En 15 ans d’existence, Twitter a-t-il fait plus de tort que de bien au Moyen-Orient ?

En 15 ans d’existence, Twitter a-t-il fait plus de tort que de bien au Moyen-Orient ?
Short Url
Publié le Samedi 27 mars 2021

En 15 ans d’existence, Twitter a-t-il fait plus de tort que de bien au Moyen-Orient ?

  • En dépit de la nouvelle politique de Twitter concernant les discours de haine, les comptes qui adoptent ce genre de discours restent actifs sur la plateforme
  • Il va sans dire que la plateforme est devenue un terrain fertile et toxique pour les discours de haine, en particulier dans le monde arabe

LONDRES : La semaine dernière, les employés de Twitter à travers le monde ont eu droit à un jour de congé pour fêter le 15e anniversaire de la plateforme de réseaux sociaux.

Toutefois, s'ils ont profité de la réussite de leur entreprise, il n'en va pas de même pour le grand nombre de personnes qui ont subi le déluge de négativité et de messages préjudiciables que ce réseau de micro-blogging a maintes fois omis de contrer.

« Ils (Twitter) ne consacrent pas suffisamment d'efforts pour s'assurer que le contenu en arabe n’enfreint pas leur politique, comme ils le feraient pour le contenu en anglais. Cela pose un problème majeur », a déclaré à Arab News, Azza Masri, chercheuse dans le domaine des médias.

 

En effet, il va sans dire que la plateforme est devenue un terrain fertile et toxique pour les discours de haine, en particulier dans le monde arabe.

En dépit de la mise à jour de la politique de Twitter concernant les discours de haine, qui stipule clairement que les utilisateurs ne doivent pas « promouvoir la violence contre ou agresser directement ou menacer d'autres personnes sur la base de leur race, de leur ethnicité, de leur nationalité », les comptes qui adoptent particulièrement ce genre de discours sont toujours présents sur la plateforme.

« On constate un véritable laisser-faire dans l'application ou la mise en œuvre de ces normes communautaires pour les contenus en langue arabe, mais aussi pour tout autre langue que l'anglais ou les langues parlées en Europe. Il s’agit d’un véritable problème », lance Azza Masri.

Par ailleurs, on trouve des comptes qui sont restés actifs dans le monde arabe, comme ceux du religieux égyptien exilé, Youssouf Al-Qaradawi, et de Qais Al-Khazali, désigné comme terroriste, qui ont tous deux figuré dans la série « Prédicateurs de la haine » d'Arab News.

 

 

Le compte Twitter du religieux égyptien Youssouf Al-Qaradawi
Le compte Twitter du religieux égyptien Youssouf Al-Qaradawi

 

« À travers l'histoire, Dieu leur a imposé (aux Juifs) des personnes qui les puniraient pour leur corruption », a déclaré Al-Qaradawi dans l'une de ses nombreuses fatwas empreintes de haine.

« La dernière punition leur a été infligée par Hitler. C'était une punition divine.  Si Dieu le veut, la prochaine fois, ce sont les fidèles croyants qui les puniront », a-t-il ajouté.

 On a pu constater que des comptes d'utilisateurs réguliers qui ne sont pas très suivis ont harcelé et maltraité en ligne d'autres personnes sans pour autant que leurs tweets soient retirés sur-le-champ ou dans un délai raisonnable.

Dans un cas mis en évidence par Azza Masri, un doxing de contenu - la révélation d'informations sur l'identité d'une personne sur Internet - commis au Liban en octobre 2019 est resté sur Twitter, en dépit des appels répétés aux équipes chargées de la politique chez Twitter.

Le problème ne concerne pas exclusivement Twitter et le monde arabe

 En effet, ce problème ne se limite pas aux comptes du monde arabe. Ainsi, les plateformes de médias sociaux en Inde, dont Facebook, ont été continuellement critiquées pour avoir offert un environnement propice à la diffusion de discours de haine par les utilisateurs.

« Ces plateformes et ces entreprises ne prennent pas les mesures nécessaires pour protéger les gens ou les utilisateurs — tous leurs utilisateurs—. C'est la plateforme qui doit d'abord travailler à contrer ce problème, pas l'utilisateur », a ajouté Mme Masri.

 Dans un entretien accordé à Arab News, Gavin Esler, écrivain et journaliste de la BBC, a déclaré que « Vous êtes tenu responsable d'une manière ou d'une autre de ce qui est diffusé sur votre plateforme ».

 « Ces organisations très importantes prétendent d'une manière ou d'une autre qu'elles ne sont pas responsables des contenus que nous recevons à travers leurs plates-formes. Logiquement, cela me paraît inacceptable», a-t-il ajouté.

