Explosion, reconstruction et déception. Un businessman libanais raconte

Le drapeau libanais flotte à côté du silo du port de Beyrouth, endommagé lors de l'explosion du 4 août, alors que la fumée s'échappe d'un énorme incendie le 10 septembre 2020. (AFP / File Photo)
Le drapeau libanais flotte à côté du silo du port de Beyrouth, endommagé lors de l'explosion du 4 août, alors que la fumée s'échappe d'un énorme incendie le 10 septembre 2020. (AFP / File Photo)
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Publié le Mardi 30 mars 2021

Explosion, reconstruction et déception. Un businessman libanais raconte

  • Paoli avoue que sa vision de son pays a complètement changé
  • Il va sans dire que la gestion officielle des séquelles de la catastrophe laisse à désirer

DUBAÏ: Depuis l'explosion qui a ravagé Beyrouth le 4 août de l'année dernière, un homme libanais travaille d’arrache-pied, pour s'assurer que les fruits de toute une vie de labeur ne finissent pas ensevelis sous les décombres. En moins de six mois, Robert Paoli devient ainsi le premier commerçant après la catastrophe à rouvrir son entrepôt dans la zone franche logistique du port de Beyrouth.

«J'ai passé toute ma vie professionnelle dans le secteur du transit maritime», déclare l’homme de 57 ans à Arab News. «J'ai toujours cru au Liban, dès le départ, et j'ai travaillé très fort pour créer mes unités dans la zone franche».

L’emplacement stratégique de Beyrouth sur la côte est de la Méditerranée fait du port un atout économique prospère. Mais tout change ce mardi après-midi, quand un entrepôt voisin qui contient près de 3 000 tonnes de nitrate d'ammonium, une substance extrêmement volatile, prend feu.

Les deux explosions subséquentes envoient une onde de choc colossale à travers le port et les quartiers environnants, emportant les entrepôts de Paoli avec elle.

Paoli avait dépensé plus de 1,5 million de dollars et consacré des années de travail acharné à son nouvel entrepôt, qui devait ouvrir ses portes à peine quelques semaines plus tard. Des stocks de marchandise de tous genres s’y trouvaient déjà, des appareils électro-ménagers aux pneus en passant par des produits chimiques.

Paoli se souvient des événements de cette affreuse journée. Il avait eu la chance de quitter son bureau tôt, contraint par les mesures sanitaires relatives à la Covid-19 en vigueur dans la zone franche logistique. Plus tard, alors qu'il rejoint son fils pour une partie de tennis au club situé à 20 minutes de la capitale, Paoli reçoit un appel téléphonique alarmant d'un ami au sujet d'un incendie dans le port.

«J’ai trois unités là-bas et un nouvel entrepôt dans la région de Karantina, très près du port, j'étais anxieux», a déclaré Paoli. «Mon autre ami, qui habite de l'autre côté du port, ne voyait rien. Mais cinq minutes plus tard, j'ai entendu l'explosion».

La déflagration est tellement forte qu’elle est entendue à Chypre, à une distance de plus de 200 kilomètres. Près de 210 personnes sont tuées et 7 500 blessées, et l’onde de choc rase les bâtiments voisins et renversent des véhicules.

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Robert Paoli a dépensé des millions pour reconstruire des entrepôts dévastés après l'explosion de Beyrouth le 4 août 2020. (Fourni)

«J’ai cru qu'une bombe venait de toucher mon club», a déclaré Paoli. «Nous étions loin, mais nous avons quand même été projetés contre le sol, et les vitres se sont brisées».

Une gigantesque colonne de fumée noire s'élevait du port lointain. Paoli saute dans sa voiture et se précipite vers la ville en courant. En chemin, le gardien de l'entrepôt de Karantina l’appelle et lui dit qu’il n’en reste plus rien.

«J'étais sous le choc», confie Paoli. «J'ai demandé s'il y a eu des blessés, et heureusement, il n'y en avait pas. Ma femme m'a appelé en pleurant, elle avait vu à la télévision mon entrepôt dans la zone franche entièrement détruit».

À son arrivée, Paoli est confronté à un spectacle cauchemardesque; ce qui restait de ses marchandises est piégé sous des tonnes de gravats. «Tous mes employés sont venus, ils pleuraient», a-t-il dit. «Rien que de penser à cette scène me fait revivre le moment. Quand j'ai réalisé l'ampleur des dégâts, j’ai pris conscience de la réalité».

