Les USA et des pays européens imputent à Assad le supplice des Syriens

Un manifestant, entouré des drapeaux de la révolution syrienne, scande des slogans pour commémorer le dixième anniversaire du soulèvement populaire contre le régime du président Bachar Assad, à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le lundi 15 mars 2021. (Photo, AP)
Un manifestant, entouré des drapeaux de la révolution syrienne, scande des slogans pour commémorer le dixième anniversaire du soulèvement populaire contre le régime du président Bachar Assad, à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le lundi 15 mars 2021. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Les USA et des pays européens imputent à Assad le supplice des Syriens

  • Le «conflit prolongé a également constitué un terrain à exploiter pour les terroristes, et particulièrement Daech»
  • Les ministres des AE insistent par ailleurs qu'ils ne toléreraient pas le non-respect de la Convention sur les armes chimiques, et parlent d’impunité «inacceptable»

LONDRES: Le président syrien Bachar Assad et ses partisans sont responsables de la souffrance humaine engendrée par les années de guerre, ont déclaré lundi les États-Unis et un nombre de pays européens.

«La réponse du régime de Bachar Assad a été d’une violence épouvantable», affirment les ministres étrangers des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Italie dans une déclaration conjointe publiée à l’occasion du dixième anniversaire du soulèvement syrien.

«Nous louons l’action des individus et organisations courageux qui ont, durant les dix dernières années, révélé la vérité depuis la Syrie, documenté et suivi les exactions, atrocités de masse et graves violations du droit international afin que leurs auteurs rendent des comptes, et fourni une aide vitale aux populations concernées», poursuit la déclaration.

Les ministres des Affaires étrangères expliquent que la décennie de conflit, de corruption généralisée et de bouleversements économiques a laissé l'économie syrienne «exsangue».

Plus de la moitié de la population, près de 13 millions de Syriens, dépendent de l'aide humanitaire, indique le communiqué, ajoutant que le «conflit prolongé a également constitué un terrain à exploiter pour les terroristes, et particulièrement Daech. La prévention de la résurgence de Daech demeure une priorité».

Les États-Unis et l'Europe insistent que le régime syrien et ses partisans doivent «s’impliquer sérieusement dans le processus politique et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers les populations qui en ont besoin».

Concernant l'élection présidentielle prévue cette année, les ministres des Affaires étrangères affirment qu'elles ne seront ni libres ni régulières, qu’elle «ne doivent pas conduire à des mesures de normalisation internationale avec le régime syrien»

«Tout processus politique nécessite la participation de tous les Syriens, y compris la diaspora et les personnes déplacées, afin de permettre à toutes les voix d’être entendues», déclarent-ils, ajoutant que les élections devraient être tenues sous l’égide de l’ONU.

Des millions de Syriens ont fui les combats au cours des dix dernières années. La majorité ont trouvé refuge en Turquie, en Jordanie, au Liban, en Irak ainsi qu’en Égypte, sans compter les déplacés à l'intérieur du pays et quoi ne peuvent pas rentrer chez eux.

«Nous (…) n’abandonnerons pas le peuple syrien. Nos nations s’engagent à redynamiser la recherche d’une solution pacifique, qui protège les droits et la prospérité future de tous les Syriens, sur le fondement de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies», toujours selon le communiqué.

Les ministres insistent par ailleurs qu'ils ne toléreraient pas le non-respect de la Convention sur les armes chimiques, et parlent d’impunité «inacceptable». Ils prévoient de continuer «fermement à œuvrer pour que des comptes soient rendus pour les crimes les plus graves», et saluent les «efforts continus des juridictions nationales pour mener des enquêtes et poursuites relevant de leurs compétences au sujet des crimes commis en Syrie».

Les hauts responsables ont de plus appelé à un cessez-le-feu à l'échelle nationale, à un accès sans entrave à ceux qui ont besoin d’aide, et à la libération des personnes détenues arbitrairement.

«Nous réitérons notre soutien ferme aux efforts de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen pour mettre en œuvre tous les aspects de la résolution 2254 du Conseil de sécurité, seul moyen de résoudre ce conflit», déclarent-il, «Nous ne pouvons laisser cette tragédie perdurer une décennie de plus».

 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk