« Profond regret » de l'ONU d'avoir échoué à mettre fin à la souffrance en Syrie

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen a dressé hier un constat d'échec total de son organisation en Syrie, lors de son dernier exposé au Conseil de sécurité. (Photo, AFP/Fichier)
L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen a dressé hier un constat d'échec total de son organisation en Syrie, lors de son dernier exposé au Conseil de sécurité. (Photo, AFP/Fichier)
Short Url
Publié le Mardi 16 mars 2021

« Profond regret » de l'ONU d'avoir échoué à mettre fin à la souffrance en Syrie

  • «Il y a dix ans, les manifestations populaires pacifiques ont été violemment réprimées», rappelle l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie
  • «Au lieu de créer des retards et des diversions, le régime d'Assad devrait libérer les individus arbitrairement détenus», a déclaré Pedersen

NEW YORK: Geir Pedersen, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, a poussé un profond soupir lundi avant de prononcer son dernier exposé au Conseil de sécurité sur ce conflit qui sera selon lui gravé dans les mémoires «comme l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire récente».

L’émissaire, qui commémorait le dixième anniversaire du début de la guerre civile, note qu'elle a duré à peu près aussi longtemps que les Première et Seconde Guerres mondiales réunies. Il se désole aussi que l'ONU n'ait pas été en mesure de mettre fin à la souffrance du peuple syrien.

«Il y a dix ans, les manifestations populaires pacifiques ont été violemment réprimées», rappelle Pedersen aux membres du conseil. «La Syrie a été plongée dans une spirale de conflit armé. Avec le temps, de nombreux pays et combattants du monde entier sont venus en Syrie pour combattre sous une forme ou une autre.

«Les Syriens ordinaires doivent parfois avoir le sentiment qu'ils sont tous pris au piège d'un conflit interminable et international. (Le) peuple syrien compte parmi les plus grandes victimes de ce siècle».

Au cours de la dernière décennie, les Syriens ont été «blessés, mutilés et tués de toutes les manières imaginables. Même leurs morts ont été profanés», a-t-il déclaré. «Ils ont été enlevés en pleine rue, jetés en prisons, disparus, maltraités, torturés, et exhibés dans des cages et rachetés ou échangés dans le cadre d’échanges de prisonniers».

«Ils ont vécu l’indescriptibles horreur des armes chimiques. Ils ont vu des combattants étrangers affluer dans leur pays». Cinq armées étrangères sont activement engagées dans le conflit, ajoute-t-il.

«Ils ont été déplacés vers des camps grand comme des villes, ils ont dormi à l’extérieur, dans des oliveraies et des maisons abandonnées, pour être de nouveaux déplacés, tour à tour entre une chaleur suffocante et la neige glaciale», poursuit l'envoyé norvégien. «Ils ont fui la Syrie, pour se retrouver presque invariablement face à davantage de pauvreté et de discrimination ou, pire encore, pour périr en mer lors d’un quête pour un refuge.

«Ils ont connu la corruption, la mauvaise gestion, les sanctions et la crise économique. Toutes les parties belligérantes font subir aux femmes syriennes des violences sexuelles, et nous observons une augmentation des mariages précoces et forcés».

Pendant ce temps, dit-il, les auteurs vivent dans une «impunité quasi totale». L’envoyé de l’ONU regrette l’absence de progrès dans les pourparlers entre le gouvernement et l'opposition, ainsi que la communauté internationale «divisée, prise dans une concurrence géopolitique et des discours contradictoires».

Pedersen, le quatrième envoyé chargé de diriger les efforts de l'ONU pour mettre fin à la guerre syrienne, est entré en fonction en janvier 2019.

«J’exprime le profond regret de l’Organisation des Nations Unies que nous n’ayons pas encore été en mesure de négocier la fin de ce conflit tragique», a-t-il déclaré lundi. Ses trois prédécesseurs avaient fait des déclarations similaires.

Geir Pedersen note toutefois qu’un calme relatif règne actuellement, les lignes de front n’ayant pas bougé depuis un an. Il a appelé à ce que ce calme fragile se transforme en un véritable cessez-le-feu à l'échelle nationale, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité.

Il a cependant mis en garde contre le danger d'une «stase prolongée», qui verrait les Syriens continuer de payer un lourd tribut en termes de «découragement et de désespoir», si la communauté internationale ne collabore pas dans le but de résoudre la crise.

«C'est un grave danger, surtout si la Syrie ne reçoit pas une attention diplomatique internationale de haut niveau et créative», a déclaré Pedersen. «Après tout, il s’agit de l’un des conflits les plus internationalisés d’une génération, et bon nombre des problèmes qui comptent le plus pour les Syriens ne sont même pas entre les mains des Syriens.»

