Soundous Boualam: «Je veux combattre les stéréotypes liés à l’islam et au Coran»

Soundous Boualam (photo fournie)
Soundous Boualam (photo fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 17 mars 2021

Soundous Boualam: «Je veux combattre les stéréotypes liés à l’islam et au Coran»

  • Je veux montrer cet aspect du Coran, à la fois artistique et spirituel
  • Cette démarche étant positive, elle ne peut à mon avis que générer des réactions positives, qui, je l’espère, contribueront à modifier certains a priori en rapport avec le Coran

BEYROUTH : Née et élevée au Maroc, actuellement résidente Bruxelloise après un passage par le Royaume-Uni pour ses études supérieures, Soundous Boualam travaille dans une organisation non gouvernementale (ONG) dans le domaine de la communication proeuropéenne. Elle vient de lancer un projet sur les réseaux sociaux intitulé «God Loves Us». Ce programme parle de l’application des préceptes de l’islam dans la vie quotidienne, de ses messages de paix, de guérison, d’alimentation saine, de santé physique et mentale – le tout s’appuyant sur des versets et extraits du Coran. Un projet qui est à la fois le résultat d’une longue réflexion et de la volonté de combattre les stéréotypes autour de l’islam, en démontrant de façon artistique le rôle positif que peut jouer le Coran et son application dans la guérison humaine et la promotion d’une vie saine.

Arab News en français a pu la joindre pour un entretien téléphonique.

Comment est né ce projet?

Ce projet a commencé en plusieurs étapes. J’ai reçu tout au long de mon enfance et de mon adolescence une éducation islamique en termes de mœurs et valeurs. Certes, j'étais au lycée français au Maroc, mais nous avions un programme hybride et l’éducation islamique a toujours fait partie de ma vie. Cependant, une fois arrivée en Europe, je m’en étais éloignée. Il y a environ deux ans, j’ai traversé un moment difficile, à la fois sur le plan physique, émotionnel et mental et j’ai senti le besoin de me reconnecter à Dieu en relisant le Coran. Ce dernier avait accompagné ma jeunesse et m’avait fait du bien dans le passé.

soundous
Soundous Boualam (photo fournie)

 

J’ai donc commencé à me concentrer sur les versets qui me faisaient du bien, qui s’appliquent à la vie de tous les jours, tout en étant intemporels. Cela m’a tellement apaisé que j’ai décidé de les regrouper et de les réétudier encore et encore. Au fur et à mesure de mes sélections, j’ai eu l’idée de les partager. L’idée a fait son chemin et j’ai décidé d’en faire un art que je dévoile exclusivement sur les réseaux sociaux. Je voulais montrer cet aspect du Coran, à la fois artistique et spirituel.

Vous citez très souvent «la gratitude»…

Oui. La première phrase du Coran, «باسم الله الرحمن الرحيم الحمد لله رب العالمين», exprime la reconnaissance envers Dieu. Cette expression se répète souvent dans le Coran. Le concept de la gratitude, l’acceptation des belles choses qui nous arrivent. On voit bien que dans toutes les pratiques spirituelles et religieuses, le fait de répéter comme un mantra chaque jour ou plusieurs fois par jour, entraîne l’esprit. J’ai commencé dès le début à tenir un journal de gratitude. Un concept moderne aussi car si vous surfez sur les réseaux sociaux, le journal de gratitude est largement utilisé, or c’est une pratique qui était déjà présente dans le Coran. Tout comme le fait de répéter des mantras pour se sentir bien, les méthodes de respiration figurent dans l’Islam, et plus précisément dans le Coran. Ce n’est pas un phénomène nouveau. C’est dans la pratique religieuse depuis très longtemps.

soundous

 

Quels sont les thèmes que vous avez choisis pour votre projet?

Comme je le précisais, la gratitude est l’un des thèmes sélectionné dans mon vlog. De nombreux autres y figurent, dont certains inspirés de ma vie quotidienne: mes problèmes de sommeil passés et mon manque d’exercices physiques qui me faisaient me sentir mal. Or, dans le Coran, des passages concrets et précis insistent sur l’importance de bien dormir, sur le fait que si Dieu a créé une alternance entre la nuit et le jour, c’est que la nuit est faite pour se reposer. Il existe donc des préceptes très concrets pour faire de notre vie quotidienne une vie plus paisible avec des rituels précis. Autre exemple, la nourriture saine. Tout le monde comprend aujourd’hui l’importance de bien manger et de nombreux documentaires insistent sur l’importance des fruits, des légumes et des grains complets. Cet aspect-là est également mentionné dans le Coran et c’est ce que je veux montrer à travers le volet «cuisine» du projet, avec tous ces ingrédients naturels.

soundous

Le but, c’est de montrer que le Coran est un ouvrage pratique qui peut être suivi au quotidien et améliorer la qualité de vie… Je veux que les gens qui me suivent sur les réseaux sociaux se sentent légers et biens dans leur peau en regardant mes vidéos.

