Turquie: un scandale lié à la drogue secoue le Parti de la justice et du développement

Une vidéo montre Kursat Ayvatoglu en train de sniffer de la cocaïne dans une voiture. L’étoile montante de l'AKP, le parti au pouvoir, était étroitement liée à des membres influents du parti, dont le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu. (Fourni)
Une vidéo montre Kursat Ayvatoglu en train de sniffer de la cocaïne dans une voiture. L’étoile montante de l'AKP, le parti au pouvoir, était étroitement liée à des membres influents du parti, dont le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu. (Fourni)
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Publié le Mardi 30 mars 2021

Turquie: un scandale lié à la drogue secoue le Parti de la justice et du développement

  • La consommation de cocaïne et le mode de vie extravagant de Kursat Ayvatoglu, qui contredisent les valeurs islamiques prônées par l'AKP, ont soulevé une vague de colère parmi toutes les composantes de la société turque
  • «Pourquoi n'a-t-il pas subi un examen médico-légal? D'où vient sa fortune? A-t-il également fourni du “sucre en poudre” à quelqu'un d'autre?»

ANKARA: Ce week-end, le gouvernement turc a été confronté à un défi de taille. Une vidéo de Kursat Ayvatoglu, membre du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, a été diffusée sur les réseaux sociaux: on le voit en train sniffer ce qui semble être de la cocaïne dans une voiture de luxe.

Cette nouvelle est survenue alors que 400 kilogrammes d'héroïne étaient saisis dans le sud-est de la Turquie et plus de 3,8 tonnes de marijuana dans le nord-ouest du pays, au cours de deux opérations distinctes.

Kursat Ayvatoglu a d'abord contesté les accusations de consommation de drogue en affirmant qu'il plaisantait en sniffant du sucre en poudre qui ressemblait à de la cocaïne. Il a toutefois admis ensuite, dans une lettre officielle, qu'il consommait et vendait de la drogue.

Vague de colère

La consommation de cocaïne et le mode de vie extravagant de Kursat Ayvatoglu, qui contredisent les valeurs islamiques prônées par l'AKP, ont soulevé une vague de colère parmi toutes les composantes de la société turque, à une exception près: les électeurs de l'AKP.

Sur plusieurs photos, on peut voir Kursat Ayvatoglu, lorsqu’il avait une vingtaine d’années, consommer de la drogue, parier, plonger dans des bains moussants, consommer de l'alcool et conduire des voitures de luxe que le salaire d'un député ne permet pas de payer – un style de vie souvent décrié et parfois criminalisé par l'AKP.

Interpellé le 26 mars, il a été démis de ses fonctions au sein du parti. Le jeune homme occupait en effet la fonction de conseiller auprès de Hamza Dag, vice-président de l’AKP. Plusieurs photos le montrent aux côtés du député lors de réunions, semblant le surveiller constamment, des allégations que rejette M. Dag.

« Ouvrir de nouvelles portes »

«Nous avons rompu le contrat de travail de la personne en question qui faisait partie de l'équipe du bureau du siège du parti depuis près d'un an», a tweeté M. Dag vendredi.

Par ailleurs, Kursat Ayvatoglu, dont le salaire mensuel avoisinait les 3 000 livres turques (370 dollars : 1 dollar = 0,85 euro), a déclaré dans un communiqué de presse qu'il s'était rapproché de politiciens éminents de l'AKP dans le but de renforcer sa position et d'«ouvrir de nouvelles portes».

Plusieurs photos  du jeune homme en compagnie du ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, et du président, Recep Tayyip Erdogan, ainsi que d'autres personnalités du gouvernement, ont également suscité l'indignation de la population.

«Ils cherchent à donner un caractère politique à cette affaire», déclare M. Soylu en réponse aux allégations de corruption.

« On m'a fait du chantage »

Après avoir été libéré sous contrôle judiciaire le lendemain, il a de nouveau été arrêté le 28 mars après de vives critiques sur les médias sociaux et les témoignages d'autres personnes qui se trouvaient dans la fameuse voiture, confirmant qu'il consommait de la cocaïne.

«La victime dans cette affaire, c'est moi. On m'a fait du chantage. Je vais porter plainte», a-t-il déclaré, avant de préciser que ceux qui ont publié la vidéo essayaient d’obtenir de l'argent en échange de sa suppression.

Haluk Peksen, avocat de profession et membre de l'opposition, a soumis auprès du procureur chargé de l'enquête une demande concernant la provenance de la fortune de M. Ayvatoglu.

Condamnation

«Pourquoi n'a-t-il pas subi un examen médico-légal? Pourquoi n'a-t-il pas été interrogé seul sur les biens corrompus? D'où vient sa fortune? A-t-il également fourni du “sucre en poudre” à quelqu'un d'autre? Y a-t-il d'autres stocks de “sucre en poudre”?», a-t-il demandé.

La loi impose au procureur général d’examiner les biens des suspects sans autorisation préalable. Cependant, à ce jour, aucune déclaration publique ne précise si cet examen aura lieu.

En revanche, un tribunal a condamné la semaine dernière le rappeur turc Burry Soprano à quatre ans et deux mois de prison pour «incitation à la consommation de drogue» dans les paroles de ses chansons ainsi que dans ses clips vidéo. En mai 2018, le célèbre rappeur Ezhel a lui aussi été arrêté pour les mêmes motifs. Il a été acquitté lors de sa première audience en juin 2018.

L'affaire Ayvatoglu a mis en lumière le profil bien plus sombre des jeunes dans la vie politique en Turquie, en particulier ceux qui sont affiliés au gouvernement.

“sucre en poudre”

«Le “sucre en poudre” est désormais le symbole d'un profil problématique qui a émergé ces vingt dernières années en Turquie et qui s'est répandu en particulier dans les rangs de la jeunesse. Même s'ils ne partagent pas les idées, l'idéologie ou le mode de vie de l'AKP, ils n'hésitent pas à se ranger de son côté. Ils prônent le conservatisme, le nationalisme, la période ottomane, et font le signe de Rabia (signe de ralliement des Frères musulmans) dans leurs posts sur les réseaux sociaux», a écrit Deniz Zeyrek, un journaliste de l'opposition, dans sa chronique au journal Sozcu.

«Ils qualifient ceux qui critiquent le gouvernement, qui dénoncent l'injustice et les pratiques à double tranchant de “traîtres” ou de “personnes sans scrupules”. Pourtant, eux aussi agissent dans l'ombre et profitent de tous les avantages du pouvoir. Ils accumulent les richesses. S'ils sont en difficulté, ils se réfugient sous l'aile du leader, sous l'aile du parti. S'il le faut, ils mentent, et n’hésitent pas à faire preuve de la démagogie la plus totale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.