 Début janvier, à la suite des émeutes du Capitole , Twitter a banni et pris des mesures à l'encontre du président américain sortant Donald Trump, pour ses tweets qui auraient encouragé une foule de manifestants d'extrême droite à commettre des actes de violence. Bien que Twitter dispose d'un règlement spécifique concernant les comptes des dirigeants politiques, il affirme que ceux-ci ne sont pas immunisés contre ses politiques d'application. Pourtant, certaines personnes continuent de tweeter et de publier des commentaires que beaucoup considèrent comme inadmissibles, voire dangereux.

Prenons l'exemple de l'ayatollah Ali Khamenei. Même s'il ne possède pas le même nombre de followers ni la même portée que Trump sur Twitter, son activité sur la plateforme suit le même modèle dangereux.

Cette photo publiée sur Twitter par le bureau du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Khamenei, montre une figurine de l'ancien président américain Donald Trump jouant au golf à l'ombre d'un avion de guerre, accompagnée d'un engagement à venger la frappe de drone meurtrière que l'ancien président a ordonnée en 2020. (Photo de Twitter)
Cette photo publiée sur Twitter par le bureau du guide suprême de l'Iran, l'ayatollah Khamenei, montre une figurine de l'ancien président américain Donald Trump jouant au golf à l'ombre d'un avion de guerre, accompagnée d'un engagement à venger la frappe de drone meurtrière que l'ancien président a ordonnée en 2020. (Photo de Twitter)

 

 En janvier, Khamenei a publié de fausses déclarations sur ses nombreux comptes — en anglais, espagnol, farsi, arabe et russe — dans lesquelles il affirmait que les vaccins contre le coronavirus (Covid-19) mis au point aux États-Unis et au Royaume-Uni étaient « indignes de confiance » et que la France détenait des « réserves de sang contaminé par le VIH » et qu'il n'était « pas improbable qu'ils (les pays occidentaux) cherchent à contaminer d'autres nations ».

Ce message fait suite à de longues années de tweets tout aussi dangereux et préjudiciables, dans lesquels Khamenei a incité à la violence contre d'autres nations. En mai de l'année dernière, il a indiqué que l'Iran « soutiendrait et aiderait toute nation ou tout groupe, n'importe où dans le monde, qui s'oppose et combat le régime sioniste ».

 

Et la liste se poursuit. Elie Ferzli, vice-président du Parlement libanais, a utilisé dernièrement un langage outrageant pour répondre à un tweet qui le critiquait.

Aux États-Unis aussi, Twitter sert désormais d'espace où les directeurs d'entreprise lancent des menaces indirectes à leurs employés. Vendredi, le National Labor Relations Board a jugé qu'un tweet du PDG de Tesla, Elon Musk, diffusé en 2018, menaçait illégalement les ouvriers de perdre l'option d'achat d'actions s'ils choisissent d'être représentés par le syndicat United Auto Workers (le syndicat des travailleurs du secteur automobile).

 Comment y remédier ?

Le problème persiste même si Twitter, Facebook et d'autres plateformes de réseaux sociaux prétendent être de simples compilateurs de contenu, sans en être les producteurs.

« C'est comme si l'on considérait qu'un site d'information n'est qu'un simple compilateur des contenus que les journalistes désirent publier (sur ce site). Facebook donne l'impression d'être une sorte d'urinoir, dans lequel les gens pissent de temps à autre », ajoute M. Esler.

Par ailleurs, la Russie a menacé de bloquer Twitter pendant un mois si le géant des réseaux sociaux ne retirait pas les contenus interdits, portant sur le suicide de mineurs et affichant des images indécentes d'enfants, ainsi que des informations sur la consommation de drogues.

Si la plateforme s'est pliée à ces exigences et a commencé à en retirer ce contenu, le régulateur national russe Roskomnadzor a fait valoir que la vitesse de retrait des contenus était « insuffisante », dans la mesure où les deux tiers des demandes étaient omises.

 

Jack Dorsey, PDG de Twitter. (Reuters)
Jack Dorsey, PDG de Twitter. (Reuters)

 

Dans un communiqué, le régulateur russe a déclaré : « Roskomnadzor a constaté, qu'à la suite des mesures visant à ralentir le fonctionnement de Twitter le 10 mars, le réseau social a commencé à supprimer les contenus interdits en Russie, mais cette suppression ne concerne que le tiers des contenus. Le rythme auquel le réseau social supprime les informations interdites n'est pas satisfaisant.

Il est regrettable que seules les mesures techniques d'application des lois russes aient contraint le réseau social américain à reconnaître l'existence d'informations absolument néfastes dans tous les pays du monde, et à prendre des mesures pour les supprimer ».