Votre motivation est-elle personnelle ou bien y a-t-il un autre message derrière ce projet?

Au-delà du motif personnel, il y a certainement un motif politico-social. Je veux combattre les stéréotypes liés à l’islam et au Coran, notamment en Europe. Depuis environ dix ans, je vis sur le vieux continent et j’avoue m’être longtemps tenue éloignée de la pratique de l’islam, et je dois également dire que demeurent de nombreux préjugés sur les musulmans. La fausse conception de l’Europe au sujet de l’islam m’a éloignée de la pratique a un moment.

soundous
Soundous Boualam (photo fournie)

Partager ces versets et ces apprentissages, c’est aussi montrer aux Européens que l’islam n’est pas une religion violente ou éloignée de la réalité moderne; les préceptes s’appliquent à la vie quotidienne et prônent la paix. Si certains Européens croient que la reconnaissance, la gratitude et le bien-être sont des concepts occidentaux, ils se trompent. Ces aspects de la perception de la vie étaient déjà présents dans le Coran. J’essaie en outre de montrer comment l’islam me rend plus forte en tant que femme, notamment du fait de toutes ces fausses conceptions la de la perception de la femme dans l’islam.

J’insiste enfin sur le fait que mon vlog est en langue anglaise, afin d’atteindre le plus grand nombre.

Quels sont les premiers retours?

Positifs! De nombreux musulmans du monde entier m’encouragent dans cette démarche et cela me fait plaisir. Cette démarche positive ne peut à mon avis que générer des réactions positives, qui, je l’espère, contribueront à modifier certains a priori en rapport à la religion et avec le Coran.


L'organisation humanitaire controversée GHF, dit avoir terminé sa mission à Gaza

L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas. (AFP)
L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas. (AFP)
Short Url
  • L'organisme au financement opaque, déployé en mai dans le territoire palestinien en guerre, après deux mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, a été vivement critiquée par la communauté humanitaire internationale
  • Ses distributions de nourriture ont été entachées par des violences qui ont tué plus de 1.000 personnes à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l'Homme de l'ONU

JERUSALEM: L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas.

La Gaza Humanitaran Foundation (GHF) a annoncé dans un communiqué "la fin réussie de sa mission d'urgence à Gaza après avoir distribué plus de 187 millions de repas gratuits directement aux civils dans le cadre d'une opération humanitaire record qui a permis de garantir que l'aide alimentaire parvienne aux familles palestiniennes en toute sécurité et sans détournement par le Hamas ou d'autres entités".

L'organisme au financement opaque, déployé en mai dans le territoire palestinien en guerre, après deux mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, a été vivement critiquée par la communauté humanitaire internationale.

Ses distributions de nourriture ont été entachées par des violences qui ont tué plus de 1.000 personnes à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.

L'ONG a rejeté les critiques et sa responsabilité dans ces violences.

"A un moment critique, nous sommes fiers d’avoir été la seule opération d'aide capable de fournir de manière fiable et sûre des repas gratuits directement au peuple palestinien de Gaza, à grande échelle et sans détournement, s'est félicité son directeur John Acree, cité par le communiqué.

"Le modèle de la GHF, dans lequel le Hamas ne pouvait plus piller et tirer profit du détournement de l'aide, a joué un rôle majeur pour amener le Hamas à la table des négociations et parvenir à un cessez-le-feu. Nous les remercions pour tout ce qu’ils ont apporté aux Gazaouis", a salué sur X le porte-parole du département d'Etat, Tommy Pigott.

 

 


Israël: des généraux limogés, d'autres sanctionnés, en lien avec le 7-Octobre

Short Url
  • Ces mesures prises par le chef d'état-major Eyal Zamir ont provoqué un regain de tension avec le ministre israélien de la Défense Israël Katz
  • Le limogeage de généraux de premier plan le 7-Octobre met en exergue la façon dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réussi jusque-là à esquiver ses torts dans le fiasco du 7-Octobre

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé le limogeage de trois généraux à des postes clés le 7 octobre 2023 et des sanctions disciplinaires contre plusieurs autres à cause de leur échec à empêcher ce jour-là l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue Israël.

