Quinze ans après le retrait d’Israël, les habitants de Gaza sont frustrés par le manque de progrès

Une palestinienne donne à manger à sa fille dans une tente, à proximité du lieu d’affrontement entre les protestataires palestiniens et les forces israéliennes, suite à une manifestation à la frontière avec Israël. (AFP)
Une palestinienne donne à manger à sa fille dans une tente, à proximité du lieu d’affrontement entre les protestataires palestiniens et les forces israéliennes, suite à une manifestation à la frontière avec Israël. (AFP)
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Publié le Lundi 17 août 2020

Quinze ans après le retrait d’Israël, les habitants de Gaza sont frustrés par le manque de progrès

  • « La réalité est encore pire qu’elle ne l’était avant le retrait des Israéliens. Qu’avons-nous fait depuis ? »
  • « On aurait pu mieux gérer le retrait des Israéliens de Gaza. Mais les Palestiniens se sont livrés à des batailles internes »

GAZA:  Saad al-Farra était parmi les milliers de Palestiniens qui s’étaient réjouis du retrait d’Israël de la bande de Gaza en 2005. Aujourd’hui, il est pessimiste et frustré.

Al-Farra, un agriculteur qui cultivait les terres de sa famille, adjacentes à la colonie de Gush Qatif, au sud de la bande de Gaza, a confié à Arab News en français : « Nous n’avions pas imaginé que l’occupation cèderait la place à la division, à la corruption, à la pauvreté et au chômage ».

Le 15 août 2005, quand Israël a mis en vigueur son plan de désengagement unilatéral sur la bande côtière, qui s’étend sur 360 km2, la majorité des Palestiniens vivant à Gaza s’attendaient à voir leur vie évoluer après trente-huit ans d’occupation. Ce jour-là, Israël a évacué 21 colonies habitées par 6 000 colons, cédant ainsi 35 % de la bande de Gaza.

Pour Al-Farra et pour beaucoup d’autres, l’optimisme s’est vite transformé en frustration, après la détérioration de la qualité de vie des habitants de Gaza.

 « Personne ne préfère l’occupation. Mais la réalité est encore pire qu’avant le retrait des Israéliens. Qu’avons-nous fait depuis ? a-t-il demandé avec colère. Divisés et dispersés, nous avons combattu, alors que nos jeunes ont émigré et se sont éparpillés. Nombre d’entre eux ont péri en essayant de s’enfuir de Gaza par la mer. »

« Nous pensions que nous étions libérés de l’occupation. Nous ignorions que nous serions toujours assiégés par l’occupation de nos terres, de notre air et de notre mer, et prisonniers de nos divisions et de nos désaccords. Tous les aspects de la vie se sont détériorés. Nous sommes sans travail et sans électricité », a-t-il ajouté.

Après que le Hamas ait pris le contrôle de la bande, par la force, au milieu de l’année 2007, Israël a resserré le blocus. Gaza souffre depuis d’une crise qui l’asphyxie qui touche la fourniture d’électricité, et d’une montée sans précédent de la pauvreté et du chômage.

« Israël ne s’est pas réellement retiré, puisqu’il contrôle toujours tous les aspects de notre vie », a confié Samir Abou Mdallala, professeur de sciences économiques à l’université Al-Azhar à Gaza. Il a ajouté que, même si les Israéliens se sont retirés de Gaza, ils contrôlent toujours les habitants de la bande à un tel point qu’ils sont capables de « compter les souffles des Gazaouis ».

La majorité des Palestiniens qui vivaient à Gaza étaient convaincus que leur vie allait s’améliorer quand Israël aurait mis en œuvre son plan de désengagement. Mais cet optimisme a vite laissé place à une immense frustration, après la détérioration de la qualité de vie des habitants.

En raison du blocus exercé par Israël, de son contrôle de la mer et des passages commerciaux, et de l’interdiction à la fois de la majorité des exportations de Gaza et de nombreuses importations – y compris de matières premières – les conditions économiques se sont dramatiquement dégradées, conduisant de nombreux résidents au désespoir, a expliqué Abu Mdallala.

Mukhaimer Abu Saada, professeur de sciences politiques, a fait référence à une ancienne déclaration du conseiller israélien de Sécurité nationale, durant le retrait de Gaza, dans laquelle il présente le retrait comme un moyen de bloquer la formation d’un État palestinien, indépendant et interconnecté. Pour lui, Israël visait, dès le début, à entraîner Gaza dans la situation désolante qu’elle vit aujourd’hui.

« Israël avait bien retiré ses troupes de Gaza mais tuait Gaza puisqu’il maintenait bloqués tous les moyens de survie », a assuré Abou Saada.

Toutefois, le professeur n’accuse pas Israël seul d’être responsable de l’état actuel de la Palestine. Tout comme Al-Farra, il met l’accent sur les dégâts causés par les leaders palestiniens eux-mêmes, qui ne sont pas parvenus à former un front uni.

« On aurait pu mieux gérer le retrait des Israéliens de Gaza, a-t-il répliqué. Mais les Palestiniens ont fait exactement le contraire. Ils se sont livrés à des batailles internes. »

L’analyste politique Hani Habib reconnaît que le retrait de Gaza et les accords d’Oslo, au début des années 1980, ont offert aux Palestiniens une chance de montrer s’ils étaient capables de gérer leurs affaires eux-mêmes.

« Nous avons montré au monde notre incapacité à nous gérer nous-mêmes et l'expérience de la gouvernance à Gaza en est la meilleure preuve », a confié Habib à Arab News en français.

Le député du Hamas Atef Adwan a avoué que les Palestiniens n’ont pas réussi à bénéficier politiquement du retrait des troupes israéliennes de Gaza. Cependant, il trouve que la réalité des pays arabes, qu’il qualifie de « molle », ainsi que la partialité internationale en faveur d’Israël, ont également contribué à cet échec.

Toutefois, Adwan souligne que des résultats positifs ont été obtenus après le retrait. Notamment le « développement de la résistance » et « l’autosuffisance au niveau de certaines récoltes », grâce aux projets agricoles développés sur les terres autrefois occupées par les colonies israéliennes.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com

 


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.