 Des actions comme celle-ci, ainsi que que le bras de fer âpre de l'Australie avec Facebook au sujet d'une proposition de loi qui l'obligerait à rémunérer les éditeurs de nouvelles pour le contenu qu’ils publient, ont déclenché un débat acharné sur la position éthique de ces plateformes —notamment en ce qui concerne la liberté d'expression—.

 Selon M. Esler : «La liberté d'expression n'autorise pas une personne à crier « au feu » ou « à la bombe » dans un théâtre bondé. Cela ne relève pas de la liberté d'expression ».

 

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Festival de Jerash accueille le fleuron de l'art saoudien

 Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays. (AN)
Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays. (AN)
Short Url
  •  Musique, arts plastiques, théâtre et artisanat: l'Arabie Saoudite dévoile sa richesse culturelle en Jordanie
  • Sur la scène principale du festival, la Commission du Théâtre et des Arts du Spectacle fait revivre le patrimoine immatériel du Royaume

RIYAD : Du 24 juillet au 3 août, le 38e Festival de Jerash en Jordanie devient l’écrin des talents saoudiens. Une pléiade d'artistes, de photographes, d'artisans et de musiciens du Royaume y présente le meilleur de leur création.

Selon un communiqué de l'Agence de Presse Saoudienne, trois commissions du Ministère de la Culture orchestrent cette participation, offrant un panorama saisissant de la diversité artistique du pays.

Sur la scène principale du festival, la Commission du Théâtre et des Arts du Spectacle fait revivre le patrimoine immatériel du Royaume. Des troupes venues des quatre coins de l'Arabie Saoudite interprètent des arts traditionnels tels que l'Al-Hajini, l'Al-Dahha, l'Al-Samri, l'Al-Khamari et l'Al-Rabash, véritables joyaux du folklore national.

La Commission du Patrimoine, quant à elle, inaugure un pavillon dédié à "L'Année du Chameau 2024". Les visiteurs y découvrent une exposition photographique numérique des sites saoudiens inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, ainsi qu'une immersion en réalité virtuelle dans l'architecture ancestrale du Royaume.

L'artisanat traditionnel y est également à l'honneur, avec des démonstrations de vannerie de palme, de poterie, de tissage Asiri, de perlage, de joaillerie et d'ébénisterie.

Sur le site de l'exposition internationale, la Commission de la Musique dévoile l'initiative "Turooq", un ambitieux projet de préservation du patrimoine musical saoudien. 

Point d’orgue de sa participation, le spectacle "Turooq rencontre le Monde" au Théâtre Son et Lumière du festival propose une fusion audacieuse entre mélodies saoudiennes et influences internationales.

Cette présence remarquée au Festival de Jerash s'inscrit dans le cadre de la Stratégie Culturelle Nationale et de la Vision 2030 du Royaume. 
 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le monastère de Saint-Hilarion inscrit au patrimoine mondial en péril 

"Situés sur les dunes côtières de la municipalité de Nousseirat, les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l'un sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient, datant du IVe siècle", écrit l'Unesco sur son site internet. (AFP)
"Situés sur les dunes côtières de la municipalité de Nousseirat, les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l'un sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient, datant du IVe siècle", écrit l'Unesco sur son site internet. (AFP)
Short Url
  • "Première communauté monastique en terre sainte", fondée par saint Hilarion, "elle permit la diffusion des pratiques monastiques dans la région"
  • La Palestine a été admise comme membre à part entière de l'Unesco en 2011, ce qui avait provoqué dans un premier temps la suspension des contributions des Etats-Unis

PARIS: Le monastère de Saint-Hilarion, situé dans la bande de Gaza, a été inscrit au patrimoine mondial en péril de l'Unesco du fait de la guerre entre Israël et le Hamas, a annoncé vendredi l'organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture.

"Nouvelle inscription sur la Liste du #PatrimoineMondial et sur la Liste du patrimoine mondial en péril de l'Unesco: Monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer, en #Palestine", a fait savoir sur X l'Unesco, dont le Comité du patrimoine mondial se réunit actuellement à New Delhi.

"Cette décision vient reconnaître à la fois la valeur universelle exceptionnelle de ce site et le devoir de le protéger face aux dangers imminents", explique l'organisation onusienne dans un communiqué.

"Compte tenu des menaces imminentes qui pèsent sur ce patrimoine dans le contexte du conflit en cours dans la bande de Gaza, le Comité du patrimoine mondial a eu recours à la procédure d'urgence prévue dans les procédures de la Convention du patrimoine mondial", peut-on encore lire dans ce texte.

