observation non armé, formé de civils et de militaires à la retraite venant de pays de l'Union africaine, de l'Union européenne et de la Ligue arabe.

Une dizaine de personnes est arrivée début mars à Tripoli pour préparer une mission consacrée au cessez-le-feu et pour vérifier le départ des mercenaires et des militaires étrangers, qui étaient 20.000 début décembre d'après l'ONU.

Nouveau gouvernement unifié

Le 5 février, 75 délégués libyens réunis sous les auspices de l'ONU en Suisse, désignent l'ingénieur et homme d'affaires Abdelhamid Dbeibah comme Premier ministre de transition jusqu'au scrutin de décembre, aux côtés d'un Conseil présidentiel de trois membres.

Le maréchal Haftar promet quelques jours plus tard le soutien de ses forces au processus de paix lors d'un entretien avec Mohamad al-Menfi, chef du Conseil présidentiel.

Le 18, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi reçoit M. Dbeibah au Caire et réaffirme le "soutien" de l'Egypte au peuple libyen dans sa quête de "stabilité".

Le 9 mars, les liaisons aériennes entre Benghazi (est) et Misrata (ouest), contrôlées par des autorités rivales, reprennent après sept ans d'interruption.

Le 10, le gouvernement de transition obtient la confiance du Parlement.

Premières annonces  

Abdelhamid Dbeibah, un notable de la cité portuaire et marchande de Misrata (ouest), sans ligne idéologique claire, était surtout connu pour avoir occupé des postes à responsabilité sous Kadhafi.   

A l'époque, cette troisième ville de Libye a connu un boom industriel et économique dont ont profité de nombreuses familles de notables locaux comme celle de M. Dbeibah qui, lui, a fait fortune dans le secteur du bâtiment.  

Réputé proche de la Turquie, il faisait figure d'outsider face à des caciques de la politique locale libyenne aux réunions de Genève, où des soupçons de corruption ont entaché le processus ayant permis sa désignation.   

Le nouveau dirigeant n'a pas attendu la cérémonie d'investiture pour prendre ses marques.  

Il a tenu samedi une réunion à la primature à Tripoli et a inauguré une conférence nationale sur la lutte anticoronavirus, promettant de remédier à une mauvaise gestion de la pandémie.  

Le jour même, il a ordonné aux sociétés d'investissement et autres institutions financières de geler toute opération jusqu'à nouvel ordre.  

Attentes   

Mais les défis restent colossaux après 42 ans de dictature et une décennie de violences après l'intervention militaire internationale en mars 2011 sous l'ombrelle de l'Otan et conclue en octobre de la même année avec la mort du « Guide » Kadhafi, traqué jusque dans son fief de Syrte.   

Malgré la fin des combats entre les deux camps libyens à l'été 2020, suivie par la signature d'un accord de cessez-le-feu en octobre, la Libye reste minée par les luttes d'influence, le poids des milices et la présence de mercenaires étrangers, ainsi que par la corruption.   

Les infrastructures sont à plat, les services défaillants et les habitants très appauvris dans un pays qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique.   

Le nouveau gouvernement est attendu au tournant face aux attentes pressantes d'une population dont le quotidien est rythmé par les coupures de courant, les pénuries de liquidités et l'inflation.   

M. Dbeibah devra aussi s'assurer du départ des 20 000 mercenaires et combattants étrangers toujours stationnés en Libye.  

Le Conseil de sécurité de l'ONU a réclamé vendredi « le retrait sans plus tarder de toutes les forces étrangères et des mercenaires de Libye ». 


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com