Au Yémen, des femmes apportent l'énergie solaire dans leurs villages

Des femmes yéménites travaillant à la station solaire (Photo, AFP).
Des femmes yéménites travaillant à la station solaire (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

Au Yémen, des femmes apportent l'énergie solaire dans leurs villages

  • La station, l'une des trois du genre dans le pays mais la seule dirigée par une équipe exclusivement féminine, a commencé avec vingt maisons
  • «Nous avons pu rendre de nombreuses personnes heureuses en connectant leurs maisons à l'électricité», se réjouit Hadi, 36 ans

ABS: Elles ont défié scepticisme et moqueries pour parvenir à leurs fins. Dix pionnières yéménites ont apporté l'électricité à leurs villages, illuminant des maisons et des vies grâce à un micro-réseau alimenté par l'énergie solaire qu'elles espèrent étendre dans leur pays ravagé par la guerre civile.

Dans ce pays conservateur en proie à la famine et à la pauvreté, dévasté par un conflit qui a détruit  la plupart des infrastructures, Imane Hadi et ses collègues vêtues de niqabs noirs ont réussi ce qui semblait pour beaucoup inimaginable.

Elle gère depuis 2019, avec une équipe entièrement féminine, la Station des amies de l'environnement dans la région d'Abs, au nord-ouest de la capitale Sanaa, sous contrôle des Houthis comme la majeure partie du nord du Yémen.

Cette centrale solaire est la seule source d'électricité pour des dizaines de maisons de plusieurs villages.

Chaque jour, ces femmes nettoient les panneaux solaires bleu marine, resserrent les vis qui les maintiennent en place, vérifient les batteries et calculent la consommation sur des compteurs accrochés aux murs.

La station, l'une des trois du genre dans le pays mais la seule dirigée par une équipe exclusivement féminine, a commencé avec vingt maisons. Aujourd'hui, elle en alimente jusqu'à 43.

« Nous avons pu rendre de nombreuses personnes heureuses en connectant leurs maisons à l'électricité », se réjouit Hadi, 36 ans, assise derrière un bureau de fortune.  

L'idée, explique-t-elle, a vu le jour lorsque ces femmes ont commencé à réfléchir à ce qu'elles pouvaient faire pour atténuer l'impact de la guerre sur le pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

Selon l'ONU, le Yémen subit le pire désastre humanitaire actuellement au monde en raison du conflit qui oppose les Houthis soutenus par l'Iran aux forces gouvernementales.

Des dizaines de milliers de personnes ont péri depuis le début de la guerre, également marquée par la destruction d'infrastructures essentielles comme des hôpitaux ou des centrales électriques. Avant le conflit, seulement deux-tiers des habitants avaient accès au réseau électrique public.

D'importantes pénuries de carburant obligent de nombreux Yéménites à travailler à la bougie.

« Zones reculées »

Dans ce marasme, l'énergie solaire émergente apporte une lueur d'espoir. Des panneaux ont commencé à fleurir sur les toits de maisons en ville ou à la campagne.

La station d'Imane Hadi a bénéficié du financement et de formations de l'Union européenne et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui s'efforce de faire passer ce système de trois à 100 sites dans le pays. L'Union européenne a également participé.

« Au Yémen, où les gens n'ont pas les moyens d'acheter de la nourriture, d'accéder aux soins ou de satisfaire d'autres besoins fondamentaux, la possibilité d'utiliser l'énergie solaire renforce les communautés dans les zones reculées », explique Auke Lootsma, représentant du PNUD au Yémen.

« Du matin au soir, les ventilateurs, les machines à laver, les réfrigérateurs et les machines à coudre fonctionnent dans notre maison », se réjouit Faïqa Najar, une cliente des Amies de l'environnement.

Grâce au succès de son projet, Imane Hadi puise dans les 2 000 dollars de bénéfices mensuels pour accorder des microcrédits, permettant à des villageois d'ouvrir de petites entreprises comme des épiceries et des boulangeries.

Mais son parcours n'a pas été facile en raison des combats qui déstabilisent régulièrement la région mais aussi du conservatisme dominant les communautés rurales du pays.

« Nous avons été confrontées à de nombreuses difficultés, notamment les moqueries et le rejet de nos familles puis de la société qui estimaient que ce genre de projets était réservé aux hommes », raconte-t-elle.

« Mais nous avons affronté ces difficultés avec ténacité. Aujourd'hui, leurs moqueries se sont transformées en reconnaissance et en respect pour les femmes », souligne celle qui a été classée par la BBC parmi les 100 femmes les plus inspirantes et influentes du monde en 2020.

Son projet a remporté les Ashden Awards for Humanitarian Energy, qui récompensent les initiatives vertes dans les communautés défavorisées. Et il a fait d'elle une icône du commerce local, des hommes lui demandant même des conseils et de petits prêts.

Son ambition à long terme est d'étendre les services solaires aux plus de 3 000 foyers de sa région. Son message aux femmes du Yémen : « Levez-vous et sortez réaliser vos ambitions ».


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com