LONDRES: Le gouvernement britannique a annoncé lundi une baisse des effectifs de ses forces armées dans le cadre de son plan de modernisation des capacités militaires britanniques, qui vise à les adapter aux «menaces du futur».
Ce plan a été présenté au moment où le Royaume-Uni cherche à se forger une nouvelle place sur la scène internationale à la suite de sa sortie de l'Union européenne, mais aussi à répondre à des relations qui se dégradent avec la Russie et la Chine.
Il «marque une évolution de la mobilisation de masse vers la rapidité de l'âge de l'information, la préparation et la pertinence nécessaires pour se confronter aux menaces du futur», a expliqué le ministre de la Défense Ben Wallace devant les députés, critiquant des précédentes réformes laissant les troupes «débordées et sous équipées».
Il a confirmé les informations des médias britanniques faisant état de baisses d'effectifs de l'armée, qui passeront de 76 500 actuellement à 72 500 d'ici 2025, sans départs contraints.
En revanche, les investissements seront renforcés dans des technologies comme les drones ainsi que dans les «cyber-guerres» ou celles dans l'espace. Ce dernier secteur recevra des financements de 6,6 milliards de livres sur quatre ans (7,7 milliards d'euros) pour mettre en place notamment un réseau de satellites de surveillance et reconnaissance.
Le ministère de la Défense compte disposer de davantage de navires et de sous-marins.
Les Royal Marines deviendront une nouvelle unité baptisée «Future Commando Force» (FCF) qui recevra plus de 200 millions de livres (232 millions d'euros) d'investissements directs au cours de la prochaine décennie. Elle sera chargée d'opérations maritimes et de contrer des menaces étatiques.
Sur terre, sera déployée une brigade d'opérations spéciales «capable d'opérer discrètement dans des environnements à haut risque et d'être rapidement déployable à travers le monde».
Menaces «méconnaissables»
Ce plan traduit sur le plan militaire la revue stratégique annoncée la semaine dernière, qui érige la Russie en menace majeure, qualifie la Chine de «concurrent systémique» et prévoit un relèvement du plafond de l'arsenal nucléaire britannique, une première depuis la chute de l'Union soviétique.
L'objectif du gouvernement est d'adapter l'armée britannique aux nouvelles menaces. Le ministre a en particulier cité les actes agressifs venant d'acteurs étatiques, qui se trouvent dans une «zone grise» en dessous du seuil de conflit ouvert, comme les cyberattaques.
Selon le ministre, l'armée «n'est plus une force de dernier recours mais doit devenir plus présente et active (...) et jouer un rôle au-delà de ce que nous considérons traditionnellement comme la guerre».
En novembre, le Premier ministre conservateur Boris Johnson avait annoncé un investissement dans la défense d'un montant sans égal depuis 30 ans, avec l'ambition de devenir «la première puissance navale en Europe».
Il avait fait état de dépenses supplémentaires de 24,1 milliards de livres (28 milliards d'euros) sur quatre ans par rapport au budget de 2019. Ainsi, le Royaume-Uni compte investir 190 milliards de livres (221 milliards d'euros) dans la défense dans les quatre années qui viennent, soit 2,2% de son PIB.
En marge d'une visite sur un site du géant britannique de la défense BAE Systems, dans le nord-ouest de l'Angleterre, Boris Johnsons a souligné que le pays avait «besoin de forces armées fortes, robustes», affirmant vouloir «investir sur le long terme, non seulement à des fins militaires» mais aussi pour de «bonnes raisons économiques».







