Covid-19: l'OMS demande une enquête sur une fuite du virus d'un laboratoire en Chine

Les membres de l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) enquêtant sur les origines du coronavirus, arrivent au « Wuhan Institute of Virology », le 3 février 2021 (Photo, AFP)
Les membres de l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) enquêtant sur les origines du coronavirus, arrivent au « Wuhan Institute of Virology », le 3 février 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 mars 2021

Covid-19: l'OMS demande une enquête sur une fuite du virus d'un laboratoire en Chine

  • Le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné que les experts internationaux «avaient fait part de leurs difficultés à accéder aux données brutes» pendant leur séjour en Chine
  • La transmission directe du virus via l'animal réservoir est toutefois jugée «possible à probable» par les experts

GENÈVE/ BRUXELLES: Le patron de l'OMS a réclamé mardi une nouvelle enquête sur l'hypothèse d'une fuite du virus d'un laboratoire en Chine pour expliquer l'origine de la pandémie de Covid-19, et critiqué le partage insuffisant des données par les Chinois lors de la mission des experts internationaux cet hiver.   

Les experts missionnés du 14 janvier au 9 février en Chine, où sont apparus les premiers cas de la maladie en décembre 2019, avaient pourtant estimé que l'hypothèse d'une fuite d'un laboratoire était la moins probable.  

Mais « cela demande d'enquêter plus avant, probablement avec de nouvelles missions avec des experts spécialisés que je suis prêt à déployer », a assuré le patron de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors du briefing aux pays membres de l'Organisation mondiale de la Santé sur le rapport publié officiellement mardi.   

Il a également souligné que les experts internationaux « avaient fait part de leurs difficultés à accéder aux données brutes » pendant leur séjour en Chine. Une rare critique publique de la façon dont Pékin a géré cette enquête conjointe.  

Selon les éléments du rapport, ses auteurs jugent la transmission du virus à l'être humain par un animal intermédiaire « probable à très probable », tandis que l'hypothèse d'un incident de laboratoire est au contraire qualifiée d'« extrêmement improbable ».  

L'étude privilégie la théorie généralement admise de la transmission naturelle du virus d'un animal réservoir (probablement la chauve-souris) à l'humain, par l'intermédiaire d'un autre animal non encore identifié.   

Parmi les suspects figurent le chat domestique, le lapin ou le vison, ou encore le pangolin ou le blaireau-furet.  

La transmission directe du virus via l'animal réservoir est toutefois jugée « possible à probable » par les experts. Ils n'écartent par ailleurs pas l'hypothèse d'une transmission par de la viande surgelée - piste privilégiée par Pékin -, jugeant ce scénario « possible ».  

Le rapport recommande de poursuivre des études sur la base de ces trois hypothèses, mais balaie en revanche la possibilité d'une transmission à l'humain lors d'un accident de laboratoire.  

L'hypothèse d'une fuite d'un laboratoire a été défendue avec force par l'administration américaine sous la présidence de Donald Trump.  

La Chine a toujours nié farouchement cette possibilité. 

«UN PREMIER PAS UTILE», D'AUTRES INVESTIGATIONS NÉCESSAIRES

Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l'origine du coronavirus est « un premier pas utile » mais des «investigations supplémentaires devront être poursuivies », a estimé mardi l'Union européenne. 
Ce rapport privilégie l'hypothèse d'une transmission du virus à l'homme par l'intermédiaire d'un animal infecté par une chauve-souris. 
« Tout en regrettant le démarrage tardif de l'enquête, le retard dans le déploiement des experts (en Chine) et la disponibilité limitée des spécimens et données » remontant aux débuts de la pandémie,      « nous considérons le travail accompli (...) comme un premier pas utile », a indiqué l'UE dans un communiqué. 
Les Vingt-Sept insistent cependant sur « la nécessité de poursuivre les investigations pour étudier les origines du virus et la façon dont il s'est frayé un chemin jusqu'à l'homme ». 
« Cela impose d'avoir encore accès en temps utile à tous les lieux appropriés, et à toutes les données humaines, animales et environnementales disponibles », y compris concernant « les tout premiers cas détectés de Covid-19 », poursuivent-ils. 
« Nous encourageons une collaboration pleine et entière ainsi qu'un soutien continu de toutes les autorités concernées pour les prochaines étapes de l'enquête. Nous espérons que (...) tous les manques de données nécessaires pour avancer dans les investigations pourront être comblés », insiste la déclaration de l'UE, sans toutefois citer Pékin. 