Appelant à mettre fin au syndrome du «vous d'abord» qui a persécuté une grande partie de la diplomatie internationale sur la Syrie, il a souligné la nécessité d'une approche mutuelle de «pas à pas, étape par étape», de la part des puissances syriennes et internationales.

Dans l’avenir immédiat, il a jugé important de progresser sur la question des détenus, des personnes enlevées et des personnes disparues, «un geste humanitaire important et un facteur de confiance essentiel».

L'envoyé juge également nécessaire «un accès humanitaire complet, durable et sans entrave à toutes les régions de la Syrie».

Dans le dossier du Comité constitutionnel syrien, Pedersen souligne qu’une sixième session du petit comité de rédaction du Comité constitutionnel doit avoir des objectifs clairs, des méthodes de travail plus crédibles, une meilleure coopération entre les coprésidents, et un plan de travail clair pour l'avenir.

Dans le dossier du Comité constitutionnel syrien, Pedersen souligne qu’une sixième session du petit comité de rédaction du Comité constitutionnel doit être soigneusement préparée et l’ONU sera prête à la convoque dès qu’un accord aura lieu.

Pedersen a exhorté les 15 membres du Conseil de sécurité «à ne pas perdre de vue l'importance fondamentale d'un règlement pacifique du conflit syrien».

«Une solution politique est la seule issue - et je suis convaincu que c'est possible. À certains égards, c'est plus possible maintenant qu'avant. Mais pour transformer cette possibilité en réalité, un engagement créatif et de haut niveau des principaux acteurs internationaux concernés par ce conflit sera nécessaire», conclut l’émissaire.

Les critiques de Pedersen au sujet des «discours contradictoires», semblent être tombées dans l'oreille d'un sourd.

La Russie défend Assad

Vassili Nebenzia, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU, a encore une fois pris la défense du régime d’Assad. Il a reproché aux «forces externes» d’attiser le conflit qui a commencé en 2011 dans une tentative de renverser «les autorités légitimes».

Bien que les Syriens, dont 60% sont confrontés à la faim, nécessitent une assistance internationale collective, «ce n’est pas la distribution de nourriture qui va résoudre le problème», a-t-il déclaré.

«Il est impératif d'aider les Syriens pacifiques à se refaire une vie normale avec des projets d'infrastructure qui assureraient un redressement rapide de la situation. Une telle approche faciliterait le retour des réfugiés et des PDI (personnes déplacées à l'intérieur du pays)», ajoute Nebenzia.

Les puissances internationales, dont l'UE, ont clairement indiqué à plusieurs reprises qu’elles ne débloqueraient pas de fonds pour la reconstruction de la Syrie si le processus de paix n’avance pas, et sans la mise en œuvre de la résolution 2254 et de mesures afin de tenir pour responsable les auteurs de crimes de guerre et ou de crimes contre l'humanité.

La Russie a opposé son veto à seize résolutions du Conseil de sécurité sur la Syrie au cours de la dernière décennie, soutenue dans de nombreux cas par la Chine.

«Il n’y a qu’une seule raison qui nous empêche de mettre en œuvre cette feuille de route et de résoudre la crise: le refus du régime d’Assad de faire preuve de bonne foi», affirme Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice américaine auprès de l’ONU. «Nous appelons donc la Russie à faire pression sur le régime d'Assad pour qu'il cesse de perdre du temps».

Elle a par ailleurs averti la communauté internationale «de ne pas se laisser berner par les prochaines élections présidentielles syriennes. Ces élections ne seront ni libres ni équitables. Elles ne vont conférer la moindre légitimité au régime d'Assad. Elles ne répondent pas aux critères précisés dans la résolution 2254, notamment qu'elles soient supervisées par l'ONU, ou tenues en vertu d’une nouvelle constitution».

