Mosquée de Strasbourg: Darmanin accuse la mairie de «financer une ingérence»

Une vue de l'actuelle mosquée de Strasbourg. (AFP).
Une vue de l'actuelle mosquée de Strasbourg. (AFP).
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

Mosquée de Strasbourg: Darmanin accuse la mairie de «financer une ingérence»

  • Gérald Darmanin a de nouveau accusé mercredi la mairie de Strasbourg de "financer une ingérence étrangère sur le sol" français avec l'adoption lundi d'une subvention à la construction d'une mosquée soutenue par une association pro-turque
  • Ces déclarations de M. Darmanin interviennent après que le président Emmanuel Macron a mis en garde mardi sur France 5 contre des tentatives d'ingérence de la part de la Turquie lors de la prochaine élection présidentielle

PARIS: Gérald Darmanin a de nouveau accusé mercredi la mairie de Strasbourg de "financer une ingérence étrangère sur le sol" français avec l'adoption lundi d'une subvention à la construction d'une mosquée soutenue par une association pro-turque.

La France n’accepte aucune ingérence étrangère sur son sol.

Nous ne pouvons cautionner que la mairie verte de #Strasbourg subventionne une mosquée soutenue par une association qui ne condamne ni l’islam politique, ni l’apostasie. pic.twitter.com/GQesknh3v6

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 24, 2021


Invité de RMC/BFMTV, le ministre de l'Intérieur s'est inscrit en faux contre des déclarations de la maire EELV de Strasbourg, Jeanne Barseghian, assurant que M. Darmanin ne l'avait pas prévenue de ses réticences à l'égard de la fédération Millî Görüs.


"J'ai eu l'occasion de dire à la maire de Strasbourg (...) que nous ne trouvions pas ça pour le moins amical avec les intérêts français", a-t-il assuré, expliquant que "cette fédération pro-turque n'a pas voulu signer la charte des valeurs de la République".


"Nous considérons, nous, que cette association, n'est plus capable d'être dans le monde représentatif de l'islam de France", a poursuivi M. Darmanin.


Ces déclarations de M. Darmanin interviennent après que le président Emmanuel Macron a mis en garde mardi sur France 5 contre des tentatives d'ingérence de la part de la Turquie lors de la prochaine élection présidentielle.

La numéro 2 des Verts Sandra Regol a défendu Jeanne Barseghian sur BFMTV mercredi: "Cette mosquée a été lancée par l'ancienne municipalité, la première pierre a été posée en 2017, il me semble que le président était déjà Emmanuel Macron, que le préfet était (le même), et à ce moment-là l'association n'était pas considérée comme un problème".

Selon elle, l'édile strasbourgeoise, "pour lutter contre le terrorisme qui pourrait utiliser les mosquées clandestines pour ses réseaux, a choisi de mettre en place des structures suivies par des associations et la mairie, permettant d'avoir un islam vivant et respectueux des valeurs de la République".

Au-delà de cette nouvelle attaque de l'exécutif, "cela devient lassant de monter de toutes pièces contre les écolos des affaires qui n'existent pas", estime-t-elle.

EELV soutient la maire

La numéro 2 des Verts Sandra Regol a défendu Jeanne Barseghian sur BFMTV mercredi: "Cette mosquée a été lancée par l'ancienne municipalité, la première pierre a été posée en 2017, il me semble que le président était déjà Emmanuel Macron, que le préfet était (le même), et à ce moment-là l'association n'était pas considérée comme un problème".

Selon elle, l'édile strasbourgeoise, "pour lutter contre le terrorisme qui pourrait utiliser les mosquées clandestines pour ses réseaux, a choisi de mettre en place des structures suivies par des associations et la mairie, permettant d'avoir un islam vivant et respectueux des valeurs de la République".

Au-delà de cette nouvelle attaque de l'exécutif, "cela devient lassant de monter de toutes pièces contre les écolos des affaires qui n'existent pas", estime-t-elle.

Le ministre a affirmé qu'il y avait "particulièrement à Strasbourg (...) des tentatives d'ingérence extrêmement fortes dans notre pays, de la part notamment de la Turquie".

"Nous avons un certain nombre d'indices montrant que le gouvernement turc souhaite s'ingérer dans les histoires françaises et notamment religieuses", a-t-il dit.


"Nous considérons que cette collectivité (la mairie de Strasbourg) n'aurait pas dû financer une ingérence étrangère sur notre sol", a martelé le ministre.


Le ministre a fait valoir que Millî Görüs avait, selon ses "informations", "cherché de l'argent ailleurs, notamment au Qatar".


Pour lui, avec cette fédération , "il a une ingérence nationaliste". "Nous considérons, nous, que nous ne pouvons plus traiter avec ces associations qui sont contre les valeurs" de la République, a-t-il insisté en soulignant que d'autres fédérations du CFCM avaient également refusé de signer la charte de la République.

De son côté, la maire EELV de Strasbourg a réagi aux propos de Gérald Darmanin: "Est-ce qu'il remet en cause le droit local et le concordat ? Dans ce cas-là, je pense qu'il faut le dire clairement", déclare Jeanne Barseghian lors d'un point presse. "S'il a des doutes ou des alertes par particulières concernant le respect des valeurs de la République, c'est aussi à lui de le dire", poursuit-elle, ajoutant pour sa part faire confiance aux "responsables locaux. 


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.