Traité international sur les pandémies  

Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président du Conseil européen Charles Michel doivent également présenter mardi un projet de  «traité international sur les pandémies » visant à mieux affronter les inévitables crises sanitaires à venir.  

« Il y aura d'autres pandémies et d'autres situations d'urgence sanitaire de grande ampleur. Aucun gouvernement ni aucun organisme multilatéral ne peut, seul, faire face à cette menace », soulignent les dirigeants d'une vingtaine de pays dans une tribune publiée mardi dans de nombreux quotidiens internationaux.  

Parmi les signataires figurent le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique Boris Johnson, ou encore les présidents sud-coréen Moon Jae-in, sud-africain Cyril Ramaphosa, indonésien Joko Widodo et chilien Sebastian Piñera.  

Restrictions pour les voyageurs  

Parallèlement, plusieurs pays en Europe frappés par une troisième vague épidémique continuent d'annoncer des mesures pour tenter de limiter la propagation du virus, en particulier concernant les voyages.  

L'Allemagne va ainsi renforcer pour les « 8 à 14 prochains jours » les contrôles autour de ses frontières terrestres, notamment avec la France, le Danemark et la Pologne. Les policiers ne pourront « pas renvoyer les voyageurs » d'où ils arrivent mais vérifieront qu'ils ont un test négatif de moins de 48h et se sont enregistrés auprès des autorités sanitaires allemandes.   

L'Italie, dont l'essentiel du territoire est actuellement soumis à de sévères restrictions, va pour sa part imposer un isolement de cinq jours aux voyageurs venant de l'Union européenne. Ils devront en outre effectuer un test avant leur départ, ainsi qu'un autre à l'issue de leur isolement.  

En France, où le nombre de patients en réanimation a dépassé le pic de la deuxième vague à l'automne, les autorités sont sous pression pour décider de nouvelles restrictions et ne pas franchir « la ligne rouge » du tri des patients, mise en garde brandie par les médecins.  

La pandémie a fait au moins 2,79 millions de morts, selon un bilan établi mardi par l'AFP, quinze mois après la détection des premiers cas de Covid-19 fin décembre 2019 à Wuhan (Chine).  

En attendant, les campagnes de vaccination progressent peu à peu.  

Le laboratoire allemand BioNTech a annoncé mardi qu'il comptait fabriquer en 2021 jusqu'à 2,5 milliards de doses de son vaccin développé avec l'américain Pfizer, soit 25% de plus qu'annoncé initialement.  

Au Royaume-Uni, la situation s'est nettement améliorée sous l'effet du confinement imposé depuis début janvier et de la campagne de vaccination. Les autorités sanitaires n'ont ainsi rapporté aucun décès à Londres pour la journée de dimanche, pour seulement la deuxième fois cette année.  

Plus de 565 millions de doses de vaccins anti-Covid ont été administrées dans au moins 179 pays ou territoires, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de sources officielles mardi. 


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.


Washington cible l'Autorité palestinienne, en plein débat sur la reconnaissance d'un Etat de Palestine

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas. (File/AFP)
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  • Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un Etat de Palestine.

L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux Etats, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un Etat de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des Etats-Unis qui parlent d'une "récompense" faite au Hamas dans la bande de Gaza.

La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux Etats, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.

Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien, a décrit la conférence comme étant une "insulte" faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Dans un communiqué jeudi, le département d'Etat américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'"internationaliser le conflit avec Israël".

Washington reproche aux deux institutions de "soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs" notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).

Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient "illégitimes" et "politisées".

Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de "continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence" dans les livres scolaires, une accusation de longue date.

Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.

- "Distorsion morale" -

"Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix", a indiqué le département d'Etat.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que "l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens".

Il a également relevé, sur X, que cette mesure "met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un Etat palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine".

L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.

L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu par trois fois à la Maison Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en oeuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.

Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.

Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.