L’armée libanaise est rapidement dépêchée sur les lieux afin de dissuader les pilleurs. C'est à ce moment-là que Paoli prend la résolution de reconstruire. «C'était un défi pour moi, nous n’allions pas nous laisser abattre», a-t-il déclaré. «Il m’était impossible de ne pas reconstruire.»

Cette nuit-là, la première priorité de Paoli était de sécuriser son stock, réparti sur différents sites. Pour compléter la présence de l’armée, son personnel monte la garde 24 heures sur 24.

ENQUÊTE SUR L'EXPLOSION DE BEYROUTH

 

* Le juge d'instruction Fadi Sawan a porté plainte contre 37 personnes depuis août 2020.

* 25 d’entre eux sont détenus dans des conditions qui semblent violer leurs droits civils, selon HRW.

* Parmi les individus accusés de négligence figurent deux anciens ministres et le premier ministre par intérim, Hassan Diab.

* Diab a refusé de comparaître pour un interrogatoire, qualifiant de «diabolique» de le montrer du doigt.

* Les ministres ont demandé à la cour suprême de remplacer Sawan, ce qui impose une suspension de l’enquête depuis décembre 2020.

«Nous nous devions de le protéger, pour nos clients», a déclaré Paoli. «Mon équipe est incroyable. J'ai vraiment ressenti à quel point cette entreprise compte pour eux et à quel point ils me respectent.

À l’aube le lendemain, l'effort de reconstruction commence. Avec à peine quatre heures de sommeil par nuit en moyenne, Paoli arrive à 6 h 30 tous les jours pendant les six mois qui suivent afin de nettoyer les débris et récupérer ce qu'il peut.

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Robert Paoli, son épouse Mona, sa fille Andrea et son fils Philippe, ont perdu espoir dans leur pays après l'explosion de Beyrouth le 4 août 2020, qui a dévasté leurs entrepôts. (Fourni)

«La responsabilité sur mes épaules était de taille, car nos unités d'entrepôt étaient entièrement chargées de marchandises», explique-t-il. «Nous avions de 80 à 90 conteneurs de 40 pieds. C'était un enfer».

La cargaison qui a été épargnée est retirée, et ensuite, soit livrée aux clients, soit stockée de manière sécuritaire. Mais Paoli n’est pas au bout de ses peines. Un mois plus tard, un autre incendie s’est déclaré dans un entrepôt voisin.

«L'armée a tenté de nous empêcher d'entrer pour essayer de contenir le feu, mais nous avons réussi à le faire en trois à quatre heures», se souvient Paoli. «Tous les entrepôts voisins ont brûlé sauf le nôtre. Nous avons eu la chance de pouvoir le sauver».

Comble de l'insulte, Paoli est détenu et interrogé au sujet de l'incendie. Il est relâché 24 heures plus tard, en colère et démoralisé.

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Rappelant cette journée horrible, Paoli a déclaré qu'il avait eu la chance d'avoir quitté son bureau tôt, une décision rendue nécessaire par les restrictions du COVID-19 en place dans la zone franche logistique. (Fourni)

«J'étais épuisé et déprimé parce que j'essayais de faire quelque chose de bien, et j'ai été mis en arrestation», dit-il. «J'avais l'impression d'être revenu à la case départ. J'étais anéanti, mais j’étais animé par cette volonté constante de reconstruire, et ça m'a donné la force de continuer».

Quelque temps plus tard, le labeur de Paoli porte ses fruits lorsque son entrepôt a rouvert ses portes dans la zone franche.

Ce qui le perturbe le plus cependant, c'est le manque de soutien du gouvernement et des agences d'aide. «Personne ne s'est soucié de nous, ou nous a proposé son assistance», se désole-t-il. «Des associations sont venues pour aider les gens, mais pas nous, même si nous nous trouvions dans la zone la plus touchée, et que nos employés risquaient de perdre leur emploi».

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L’industrie et le labeur de Paoli ont porté leurs fruits lorsque son entrepôt a rouvert ses portes dans la zone franche. (Fourni)

Ses enfants, Andrea et Philippe, sont fiers de l'endurance de leur père pendant ces mois éprouvants.

«J'ai été impressionné par son attitude», déclare Philippe, ancien footballeur professionnel. «Il était le seul à exprimer sa gratitude pour le fait que tout le monde soit en sécurité, et la reconstruction est devenue sa tâche quotidienne. Avec le recul, nous étions les seuls à pouvoir reconstruire dans cette période grâce à cette attitude. Son dévouement envers ses employés vous touche et vous fait prendre conscience qu’ils font partie de notre famille».

Andrea, une ancienne championne nationale de taekwondo, félicite son père d'avoir pris sur lui de reconstruire son entreprise et prendre soin de son personnel, ce qu’un autre n’aurait pas fait.

