Méditerranée: la Turquie s'en prend à la France, met en garde la Grèce

Signe de la volatilité de la situation, Ankara a affirmé vendredi avoir riposté à une tentative d'agression contre son navire sismique, l'Oruç Reis. (AFP PHOTO/HO/TURKISH DEFENCE MINISTRY)
Signe de la volatilité de la situation, Ankara a affirmé vendredi avoir riposté à une tentative d'agression contre son navire sismique, l'Oruç Reis. (AFP PHOTO/HO/TURKISH DEFENCE MINISTRY)
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Publié le Vendredi 14 août 2020

Méditerranée: la Turquie s'en prend à la France, met en garde la Grèce

  • « La France, en particulier, devrait cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions », a déclaré M. Cavusoglu
  • Le président français Emmanuel Macron a assuré vendredi que ses vues sur la situation en Méditerranée orientale et en Libye étaient « convergentes » avec celles de Donald Trump et du prince héritier d'Abou Dhabi

ISTANBUL/PARIS: Le président français Emmanuel Macron a assuré vendredi que ses vues sur la situation en Méditerranée orientale et en Libye étaient « convergentes » avec celles de Donald Trump et du prince héritier d'Abou Dhabi Mohamed Bin Zayed, après s'être entretenu avec eux.

« Nos vues sont convergentes. Notre intérêt à la paix et à la sécurité y est commun. Nous le ferons respecter », a indiqué le chef de l'Etat français dans un tweet.

La Turquie a accusé vendredi la France de se comporter en « caïd » en Méditerranée orientale et adressé une sévère mise en garde à la Grèce, au moment où les pays européens se réunissent pour soutenir Athènes.

La situation en Méditerranée orientale est explosive depuis l'envoi lundi par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, dans une zone riche en gisements gaziers revendiquée par Athènes.

Au lendemain du déploiement par Paris de navires et d'avions de guerre en Méditerranée orientale pour afficher son appui à Athènes dans cette crise, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a accusé la France d'agir « en caïd ».

« La France, en particulier, devrait cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions », a déclaré M. Cavusoglu, dans un contexte de crispations croissantes entre Ankara et Paris liées à la situation en Méditerranée, mais aussi à la Libye et à la Syrie.

Préoccupée, l'Union européenne devait réunir vendredi les ministres des Affaires étrangères de ses pays membres pour afficher sa solidarité avec la Grèce, en plus de discuter de la situation au Bélarus.

Avant cette réunion, l'Allemagne a appelé à « tout entreprendre pour éviter une nouvelle escalade » entre Ankara et Athènes.

Signe de la volatilité de la situation, Ankara a affirmé vendredi avoir riposté à une tentative d'agression contre son navire sismique, l'Oruç Reis.

Un navire militaire turc d'escorte « leur a donné la réponse appropriée et ils sont retournés dans leur port », a assuré vendredi M. Erdogan, sans fournir davantage de détail. « Si cela continue, il y aura des représailles », a-t-il ajouté.

Le quotidien grec Kathimerini a rapporté vendredi qu'une collision s'était produite mercredi entre une frégate grecque et un bâtiment turc, mais l'état-major grec n'a pas confirmé cet incident.

Depuis le début de cette crise, la Turquie souffle le chaud et le froid, alternant entre messages de fermeté et appels au dialogue.

Vendredi, le chef de la diplomatie turque a ainsi assuré que son pays ne « souhaitait pas l'escalade » et était partisan d'un « dialogue apaisé », tout en rejetant la responsabilité des crispations sur Athènes qu'il a appelé à « agir avec bon sens ».

Dans un effort de médiation, la chancelière allemande Angela Merkel s'est entretenue jeudi avec le chef de l'Etat turc et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.

M. Erdogan a déclaré qu'il avait affirmé à Mme Merkel que le navire sismique continuerait ses recherches jusqu'au 23 août, ajoutant toutefois avoir accepté des discussions après cette date pour « adoucir les choses ».


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.