"Situés sur les dunes côtières de la municipalité de Nousseirat, les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l'un sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient, datant du IVe siècle", écrit l'Unesco sur son site internet.

"Première communauté monastique en terre sainte", fondée par saint Hilarion, "elle permit la diffusion des pratiques monastiques dans la région", "illustrant la prospérité des centres monastiques désertiques de la période byzantine", selon l'organisation.

"La demande (vient) de la Palestine", pour qui "c'est le seul recours pour protéger le site contre une destruction dans le contexte actuel", avait expliqué à l'AFP Lazare Eloundou, le directeur du Patrimoine mondial.

La Palestine a été admise comme membre à part entière de l'Unesco en 2011, ce qui avait provoqué dans un premier temps la suspension des contributions des Etats-Unis, qui avaient ensuite quitté l'organisation en 2017, sous Donald Trump, suivis par Israël.

Le département d'Etat américain avait alors justifié sa décision par les "partis pris anti-israéliens persistants" de l'Unesco.

En juin 2023, Washington a toutefois officiellement demandé à réintégrer l'Unesco, sous l'égide de Joe Biden. La Première dame américaine Jill Biden était présente en juillet 2023 à la cérémonie marquant le retour des Etats-Unis au sein de l'institution.

Israël n'est pas revenu au sein de l'Unesco.


Villa Hegra célèbre une année riche en échanges culturels au cœur d’AlUla

Villa Hegra relie deux éléments fondamentaux du paysage d'AlUla : l’urbain et l'oasis. (fourni)
Villa Hegra relie deux éléments fondamentaux du paysage d'AlUla : l’urbain et l'oasis. (fourni)
Villa Hegra présente ses premières retraites artistiques, un élément clé de son programme de préouverture, organisé par Wejdan Reda et Arnaud Morand. (fourni)
Villa Hegra présente ses premières retraites artistiques, un élément clé de son programme de préouverture, organisé par Wejdan Reda et Arnaud Morand. (fourni)
Villa Hegra a accueilli un Ciné-concert, en partenariat avec le Forum des images. La projection, à laquelle participait le violoncelliste Gatha, mêlait des films d'animation à de la musique en direct, pour a un jeune public. (fourni)
Villa Hegra a accueilli un Ciné-concert, en partenariat avec le Forum des images. La projection, à laquelle participait le violoncelliste Gatha, mêlait des films d'animation à de la musique en direct, pour a un jeune public. (fourni)
Short Url
  • Villa Hegra célèbre le premier anniversaire de son programme de préouverture, et une année marquée par un éventail d’activités culturelles et des concerts ouvert aux publics, des retraites artistiques, et des programmes de recherches, au cœur d’AlUla
  • L'édition inaugurale, qui s'étend jusqu'en décembre 2024, témoigne du dialogue entre les artistes internationaux et la communauté d’AlUla

DUBAÏ : Villa Hegra célèbre le premier anniversaire de son programme de préouverture, et une année marquée par un éventail d’activités culturelles et des concerts ouvert aux publics, des retraites artistiques, et des programmes de recherches, au cœur d’AlUla.

L'édition inaugurale, qui s'étend jusqu'en décembre 2024, témoigne du dialogue entre les artistes internationaux et la communauté d’AlUla.

Villa Hegra est une institution franco-saoudienne issue de l'accord intergouvernemental signé le 4 décembre 2021 par le prince Badr bin Abdullah Al-Saud, ministre de la culture d'Arabie saoudite, et Jean-Yves Le Drian, président de l'Af-AlUla, alors ministre français des affaires étrangères.

L’institution vise à favoriser le dialogue culturel entre l'Arabie saoudite et la France.

« Il ne s'agit pas d'une initiative privée. C'est une initiative entre États qui représente la volonté de deux parties de collaborer au niveau culturel", a déclaré Fériel Fodil.

Si la villa s'inscrit dans la tradition française des villas, à savoir la Villa Médicis à Rome, la Villa Casa Velasquez en Espagne et la Villa Kujoyama au Japon, la Villa Hegra, au cœur d'AlUla, symbolise la relation de longue date entre la France et le Royaume et la transformation de l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030.

--
L'artiste américano-saoudienne Sarah Brahim et l'artiste français Ugo Schiavi ont été les premiers artistes de la Villa Hegra à se rendre à AlUla en juillet 2023, dans le cadre du premier cycle de pré-ouverture de la Villa. (fourni)

L'objectif, au niveau local et régional, est de favoriser le dialogue entre les artistes, les communautés locales et l'oasis, en réconciliant le patrimoine et la modernité à AlUla.