«Il aurait été beaucoup plus facile de ne rien faire, d'abandonner, de rejeter la faute sur les autres et, éventuellement, de congédier les employés. Mon père s’est frayé un chemin difficile, avec son intégrité à toute épreuve, sa sollicitude, ainsi que ses compétences exceptionnelles en gestion de crise. J'espère que ceci inspire les autres autour de lui alors que le pays plonge dans un cauchemar sans fin», déclare la jeune femme.

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Le silo détruit est photographié le 26 octobre 2020 au port de Beyrouth à la suite de l'explosion chimique massive du 4 août sur le site qui a causé de graves dommages dans des pans de la capitale libanaise. (AFP / Fichier Photo)

Il va sans dire que la gestion officielle des séquelles de la catastrophe laisse à désirer. Huit mois plus tard, l'enquête sur l'explosion est toujours en cours ce qui signifie que Paoli n'a pas encore reçu le moindre dédommagement de la part de la compagnie d'assurance.

Alors qu'il fait de son mieux pour absorber sa part (3 millions de dollars) des pertes collectives de 50 millions de dollars de la zone franche, Paoli avoue que sa vision de son pays a complètement changé.

«Avant l'explosion, j'ai toujours cru que, quoi qu'il arrive, je continuerai de grandir et de travailler au Liban. C’est notre pays, nous devons rester ici», dit-il.

«Mais pour le moment, je ne dirai pas un mot de plus. Je protégerai ce que j'ai, mon entreprise et mes employés parce qu'ils sont comme une famille pour moi, mais je ne ferai plus de plans d'expansion dans ce pays. Pour la première fois de ma vie, je commence à réfléchir à faire quelque chose en dehors du Liban.

Mona, l’épouse de Paoli, reconnaît que la foi qu’ils avaient autrefois dans le pays s’est épuisée.

«L’optimisme de Robert est contagieux», dit-elle. «Mais pour nous, l'aventure s'arrête ici, et une nouvelle page s'ouvre dans notre vie».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des derniers développements à Rafah avec le Premier ministre palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
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  • Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont notamment évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays
  • Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi

RIYAD: Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a discuté avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, des derniers développements dans la ville de Rafah, située à Gaza.

Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont également évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays ainsi que les priorités et le programme de travail du gouvernement palestinien.

Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi, après que le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas fournir d’armes à Israël si ses forces envahissaient cette ville du sud de Gaza.

Israël est allé à l’encontre des objections internationales en envoyant des chars et en menant des «frappes ciblées» dans la ville frontalière, où se sont réfugiés de nombreux civils palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Saudia dévoile son plan pour la saison du Hajj 2024

Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
Saudia mettra plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume. (X/@SaudiAirlinesEn)
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  • La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj
  • Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison

RIYAD: Saudia a dévoilé son plan opérationnel pour la saison du Hajj de cette année. Elle a annoncé qu’elle mettrait plus d’1,2 million de sièges à la disposition des pèlerins qui se rendent au Royaume.

La compagnie aérienne nationale du Royaume possède plus de cent cinquante avions dans sa flotte et elle s’est engagée à fournir «les meilleurs services» aux pèlerins durant la saison du Hajj, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

La période opérationnelle de la compagnie pour la saison du Hajj dure soixante-quatorze jours, à partir du 9 mai. Elle comprend à la fois les arrivées et les retours.

Saudia a formé des équipes spécialisées afin de superviser le suivi du rendement, les opérations dans les salons VIP, la coordination avec les autres secteurs ainsi que l’élaboration d’un plan d’urgence en collaboration avec les parties prenantes concernées.

Des simulations ont été menées dans les aéroports internationaux de Djeddah et de Médine afin de se préparer pour la période du Hajj.

Saudia va accueillir les pèlerins de la Grande Mosquée dans cinq aéroports nationaux: Djeddah, Médine, Riyad, Dammam et Yanbu, précise la SPA.

Plus de 11 000 employés de première ligne et techniciens d’entretien d’aéronefs travailleront tout au long de la saison. L’initiative intitulée «Route de la Mecque» permettra d’accueillir plus de 120 000 pèlerins, et le service du «Hajj sans bagages» sera également mis en place.

La compagnie aérienne prévoit de transporter 270 000 valises et 240 000 bouteilles d’eau de Zamzam pendant la saison du Hajj.

Amer Alkhushail, PDG de Saudia Hajj and Umrah, a affirmé que la compagnie aérienne nationale était «honorée» de jouer un rôle essentiel auprès des pèlerins, conformément aux objectifs de la Vision 2030 du Royaume.