Ces mesures prises par le chef d'état-major Eyal Zamir ont provoqué un regain de tension avec le ministre israélien de la Défense Israël Katz, qui a annoncé lundi avoir demandé un "examen approfondi" du rapport, commandité par l'armée, qui leur a servi de base pour prendre ces mesures.

Le limogeage de généraux de premier plan le 7-Octobre met en exergue la façon dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réussi jusque-là à esquiver ses torts dans le fiasco du 7-Octobre, malgré les appels de l'opinion publique et de l'opposition à la formation d'une commission d'enquête nationale.

M. Netanyahu a répété que les fautes de la direction politique ayant mené au 7-Octobre ne pourraient être examinées qu'après la fin de la guerre.

Le général de division Aharon Haliva, à l'époque chef des renseignements militaires, le général de division Oded Basyuk, alors chef des opérations, et le général de division Yaron Finkelman, qui commandait ce jour-là depuis peu la région militaire sud d'Israël, vont être déchargés "du cadre de réserve et ne (feront) plus partie" de l'armée, indique un communiqué de l'armée publié dimanche soir.

Le général Haliva a été le premier responsable militaire à démissionner, en 2024, en invoquant sa responsabilité pour le drame du 7-Octobre. Le général Finkelman a lui aussi démissionné en invoquant les mêmes motifs. Quant au général Basyuk, il a pris sa retraite après la guerre de 12 jours lancée par Israël contre l'Iran en juin.

Selon le communiqué de l'armée, les trois hommes portent chacun une responsabilité personnelle dans l'échec de l'institution militaire à anticiper et à repousser l'attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël.

"Défaillance systémique" 

Ces mesures, prises par Eyal Zamir, font suite à la publication au début du mois du rapport d'un comité d'experts qu'il avait mandaté et qui a marqué la fin des enquêtes au sein de l'armée sur les défaillances ayant mené au drame du 7-Octobre.

Le rapport concluait à une "défaillance systémique et organisationnelle de longue date" au sein de l'appareil militaire.

Déplorant des "processus de prise de décision et de déploiement des forces déficients dans la nuit du 7 octobre 2023", le comité pointait des échecs au niveau de l'état-major général, de la direction des opérations, de la direction du renseignement militaire, du Commandement Sud, mais aussi de l'armée de l'Air et de la Marine.

Israël Katz, dont l'inimitié avec le chef d'état-major est connue, a réagi lundi à l'annonce des limogeages et mesures disciplinaires  en annonçant "un examen en profondeur" de ce rapport.

"A la suite des mesures annoncées hier par le chef d'état-major concernant la responsabilité des commandants dans les événements du 7 octobre, j'ai décidé de charger le contrôleur de l'établissement de la Défense, le général de division (à la retraite) Yaïr Wolansky, d'examiner en profondeur le rapport présenté par l'équipe dirigée par le général de division (à la retraite) Sami Turgeman", a annoncé le ministre de la Défense dans un communiqué.

Joute 

Il a précisé que le "contrôleur sera également invité à formuler une recommandation concernant des critères équitables pour l'élaboration de conclusions personnelles", faisant allusion aux limogeages et mesures disciplinaires annoncés par Eyal Zamir.

Selon les médias israéliens, il s'agit d'une énième joute dans le bras de fer qui oppose les deux hommes, M. Katz ayant cette fois-ci été ulcéré de ne pas avoir été prévenu directement des mesures qu'il a apprises par les médias.

En outre, le chef d'état-major s'est publiquement dissocié du gouvernement, notamment en appelant le 10 novembre à une "enquête systémique" sur le 7-Octobre.

Malgré les pressions de l'opinion publique et les demandes de l'opposition, le gouvernement israélien refuse l'établissement d'une commission nationale d'enquête dans l'échec des autorités à prévenir l'attaque.

Outre les trois généraux limogés, l'armée a annoncé des sanctions disciplinaires contre le général de division aérienne Tomer Bar et le vice-amiral David Saar Salma, respectivement à la tête de l'armée de l'Air et de la Marine.

Sont également visés par des mesures disciplinaires quatre autres généraux et quatre officiers supérieurs.