«Au lieu de créer des retards et des diversions, le régime d'Assad devrait libérer les individus arbitrairement détenus, en particulier les femmes, les enfants et les personnes âgées», déclare Thomas-Greenfield.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Détenus palestiniens: des responsables du CICR rencontreront le ministère britannique des Affaires étrangères  

 Des responsables du Comité international de la Croix-Rouge s’entretiendront avec le ministère britannique des Affaires étrangères pour lui faire part de leurs inquiétudes au sujet de l’initiative britannique consistant à visiter les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. (CICR)
Des responsables du Comité international de la Croix-Rouge s’entretiendront avec le ministère britannique des Affaires étrangères pour lui faire part de leurs inquiétudes au sujet de l’initiative britannique consistant à visiter les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. (CICR)
Short Url
  • Le gouvernement de Netanyahou a empêché le personnel du CICR d’avoir accès aux détenus palestiniens depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre
  • Il a précisé que cette interdiction resterait en vigueur jusqu’à ce que le Hamas autorise l’accès aux otages israéliens capturés lors de l’attaque

LONDRES: Des responsables du Comité international de la Croix-Rouge s’entretiendront avec le ministère britannique des Affaires étrangères pour lui faire part de leurs inquiétudes au sujet de l’initiative britannique consistant à visiter les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.

Le ministre des Affaires étrangères David Cameron aurait négocié un accord avec le gouvernement israélien pour permettre à deux observateurs juridiques britanniques et à un juge israélien de rendre visite à certains prisonniers détenus dans les prisons israéliennes, à la lumière d’informations faisant état de «traitements inhumains», rapporte jeudi The Guardian.

Dans un entretien accordé ce week-end à la BBC, Cameron affirme avoir abordé cette question avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

«Tout n’est pas si sombre... Je lui ai dit que l’inaccessibilité aux détenus était inadéquate et que nous avions besoin d’un système indépendant d’inspection et de réglementation. Les Israéliens semblent désormais le faire», soutient-il.

Le gouvernement de Netanyahou a empêché le personnel du CICR d’avoir accès aux détenus palestiniens depuis l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre. Il a précisé que cette interdiction resterait en vigueur jusqu’à ce que le Hamas autorise l’accès aux otages israéliens capturés lors de l’attaque.

Les critiques affirment que cette position pourrait constituer une violation des conventions de Genève, le CICR ayant demandé à plusieurs reprises aux deux parties en conflit de permettre l’accès à toutes les personnes détenues, comme le prévoient les conventions.

Les observateurs ont également fait part de leurs inquiétudes au sujet de la capacité de l’initiative britannique «d’affaiblir l’État de droit» et de créer un «précédent dangereux» quant à la manière dont les détenus sont traités dans d’autres zones de conflit, ajoute le rapport du journal The Guardian.

Le directeur du CICR pour la région Moyen-Orient, Fabrizio Carboni, est actuellement à Londres. Il devrait s’entretenir avec des responsables du ministère des Affaires étrangères.

Dans un entretien accordé au journal d’information britannique, l’organisation humanitaire déclare que les détenus palestiniens doivent être traités comme des personnes protégées ayant accès au CICR, conformément aux conventions de Genève.

«Des informations faisant état d’une décision du gouvernement israélien d’autoriser les observateurs à visiter certains lieux de détention circulent. Le CICR espère que des mesures appropriées seront prises pour protéger la santé et le bien-être des détenus, qui restent primordiaux. Nous réitérons notre volonté de reprendre nos activités de détention mandatées», peut-on lire dans le communiqué.

Chris Doyle, chroniqueur d’Arab News et directeur du Conseil pour la compréhension arabo-britannique, a déclaré que le plan du ministère des Affaires étrangères risquait d’établir un système qui contournerait le CICR et les réglementations internationalement acceptées.

«Il n’y a aucune transparence quant à la solution de rechange proposée par Cameron... Je doute fort que deux avocats choisis par le ministère des Affaires étrangères, en compagnie d’un juge de la puissance occupante, bénéficient de l’expertise du CICR. Ils seront plutôt emmenés dans des prisons assainies», dit-il.

«Ce qui est arrivé aux milliers de Palestiniens emmenés de Gaza vers Israël est un problème majeur. Ni nous ni leurs familles ne savons où ils se trouvent, s’il s’agit de combattants ou d’enfants, ou même pourquoi, dans certains cas, ils sont contraints de rester en sous-vêtements. Nous n’avons aucune nouvelle de la part du gouvernement britannique à ce sujet», ajoute-t-il.

Au cours d’une trêve d’une semaine entre le Hamas et les forces israéliennes en novembre, le CICR a joué un rôle actif en facilitant l’échange de 105 otages israéliens détenus par le Hamas et de 240 prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Des membres de l'armée américaine, de la marine américaine et de l'armée israélienne ont mis en place le Trident Pier, un quai temporaire pour acheminer l'aide humanitaire, sur la côte de Gaza. (Reuters)
Des membres de l'armée américaine, de la marine américaine et de l'armée israélienne ont mis en place le Trident Pier, un quai temporaire pour acheminer l'aide humanitaire, sur la côte de Gaza. (Reuters)
Short Url
  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Short Url
  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com