Saudia a acquis une «expérience inestimable» lors des précédentes saisons du Hajj, contribuant au développement et à la mise en œuvre d’initiatives stratégiques, a-t-il ajouté.

«Dans le cadre de nos préparatifs pour la prochaine saison du Hajj, le groupe Saudia s’est engagé à conclure des accords avec les délégations gouvernementales et les agences de voyages. Nous sommes déterminés à assurer une capacité de sièges adéquate et à étendre nos services pour répondre à la demande dans plus de cent destinations sur quatre continents», a confié M. Alkhushail.

«De plus, nous facilitons les réservations et l’émission des billets par voie électronique et par le biais des bureaux du groupe Saudia. Nous menons également des campagnes de sensibilisation pour informer les pèlerins sur les exigences en matière de bagages, notamment les dimensions, le poids et les objets interdits en avion.»

«Nous sommes prêts à soutenir la mise en place de vols dans le cadre de l’initiative Route de la Mecque.»

Grâce à son personnel, Saudia peut communiquer en trente langues différentes avec les pèlerins du monde entier, a-t-il ajouté.

Les repas à bord sont adaptés aux diverses exigences, a assuré M. Alkhushail avant d’évoquer les divertissements à bord de Saudia. En effet, la compagnie offre aux pèlerins un riche contenu éducatif et d’orientation élaboré en collaboration avec le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra.

Saudia propose aussi des services de collecte des bagages aux lieux de résidence des pèlerins, ce qui facilite le voyage après l’accomplissement des rituels du Hajj, a-t-il précisé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de la moitié des installations d’eau de Gaza ont été détruites, selon une enquête de la BBC

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées. (Photo AFP)
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  • Plus de la moitié des usines de dessalement et des systèmes de forage ont été endommagés ou détruits
  • La destruction des stations d’épuration des eaux usées a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau

LONDRES: Une enquête menée par la BBC révèle que la moitié des installations d’eau et d’assainissement de Gaza ont été détruites depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Des images satellites examinées par BBC Verify montrent qu’un peu plus de la moitié des six cent trois usines de dessalement et des systèmes de forage utilisés pour fournir de l’eau à Gaza ont été endommagés ou détruits. C’est également le cas de quatre des six stations d’épuration des eaux usées.

Selon une organisation humanitaire citée par la BBC, les deux autres stations d’épuration ont été fermées par manque de carburant ou d’approvisionnement. Les efforts de réparation ont été fortement perturbés en raison des dégâts qu’un important dépôt a subis.

La destruction de ces installations a provoqué une explosion des maladies transmises par l’eau, ce qui présente de graves risques pour la santé de la population, en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

Le nombre de cas de diarrhée, d’hépatite A et même de choléra est monté en flèche.

Selon la Dr Natalie Roberts, directrice générale de Médecins sans frontières UK, la destruction des installations d’eau et d’assainissement a entraîné «des conséquences sanitaires désastreuses pour la population», ce qui a causé des décès.

Elle note que Rafah et la frontière sud de la région font partie des zones les plus touchées.

La BBC explique que, dans la mesure où l’état exact de chaque installation n’a pu être déterminé, aucune distinction ne peut être faite entre les installations «détruites» et celles qui sont «endommagées».

Elle souligne en outre que tous les dégâts ne sont pas visibles sur les images satellite – principalement dans le nord de Gaza ou dans la zone qui entoure la ville méridionale de Khan Younès –, de sorte que certaines installations touchées ont pu passer inaperçues.

La situation a été aggravée par les dégâts subis par le Service des eaux des municipalités côtières de Gaza et par le principal dépôt de services de l’Unicef, ce qui rend les réparations difficiles.

Les experts en droits de l’homme estiment que les installations essentielles à la survie des civils doivent être protégées.

D’après Leila Sadat, ancienne conseillère spéciale sur les crimes contre l’humanité à la Cour pénale internationale, ces destructions témoignent soit d’une «approche imprudente» des infrastructures civiles, soit d’un ciblage intentionnel.

Elle ajoute qu’il est possible que «ces destructions ne soient pas toutes des erreurs».

En réponse aux conclusions de la BBC, l’armée israélienne indique que le Hamas a utilisé des infrastructures civiles à des fins militaires, y entreposant des armes et des munitions.

Elle soutient que les installations d’approvisionnement en eau ont été principalement touchées lors de frappes aériennes qui visaient les combattants du Hamas et nie avoir intentionnellement ciblé des infrastructures civiles.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com