Le général Herzi Halévy, qui était à la tête de l'armée le 7 octobre 2023, a annoncé sa démission en janvier et quitté ses fonctions en mars. Il n'est pas concerné par les mesures.

 


Le Hezbollah enterre son chef militaire tué dans un bombardement israélien

Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien. (AFP)
Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • A l'appel de la formation chiite, des centaines de ses partisans sont descendus dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, pour les funérailles de celui que le mouvement a qualifié de "grand leader"
  • Jusque-là largement inconnu du grand public au Liban, il est le plus haut responsable du Hezbollah tué depuis la fin, il y a un an, de la dernière guerre qui a opposé le mouvement à Israël

BEYROUTH: Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien.

A l'appel de la formation chiite, des centaines de ses partisans sont descendus dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, pour les funérailles de celui que le mouvement a qualifié de "grand leader".

Jusque-là largement inconnu du grand public au Liban, il est le plus haut responsable du Hezbollah tué depuis la fin, il y a un an, de la dernière guerre qui a opposé le mouvement à Israël.

Dans cette banlieue densément peuplée de la capitale, des membres du Hezbollah en treillis ont porté son cercueil et ceux d'autres compagnons tués dans la frappe ciblée de dimanche, recouverts des drapeaux jaunes du groupe, au son de chants religieux, a rapporté un correspondant de l'AFP.

La foule, d'où émergeaient des portraits des dirigeants du Hezbollah et du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a scandé des slogans contre Israël et les États-Unis.

Cet assassinat est intervenu alors qu'Israël a intensifié ces derniers temps ses frappes sur le territoire libanais malgré le cessez-le-feu, disant viser des membres ou infrastructures du Hezbollah qu'il accuse de se réarmer, ce que le mouvement dément.

"Voie diplomatique" 

Le gouvernement libanais est sous forte pression de Washington pour contraindre le Hezbollah à rendre ses armes conformément à l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, ce que le mouvement islamiste refuse jusqu'à présent.

Après l'assassinat de Haitham Ali Tabatabai, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé qu'Israël "ne permettra(it) pas au Hezbollah de reconstruire son pouvoir" et appelé Beyrouth  à "respecter son engagement" à le désarmer.

A Paris, la diplomatie française a appelé à la "retenue" après la frappe israélienne qui fait "peser un risque d'escalade dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions".

Les options du Hezbollah apparaissent désormais limitées: le mouvement est sorti très affaibli du conflit qu'il avait enclenché avec Israël après le début de la guerre à Gaza, et a perdu sa voie d'approvisionnement via la Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

Washington presse également Beyrouth de lui couper les financements iraniens. Téhéran, principal allié du Hezbollah, a dénoncé lundi un "lâche assassinat".

Il existe aujourd'hui "deux tendances au sein du groupe", explique à l'AFP une source proche du Hezbollah, sous couvert d'anonymat. "Ceux qui veulent répondre à l'assassinat et ceux qui préfèrent s'abstenir, et pour l'instant, la direction du groupe préfère la voie diplomatique".

"Les options du Hezbollah sont très limitées", affirme à l'AFP Nicholas Blanford, analyste à l'Atlantic Council. "Sa base réclame vengeance, mais si le Hezbollah répond directement (...) Israël ripostera très durement et personne au Liban ne remerciera le Hezbollah pour ça".

Selon lui, la frappe sur le chef militaire du Hezbollah "montre qu'Israël peut toujours localiser et cibler les hauts responsables (du mouvement) malgré toutes les mesures de protection".

"Rejeter les pressions" 

L'assassinat de Haitham Ali Tabatabai visait à "effrayer et affaiblir" le Hezbollah pour qu'il "se rende et se soumette, mais cet objectif ne sera jamais atteint", a lancé lors des funérailles un haut responsable du mouvement, Ali Damuch.

Israël était "inquiet de la réponse possible du Hezbollah, et doit le rester", a-t-il ajouté, exhortant les autorités libanaises à "affronter l'agression par tous les moyens (...) et à rejeter les pressions (...) à se conformer aux diktats américains et aux conditions israéliennes".

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kms entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.

Un responsable militaire libanais a affirmé à l'AFP la semaine dernière que les demandes américaines et israéliennes d'un désarmement d'ici fin 2025 étaient "impossibles" à satisfaire, faute de personnel et d'équipement, et au vu du risque de confrontations avec les communautés locales soutenant le Hezbollah.