Le PIF de l'Arabie saoudite réalise des bénéfices grâce à la résilience des marchés boursiers

En mars, le PIF a réalisé quelques bonnes affaires et a acheté des actions dans des marques mondiales telles que Bank of America et BP. (Streeter LECKA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
En mars, le PIF a réalisé quelques bonnes affaires et a acheté des actions dans des marques mondiales telles que Bank of America et BP. (Streeter LECKA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
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Publié le Lundi 17 août 2020

Le PIF de l'Arabie saoudite réalise des bénéfices grâce à la résilience des marchés boursiers

  • Au cours du premier trimestre 2020, le PIF a pesé sur les marchés boursiers mondiaux, avec près de 8 milliards de dollars d'investissements dans une gamme d'actions de premier ordre, aux États-Unis et en Europe
  • Le PIF ne s'est pas contenté de vendre des actions au cours du trimestre et a également réalisé de gros investissements dans des fonds négociés en bourse (ETF)

DUBAI: Le Fonds d’investissement public saoudien (PIF) a connu une nouvelle période intensive d’avril à juillet, sans doute moins spectaculaire que les trois premiers mois de l’année 2020, mais significative.

Au cours du premier trimestre 2020, le PIF a pesé sur les marchés boursiers mondiaux, avec près de 8 milliards de dollars d'investissements dans une gamme d'actions de premier ordre, aux États-Unis et en Europe.

Après les fortes baisses des marchés boursiers mondiaux au cours des premières semaines de mars, le PIF a réalisé quelques bonnes affaires et a acquis des actions dans des marques mondiales telles que BP, Boeing, Facebook, Citigroup et Bank of America. Il a même pris des parts (plus modestes) dans Starbucks et Booking Holdings, le site de réservation d'hôtels en ligne.

On a supposé à l'époque, bien qu’aucune déclaration officielle n’ait été faite en ce sens, que le PIF conserverait ces parts un certain temps. Elles représentent des stocks qui avaient été très affectés par les premiers effets économiques des confinements pandémiques et devaient offrir des perspectives de reprise à long terme.

De fait, le PIF a évidemment décidé que la remarquable résistance des marchés boursiers au deuxième trimestre justifiait une prise de profit sur ces investissements.

Bien qu'il soit impossible, sans connaître le calendrier ni le prix des achats initiaux, de faire un calcul précis, il est probable que le PIF affichait un rendement suffisant sur ces investissements au cours du deuxième trimestre pour réaliser un profit. Les marchés boursiers sont presque revenus à leur niveau d'avant l’effondrement de mars.

Le PIF semble avoir vendu la plupart de ces gros investissements, se dégageant entièrement de certains d’entre eux et en revendant d'autres comme le groupe d'investissement Berkshire Hathaway et la société de technologie Cisco Systems. Ces révélations proviennent du rapport trimestriel du 13F, que le PIF est tenu de faire aux autorités boursières américaines.

Que nous apprend cette activité sur la stratégie du PIF à l’époque de la pandémie ? En premier lieu, qu’il a un don pour le profit. Il n’a pas montré d’hésitation en mars et est sorti avec un bénéfice rapide quelques mois plus tard. Mais il semble également cultiver une mentalité de « commerçant » en jouant son rôle de véhicule d'investissement à long terme pour le bien du Royaume. Après tout, quoi de mieux pour l'Arabie saoudite, en ces temps difficiles, qu'un bénéfice rapide en espèces ?

Mais le PIF ne s'est pas contenté de vendre des actions au cours du trimestre. Il a également réalisé de gros investissements dans des fonds négociés en bourse (ETF), ce qui dénote une fois de plus une réflexion stratégique subtile.

Les ETF sont des fonds d'investissement négociés en bourse et sont parfois considérés comme une forme de couverture contre la volatilité des actions ordinaires. Ils peuvent se présenter sous forme d’actions, d’obligations ou de matières premières – n'importe quel instrument traçable –, et servent souvent d’indices.

En effet, les ETF ciblés par le PIF au deuxième trimestre comprenaient de nombreux titres du secteur de l'immobilier, des matériaux et des services publics, ce qui laisse à penser que ses stratèges prévoient une reprise rapide dans certains secteurs industriels et commerciaux élémentaires.

