Pourquoi Netanyahu devrait abandonner la rhétorique d’annexion des terres palestiniennes

Israël considère que son annexion de nouveaux territoires de la vallée du Jourdain et de la Cisjordanie renforcerait sa sécurité. Pour les analystes, il s’agirait plutôt d’une appropriation de zone agricoles clés. (AFP)
Israël considère que son annexion de nouveaux territoires de la vallée du Jourdain et de la Cisjordanie renforcerait sa sécurité. Pour les analystes, il s’agirait plutôt d’une appropriation de zone agricoles clés. (AFP)
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Pourquoi Netanyahu devrait abandonner la rhétorique d’annexion des terres palestiniennes

  • Des experts israéliens questionnent la décision de leur Premier ministre d’annexer la vallée du Jourdain et des parties de la Cisjordanie.
  • Pour les Palestiniens, la vallée du Jourdain fait partie intégrante de leur futur État en raison de son emplacement stratégique et de ses terres fertiles.

AMMAN : L’été 2020 verra-t-il Israël mettre à exécution ses menaces d’annexer de nouvelles parts de la Cisjordanie et la vallée du Jourdain ? Si la coordination israélo-américaine sur le plan de paix de Donald Trump au Moyen-Orient depuis janvier était un indice, la réponse pourrait très bien être « oui ». Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé durant sa campagne électorale en septembre 2019 qu’il annexerait la vallée du Jourdain et imposerait sa souveraineté sur les colonies cisjordaniennes pour assurer davantage de sécurité à long terme. Selon des sources israéliennes, environ un demi-million de colons israéliens vivent en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est. Des données de l’ONU montrent que 31 colonies exclusivement juives étaient construites dans la vallée du Jourdain. La plupart sont agricoles et abritent aux alentours de 8000 colons. Depuis son occupation en 1967, Israël a mis en place quelque 90 postes militaires dans la région et a expulsé par la force environ 50 000 Palestiniens.

La déclaration de Netanyahu a été soutenue par Washington, avec l’annonce de la Maison Blanche de sa « vision pour la paix, la prospérité et un avenir meilleur pour Israël et le peuple palestinien ». Avec Netanyahu à ses côtés et en l’absence de toute représentation palestinienne, Trump, ainsi que son gendre et conseiller principal Jared Kushner ont exposé, l’année dernière, un plan détaillé qui avait pour vision une entité palestinienne démilitarisée, exclue de Jérusalem-Est et de la vallée du Jourdain (à l’exception de la ville de Jéricho). Le plan considérait toutes les colonies israéliennes et la partie Nord de la mer Morte comme faisant partie d’Israël.

D’après le plan de paix de Trump - surnommé « deal du siècle » - trois parcelles de territoire dans le désert du Néguev devaient être octroyés aux Palestiniens dans le cadre d’une initiative unilatérale. L’idée d’annexer les territoires palestiniens a toujours fait partie intégrante du plan israélien depuis la guerre de juin 1967. Peu de temps après l’occupation de la Cisjordanie (y compris Jérusalem) et de Gaza par Israël au cours de cette guerre, un processus d’acquisitions avait été déclenché. Le gouvernement israélien de 1967, dirigé par Levi Eshkol du parti des Travailleurs, a exécuté la première annexion, moins de trois semaines après l’occupation. Le 27 juin 1967, la Knesset, parlement d’Israël, a décidé que « la loi, la compétence et l’administration du gouvernement de l’État d’Israël doit s’étendre à toutes les zones d’ « Eretz Israel » (Terre d’Israël) demandées ». Par conséquent, la loi israélienne a couvert toutes les parties de Jérusalem Est, donnant ainsi à ses habitants un statut juridique différent de ceux du reste des territoires occupés.

Selon le directeur de la Société d'Études arabes à Jérusalem, Khalil Tafakji, l’annexion et sa justification sont basées sur les premières semaines de l’occupation après la guerre de 1967. « Après avoir annexé Jérusalem-Est, ils ont voulu incorporer d’autre parties à Israël », explique-t-il. Israël a établi plusieurs plans sous le mandat de divers dirigeants, dont le plan de la Vallée du Jourdain de Yigal Allon, le plan de Séparation d’Ariel Sharon et le plan d’Échange de populations d’Avigdor Lieberman, dit Tafakji. « Tous ces plans visaient les terres inhabitées, preuve de l’engagement véritable aux principes sionistes qui consistent à vouloir accaparer certaines terres inhabitées. Finalement, ces plans, comme le nouveau plan de Netanyahu, ont pour objectif de refuser aux Palestiniens leur indépendance », dit-il à Arab News.

