La contestation judiciaire néerlandaise contre le régime d'Assad prend de l'ampleur

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stephanus Abraham Blok, dit «Stef Blok», a déclaré lundi à Sky News qu'il est désormais «plus optimiste» quant à la possibilité de traduire Bachar al-Assad en justice (Photo, AFP)
Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stephanus Abraham Blok, dit «Stef Blok», a déclaré lundi à Sky News qu'il est désormais «plus optimiste» quant à la possibilité de traduire Bachar al-Assad en justice (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 17 mars 2021

La contestation judiciaire néerlandaise contre le régime d'Assad prend de l'ampleur

  • Ignorer la possibilité d’une action en justice comme recours contre Bachar al-Assad risquerait de lui donner «l'impunité»
  • Nous tenons le gouvernement syrien – et bien sûr le président Assad qui est son chef – pour responsable»

LONDRES: Les efforts des Pays-Bas pour traduire en justice le président syrien, Bachar al-Assad, pour «crimes horribles et violations flagrantes des droits de l'homme» prennent de l'ampleur. 

Six mois après l'annonce de la requête de la Cour internationale de justice (CIJ), le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Stephanus Abraham Blok, dit «Stef Blok», a déclaré lundi à Sky News qu'il est désormais «plus optimiste» quant à la possibilité de traduire Bachar al-Assad en justice, mais il admet que le processus peut prendre des années. 

«Le régime de Bachar al-Assad a commis des crimes atroces à maintes reprises. Les preuves sont accablantes. Il doit y avoir des conséquences», a déclaré Stef Blok l'année dernière lorsque son gouvernement a annoncé son intention de le poursuivre.  

«Un grand nombre de Syriens ont été torturés, assassinés, ont disparu, ont subi des attaques au gaz toxique, ou ont tout perdu en fuyant pour sauver leur vie.» 

Ignorer la possibilité d’une action en justice comme recours contre Bachar al-Assad risquerait de lui donner «l'impunité», déclare Stef Blok. 

«L'action multilatérale contre le régime est régulièrement bloquée par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité des nations unies (CSNU). C’est pourquoi les Pays-Bas ont décidé d’attaquer le président syrien devant la plus haute cour de l'Organisation des nations unies (ONU), la CIJ », souligne Stef Blok 

Le recours judiciaire néerlandais repose sur la violation présumée par la Syrie de la Convention des nations unies contre la torture, qu'elle a ratifiée en 2004. 

L'impasse dans laquelle se trouve le CSNU signifie que cela pourrait être le meilleur moyen d’obliger le régime de Bachar al-Assad à répondre de ses crimes. 

«Je suis plus optimiste car dès le début, les Pays-Bas étaient convaincus que nous devrions prendre cette mesure pour tenir le gouvernement syrien responsable», affirme Stef Blok. «Nous avons été désormais rejoints par le Canada, et la Syrie a confirmé qu'elle était disposée à entamer des pourparlers. Nous estimons que notre dossier est très équitable», ajoute-t-il. 

«Les Pays-Bas, le Canada et la Syrie font tous partie de la Convention contre la torture, ce qui signifie que les pays peuvent se tenir mutuellement responsables des violations.» 

Les Néerlandais sont prêts à entamer des négociations diplomatiques avec le régime et ont fait de l’arrêt de la torture en Syrie, de la libération des prisonniers politiques et du versement d’indemnités aux victimes des revendications centrales pour aller de l’avant. 

Blok admet que les demandes sont ambitieuses, mais il explique qu'il souhaite poursuivre les négociations diplomatiques avant de s'engager dans la voie légale. 

«Nous devons dorénavant faire preuve de prudence. Nous tenons le gouvernement syrien – et bien sûr le président Assad qui est son chef – pour responsable», déclare Stef Blok. 

«Cela signifie que nous devons d'abord entamer des négociations diplomatiques avec eux, et c'est ce que nous allons faire maintenant. Je ne peux pas prédire le résultat, mais ce que je peux dire, c'est que si malheureusement ces pourparlers n’aboutissent pas au résultat souhaité – la fin des violations du traité et la fin de la violence – une option est ouverte pour aller en justice», ajoute-t-il. 

«Ce ne sera pas facile et, bien sûr, le cynisme est une solution de facilité, mais c’est une impasse, car alors nous abandonnerions la Syrie en toute impunité.» 

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Ukraine: des attaques russes font trois morts et visent des infrastructures énergétiques

Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays. (AFP)
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  • Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine
  • Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local

KIEV: Des attaques russes ont fait trois morts dans le sud de l'Ukraine, ont annoncé mercredi des responsables de la région de Kherson, des frappes nocturnes ayant également endommagé des infrastrucures énergétiques du pays.

Un tir d'artillerie russe a tué dans la matinée deux employés d'une ferme à Novovorontsovka, village de la région de Kherson, a déclaré son gouverneur Oleksandre Prokoudine.

Cette localité est située sur les rives du fleuve Dniepr, qui fait office de ligne de front dans cette partie de l'Ukraine.

Dans la nuit, d'autres attaques russes ont fait un mort et des blessés dans la capitale régionale, également nommée Kherson, selon le procureur local.

Cette ville avait été occupée par l'armée russe pendant plusieurs mois lors de la première année de la guerre en 2022, puis libérée par les forces ukrainiennes lors d'une contre-offensive.