Malgré la vente de certaines des grandes actions achetées au premier trimestre, le PIF a en fait augmenté son exposition globale aux actifs disponibles pour investissement, y compris les ETF et certaines des actions qu'il a récupérées en mars, comme Suncorp Energy et Carniva Corp.

La valeur totale de ses actions dans tous ces types de catégories d'actifs était de 10,1 milliards de dollars à la fin du mois de juillet, en légère hausse par rapport aux 9,8 milliards de dollars de la fin du premier trimestre.

L'autre partie de la haute finance – non liée – engagée par le Fonds d’investissement public saoudien concernait le remboursement d’un prêt relais de 10 milliards de dollars qu'il avait contracté auprès de banques internationales. L’objectif du PIF était de s’en acquitter jusqu'à ce qu'il obtienne des fonds provenant de la vente de 69 milliards de dollars de SABIC à Saudi Aramco.

C’est bien là un élément pertinent de gestion financière qui donne au fonds souverain d’Arabie saoudite plus de flexibilité pour le reste de l'année, alors que le Royaume a annoncé qu'il se dirigeait vers les marchés internationaux des capitaux pour combler l'écart budgétaire de plusieurs milliards de dollars causé par la baisse des prix du pétrole.

Fidèle à son slogan de « ne jamais gaspiller une crise », le PIF a profité de marchés boursiers mondiaux propices et a en même temps fait preuve d'une compétence et d'un timing judicieux. Mais le vrai test interviendra lorsque les marchés financiers perdront une partie de leur éclat, ce qui, pour de nombreux analystes, n’est pas à l’ordre du jour.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.


ArcelorMittal: les taxes douanières américaines érodent la rentabilité au premier semestre

La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
La cokerie d'ArcelorMittal Bremen sur le site de Bottrop est photographiée depuis la plate-forme d'observation Tetraeder à Bottrop, dans l'ouest de l'Allemagne, le 21 juillet 2025. (AFP)
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  • ArcelorMittal a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexiqu
  • ArcelorMittal espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année

PARIS: ArcelorMittal, qui a vu sa rentabilité érodée au premier semestre par les taxes douanières de Donald Trump sur les importations d'acier depuis le Canada ou le Mexique, espère la mise en place effective de mesures de soutien à l'acier en Europe d'ici à la fin de l'année.

Malgré un résultat net en hausse de 39% au premier semestre 2025, à 2,6 milliards de dollars, le bénéfice avant intérêt, impôt, dépréciation et amortissement (Ebitda) du deuxième fabricant d'acier mondial a reculé de 10%, à 3,4 milliards de dollars, notamment après l'application de droits de douane de 50% sur l'acier importé aux Etats-Unis depuis le Canada et le Mexique à partir du 4 juin, a expliqué le groupe dans un communiqué jeudi.

Le chiffre d'affaires a aussi pâti du recul de 7,5% des prix moyens de l'acier dans le monde: les ventes se sont amoindries de 5,5%, à 30,72 milliards de dollars au premier semestre.

Jeudi à la Bourse de Paris, après ces annonces, le titre ArcelorMittal a terminé la séance en recul de 2,58%, à 27,52 euros.

Le directeur général du groupe, Aditya Mittal, s'est félicité de la reprise à 100% du site de Calvert aux Etats-Unis, qui devient un site d'acier bas carbone grâce à la construction d'un nouveau four à arc électrique.

En Europe, les tendances à l'accroissement des dépenses publiques sur la défense et les infrastructures "sont un encouragement pour l'industrie de l'acier", a jugé M. Mittal.

Néanmoins, alors que le plan d'action annoncé en mars par la Commission européenne a lancé des "signaux clairs" pour défendre la production européenne d'acier, "nous attendons toujours la concrétisation des mesures de sauvegarde (ou quotas sur les importations d'acier en Europe, NDLR) du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et sur les prix de l'énergie", a-t-il souligné.

A condition que ces mesures soient mises en place, le groupe prévoit d'investir 1,2 milliard d'euros pour un four à arc électrique sur son site français de Dunkerque (Nord), a-t-il rappelé.

Au total, ArcelorMittal en exploite 29 dans le monde, pour une capacité de production de 21,5 millions de tonnes d'acier recyclé par an, qui augmentera à 23,4 millions de tonnes en 2026 après la mise en service des deux sites espagnols de Gijon et Sestao.