Les tentatives d’annexions initiales d’Israël faisaient partie du plan le plus connu, le Plan Allon. Yigal Allon, général de l’armée devenu ministre peu de temps après la guerre de 1967, a proposé d’annexer une grande partie de la vallée du Jourdain, du fleuve jusqu’aux contreforts de la Cisjordanie à l’Est ; Jérusalem-Est et le bloc Etzion, un cluster de colonies juives situé directement au sud de Jérusalem. Dans le Plan Allon, les parties restantes de la Cisjordanie, qui abritent la majorité de la population palestinienne, deviendraient des territoires palestiniens autonomes ou retourneraient en Jordanie, y compris un corridor passant par Jéricho pour arriver en Jordanie. Toutefois, le Roi Hussein de Jordanie a rejeté ce projet.

D’après Tafakji, les plans d’annexion de la vallée du Jourdain et du nord de la mer Morte à Israël « englobent plus de 30% de la Cisjordanie occupée ». En 1993, en vertu de la Déclaration de principes signée par l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et l’État d’Israël à la Maison Blanche, la Cisjordanie a été divisée en trois zones : la zone A, sous contrôle palestinien ; la zone B, qui constitue 22% de la Cisjordanie, sous contrôle palestinien et dont le contrôle de sécurité est assuré par Israël, et la zone C, sous le contrôle total d’Israël et qui constitue plus de 60% de la zone de 5 655 km2 de la Cisjordanie. L’expansionnisme d’Israël pourrait signifier l’imposition de son contrôle sur la totalité de la partie Est de la Cisjordanie et l’interruption de la contiguïté géographique avec le reste du territoire, explique Tafakji. « L’annexion vise à exploiter les vastes zones agricoles et permettre à Israël de les investir, de construire plus de colonies et de légaliser les avant-postes de colons, non pas pour des raisons de sécurité comme le prétend Israël, mais parce qu’il a déjà signé un accord de paix avec la Jordanie », poursuit-il.

Le plus grand obstacle pour les plans d’annexion supplémentaires d’Israël est la ville palestinienne de Jéricho en Cisjordanie. Selon Khaled Ammar, auteur, producteur de films et habitant Jéricho de longue date, le dirigeant palestinien et chef de l’OLP Yasser Arafat a insisté, lors des négociations historiques des accords d’Oslo (1993 et 1995), pour que la première étape du retrait de l’armée israélienne inclue la totalité de Gaza et du gouvernorat de Jéricho.

À l’issue des accords d’Oslo, les Palestiniens ont arraché le contrôle administratif de Jéricho à la sécurité israélienne sur ce qui est répertorié comme zone A dans la ville, ainsi que celui de Ouja, la ville voisine située dans la vallée du Jourdain. Cette ville riche en eau est dotée d'une source d’eau douce. Pour les Palestiniens, la vallée du Jourdain, qui se situe à l’Est de la Cisjordanie, à la frontière avec la Jordanie, est une partie vitale et intégrante de leur futur État en raison de son emplacement stratégique et de ses terres fertiles.  « Non seulement Jéricho est-elle la ville-pont vers la Jordanie et le reste du monde, Jéricho et sa population sont devenues une épine aux côtés d'Israël alors qu'il tente de prendre la terre sans son peuple », a déclaré Ammar à Arab News. Le Bureau central palestinien des statistiques estime la population du gouvernorat de Jéricho à 52 000 Palestiniens.

Bien que la date limite du 1er juillet pour l’annexion ne soit désormais ni « sacrée » ni urgente, l’intention d’Israël a suscité une inquiétude mondiale. Selon un article de la BBC, une mise ne application des plans israéliens « pourraient réduire 4,5% des Palestiniens de Cisjordanie à vivre dans des enclaves au sein du territoire annexé ». Le groupe israélien des droits de l'homme, B'Tselem, a relevé qu'Israël a classé environ 20% de la zone réserves naturelles, pris le contrôle de vastes parcelles dans le nord de la vallée du Jourdain pour construire le mur de séparation et utilisé 56% de sa superficie à des fins militaires.

D'après un organisme palestinien gouvernemental de surveillance des colonies, l’annexion causerait le déplacement forcé ou la privation de 19 communautés de leurs droits dans la vallée du Jourdain, qui abrite 3 700 Palestiniens. Cependant, Netanyahu a annoncé que la souveraineté israélienne ne serait pas appliquée aux Palestiniens dans la vallée du Jourdain, et les rapports indiquent que la même exclusion sera étendue aux Palestiniens dans d'autres parties annexées de la Cisjordanie. Compte tenu des antécédents d’Israël, il n’y a pas de garanties dans cette déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com le 30 juin 2020


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.