Elle borde aussi le Dniepr, et est presque constamment bombardée par les soldats russes postés de l'autre côté du fleuve.

Le ministère ukrainien de l'Energie a lui affirmé que des "infrastructures énergétiques et de transport de gaz" avaient été touchées par d'autres attaques dans six régions du pays.

Une frappe de drone a endommagé une infrastructure de Soumy, grande ville du nord-est du pays, ce qui a provoqué d'importantes coupures de courant, selon le ministère.

Une autre attaque a provoqué des "dégâts significatifs" sur des installations de transport de gaz dans la région de Poltava (centre-est), d'après cette même source.

Le ministère a dénoncé la "politique délibérée de la Fédération de Russie visant à détruire les infrastructures civiles de l'Ukraine" à l'approche de l'automne.

Le principal opérateur énergétique ukrainien, DTEK, a affirmé mercredi qu'une frappe russe avait touché l'une de ses usines la veille.

Cette installation, qui fournit du charbon pour la production énergétique du pays, est "complètement paralysée", selon l'opérateur.

En plus de trois ans d'invasion, la Russie a ravagé le réseau énergétique de l'Ukraine.

Les frappes contre ce type d'infrastructures, qui laissent les civils sans chauffage ou électricité, constituent un problème de taille pour ce pays d'Europe de l'est où les hivers sont rudes.


Trump pense que beaucoup d'Américains «aimeraient avoir un dictateur»

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
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  • "Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent"
  • "Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république"

WASHINGTON: Donald Trump a lancé lundi que beaucoup d'Américains "aimeraient avoir un dictateur", pendant une conférence de presse improvisée et prolongée dans le Bureau ovale, consacrée à des sujets de sécurité et à des récriminations contre ses opposants.

"Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent", a dit le président américain, accusé de dérive autoritaire par ses opposants pour sa politique en matière d'immigration et de sécurité.

"Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république", a-t-il déclaré, en référence à sa décision d'envoyer la Garde nationale dans les rues de Washington pour des opérations de maintien de l'ordre.

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution.

"Si vous brûlez un drapeau, vous aurez un an de prison, sans libération anticipée", a-t-il assuré.

Le républicain de 79 ans, qui s'est exprimé pendant 80 minutes sur les sujets les plus divers, avec force digressions, a par ailleurs indiqué qu'il entendait rebaptiser le ministère de la Défense pour lui donner le nom de "ministère de la guerre", et ainsi revenir à une appellation qui a existé de 1789 à 1949.

Lors d'une autre entrevue plus brève avec la presse, il a ajouté: "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", en laissant entendre qu'il n'aurait pas besoin d'un vote du Congrès pour procéder au changement.

"Aspirant dictateur" 

Le président républicain s'en est aussi pris à ses adversaires politiques, plus particulièrement à ceux dont le nom est parfois évoqué pour la candidature démocrate à la présidentielle de 2028.

Il a en particulier traité de "sagouin" le gouverneur démocrate de l'Illinois JB Pritzker, et lancé qu'il devrait "faire plus de sport", en référence à sa corpulence.

Ce dernier, qui avait déjà qualifié ce week-end le président de "dictateur", a enfoncé le clou lundi à Chicago, grande ville dans le viseur de Donald Trump pour y déployer la Garde nationale.

"Donald Trump veut utiliser l'armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiquement. Si cela arrivait dans n'importe quel autre pays, nous n'aurions aucun mal à appeler ça une dangereuse prise de pouvoir", a martelé M. Pritzker traitant l'intéressé "d'aspirant dictateur".

Donald Trump a aussi critiqué les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, et du Maryland, Wes Moore, qui l'ont tous deux récemment attaqué à coups de moqueries sur les réseaux sociaux. Il a lancé à propos du Parti démocrate: "tous leurs candidats potentiels font du mauvais boulot".

"Or massif" 

Le président américain a redit que Chicago pourrait être la prochaine visée par ses opérations de maintien de l'ordre impliquant des militaires et policiers fédéraux, après Washington.

La capitale fédérale sera d'ailleurs "impeccable" pour recevoir le Mondial de foot l'été prochain, s'est félicité Donald Trump, profitant de l'occasion pour montrer le trophée de la compétition, qui trône désormais dans le Bureau ovale.

"C'est un trophée en or massif. Ils savent comment se faire bien voir!", a plaisanté le président milliardaire, connu pour son goût du luxe ostentatoire.

Donald Trump a aussi, dans une autre digression, évoqué les problèmes que cause la carpe asiatique, une espèce de poisson invasive, pour l'écosystème des Grands lacs (nord). Le nord-est de l'Illinois, où se trouve Chicago, borde le lac Michigan.

Le président a évoqué un "poisson assez violent qui vient de Chine, la carpe chinoise". "Ils sautent dans les bateaux, ils sautent partout", a-t-il dit, relevant que remédier à ce problème serait "terriblement coûteux".

"Tant que je n'aurai pas de demande de ce gars (le gouverneur de l'Illinois, ndlr), je ne ferai rien", a déclaré le républicain, qui a plusieurs fois menacé de remettre en cause certains mécanismes d'aide fédérale pour des Etats démocrates.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.