« Je pense aux architectes, je reviens à leur éthique qui consiste à travailler avec la nature plutôt que contre elle, quand je pense à la villa pour construire des programmes humbles ayant un impact », a-t-elle déclaré.

« Les architectes d'AlUla ajoutent, complètent et transforment. Ils s'inscrivent dans une perspective de construction autour des arbres pour préserver l'oasis", a-t-elle ajouté.

La Villa Hegra comprendra des résidences d'artistes et un centre culturel qui comprendra un studio de danse, une bibliothèque, un studio numérique, un espace d'exposition, et un espace de yoga.

« L'objectif principal du centre culturel est de s'engager auprès de la communauté. Nous travaillons sur le programme culturel pour la préouverture, afin d'atteindre l'ambition locale et internationale de la villa", a déclaré Fériel Fodil.

L'institution proposera dix résidences d'artistes lors de l'ouverture, ainsi qu'un espace de recherche. La Villa Hegra a lancé un programme de recherche sur l'impact de l'activation culturelle de l'UCR sur la communauté locale, ainsi que des outils pour mesurer l'impact socio-économique sur les communautés locales.

« La villa sera un ensemble de trois composantes - le centre culturel avec les résidences d'artistes, y compris une école de tourisme et d'hôtellerie (Firendi AlUla), un hôtel d'appartements de 80 chambres et la villa elle-même », a déclaré Fériel Fodil.

Les étudiants sont censés favoriser l'interaction entre les différents atouts de la villa.

--
Des artistes de l'Opéra national de Paris ont rencontré des étudiants du AlUla Music Hub, dans le cadre du récent partenariat de la Villa avec l'Opéra national de Paris. (fourni)

Grâce à la richesse de ses offres et à la multiplication des activités et des programmes au cours des cycles de préouverture qui mèneront à l'ouverture de la Villa Hegra vers la fin de 2026 - pour le centre culturel et les résidences d'artistes - la villa vise à attirer les jeunes, les personnes âgées, la communauté locale, les artistes et les chercheurs.

La villa est actuellement dans son deuxième cycle de pré-ouverture. « Nous essayons d'avoir un nombre de programmes de pré-ouverture - des expositions pour les résidences d'artistes, et des activités de sensibilisation du public, autour de podcasts, de publications, de cinéma », a déclaré Fériel Fodil.

Après un événement réussi à Maraya en janvier 2024, l'Opéra national de Paris sera de retour à AlUla pour une performance contemporaine au sein de la communauté, et pour une formation à l'art de la performance.

--
La Villa Hegra a présenté "Une nuit avec l'Opéra national de Paris", un spectacle d'opéra et de ballet qui a eu lieu à Maraya, AlUla, le 17 janvier 2024. (fourni)

Dans le cadre du deuxième cycle de pré-ouverture, la villa accueillera également un atelier de sciences et d'arts pour les enfants et les adolescents, une semaine d'initiation au cinéma et à la réalisation de films.

« L'hôtel et l'école ouvriront en 2027, et la régénération de la partie oasis est prévue pour 2028 », a-t-elle déclaré.

Le site composé à 80 % d'oasis et à 20 % de zones urbaines est un autre élément d'activation et d'interaction avec l'environnement naturel de la villa, grâce à l'oasis et à l'accès au jardin.

Le site de 10 hectares de la Villa Hegra se trouve dans le centre d'AlUla. « Nous ne sommes pas au sommet de Hegra, nous sommes ancrés dans la ville. Il s'agit d'un terrain très dense et très dispersé dans la partie oasis. C'est un retour à l'héritage d'AlUla où il y a une ferme d'hiver et une « rihla », ou voyage, entre la ferme d'hiver et la ferme d'été", a-t-elle ajouté.

La particularité de la villa réside dans sa dualité : elle est à la fois saoudienne et française, urbaine et oasis, ouverte aux enfants et aux adultes, avec un rayonnement local et international.

Les partenariats sont essentiels au dialogue culturel et à l'identité de la Villa Hegra. Qu'il s'agisse d'un programme d'échange d'étudiants, de recherche ou d'événements artistiques, l'objectif est de créer une dynamique autour de l'art dans la région.

Le partenariat de la Villa avec l'Opéra national de Paris est en phase avec les ambitions du Royaume, l'Opéra de Riyad devant ouvrir ses portes en 2026.

« Nous essayons également de trouver des partenaires du côté saoudien, comme Hayy Jameel (centre artistique) à Djeddah. Nous cherchons des partenariats qui ont un aspect de dialogue et une composante de formation, tout en apportant le meilleur de l'expertise française et le meilleur de l'expertise saoudienne", a déclaré Fériel Fodil.